RETRO. Le 7 septembre 1997 décédait le président-Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, après 32 ans à la tête du Zaïre, devenu la République à démocratiser du Congo (RDC). 26 ans plus tard, la RDC se cherche toujours un destin. Nombreux sont les Congolais qui s’accordent à dire que personne, mais alors personne parmi les successeurs du Maréchal, n’a été capable de relever le défi de faire prospérer le pays de Lumumba. Personne n’a été à la hauteur de la mission.
Malgré ses imperfections, le Maréchal Mobutu reste le plus grand dirigeant que la RDC ait connu, n’en déplaise à ceux qui ont appris l’histoire du Congo en piochant dans la marmite des Colette Braeckman de ce monde. Si la République à démocratiser a résisté jusqu’à présent à toutes les tentatives de balkanisation, c’est en grande partie grâce à cet homme. Il a su inculquer à tous les Congolais l’amour de leur patrie. Avec lui, le tribalisme, qui est aujourd’hui devenu un mode de gouvernance au Congo, était quasiment inexistant et le Congolais était respecté à travers le monde. Le pays avait ses problèmes, mais nous étions fiers d’être Zaïrois. Qu’en est-il aujourd’hui ?
J’ai personnellement HONTE. Honte d’appartenir à un pays qui glorifie la médiocrité; honte d’être associé à un pays où les idiots, les cancres, les sans-desseins, les délinquants et les vauriens sont appelés « honorables », « excellences » et j’en passe. Honte parce que tout ce qui est bon, beau et bien est méprisé au profit de ce qui est infect, vilain et mauvais.
S’il y a une chose que tout Congolais digne et fier doit absolument regretter, c’est le triomphe des antivaleurs et de la médiocrité qui gangrène cette République poubelle. Les digues ont cédé à tous les niveaux. À raison ou à raison, personne ne respecte plus les institutions et leurs animateurs, pour la plupart un ramassis d’énergumènes et d’aventuriers sortis d’on ne sait quel abysse. Et pourtant, il fut un temps où les « commissaires du peuple » inspiraient le respect; les institutions étaient sacrées et les délinquants se tenaient loin de celles-ci. Hélas ! Les temps ont vraiment changé. N’importe qui peut devenir ministre, député, gouverneur, haut cadre dans une entreprise publique, et j’en passe.
L’époque de Mobutu avait ses problèmes et ses tares. C’est un fait. Mais jamais je n’aurais pensé, même dans mes rêves les plus cauchemardesques, vivre ce que vit la RDC aujourd’hui. Par moment, je me surprends à mépriser les gens de ce pays clochardisé, avant de me ressaisir en disant : il faut faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard.
De là où tu observes ton pays non sans grande peine, Paix à ton âme, Maréchal…
Par Patrick Mbeko