
Retour sur les années de gloire
1970 dans les studios de Pathé-Marconi à Paris, l’orchestre Negro Band participe pour la première fois à des enregistrements dans l’un des meilleurs studios du monde. Au terme d’un travail époustouflant, l’orchestre réalise les plus belles œuvres de son histoire. Ce qui lui vaut l’appellation de « Negro-Band à tout casser ». Les titres comme : « Maseke », « Marie Hélène », « Gilette ya le 4 Mai », Mado ndima mokumba » et « Antoine Mokono » sont en tête des hits parades africains pour leur succès commercial.
Après la fermeture des éditions Pathé-Marconi quelques années après, ces œuvres qui avaient acquis la dimension de la musique internationale, sont devenues introuvables sur le marché. Dans son rôle de promouvoir la musique africaine, FEMOCA, (festival des Musiques Originaires du Continent Africain) n’est pas restée insensible à cette situation. Il vient de permettre le contact avec la « Rumba Odemba », rythme à partir duquel Negro-Band a réussi sa grande expérience modèle. Rassembler pendant plus d’un demi-siècle des milliers d’adeptes autour de ses prouesses rythmiques, dont le meilleur compromis a été le retour à l’usine pour la réhabilitation des vieux œuvres du groupe, qui se succéderont sur plusieurs volumes.
Rééditions des œuvres à succès de Negro-Band dans le Nouvel album.
Voici enfin la réédition impatiemment attendue d’un des plus beaux fleurons du catalogue Ndombe. Les œuvres de l’album enregistrés dans les années 60, au cours des brillantes années de Negro-Band, et qui lui ont permis à l’époque de présenter sa composition de choc avec quelques meilleurs musiciens de la musique congolaise de l’époque.
Pris en tempo d’enfer, les titres de cet album sont certainement les interprétations les plus enflammés de la « Rumba Odemba », dont il faut ajouter une composition de la chanteuse Lucie Eyenga, qui date de 1962 :
– « Annie Bala Osepela », « Mbounzila Kantabouako » (Démon Kasanaut)
– « Botika likunia », « Mpasi ya mokili », « Ndako na ngai ekomi Wenze » (Baguin Mokuna)
– “Nkuezi ku niongandi” (Nezy Jean-Marie Foussikou)
– « La Rosette », « Jolie toilette », « Antoine Kitunga » (Max Massengo)
– Georgette na leli yo (Lucie Eyenga)
Naturellement, on retrouve dans cet album, les chanteurs Démond Kasanaud, Michel Boyibanda, Nezy Foussikou implacables plus impétueux, et le soliste-guitariste Baguin Mokuna qui sont parvenus à contrôler parfaitement toutes leurs idées et leur inspiration. Ces chansons laissent loin derrière elles les plus convaincants morceaux de bravoure des formations « Odemba ». Dix œuvres qui replacent l’auditeur dans l’atmosphère d’ambiance des années 60/70.
L’audition de cet album engendre aussi une satisfaction : le retour sur scène de quelques musiciens de cette époque qui ont pu remettre sur les rails un Negro Band ressuscité voici bientôt trois ans avec ses figures de proue Michel Boyibanda et Max Massengo.
Negro-Band c’est aussi un parcours de 55 ans d’existence.
Pour la petite histoire, c’est le 18 Novembre 1958 au bar « Domingo » », commune de Kinshasa, à Léopoldville, qu’est né l’orchestre Negro-Band.
Les cofondateurs en majorité natifs de Brazzaville placent en tête le kinois Jean Mokuna « Baguin », guitariste soliste qu’entouraient Franklin Boukaka etMichel Boyibanda chanteurs, (premier noyau fondateur) suivis de : Max Massengo clarinettiste, Denis Loubassou « Tintin » percussionniste, Casimir Elosala « Elo » bassiste, Jean Marie Foussikou chanteur, Louis Nguema « Lily » guitariste accompagnement.
On compare déjà à tort les premières productions de Negro Band à celles de l’OK Jazz, car « Baguin » très bon soliste insuffle à son groupe un style rationnel pour atteindre les amoureux de la rumba « Odemba ».
1960, l’orchestre s’installe définitivement à Brazzaville, néanmoins il fait la navette entre les deux capitales, s’octroyant la faveur rythmique sonore dont il animait chacun de ses concerts.
1960, Max Massengo succède à jean Mokuna « Baguin » à la tête de l’orchestre qui devra dorénavant affronter la rude concurrence aves Les Bantous et le Cercul Jazz.
1962, le Negro-Band a le mérite de graver pour la postérité, un disque avec la célèbre chanteuse Lucie Eyenga dont les titres « Georgette » et « Adoula » comptent parmi les meilleurs de l’année. Au cours de la décennie, l’orchestre enregistre la venue de Maurice Bongolo chant), Grégoire Louvouezo (basse),Rubin Tomba « Major » (batterie), Ibrahim Diop « Tersief el diablo », Robert Massengo (Tumbas) et José Missamou.
1970, le Negro Band est à son apogée, précisément lorsqu’il se rend à Paris pour effectuer des enregistrements chez Pathé Marconi. Le séjour parisien de Negro-Band a permis la sortie de plusieurs disques à succès qui sont restés au palmarès des meilleurs albums réalisés par les orchestres congolais de l’époque. On se souviendra longtemps des chefs d’œuvres comme « Maseke », « Marie Hélène », « Gilette ya le 4 Mai », Mado ndima mokumba » et « Antoine Mokono » joués avec une énergie farouche dans une ambiance chaude et excitante.
Le voyage à Paris sera suivi quelques années après, par le séjour triomphant à Abidjan en Côte-d’Ivoire. José Missamou, hélas ! Déserte le Negro-Band pour former avec les congolais de Côte-d’Ivoire, l’orchestre, Les Zulu.
1971, le 27 Mai, éclate un conflit qui pousse les dissidents Rubin Tomba « Major », Louis Nguema « Lily », Démon Kasanaut, Ibrahim Diop « Tersief el diablo », à créer l’orchestre « Les Rebelles » Masano. Ils seront rejoints par José Missamou qui a fini par retourner à Brazzaville.
Enfin, 1980, l’orchestre Negro-Band « Mbuzila » cesse d’exister pour renaître des cendres trois décennies après, le 07 Juin 2010 au bar « La Détente » à Brazzaville avec quelques anciens et des nouvelles recrues. Un enchantement à la fois émouvant et intimiste.
Depuis, les retrouvailles des deux pièces maîtresses du groupe (Max Massengo et Michel Boyibanda) fonctionnent en plein régime. Ils puisent joyeusement à la moulinette, la rumba, l’afro-beat, la salsa, et diverses musiques du monde. A 55 ans, le Negro Band passe pour l’orchestre le plus ancien du Congo, encore en exercice. 2013 est placée sous le signe de la commémoration à Brazzaville en Novembre prochain, les 55 ans d’anniversaire.
Bravo FEMOCA et particulièrement le réalisateur Don Fadel pour cet album exemplaire et essentiel qui démontre peut-être mieux que tout autre que la musique de Negro Band était d’une pureté, d’une rigueur naturelle que l’on a coutume d’accorder à la Rumba-Odemba.
Notons que cet album est une coproduction et codistribution Femoca/Kalunga Records (femocaproductions@gmail.com)
des chansons comme mpassi ya mokili , ndako na ngai ekomi wenzé …sont celles que je chantais étant dans l’ enfance et en primaire scolaire ! les ré -écouter me plonge dans cette enfance joyeuse et innocente ! j’ apprécie davantage le talent de l’ orchestre négro and et de son talentueux saxophoniste max massengo ! quel talent !