Création d’un fonds mondial pour une exploitation minière adaptée à l’action climatique

En appui à la transition énergétique, la Banque mondiale (BM) a annoncé récemment la création d’un fonds mondial destiné à financer une exploitation minière adaptée à l’action climatique et durable.

La création de ce mécanisme procède directement d’un rapport de la Banque mondiale, intitulé «The Growing Role of Minerals and Metals for a Low-Carbon Future», qui concluait qu’un avenir décarboné serait beaucoup plus vorace en minéraux qu’anticipé dans un scénario de maintien du statu quo, a indiqué l’institution de Breton Woods.

Aussi, si l’évolution de la demande de minéraux et de métaux, notamment lithium, graphite et nickel, ouvre de réelles perspectives pour les pays en développement riches en ressources, la BM soutient qu’elle s’accompagne aussi de nouveaux défis.

C’est ainsi qu’elle a estimé que «sans pratiques d’extraction respectueuses du climat, les effets négatifs de cette activité iront croissant, au détriment des communautés vulnérables et de l’environnement».

D’un montant de 50 millions de dollars couvrant une période de cinq ans, ce fonds privilégiera les activités s’articulant autour de quatre axes centraux : atténuation du changement climatique ; adaptation au changement climatique; réduction des conséquences matérielles et création de débouchés pour contribuer à la décarbonisation et la réduction des impacts tout au long de la chaîne de valeur des minéraux.

Selon la Banque, les projets éligibles devront soutenir l’intégration des énergies renouvelables dans les opérations minières; favoriser l’utilisation stratégique des données géologiques afin de repérer les sites associés aux «minerais stratégiques» ; pratiquer une exploitation minière respectueuse des forêts et recycler les minéraux.

Comme l’a indiqué Riccardo Puliti, directeur principal et chef du pôle Energie et industries extractives à la Banque mondiale, l’institution bancaire internationale «soutient une transition décarbonée dès lors que l’activité minière respecte le climat et s’appuie sur des filières durables et propres.

Ainsi, le fonds contribuera à introduire des pratiques durables d’extraction et de transformation des minéraux et des métaux entrant dans les technologies utilisées pour les énergies propres, comme l’éolien, le solaire ou les batteries destinées au stockage d’énergie et aux véhicules électriques, a-t-elle expliqué.

Dans un communiqué publié sur son site web, la Banque internationale a ajouté que le nouveau mécanisme s’attachera à aider les pays en développement riches en ressources à profiter pleinement d’une hausse de la demande de produits miniers tout en veillant à ce que la gestion du secteur de l’extraction minimise l’empreinte environnementale et climatique.

Concrètement, «le fonds fiduciaire multidonateurs va accompagner les pays en développement et les économies émergentes pour la mise en œuvre de stratégies et de pratiques durables et responsables dans l’ensemble de la filière», souligne-t-elle précisant que le gouvernement allemand et les entreprises privées Rio Tinto et Anglo American font partie de ses partenaires.

Il est aussi question d’aider, par ailleurs, « les gouvernements à installer un cadre politique, réglementaire et juridique solide pour promouvoir une exploitation minière adaptée à l’action climatique et créer les conditions propices à des investissements privés », précise-t-on.

Pour Riccardo Puliti, il ne fait aucun doute que «les pays en développement ont un rôle décisif à jouer dans cette transition, en exploitant les minéraux stratégiques sans nuire aux communautés, aux écosystèmes ni à l’environnement».

Ainsi, grâce à ce fonds, «les pays dotés de minéraux stratégiques disposent ainsi d’une occasion idéale pour profiter de la transition mondiale vers les énergies propres », a-t-il soutenu.

Alain Bouithy

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