
Dans une déclaration rendue publique, M. Martial Mbourangon, Porte Parole du Parti « Les Socialistes » informe l’opinion congolaise et internationale de l’enlèvement de M. Mbouity Lassy, Président dudit Parti, la matinée du dimanche 11 mai 2025.
Un enlèvement, à en croire M. Martial Mbourangon, opéré par des hommes armés et encagoulés, intervenant après que M. Mbouity Lassy ait échappé à un assassinat le 30 avril 2025. M. Martial Mbourangon rendant le pouvoir du Président Denis Sassou Nguesso seul responsable de tout ce qui pourrait arriver au Président du Parti « Les Socialistes ».
Bien avant son interpellation, M. Mbouity Lassy avait annoncé son intention de se porter candidat à l’élection présidentielle congolaise de mars 2026. Une intention exprimée, sans troubler l’ordre public, en citoyen libre, et en raison des droits légitimes que lui confère la Constitution de son pays, la République du Congo.
Deux lignes se dégageaient de la déclaration M. Mbouity Lassy. Est sévère la critique de la gouvernance du pouvoir de Brazzaville, que M. Mbouity Lassy estime négative, sur tous les plans, ayant fait perdre du temps aux Congolais, tant de retard, dans le développement du Congo, s’étant accumulé, ajoute M. Mbouity Lassy.
La déclaration d’intention de M.Mbouity Lassy argumente, par ailleurs, sur la forme de l’Etat que ce dernier serait amené à construire, une fois que les portes du Palais Présidentiel se seraient ouvertes à lui, lorsqu’il sera élu Chef d’Etat Congolais, au soir du scrutin.
Ceci dit, l’arrestation de M.Mbouity Lassy est un précédent dangereux, en ce qu’elle prive de liberté et de libre expression un prétendant à une élection présidentielle, quand bien même, dans le cas d’espèce, M. Mbouity Lassy n’est pas formellement déclaré candidat ou que la campagne électorale n’est pas officiellement ouverte. Ce qui ne se justifie nullement, d’autant que, ça et là, sur le territoire congolais, le Parti au pouvoir est tactiquement en campagne, s’en donnant, insidieusement, les moyens, même ceux de l’Etat, pour soutenir son candidat, officiellement non affiché, mais dont l’identité est connue de la Nation entière.
Difficile de ne pas céder à une opinion qui, à tout prendre, estimerait que l’interpellation de M. Mbouity Lassy cacherait des relents d’une répression où couverait l’intimidation. Or la répression détruit les rapports de confiance entre les autorités et le peuple, éloigne les citoyens de la République, crée un climat de peur et de méfiance, même entre compatriotes. Ce qui est désastreux pour la société et la démocratie. Situation propice, en une période sensible précédant une élection majeure, comme l’élection présidentielle, analogue à celle que vit présentement le Congo, pour générer, objectivement, les conditions morales et politiques d’un fort taux d’abstention, le jour du vote.
Or qui dit abstention, dit rejet du vote, n’y trouvant, pour divers motifs, aucun intérêt et pour les candidats, et pour leurs programmes aussi riches en promesses fussent-ils.
Face à l’arrestation de M. Mbouity Lassy, des formations politiques se réclamant de l’opposition congolaise, s’en sont insurgés, dans une déclaration commune. Celle ci relève que bien de faits insoutenables, au compte desquels les crimes économiques sont royalement commis dans les rouages de l’Etat congolais, sans que le Procureur de la République, les services de sécurité, le CID, la police judiciaire, ou la police administrative, ces organes publics, directement ou indirectement, en charge de la défense des intérêts collectifs, n’osent ouvrir des dossiers d’enquête, alors que la clameur publique sur ces crimes économiques empoisonne le pays.
Au nom des règles constitutionnelles qui garantissent des droits aux citoyens congolais et les protègent, ces formations politiques ont pris le parti d’exiger la remise en liberté immédiate et sans condition de M. Mbouity Lassy, homme politique, militant des causes justes, attaché aux valeurs de la République, écrivain, auteur de plusieurs livres. Une exigence que je partage, sur toute la ligne, par conviction personnelle et au nom de la Ligue Congolaise pour la Culture de la Modernité, une Association congolaise, légalement reconnue par le Ministère de l’Intérieur.
Cette affaire de M. Mbouity Lassy prenant une dimension politique, la démocratie est en jeu. Et, il est temps que la Nation congolaise, cette noble et ineffaçable entité qui rassemble la Majorité Présidentielle, tous les courants de l’Opposition, la Société Civile, les Confessions Religieuses, et les Individualités, gens de progrès, se mobilise pour protéger la démocratie, au nom des ideaux de la République.
Le Congo a besoin d’avancer.
Brazzaville 16 mai 2025
Ouabari Mariotti