Congo Brazzaville : Comment les exonérations fiscalo-douanières plombent les recettes budgétaires

TRIBUNE. Exonérations fiscalo-douanières accordées aux entreprises forestières contre la construction des routes ou pistes mal faites et couteuses. La pratique fait perdre à l’État d’énormes recettes budgétaires.

De 239 millions de Francs CFA de recettes douanières au cours du premier trimestre 2020 à 39 millions seulement comptabilisés au quatrième trimestre de la même année! C’est la chute vertigineuse de près de 80% des recettes douanières enregistrée dans le département de la Cuvette Ouest.

Au-delà des facteurs conjoncturels, comment expliquer une telle dégringolade ? Un cadre des douanes ayant requis l’anonymat, commis aux frontières à Pointe Noire, a été scandalisé de constater que des sociétés forestières, brandissent des conventions d’exonération et ne paient, par conséquent, rien à l’Etat.

Faut-il noter que les recettes publiques de l’Etat sont constituées principalement des ressources forestières, douanières, fiscales, minières et de services, surtout en ces temps d’austérité marqué par la chute du brut sur le marché international et de l’influence nocive des contrats pétroliers prepaid conclus entre le Congo et les traders ( Trafigura, Glencore, Guvor).

Des structures de l’Etat tels l’Économie forestière, Impôts, Douanes, accordent des facilités fiscalo douanières à des entreprises. Une pratique qui a tendance à minorer les recettes budgétaires de l’Etat.

Selon nos enquêtes, des entreprises forestières comme Congo Deija Wood, Likouala Timber…, se sont vues attribuer des exonérations douanières pour, croit savoir une bonne source, construire des routes de contournement des nationales 1 et 2. Ces entreprises sont-elles nanties d’une expertise en matière de construction de routes ?

Les travaux et devis, par ailleurs, certifiés par les experts du ministère des Travaux publics, sont-ils conformes et sans intéressement aucun ? Difficile d’en savoir davantage.

Sous couvert d’anonymat, un expert en BTP soupçonnerait des pratiques de validation complaisantes. Sinon, s’interroge-t-il, comment peut-on certifier des travaux bâclés de construction des routes confiées à des entreprises forestières et minières ?  » Possible qu’entre l’incompétence et la pratique des retrocommissions, l’État soit le grand perdant », répond t-il. Il en de même du contrat d’exonération douanière généreusement accordé par la direction générale d’ Orca. Il porte notamment sur la fourniture par Orca des biens meubles et mobilier de bureau à la direction générale des douanes et droits indirects, en contrepartie d’une juteuse exonération douanière chiffrée en centaines de millions de FCFA. Congo bête, pardon bet.

Par Alphonse Ndongo

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