Congo Brazzaville. Ici, à nouveau, je sollicite leur décoration

Congo Brazzaville. Ici, à nouveau, je sollicite leur décoration

TRIBUNE. Pendant qu’ils sont encore parmi nous, que la République les décore. Ce n’est pourtant pas un droit. Mais, ils attendent toujours. Parce que ça tout l’air pour eux, espérant figurer sur la liste des bénéficiaires des Ordres Nationaux du Mérite. Eux, ce sont Nedule Montswet Papa Noël, aujourd’hui hospitalisé dans un centre médical de Corbeilles Essonne, en région parisienne, Loko Massengo et Théo Blaise Kounkou. Tous les trois, bien connus, au riche répertoire, sont des virtuoses de la musique congolaise. En récompense des services distingués, dans le domaine culturel, rendus à la Nation Congolaise, ils méritent, à l’instar de leurs collègues, précédemment décorés, la même reconnaissance de la République. Bien plus, Nedule Montswet Papa Noël, Théo Blaise Kounkou et Loko Massengo sont dignes d’estime, eu égard à leur excellente prestation qui, depuis plusieurs années, honore leur pays, le continent africain et le monde de la Culture, sur la scène internationale. Mwana Djambala de Théo Blaise Kounkou, Beauté Noire de Loko Massengo et Le bon samaritain de Nedule Montswet Papa Noël, pour ne citer que ces trois titres, n’arrêtent pas de nous bercer et d’animer nos cérémonies festives. Décorons les, avant qu’il ne soit trop tard. Toute gloire posthume n’est que symbole. Elle ne rechauffe pas les cerceuils. Paris 1er fevrier 2024 Ouabari Mariotti

LOKO MASSENGO “DJESKIN” : Quand toute la famille musicale congolaise est ravie de la sortie de l’aubaine du chanteur congolais, guéri du Covid-19

LOKO MASSENGO “DJESKIN” : Quand  toute la famille musicale congolaise est ravie de la sortie de l’aubaine du chanteur congolais, guéri du Covid-19

La pandémie de coronavirus peut sembler incontrôlable : elle a infecté plus de 1,5 million de personnes et en a tué plus de 85 000. Pourtant, plus de 300 000 personnes ayant été testées positives au Covid-19 se sont rétablies, ainsi que d’innombrables autres qui n’ont jamais été testées. Combattre un virus mortel est une épreuve terrifiante. Mais il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Parmi les personnes rétablies se trouve LOKO MASSENGO chef de l’International orchestre « RUMBAYA » et Président de l’UMCD (Union des Musiciens Congolais de la Diaspora). En effet, hospitalisé le 21 mars 2020, le grand artiste Loko Massengo, est sorti de l’hôpital jeudi 7 mai 2020. Pratiquement uu mois et demi, et presque trois semaines passées en réanimation. Et comme a dit un auteur, « Si Dieu le veut, tout ça fera partie de notre passé et les choses redeviendront normales » Qui est LOKO MASSENGO ? Nous avions saisi cette occasion pour présenter de A à Z, l’ancien enfant terrible de « SOSOLISO DU TRIO MADJESI » (Matadidi – Djeskin – Sinatra). 01 – UNE ENFANCE BERCE PAR LES MELODIES GRACIEUSES DE LA RUMBA LOKO-MASSENGO est né le 31 Juillet 1947 au Congo, dans une famille qui a pris une part active dans la genèse de la Rumba moderne, particulièrement son père qui a joué aux instruments et qui avait sa propre virtuosité mélodique, combinée avec la passion pour les œuvres des génies : Paul KAMBA, Antoine MOUNDANDA, Antoine KOLOSOY WENDO et ADOU ELENGA. C’est dans cette ambiance qu’il a été bercé dans son enfance par les mélodies gracieuses de la Rumba. Pourtant, la musique d’église est celle qui a vu peu à peu s’ouvrir sur son soleil, lorsqu’à dix ans il a commencé à chanter dans la chorale de Saint François à Kitambo (Kinshasa). LOKO se souvient toujours avec beaucoup d’affection de son premier maître, le frère DAMIEN qui lui a appris à chanter le « Grégorien », alors qu’il était à l’école primaire St Georges de Kitambo, avant de poursuivre ses études secondaires à l’école technique de Sainte Marie dans la commune de Saint Jean (Lingwala) entre 1961 à 1963. 02 – BRAZZAVILLE, UN REMARQUABLE CHOIX Né des parents originaires du Congo-Brazzaville, ces derniers l’envoient à Brazzaville pour achever ses études secondaires au Collège d’Enseignement général, Ganga Edouard. Un très bon choix, mais une aubaine pour LOKO qui arrive à Brazzaville à un moment où l’orchestre Les Bantous de la capitale traverse ses années de gloire, déversant en grande pompe des très belles Rumbas et une majorité de thèmes ultra « chauffants » composant plusieurs sélections de premier ordre. C’est ainsi que LOKO- MASSENGO est fortement influencé entre 1964-1965 par la mouvance de cette époque où il a commencé à faire l’école buissonnière pour aller voir Les Bantous à « Pigalle » de Bacongo. 03 – KINSHASA DEUX ANS APRES : LA DEROUTE 1965 – LOKO-MASSENGO est de retour à Kinshasa la ville de toutes les musiques. L’aventure de Brazzaville n’a pas cessé de le hanter. Néanmoins, pour ne pas décevoir ses parents, il continu à parfaire ses connaissances dans la structure scolaire I.N.P.P. de Kalina (Gombe) pour une formation liée à la diplomatie : Secrétaire d’Ambassade, mais peine perdue, car une année plus tard LOKO-MASSENGO décide de tout abandonner pour se consacrer à la musique, dont Brazzaville, voire l’orchestre Les Bantous de la capitale a été le moteur propulseur. La rupture est consommée avec ses parents qui voulaient absolument pour leur fils la réussite scolaire, mais en vain. 04 – 1966 – LOKO-MASSENGO CRAQUE SOUS LE COUP DE « JAMEL NATIONAL» 1966 – LOKO-MASSENGO choisi pour le début de sa carrière musicale, le « JAMEL NATIONAL », le creuset des jeunes talents. Un groupe qui a donné  la vedette aux nombreux jeunes artistes, dont le chef Tony KABANGU (guitare solo) a su s’entourer et qu’il a eu en général lui-même découverts. Tels les noms : BAVON « Marie-Marie », Verckys KIAMUANGANA, EMPOMPO-LOWAY, BUMBA-MASSA, MAURO Maurice, Zozo AMBA, DEESSE, NEJOS, etc. 05 – 1967 – L’ORCHESTRE « NEGRO SUCCES » UN PASSAGE OBLIGE Sollicité par BAVON « Marie-Marie » en 1967, LOKO-MASSENGO quitte le JAMEL NATIONAL pour intégrer l’orchestre NEGRO SUCCES. Une promotion idéale pour gravir les marches du professionnalisme. Sa carrière, en effet, a commencé à prendre une véritable forme dans ce groupe, surtout après la tournée fracassante à Mbuji-Mayi et au Kasaï. LOKO garde de cette tournée un souvenir inoubliable, la première fois qu’il prenait l’avion. 06 – 1968 – JEANNOT BOBENGA (VOX AFRICA) : L’HOMME FATAL DE LA CHANSON Instabilité ou pas, LOKO-MASSENGO à un objectif ; devenir l’archétype et le maître à chanter dont le talent devrait aboutir à une importance expérimentale. Il quitte le NEGRO SUCCES pour chanter dans l’orchestre VOX AFRICA de Jeannot BOBENGA, un grand mélodiste, qui lui apprend quelques techniques harmoniques. Avec le VOX AFRICA, LOKO-MASSENGO effectue une tournée triomphale dans quelques pays de l’Est-Africain, puis en ZAMBIE, le pays qui particulièrement a contribué à sa notoriété. 07- 1968 – SOUS L’EGIDE DE VERCKYS KIAMUANGANA :                     L’ORCHESTRE « VEVE », UN NOUVEAU SOUFFLE  1968 – De retour à Kinshasa, LOKO-MASSENGO est devenu un brillant virtuose acclamé par un vaste public qui dépasse largement l’auditoire de la Rumba à KIN. Il est à coup sûr un chanteur magnifiquement doué, un très bon compositeur. D’où la préférence de Verckys KIAMUANGANA (nouvellement parti de l’OK Jazz) pour l’intégrer dans son orchestre « VEVE », un groupe qui s’annonçait promoteur. VERCKYS avait besoin des nouveaux talents pour s’inspirer du style OK JAZZ et lui faire véritablement l’ombre. L’orchestre VEVE va apporter un nouveau souffle à la musique congolaise. Tout Kinshasa sera conquis par les jeunes et talentueux musiciens qui avaient décidés à révolutionner la musique congolaise, avec comme acteurs potentiels, le chef KIAMUANGANA « l’homme aux poumons d’acier » et une attaque « bazooka » qui fera date dans l’histoire de la musique congolaise moderne : le trio SAAK SAKOUL, MARIO MATADIDI et LOKO-MASSENGO « Djeskin ». 1972, l’orchestre VEVE au sommet de sa gloire, après mieux que jamais s’être affirmé comme un inépuisable créateur des talents nouveaux perd l’attaque « bazooka » SAAK SAKOUL, MARIO MATADIDI et LOKO-MASSENGO « Djeskin » qui se sont vu léser dans leurs