Congo Brazzaville. Soyez à nos places

Congo Brazzaville. Soyez à nos places

TRIBUNE. J’interviens, ici, comme citoyen congolais, en retraite, après une trentaine d’années de bons et loyaux services rendus à mon pays. Comme moi, retraité, des centaines de compatriotes, n’ayant pas subi la force et la règle de loi de la mise en retraite obligatoire, continuent d’exercer, paisiblement, dans les rouages du pouvoir du Président Sassou Nguesso. Pendant que nous, ordinaires retraités, assis dans nos maisons, fragilisés par l’âge et la maladie, accusons plusieurs mois d’arriérés de pension de la CRF et de la CNSS, nos compatriotes qui sont là-bas, perçoivent, leurs émoluments, même si dit on, ceux ci ne sont pas réguliers. J’écris ces lignes pour m’adresser à ces compatriotes. Exprimer ma forte indignation, devant ce qui apparaît comme leur posture volontaire, au motif qu’ils ne nous donnent pas la preuve de prendre faits et cause pour nous autres, retraités sans fonction. Alors que leurs places ne sont pas, en situation normale, selon les lois de la République, dans le système du Président Sassou Nguesso, mais dans les positions de démobilisation, comme nous. Il circule, sur les réseaux sociaux, une affaire rocambolesque et invraisemblable de disparition de 4 Milliards CFA, affectés par le Trésor public aux malheureux retraités de la CRF que nous sommes. Et Mr François Nguimbi, Directeur en chaire de la CRF, y serait dans tous ses états, face à un tel drame qui est, ni plus ni moins, qu’un crime économique. Vrai ou faux. En tout cas, un audio d’un coordonnateur des récriminations des retraités le clame, haut et fort. Aimerions, là dessus, une explication du Ministre de tutelle, de surcroît, Vice Premier Ministre. On en est à une deuxième histoire de subvention volatilisée de la CRF, d’un montant, quasi similaire. La première s’étant déroulée, il y a quelque temps. Toujours, sans justification des pouvoirs publics. Soyez à nos places, compatriotes, Mesdames Messieurs. Vous qui êtes là bas, au soleil. Comme nous, retraités de la République, vous l’êtes. Notre cause est la vôtre. Plaidez là. Et bien. Par vos rangs et grades, vous serez compris. Et vous pourriez alléger nos souffrances. Sous d’autres cieux, vous seriez, à nos côtés, sur nos colonnes, lors de nos manifestations de protestation et d’exigence de paiement de nos droits. Ouabari Mariotti -Membre de l’UPADS Paris 12.12.2020

Congo Brazzaville. CRF. Peut-être, une piste pour en finir avec les interminables arriérés de pension

Congo Brazzaville. CRF.  Peut-être, une piste pour en  finir avec les interminables arriérés de pension

TRIBUNE. Dans un reportage RFI, de ce 12 août 2020, de son correspondant à Brazzaville, il ressort que les retraités de la fonction publique congolaise croulent, sous 26 mois d’arriérés de pensions impayées. Situation insoutenable pour ces citoyens du 3ème âge qui, après de bons et loyaux services rendus à l’Etat, survivent à peine, par la faute de la mauvaise gestion des pouvoirs publics, au soir de leurs vies. Je sais que l’on me renverra la récrimination sur cette question. En effet, sous le mandat du Président Pascal Lissouba auquel j’ai appartenu, la même difficulté des arriérés de pension s’était posée. Dans d’autres proportions. Cependant, pour la nation, il faut avancer. Au Congo, selon les dispositions réglementaires de sa carrière de fonctionnaire, celui-ci verse, chaque mois, au trésor public, la quote-part de sa pension, pendant qu’il perçoit son salaire. Sur le bulletin de paie, est porté le taux de la pension retenue à la source. Le trésor est supposé épargner cette pension, chaque mois, pendant 35 ans ou plus, ou moins, que dure le service dans la fonction publique. J’interviens, ici, pour savoir s’il n’est pas venu le moment de créer une institution d’encaissement des pensions où le trésor public reverserait, chaque mois, la pension du retraité. Plutôt que de la retenir au trésor. De sorte que le retraité suivrait, auprès de cette institution, comme il le voudrait, son compte pension, tel qu’il le ferait dans une banque privée, avec son salaire ou ses ressources parallèles. L’argent de la pension ne serait disponible qu’à la mise en retraite. Étant entendu que devra jouer, à fond, le roulement de la paie, au fur et à mesure que la fonction publique libère les retraités. Le personnel de cette institution de pension ne serait constitué que d’agents de l’Etat pour ne pas piocher dans l’épargne de retraite. La CRF actuelle pourrait elle se substituer à cette institution ? Je dis non. La CRF aurait, en charge, l’administration des retraités. L’institution à créer, le paiement des pensions. La CRF et l’institution n’auraient pas de statut particulier. Entre les deux structures, l’inspection générale d’Etat et le contrôle financier assurent les vérifications appropriées. Parce qu’on ne peut pas comprendre que les contraintes financières de l’État appauvrissent les retraités, alors qu’en bonne et due forme, ils ont, toutes les années de leurs activités, régulièrement cotisé. A cela s’ajoute l’indifférence inexpliquée des pouvoirs publics, vis à vis des retraités, semble t-il, faute de ressources, d’autant que celles ci sont toujours disponibles pour les fonctionnaires, en exercice. D’aucuns expliquent, à juste titre, que les retraités sont, à l’image des serpents, sans venin. Donc incapables de paralyser l’Etat. Les fonctionnaires, en poste, quant eux, rappellent les douloureux souvenirs de leur grève générale en 1991, ayant mis le pays à genou, la veille de la conférence nationale. Ainsi compris, les retraités sont « sacrificiables », donc enclins à l’immolation. Pas les fonctionnaires. Parce que redoutables. Ouabari Mariotti (Membre de l’UPADS) Paris 12.08.2020