Les finances publiques congolaises mal en point comme prédit !

TRIBUNE. La course à l’endettement a repris de plus belle. En dépit des accords conclus et avenir avec le FMI, aucune réforme structurelle sérieuse ne pointe à l’horizon en République du Congo où les voyants des finances publiques passent déjà au rouge écarlate !

La fin de l’année 2024 aura été chaotique en matière de finances publiques. Le répit apparent né du réaménagement gouvernemental s’annonce être un leurre ! Les finances publiques sont en train de faire pschiit comme aurait dit Jacques Chirac. Une hirondelle n’a jamais fait le printemps. Il en est de même pour le nouveau Ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille Public, Christian Yoka. La cause est structurelle et les réponses doivent l’être également. Il faut tout casser et tout changer, radicalement !

Dans son édition du 10 février 2025, Africa intelligence titre sur le sauvetage de la SNPC par Trafigura devant la pression de Glencore. Ces deux multinationales suisses de négoce sont au cœur de l’endettement gigantesque de la République du Congo qui a menacé la stabilité économique de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) durant le mois de décembre. Le sommet extraordinaire de la CEMAC tenu le 17 décembre 2024 dernier à Yaoundé s’explique en grande partie par cet endettement prohibitif, voire impossible à rembourser pour la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) en raison de la baisse sévère des réserves de change de la CEMAC passées sous les 2 mois d’importation.
Le chaos a été tel qu’une menace de dévaluation a été écartée de justesse par MM. Paul Biya et Téodoro Obiang Nguéma Bazogo. Mais les voyous financiers sont têtus.

Les délinquants financiers à l’œuvre

En ayant recours à Trafigura et Glencore notamment pour payer les salaires et protéger le train de vie de l’État contre mise en gage d’une partie de sa production pétrolière, le Congo s’est acheminé vers un double étranglement à la fois par la dette privée de ces Traders (732 millions de dollars pour Glencore, en plus des 538 millions de dollars d’arriérés ; à 966 millions de dollars et 965 millions de dollars d’arriérés pour Trafigura, soit un total de 2080 milliards de FCFA !) et la dette publique de l’État d’environ 8000 milliards. Un accord avait finalement été trouvé en 2021 entre Brazzaville (la SNPC) et les traders suisses. Mais c’était mal connaître Raoul Ominga. Tel que son maître Jean Jacques Bouya, ce pseudo Kani de Bokouélé s’est avéré incapable de tenir ses engagements face à Glencore. Échaudé par ses déboires depuis le 5 août 2024 dernier, face au Ministère public de la Confédération Suisse (MPC) qui a retenu sa responsabilité pénale pour ne pas avoir pris toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher la corruption d’agents publics étrangers (art. 102 al. 2 CP au sens de l’art. 322 septies CP) en lien avec des transactions minières en République démocratique du Congo (RDC), Glencore a été condamnée à une amende de 2 millions de francs suisses et à une créance compensatrice de 150 millions de dollars US. D’où son agressivité vis-à-vis de Raoul Ominga, menaçant de paralysie l’ensemble des transactions financières du Congo.

Face à ce défi, Raoul Ominga n’a trouvé comme solution que de substituer Trafigura à Glencore moyennant une compensation financière hors de prix. Les 349 millions de dollars restant à payer (soit 226,8 milliards de francs) à Glencore ont été donc avancés par Trafigura contre un endettement de 300 milliards de FCFA en cours d’émission sur la place financière de la BVMAC. C’est l’objet de l’opération de charme sur l’emprunt obligataire lancé par la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) « SNPC 6,5% Net 2024- 2029 » qui a débuté le 8 février pour s’achever le 12 février avec une première tranche de 100 milliards. Étonnant pour une société dont le seul capital social est de 81,33 milliards ! D’ailleurs, les arrangeurs sont des sociétés dont les réels boss seraient : LCB Capital (Hubert Pendino), BGFI Bourse (Jean Dominique Okemba), Premium Capital Securities (Omar Denis Bongo Ondimba), EDC Investment Corporation (Bruno Jean Richard Itoua)…

Dans le même temps, le Directeur général du Trésor Public, M. Ngondo a lancé une émission en Bons du trésor CG1200001473 BTA-26 de 25 milliards de FCFA devant être remboursés le 24 juillet 2025.

Une fois encore, on recourt à la trésorerie pour financier les dépenses courantes, car il n’y a pas eu assez d’entrées fiscales pour payer les salaires de l’État. C’est structurel et non conjoncturel. Seuls les policiers et les militaires sont privilégiés (fonction publique) pour éviter un soulèvement populaire. Mais dans le contexte actuel de la RDC, le mois de mars s’annonce crucial pour la survie du pouvoir.

D’ici-là, Christian Yoka avec son réseau de l’AFD soutenu par des sangsues ( Mathieu Pigasse de l’ex banque Lazare, Dominique, Strauss-Khan et Cie ) et l’action amorcé par Jean Baptiste Ondaye, vont se ruer à la banque Rothschild pour endetter le Congo à hauteur de 500 milliards à des taux prohibitifs.

Alors que le Congo n’a pas de problèmes d’argent mais, de gouvernance économique, d’égoïsme et de patriotisme. Témoins , l’émission lancée par Ngondo qui sent une opération de blanchiment des dignitaires qui peinent à injecter les fonds dans les tuyaux.

Ghys Fortuné BEMBA DOMBE

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