Les prix internationaux de tous les principaux produits alimentaires ont bondi en septembre, a indiqué l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Dans un récent rapport, l’agence onusienne révèle que « l’indice de référence des prix mondiaux des produits alimentaires a affiché sa plus forte hausse depuis 30 mois en septembre, les cours de tous les groupes de produits qui figurent à l’indice ayant augmenté ».
Ainsi, l’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 124,4 points en septembre, soit 3% de plus qu’en août et 2,1% de plus que sa valeur enregistrée un an auparavant.
Pour rappel, les prix internationaux de tous les produits alimentaires avaient enregistré une baisse au cours du précédent mois (août), hormis ceux du riz et du sucre. L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’était alors établi en moyenne à 121,4 points, traduisant ainsi un recul de 2,1% depuis le mois de juillet et de 24% par rapport au pic atteint en mars 2022.
Selon l’organisation internationale, en septembre dernier, les données recueillies montrent que les prix du sucre ont enregistré la progression la plus marquée à l’échelle mondiale.
En s’établissant en moyenne à 125,7 points en septembre, l’indice FAO des prix du sucre a gagné 10,4% (soit 11,9 points) de plus qu’en août, une valeur cependant encore inférieure de 37 points (22,7%) à celle affichée un an auparavant.
D’après les explications de la FAO, cette évolution s’explique principalement par la détérioration des perspectives de récolte au Brésil et par les inquiétudes quant à la décision de l’Inde de lever les restrictions sur l’utilisation de la canne à sucre pour produire de l’éthanol (ce qui pourrait avoir des incidences sur les disponibilités exportables de sucre du pays).
En atteignant une valeur moyenne de 113,5 points en septembre, l’indice FAO des prix des céréales a pour sa part gagné, soit 3,3 points (3,0%) de plus qu’en août. L’institution indique toutefois que ce niveau reste encore inférieur de 12,8 points (10,2%) à celui de septembre 2023.
La hausse enregistrée en septembre provient principalement de l’augmentation des prix du blé et du maïs à l’exportation, souligne le rapport.
Après trois mois consécutifs de baisse, les prix mondiaux du blé sont en hausse, en raison du temps excessivement humide au Canada et dans l’Union européenne qui a suscité des inquiétudes. Il importe toutefois de noter que cette hausse « a été partiellement compensée par les prix compétitifs des disponibilités en provenance de la région de la mer Noire ».
Toujours selon la FAO, les prix mondiaux du maïs ont eux aussi progressé, sous l’effet du faible niveau de l’eau du fleuve Madeira au Brésil et du fleuve Mississippi aux États-Unis d’Amérique, tandis que l’indice FAO des prix de tous les types de riz a cédé de 0,7%.
En ce qui concerne l’indice FAO des prix des huiles végétales, il a affiché une valeur moyenne de 142,4 points en septembre, grimpant ainsi de 6,2 points (4,6%) par rapport au mois d’août et atteignant dès lors son niveau le plus haut depuis début 2023.
L’affermissement des cours des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza explique cette variation, selon l’organisation qui justifie par ailleurs la hausse des prix internationaux de l’huile de palme par la production plus faible que prévu dans les principaux pays producteurs de l’Asie du Sud-Est.
Quant au rebond des cours mondiaux de l’huile de soja, il « est principalement imputable à un volume de broyages moins important que prévu aux États-Unis d’Amérique », souligne le rapport.
La progression de l’indice FAO des prix des produits laitiers de 3,8% en septembre est imputable à une hausse des prix de tous les produits laitiers. Pour la FAO, la plus forte augmentation est « à mettre au compte des prix du lait entier en poudre, qui se sont affermis en raison d’une forte demande à l’importation en Asie, malgré l’accroissement saisonnier de la production laitière en Océanie ».
Quant à la hausse de l’indice FAO des prix de la viande, sa hausse de 0,4% est justifiée principalement par l’affermissement des prix de la volaille dû essentiellement à une forte demande à l’importation de produits en provenance du Brésil.
L’organisation ajoute par ailleurs que « les prix mondiaux de la viande de bovins et de porcins sont restés stables, tandis que ceux de la viande d’ovins ont légèrement fléchi par rapport aux niveaux du mois d’août ».
Alain Bouithy