La croissance du commerce mondial devrait rester dynamique cette année

Le volume du commerce mondial des marchandises devrait progresser de 4,4% en 2018, soit une hausse à peu près inchangée par rapport aux 4,7% enregistrés en 2017, a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) soulignant qu’il devrait s’accompagner d’une croissance du PIB de 3,2% aux taux de change du marché.
« La bonne santé du commerce est encouragée par une croissance économique plus forte dans toutes les régions, stimulée par l’accroissement des investissements et une politique budgétaire expansionniste », a expliqué l’organisation à l’occasion de la publication des prévisions annuelles pour 2018.
Dans un communiqué rendu public récemment, l’organisation a indiqué que la croissance du commerce devrait se stabiliser en 2019 alors que celle du PIB mondial ralentirait légèrement.
« Le taux de croissance devrait retomber à 4,0% en 2019, en dessous du taux moyen de 4,8% enregistré depuis 1990, mais toujours nettement au‑dessus de la moyenne d’après-crise (3,0%) », a précisé l’OMC ajoutant que la croissance du PIB mondial s’établirait à 3,1%.
Après avoir enregistré en 2017 sa plus forte hausse en six ans, la croissance du commerce mondial des marchandises devrait rester forte en 2018 et 2019 assure-t-on de même source.
« La forte croissance du commerce que nous observons aujourd’hui sera vitale pour entretenir la croissance et la reprise économique et pour soutenir la création d’emplois », a soutenu le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo.
Il a toutefois prévenu que ces progrès importants pourraient être rapidement compromis « si les gouvernements recourent à des politiques commerciales restrictives, en particulier dans le cadre d’un processus de mesures et de contre-mesures qui pourrait conduire à une escalade
ingérable ».
En effet, selon les économistes de l’organisation, certains signes indiquent que l’escalade des tensions commerciales pourrait déjà affecter la confiance des entreprises et les décisions d’investissement. Ce qui pourrait compromettre les perspectives actuelles, ont-ils averti.
Face à ce risque, Roberto Azevêdo a exhorté «les gouvernements à faire preuve de retenue et à régler leurs différends par le dialogue et un engagement résolu», estimant que l’action collective est le meilleur moyen de régler les problèmes commerciaux urgents auxquels sont confrontés les membres de l’OMC.
Quoi qu’il en soit, les économistes de l’organisation ont insisté sur le fait que la solidité de la croissance du commerce repose sur les choix de politiques.
Ils ont expliqué que la poursuite de cette expansion est tributaire d’une croissance économique mondiale forte et de la mise en œuvre par les gouvernements de politiques monétaires, budgétaires et surtout commerciales appropriées.
Commentant la croissance du volume des échanges observée en 2017, la plus forte depuis 2011, l’OMC a expliqué dans son communiqué qu’elle «est due principalement à des facteurs conjoncturels, en particulier la progression des dépenses d’investissement et de consommation».
En détail, le document a précisé qu’«en valeur, les taux de croissance en dollars EU courants en 2017 (10,7% pour les exportations de marchandises, 7,4% pour les exportations de services commerciaux) ont été encore plus marqués, reflétant à la fois l’augmentation des quantités et la hausse des prix».
Cependant, l’OMC craint que la croissance du volume des échanges de marchandises en 2017 ait «peut-être aussi été quelque peu gonflée par la faiblesse des échanges observée au cours des deux années précédentes, d’où une base de départ plus basse pour l’expansion actuelle».
Alain Bouithy

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