POLEMIQUE. Opposants, société civile et journalistes se délectent des tirs de barrage auxquels se livrent affidés d’Anatole Collinet Makosso, de Pierre Mabiala, et proches de Stevy Ekeli, du Club 2002-Pur.
« C’est ni eux ni eux » est un néologisme qui exhale une hilarité dans la pratique de la politique à la congolaise, empruntée cette fois-ci à l’ancien administrateur maire de Makélékélé, Morel Kiwouzou, l’amuseur public. Il traduit le schisme communautariste ou la mésentente qui a cours dans le camp de la majorité au pouvoir.
Tout part de « Regard sur Anatole Collinet Makosso », un ouvrage écrit en l’honneur du premier ministre congolais par le philosophe Joseph Mampouya et journalistes, co préfacé par Isidore Mvouba, le président de l’assemblée nationale, et le professeur titulaire Grégoire Lefouoba. Certains y voient la reconnaissance du travail d’un homme fidèle parmi les fidèles de Denis Sassou Nguesso. D’autres parlent de « flagornerie politique » voire de « mendiants de la République « . De méchantes langues proches de la majorité vont jusqu’à spéculer sur « la commande d’un livre à des fins de communication en politique ».
Le premier tir de barrage dont fait l’objet Collinet Makosso est venu, contre toute attente, de Stevy Ekeli, le fringant conseiller municipal de Djiri et imminent membre du Club 2002-Pur, le parti politique de Wilfrid Guy César Nguesso, pasteur évangéliste qui a toujours un œil bienveillant sur son parti via son homme de main Juste Moundélé, devenu ministre délégué de l’administration du territoire.
Il n’en fallait pas plus pour que des hommes liges de Collinet Makosso, Pierre Mabiala…, apparemment nantis d’un mandat et d’un ordre de mission en bonne et due forme, « achètent le problème », comme on dit en français ivoirien et camerounais pour parler d’une personne qui fait feu de tout bois pour une affaire qui n’est pas sienne.
Au delà de la critique faite au livre et à ses auteurs, la querelle prend une tournure politique qui devrait faire réagir le président fondateur du club 2002-Pur.
Si Juste Moundélé, le secrétaire général du Club 2002 pur, veut « cimenter son poste », comme on dit en français camerounais, « il devrait faire amende honorable en éteignant l’incendie », recommande un observateur du landerneau politique national.
Par A. Ndongo
Journaliste économique et financier