BAM, CGEM et GPBM se concertent pour améliorer l’environnement du crédit aux entreprises

Bank Al-Maghrib, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) ont tenu une importante réunion consacrée aux financements des entreprises, jeudi 18 à Casablanca.

Placée sous le signe «Financement des entreprises : bilan et perspectives», cette rencontre est la deuxième du genre organisée par ces trois institutions. En effet, elle intervient après celle organisée le 26 janvier 2016 et qui avait donné lieu à la mise en place d’un plan d’action et des propositions de mesures pour soutenir le financement des entreprises.

«Cette deuxième édition a été l’occasion de dresser le bilan des actions engagées en faveur du financement des entreprises, en particulier les Très petites et moyennes entreprises (TPME) et d’examiner de nouvelles mesures pour améliorer l’environnement du crédit de ces entreprises», a indiqué Bank Al-Maghrib.

C’est ainsi que les participants à ladite réunion, placée sous la présidence du wali de Bank Al-Maghrib (Abdellatif Jouahri), du président du GPBM (Othman Benjelloun) et du président de la CGEM (Salaheddine Mezouar), ont été informés des actions et initiatives entreprises par les parties prenantes publiques et privées en vue de promouvoir le financement de l’entreprise.

Des actions et initiatives réalisées à travers le maintien d’une politique monétaire accommodante et des mécanismes de soutien au financement bancaire des TPME; la création et l’opérationnalisation de l’observatoire de la TPME; le développement par les banques de produits bancaires et services non financiers destinés à la TPME; la part croissante des crédits bancaires à la TPME couverts par la garantie publique ainsi que les mesures publiques de soutien de la TPME en matière d’investissement et d’accompagnement.

Les participants ont également pris acte des efforts fournis à travers «la conduite de réformes légales portant notamment sur l’adoption de la loi relative aux sûretés mobilières, la réforme des Centres Régionaux d’Investissements, la création d’un observatoire sur les délais de paiement et l’adoption d’une solution de financement des arriérés de crédit de TVA», a souligné Bank Al-Maghrib un dans un communiqué.

Lors de cette réunion, ces derniers ont en outre noté sur le plan international une décélération de l’activité chez les principaux partenaires commerciaux du Maroc sur fond de fortes incertitudes liées notamment aux tensions commerciales.

Au niveau national, l’attention a été portée sur la conjoncture économique difficile marquée par une lente amélioration des activités non agricoles et un niveau élevé du chômage des jeunes.

Après avoir examiné les données relatives au tissu productif de l’économie nationale et de son financement ainsi que les facteurs explicatifs de l’atonie du crédit au niveau de l’offre et de la demande, les participants ont noté que l’accès au financement bancaire s’effectue généralement dans des conditions normales pour la PME. Ce qui est loin d’être le cas pour la TPE, l’accès au financement demeurant encore un défi.

Face à cette situation, les parties prenantes ont voulu en savoir plus sur les mesures en cours et à entreprendre afin de faciliter davantage le financement de l’entreprise.

Ces mesures consistent notamment à renforcer les mécanismes d’accompagnement et de proximité des entreprises mis en place par les banques et de développer les modes de financement comme l’affacturage pour alléger les contraintes induites par les délais de paiement ; opérationnaliser la loi et l’observatoire sur les délais de paiement ainsi qu’œuvrer davantage à améliorer la relation banque-client et favoriser un rapprochement entre les banques et les fédérations sectorielles.

Autres mesures : mettre en œuvre les leviers de la stratégie nationale d’inclusion financière et particulièrement ceux visant la TPE et la micro-entreprise, à travers notamment l’accélération du développement des modèles alternatifs comme la microfinance et le crowdfunding ainsi que lever les freins au développement des financements désintermédiés, notamment via le marché boursier, la dette privée et l’investissement en capital risque.

Conscients de la fragilité et de la fragmentation du tissu entrepreneurial, les participants ont appelé à « l’adoption de mesures à même de rehausser l’écosystème productif et renforcer ses performances aux plans sectoriel et régional », peut-on lire dans la note de Bank Al-Maghrib.

L’objectif étant de faire émerger une pépinière d’entreprises et de projets bancables et créateurs d’emplois.
Ce travail devrait être fait à travers une approche coordonnée et fédératrice des dispositifs de promotion, d’information, d’accompagnement, de soutien et d’appui au financement de la TPME développés notamment par Maroc PME, la CCG et les CRI.

Les parties prenantes ont estimé en outre qu’il devrait se faire également dans le cadre d’un dispositif renforcé d’accompagnement et de financement spécifiques à la création d’entreprise en général et à l’innovation en particulier, à travers la promotion d’un environnement des affaires favorable en termes particulièrement de fiscalité, de procédures administratives et judiciaires.

Soulignons que la deuxième rencontre a connu la participation des présidents et directeurs généraux des banques, les directeurs généraux de la Caisse centrale de garantie (CCG) et de Maroc PME ainsi que les présidents des fédérations sectorielles de la CGEM.

Alain Bouithy

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