La Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Alliance solaire internationale ont publié aujourd’hui (mardi 20, dnr) une nouvelle étude proposant des solutions pour surmonter les principales difficultés liées à l’investissement et à l’accessibilité financière qui freinent les investissements dans le secteur de l’énergie solaire hors réseau dans toute l’Afrique.
« Il est essentiel d’intensifier le recours aux technologies solaires hors réseau dans toute l’Afrique pour exploiter une énergie propre et abordable et transformer la vie de millions de personnes. La nouvelle étude de la Banque européenne d’investissement et de l’Alliance solaire internationale publiée aujourd’hui associe l’expérience et le savoir-faire acquis grâce au déploiement réussi d’installations hors réseau pour illustrer comment des investissements peuvent être mobilisés pour renforcer l’accès à l’énergie solaire. Cette analyse novatrice montre comment une coopération plus étroite entre les partenaires africains, européens et mondiaux peut mobiliser des investissements et lever des obstacles techniques qui freinent le développement durable et la transition verte », a déclaré Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d’investissement.
« L’étude conjointe de l’Alliance solaire internationale et de la Banque européenne d’investissement décrit la voie à suivre pour ouvrir l’accès à l’énergie solaire hors réseau en Afrique. Elle s’appuie sur des succès avérés, les connaissances de spécialistes et l’expérience du marché pour repérer et pallier les déficits d’investissement, et lever les obstacles financiers freinant le recours à l’énergie solaire hors réseau. L’étude détaille ce qui peut être fait pour améliorer l’accès des zones rurales hors réseau à l’énergie propre, mais aussi des camps de réfugiés, des zones urbaines et des villages reculés d’Afrique », a expliqué Dr. Ajay Mathur, directeur général de l’Alliance solaire internationale.
Mobilisation d’investissements dans l’énergie hors réseau afin d’offrir un avenir meilleur à des millions de personnes
À l’heure actuelle, plus de 120 millions de ménages en Afrique n’ont pas accès à une énergie fiable et abordable, et 60 millions d’entre eux devraient rester privés d’électricité jusqu’en 2030 si aucune mesure d’urgence n’est prise.
La nouvelle vue d’ensemble approfondie du déploiement récent, mené par le secteur privé, de dispositifs de production d’énergie solaire à petite échelle dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne met en évidence cinq grands défis à relever pour mobiliser des investissements locaux à fort impact dans le secteur de l’énergie, essentiels au développement durable et à la croissance économique sur le continent.
Cette étude, fondée sur des consultations détaillées en Ouganda, au Rwanda et au Nigeria, et sur l’analyse des marchés hors réseau dans toute la région, formule des recommandations en vue d’une intervention efficace afin d’intensifier le déploiement de l’énergie solaire hors réseau en fonction de spécificités locales.
Il est essentiel de partager les meilleures pratiques permettant de mobiliser des investissements et de lever les obstacles techniques freinant l’énergie solaire hors réseau pour accroître le recours à cette source d’énergie, permettre aux communautés vulnérables et éloignées d’avoir accès à une énergie propre et atteindre l’objectif de développement durable relatif à l’accès universel à une énergie fiable et abordable.
Des solutions techniques et commerciales pour intensifier le déploiement de l’énergie solaire hors réseau dans toute l’Afrique
Commandée par la Banque européenne d’investissement, en partenariat avec l’Alliance solaire internationale, et compilée par le cabinet de conseil en stratégie Dalberg, cette nouvelle étude rassemble l’expérience technique et financière locale et les enseignements tirés du déploiement réussi d’investissements solaires hors réseau en Afrique.
Elle examine notamment comment les investissements solaires hors réseau ont profité aux communautés de réfugiés en Ouganda et ont permis d’accéder à une énergie d’un bon rapport coût-efficacité dans les villes nigérianes.
Partage des meilleures pratiques avec les partenaires du financement du développement
Il est possible de réduire les difficultés en matière d’investissement, notamment l’accessibilité financière, les risques liés aux fonds de roulement et aux taux de change et la stabilité politique et économique, qui freinent les investissements du secteur privé dans l’énergie solaire hors réseau, en associant le financement commercial et l’appui fourni par des partenaires spécialisés dans le financement du développement.
Les principales recommandations de l’étude, qui exposent différents modèles d’intervention visant à surmonter les difficultés liées au financement, aux aspects techniques et à la clientèle en vue d’intensifier le déploiement de l’énergie solaire hors réseau, ont été présentées avant la publication définitive de l’étude à l’occasion d’ateliers organisés par des spécialistes auxquels ont participé des représentants de l’Agence française de développement (AFD), la banque allemande de développement (KfW), la Société néerlandaise pour le financement du développement (FMO) et la Commission européenne.
Élimination des obstacles à l’intensification du déploiement de l’énergie solaire hors réseau
Le rapport publié aujourd’hui examine les investissements solaires hors réseau dans toute l’Afrique et évalue comment les obstacles à l’investissement, y compris l’accessibilité financière, l’approvisionnement en matériel, l’accès aux ressources en fonds de roulement, les défis réglementaires, l’assurance et le savoir-faire technique, influencent et entravent le déploiement.
L’analyse s’appuie sur des solutions mises au point dans des études de cas locales pour suggérer comment des exemples tels que l’achat groupé de dispositifs solaires résidentiels peuvent réduire les coûts et permettre rapidement aux communautés à faible revenu et aux réfugiés en zones rurales et urbaines d’avoir accès à une énergie fiable grâce à des projets solaires hors réseau durables menés par le secteur privé.
L’étude, fondée sur l’analyse effectuée par le cabinet de conseil stratégique Dalberg, est le fruit de recherches approfondies sur les politiques gouvernementales, de discussions avec les parties prenantes du secteur de l’énergie, du monde des affaires et du financement du développement en Afrique et d’ateliers organisés par des parties prenantes au Nigeria, en Ouganda et au Rwanda.
La Banque européenne d’investissement appuie huit projets solaires hors réseau dans toute l’Afrique subsaharienne.
L’année dernière, la BEI a accordé 5 millions d’euros à des investissements privés et publics sur tout le continent et soutient l’énergie solaire hors réseau en Afrique, y compris des projets au Tchad, aux Comores, en Gambie, au Kenya, au Mozambique et en Ouganda.