Maroc. Les ménages plongent dans la grande déprime

Maroc. Les ménages plongent dans la grande déprime

La légère amélioration du moral des ménages observée au troisième trimestre 2023 semble n’avoir été qu’un leurre grossier. Une illusion, si l’on en croit la nouvelle enquête menée par le Haut-commissariat au plan (HCP) auprès de ces derniers au terme de l’année 2023. Le moral a repris sa tendance baissière au terme de l’année 2023, selon le HCP En effet, les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des Marocains « montrent que le moral des ménages a repris sa tendance baissière au quatrième trimestre de 2023 », indique l’institution publique contrecarrant ainsi les conclusions on ne peut plus optimistes enregistrées au trimestre précédent. Le moral des ménages n’avait jamais été aussi bas depuis 2008 Plus grave, l’analyse des résultats suggère également que le moral des ménages a atteint « son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008 »,  souligne le Haut-commissariat dans une récente note d’information synthétisant les résultats de cette enquête. Après analyse, il ressort que « l’indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi à 44,3 points au lieu de 46,5 points enregistrés  le trimestre précédent et 46,6 points le même trimestre de l’année précédente ». A titre de rappel, au trimestre précédent, l’ICM s’était établi à 46,5 points au lieu de 45,4 points enregistrés au deuxième trimestre et 47,4 points le même trimestre de l’année 2022. Dans le détail, le sentiment d’une détérioration du niveau de vie continue de peser sur le moral des ménages, selon l’organisme chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc. En effet, au quatrième trimestre de 2023, 87% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 9,2% un maintien au même niveau et 3,8% une amélioration. Ainsi, « le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 83,2 points, contre moins 81,5 points au trimestre précédent et moins 78 points au même trimestre de l’année passée », note le HCP. L’enquête révèle en outre que plus de la moitié des ménages (57,9%) s’attendent à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, 33,2% à un maintien au même niveau et 8,9% à une amélioration. Dans ces conditions, souligne l’organisme public, « le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à moins 49 points contre moins 41,7 points au trimestre précédent et moins 43 points au même trimestre de l’année passée ». Comme lors du précédent trimestre, l’opinion des ménages sur l’évolution du chômage n’a pas connu une évolution favorable, l’enquête montrant toujours que 86,3% contre 6% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Sans surprise, le solde d’opinion reste négatif à moins 80,3 points contre moins 81,9 points un trimestre auparavant et moins 79,6 points au même trimestre de l’année passée, rapporte le HCP dans sa note. A titre de comparaison, au troisième trimestre dernier, 86,7% contre 4,8% des ménages avaient déjà déclaré s’attendre à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Les ménages interrogés considèrent par ailleurs que la conjoncture est peu favorable à l’achat des biens durables. Pour 79,8% d’entre eux, contre 9,4 %, le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Dans ce cadre, « le solde d’opinion de cet indicateur s’est établi à moins 70,4 points contre moins 71,5 points le trimestre précédent et moins 70,3 points le même trimestre de l’année 2022 ». Rappelons qu’au troisième trimestre de l’année écoulée, ils étaient presque autant (79,5% contre 8,0%) à estimer que le moment n’était pas opportun pour effectuer ce genre d’achats. Si 56,1% d’entre eux estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, ils sont 42,1% à déclarer qu’ils s’endettent ou puisent dans leur épargne et 1,8% à affirmer épargner une partie de leur revenu. Ainsi, le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté négatif, à moins 40,3 points contre moins 40,2 points le trimestre précédent et moins 42,1 points l’année précédente. L’opinion des ménages sur leur situation financière au cours des 12 derniers mois se résume à un mot : détérioration. En effet, 59,8% contre 3,7% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée. Dans ce cadre, « le solde d’opinion relatif à cet indicateur est resté négatif et atteint moins 56,1 points contre moins 53,3 points au trimestre précèdent et moins 53 points au même trimestre de l’année précédente », poursuit le Haut-commissariat. En revanche, en ce qui concerne l’évolution de leur situation financière au cours des 12 prochains mois, 18,3% des ménages contre 28,9% affirment s’attendre à une amélioration de leur situation financière ; le solde d’opinion de cet indicateur s’établit ainsi à moins 10,6 points contre moins 4,6 points un trimestre auparavant et moins 7,7 points un an auparavant. Alain Bouithy

Maroc. Les ménages croulent sous l’inflation des produits alimentaires

Maroc. Les ménages croulent sous l’inflation des produits alimentaires

L’inflation des produits alimentaires n’a toujours pas ralenti, poursuivant ainsi sa folle progression au grand désespoir de nombreux ménages marocains qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts. En effet, d’après les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP), l’indice des prix à la consommation (IPC) des produits alimentaires est resté sur une tendance haussière au cours du mois d’octobre 2023, en dépit des initiatives prises par les autorités pour fléchir l’inflation alimentaire. Le secteur alimentaire continue de tirer l’inflation vers le haut Comparé au même mois de l’année 2022, l’inflation alimentaire a progressé de 8,8%, a fait savoir l’organisme public dans une nouvelle note d’information. Une hausse toutefois moins importante que celles observées depuis le début de l’année : septembre (9,9%), août (10,4%), juillet (11,7%), juin (12,7%), mai (15,6%), avril (16,3%), février (20,1%) et janvier (16,8%). Selon le document relatif à l’indice des prix à la consommation du mois d’octobre 2023, l’IPC des produits non alimentaires a bondi de son côté de 1,3% sur un an ; tandis que, pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 0,6% pour les «Loisirs et culture» à une hausse de 4,9% pour  les «Restaurants et hôtels». A titre de comparaison, en septembre dernier, les prix des produits non alimentaires avaient progressé de 1,3%. Pour les produits non alimentaires, les variations allaient d’une baisse de 0,5% pour le «Transport» et les «Loisirs et culture» à une hausse de 5,4% pour les «Restaurants et hôtels». En glissement mensuel, le Haut-commissariat annonce que l’IPC a enregistré une baisse de 0,1% au cours du mois dernier suite à la baisse de 0,4% de l’indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,2% de l’indice des produits non alimentaires. L’analyse des données montre que les baisses des produits alimentaires observées entre septembre et octobre  2023 ont concerné principalement les «Fruits» avec 7,3%, les «Poissons et fruits de mer» (1,7%), les «Viandes» (1,2%) et le «Pain et céréales» (0,2%). La note d’information du HCP rapporte que les prix ont en revanche augmenté de 3,2%  pour les «Légumes», de 2,1% pour les «Huiles et graisses» et de 0,5%  pour le «Lait, fromage et œufs» et le «Café, thé et cacao». Pour ce qui des produits non alimentaires, les chiffres suggèrent une hausse principalement des prix des «Carburants» avec 2%. A titre de rappel, les hausses des produits alimentaires observées entre août et septembre 2023 avaient concerné principalement les «Légumes» (3,5%), les «Huiles et graisses» (2,5%), les «Viandes» et le «Lait, fromage et œufs» (2,0%) et le «Café, thé et cacao» et les «Eaux minérales, boissons rafraîchissantes, jus de fruits et de légumes» (0,4%). En revanche, les prix avaient diminué de 0,8% pour les «Poissons et fruits de mer», comme l’avait souligné le HCP dans sa précédente note ajoutant que, pour les produits non alimentaires, la hausse avait concerné principalement les prix des «Carburants» avec 6%. Toujours selon l’institution, à fin octobre 2023, « les baisses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Beni-Mellal (2,6%), à Al-Hoceima (1,4%), à Safi (1,0%), à Meknès (0,7%), à Settat (0,6%), à Oujda (0,3%) et à Marrakech et Dakhla (0,2%) ». Les chiffres montrent, en revanche, que des hausses ont été enregistrées à Laâyoune (0,6%), à Fès, Kénitra et Rabat avec 0,5% et à Tanger avec 0,2%. Rappelons qu’en septembre dernier,  les hausses les plus importantes de l’IPC avaient été enregistrées à Beni-Mellal (2,5%), à Marrakech (1,5%), à Dakhla (1,3%), à Casablanca (1,2%), à Rabat et Safi (1,1%), à Meknès et Settat (0,9%), à Agadir (0,8%), à Laâyoune (0,7%) et à Fès (0,4%). En revanche, des baisses avaient été enregistrées à Al-Hoceima avec 1% et à Tétouan avec 0,2%, comme l’avait souligné la note d’alors du Haut-commissariat. Alain Bouithy

Maroc/Premier ralentissement de l’inflation  depuis six trimestres. Serait-ce le bout du tunnel pour les ménages ?

Maroc/Premier ralentissement de l’inflation  depuis six trimestres. Serait-ce le bout du tunnel pour les ménages ?

Accablés par la hausse des prix  qui a fortement réduit leur pouvoir d’achat, depuis l’année dernière, les ménages entreverraient-ils quelque lueur d’espoir? S’il est très tôt pour répondre à cette question, la récente note de conjoncture du Haut-Commissariat au plan (HCP) sonne toutefois comme un répit aussi bien pour le gouvernement, qui aura eu du mal à véritablement enrayer l’envolée des prix, que pour de nombreuses familles lourdement fragilisées par cette hausse. En effet, selon les données publiées récemment par l’organisme public, au deuxième trimestre 2023, le rythme de croissance des prix à la consommation aurait légèrement décéléré pour la première fois depuis six trimestres. Bien qu’encore élevé, il s’est établi à +7,1% en glissement annuel, au lieu de +9,1% un trimestre auparavant, indique-t-il dans son point de conjoncture du deuxième trimestre 2023 et des perspectives pour le T3-2023. Le recul des prix des produits non-alimentaires de plus de la moitié (+1,4%) par rapport à +3,5%, enregistré au premier trimestre, et la décélération de 17,6% à 15,5% amorcée au niveau des prix des produits alimentaires expliqueraient ce retournement de tendance, d’après le HCP. Selon la même source, «l’atténuation des pressions inflationnistes importées se serait traduite par une baisse des prix de l’énergie et un début de ralentissement des prix des denrées alimentaires». Dans sa note, le Haut-Commissariat précise que «la contribution négative des prix de l’énergie (-0,5 point) et le ralentissement des prix des produits manufacturés, sous l’effet de la décélération de ceux des véhicules et des biens d’équipement ménager non durables, auraient induit une réduction de l’inflation des produits non alimentaires». En lien avec le repli des prix de l’huile de table, des céréales non transformées et des produits à base de céréales, «le fléchissement d’un point par rapport au trimestre précédent de la contribution des prix des denrées alimentaires hors frais aurait, pour sa part, favorisé le recul de ceux des produits alimentaires», a également fait remarquer l’institution. Il sied toutefois de noter que ces effets baissiers auraient été compensés par la poursuite de l’expansion des prix des produits frais (+2,5 points de contribution), reflétant l’accélération des prix des agrumes, des fruits et des légumes frais. Pour le Haut-Commissariat, tout porte à croire que «les disponibilités plus restreintes des produits agricoles, sous l’effet du déficit hydrique persistant, ainsi que la hausse des coûts de production et de distribution, auraient entravé la décélération rapide du taux d’inflation des produits alimentaires frais». En outre, poursuit l’organisme public, le mouvement de persistance de l’inflation aurait été, également, alimenté par la légère hausse des prix des services, notamment ceux du transport aérien, de la restauration et des consultations médicales. En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, l’institution indique qu’elle «aurait progressé de 6,5% sur un an, mais aurait, également, affiché un recul par rapport à +8,2% enregistré au premier trimestre 2023, du fait du reflux de l’inflation des produits alimentaires hors frais et de celle des produits manufacturés». Alain Bouithy

Maroc. Quand le ressenti rejoint la réalité

Maroc. Quand le ressenti rejoint la réalité

Conjoncture. Les mesures mises en place par le gouvernement pour atténuer les pressions inflationnistes sur certains produits alimentaires n’ont visiblement pas convaincu les ménages marocains à tel point que leur confiance continue de s’éroder. Prudents et au plus loin de tout optimisme, ces derniers sont au contraire persuadés que l’envolée des prix à la consommation, qui les étrangle depuis des mois, va se poursuivre au cours des 12 prochains mois. En effet, selon les résultats de l’enquête de conjoncture menée par le Haut-commissariat au plan (HCP), au titre du premier trimestre, ils sont 74,5% à penser que les prix des produits alimentaires continueront à augmenter au cours des 12 prochains mois. Seuls 4,7% des ménages sondés déclarent s’attendent à leur baisse. Les mesures mises en place par le gouvernement n’ont pas suffi à apaiser les craintes des Marocains Le ressenti d’une forte augmentation des prix des produits alimentaires est tel que  « le solde d’opinion est ainsi resté négatif, se situant à moins 69,8 points contre moins 71,8 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 74,1 points une année auparavant », comme l’a récemment souligné l’organisme public dans sa note d’information en lien avec ladite enquête. Rappelons à ce sujet que « les données récentes montrent que l’inflation continue de s’accélérer, sous l’effet notamment de chocs d’offre internes sur certains produits alimentaires », selon une analyse de Bank Al-Maghrib. Dans ses prévisions, la Banque centrale prévoit d’ailleurs que « l’inflation devrait rester à des niveaux élevés à moyen terme », qu’elle ressortirait en 2023 à 5,5% en moyenne tandis que sa composante sous-jacente se situerait à 6,2%. Ce qui traduit « une révision à la hausse de 2 points de pourcentage par rapport à la prévision de décembre dernier et ce, en raison essentiellement de la flambée des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus », a-t-elle déduit. Pour cette grande institution, ces projections supposent que les chocs à l’origine de cette augmentation se dissiperaient graduellement au second semestre à la suite des différentes mesures prises par le gouvernement à cet égard. A titre de rappel, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé le 21 mars dernier de relever le taux directeur de 50 points de base à 3% afin de prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. En attendant d’en apprécier l’impact sur le terrain, Bank Al-Maghrib prévoit qu’« en 2024, sous l’hypothèse que les pressions aussi bien internes qu’externes continueraient de s’atténuer, la tendance fondamentale des prix se situerait à 2,3%, mais le démarrage programmé de la décompensation des prix des produits subventionnés devrait maintenir l’inflation globalement à un niveau élevé, soit 3,9% ». Il est important de noter qu’au premier trimestre de 2023, la quasi-totalité des ménages (98,7%) interrogés par le Haut-commissariat ont déclaré que les prix des produits alimentaires ont connu une augmentation au cours des 12 derniers mois. D’après le Haut-commissariat, « le solde d’opinion est ainsi resté négatif, à moins 98,7 points, après avoir été de moins 98,8 points un trimestre auparavant et moins 97,9 points une année auparavant ». Alain Bouithy

Maroc. L’appréhension de dégradation du niveau de vie hante les ménages

Maroc. L’appréhension de dégradation du niveau de vie hante les ménages

Selon la dernière enquête de conjoncture menée par le Haut-commissariat au plan (HCP), la confiance des ménages s’est stabilisée au quatrième trimestre 2021. Elle s’était améliorée au troisième trimestre de la même année après s’être érodée au trimestre précédent. L’indice de confiance des ménages (ICM), l’indicateur qui la synthétise, s’est établi à 61,2 points au dernier trimestre de l’année écoulée. Il enregistre ainsi « une stagnation par rapport au même trimestre de l’année précédente », a indiqué l’institution publique. Rappelons qu’au troisième trimestre de 2021, le moral des ménages avait  enregistré une amélioration aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente. Au cours de cette période, l’ICM s’était établi à 65,5 points, au lieu de 63,0 points enregistrés le trimestre précédent et 60,6 points une année auparavant. Selon l’enquête de conjoncture du HCP, au terme de l’année 2021,  67,4% des ménages sondés déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 20,3% un maintien au même niveau et 12,3% une amélioration. Ainsi, « le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 55,2 points, contre moins 41,5 points au trimestre précédent et moins 46,6 points au même trimestre de l’année passée », a souligné le Haut-commissariat dans sa note d’information sur les résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages. Des résultats de cette enquête, il ressort en outre que 29,4% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois. Ils sont 42,5% à s’attendre à un maintien au même niveau et 28,1% à une amélioration. Dans ce cas, « le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit, ainsi à moins 1,3 point contre 9,3 points au trimestre précédent et moins 17,4 points au même trimestre de l’année passée ». Les craintes des ménages sont beaucoup plus nettes en ce qui concerne le chômage. En effet, 84% d’entre eux contre 6,4% s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Ainsi, le solde correspondant à cet indicateur est resté négatif à moins 77,6 points contre moins 78,3 points enregistré au trimestre précédent et au quatrième trimestre de l’année 2020, a constaté le Haut-commissariat. Interrogés sur l’opportunité de faire des achats de biens durables, 72,0% contre 9,2% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer ce genre d’achats. Le solde d’opinion des foyers par rapport à cet indicateur s’est ainsi établi à moins 62,8 points contre moins 62 points le trimestre précédent et moins 61,2 points le même trimestre de l’année 2020. Au quatrième trimestre de 2021, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière actuelle est resté négatif, à moins 40,4 points contre moins 36,4 points le trimestre précédent et moins 29,1 points l’année précédente, révèle l’enquête. Selon les résultats de l’enquête, « 51,8% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 44,3% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 3,9% affirment épargner une partie de leur revenu », a fait savoir le HCP. Il est à noter que 54,4% contre 5,4% des ménages sondés considèrent que leur situation financière s’est dégradée au cours des 12 derniers mois, selon le Haut-commissariat. Ainsi, « le solde d’opinion relatif à cet indicateur est resté négatif et atteint un niveau très bas avec moins 49 points contre moins 48 points au trimestre précédent et moins 39,9 points au même trimestre de l’année précédente », a-t-il fait remarquer. Soulignons, en revanche, que 29,3% contre seulement 14,3% des foyers s’attendent à une amélioration de leur situation financière au cours des 12 prochains mois. Il ressort ainsi de l’enquête que « le solde d’opinion de cet indicateur s’est établi à 15,1 points en stagnation par rapport au trimestre précédent (15,1 points) et en nette amélioration par rapport au même trimestre de l’année précédente (0,6 points) », comme l’a relevé le HCP. S’agissant des autres aspects des conditions de vie, les résultats de l’enquête montrent  que 15,2% contre 84,7% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois et que 96,2% d’entre eux estiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois. A propos toujours des prix des produits alimentaires, 78,6% des ménages sont persuadés qu’ils devraient continuer à augmenter. Ils ne sont, en revanche, que 2,4% à s’attendre à leur baisse. Alain Bouithy

Afrique: Une étude de la BEI et de l’Alliance solaire internationale met en avant des solutions pour ouvrir l’accès à l’énergie à 120 millions de ménages

La Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Alliance solaire internationale ont publié aujourd’hui (mardi 20, dnr) une nouvelle étude proposant des solutions pour surmonter les principales difficultés liées à l’investissement et à l’accessibilité financière qui freinent les investissements dans le secteur de l’énergie solaire hors réseau dans toute l’Afrique. « Il est essentiel d’intensifier le recours aux technologies solaires hors réseau dans toute l’Afrique pour exploiter une énergie propre et abordable et transformer la vie de millions de personnes.  La nouvelle étude de la Banque européenne d’investissement et de l’Alliance solaire internationale publiée aujourd’hui associe l’expérience et le savoir-faire acquis grâce au déploiement réussi d’installations hors réseau pour illustrer comment des investissements peuvent être mobilisés pour renforcer l’accès à l’énergie solaire.  Cette analyse novatrice montre comment une coopération plus étroite entre les partenaires africains, européens et mondiaux peut mobiliser des investissements et lever des obstacles techniques qui freinent le développement durable et la transition verte », a déclaré Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d’investissement. « L’étude conjointe de l’Alliance solaire internationale et de la Banque européenne d’investissement décrit la voie à suivre pour ouvrir l’accès à l’énergie solaire hors réseau en Afrique. Elle s’appuie sur des succès avérés, les connaissances de spécialistes et l’expérience du marché pour repérer et pallier les déficits d’investissement, et lever les obstacles financiers freinant le recours à l’énergie solaire hors réseau. L’étude détaille ce qui peut être fait pour améliorer l’accès des zones rurales hors réseau à l’énergie propre, mais aussi des camps de réfugiés, des zones urbaines et des villages reculés d’Afrique », a expliqué Dr. Ajay Mathur, directeur général de l’Alliance solaire internationale. Mobilisation d’investissements dans l’énergie hors réseau afin d’offrir un avenir meilleur à des millions de personnes À l’heure actuelle, plus de 120 millions de ménages en Afrique n’ont pas accès à une énergie fiable et abordable, et 60 millions d’entre eux devraient rester privés d’électricité jusqu’en 2030 si aucune mesure d’urgence n’est prise. La nouvelle vue d’ensemble approfondie du déploiement récent, mené par le secteur privé, de dispositifs de production d’énergie solaire à petite échelle dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne met en évidence cinq grands défis à relever pour mobiliser des investissements locaux à fort impact dans le secteur de l’énergie, essentiels au développement durable et à la croissance économique sur le continent. Cette étude, fondée sur des consultations détaillées en Ouganda, au Rwanda et au Nigeria, et sur l’analyse des marchés hors réseau dans toute la région, formule des recommandations en vue d’une intervention efficace afin d’intensifier le déploiement de l’énergie solaire hors réseau en fonction de spécificités locales. Il est essentiel de partager les meilleures pratiques permettant de mobiliser des investissements et de lever les obstacles techniques freinant l’énergie solaire hors réseau pour accroître le recours à cette source d’énergie, permettre aux communautés vulnérables et éloignées d’avoir accès à une énergie propre et atteindre l’objectif de développement durable relatif à l’accès universel à une énergie fiable et abordable. Des solutions techniques et commerciales pour intensifier le déploiement de l’énergie solaire hors réseau dans toute l’Afrique Commandée par la Banque européenne d’investissement, en partenariat avec l’Alliance solaire internationale, et compilée par le cabinet de conseil en stratégie Dalberg, cette nouvelle étude rassemble l’expérience technique et financière locale et les enseignements tirés du déploiement réussi d’investissements solaires hors réseau en Afrique. Elle examine notamment comment les investissements solaires hors réseau ont profité aux communautés de réfugiés en Ouganda et ont permis d’accéder à une énergie d’un bon rapport coût-efficacité dans les villes nigérianes. Partage des meilleures pratiques avec les partenaires du financement du développement Il est possible de réduire les difficultés en matière d’investissement, notamment l’accessibilité financière, les risques liés aux fonds de roulement et aux taux de change et la stabilité politique et économique, qui freinent les investissements du secteur privé dans l’énergie solaire hors réseau, en associant le financement commercial et l’appui fourni par des partenaires spécialisés dans le financement du développement. Les principales recommandations de l’étude, qui exposent différents modèles d’intervention visant à surmonter les difficultés liées au financement, aux aspects techniques et à la clientèle en vue d’intensifier le déploiement de l’énergie solaire hors réseau, ont été présentées avant la publication définitive de l’étude à l’occasion d’ateliers organisés par des spécialistes auxquels ont participé des représentants de l’Agence française de développement (AFD), la banque allemande de développement (KfW), la Société néerlandaise pour le financement du développement (FMO) et la Commission européenne. Élimination des obstacles à l’intensification du déploiement de l’énergie solaire hors réseau Le rapport publié aujourd’hui examine les investissements solaires hors réseau dans toute l’Afrique et évalue comment les obstacles à l’investissement, y compris l’accessibilité financière, l’approvisionnement en matériel, l’accès aux ressources en fonds de roulement, les défis réglementaires, l’assurance et le savoir-faire technique, influencent et entravent le déploiement. L’analyse s’appuie sur des solutions mises au point dans des études de cas locales pour suggérer comment des exemples tels que l’achat groupé de dispositifs solaires résidentiels peuvent réduire les coûts et permettre rapidement aux communautés à faible revenu et aux réfugiés en zones rurales et urbaines d’avoir accès à une énergie fiable grâce à des projets solaires hors réseau durables menés par le secteur privé. L’étude, fondée sur l’analyse effectuée par le cabinet de conseil stratégique Dalberg, est le fruit de recherches approfondies sur les politiques gouvernementales, de discussions avec les parties prenantes du secteur de l’énergie, du monde des affaires et du financement du développement en Afrique et d’ateliers organisés par des parties prenantes au Nigeria, en Ouganda et au Rwanda. La Banque européenne d’investissement appuie huit projets solaires hors réseau dans toute l’Afrique subsaharienne. L’année dernière, la BEI a accordé 5 millions d’euros à des investissements privés et publics sur tout le continent et soutient l’énergie solaire hors réseau en Afrique, y compris des projets au Tchad, aux Comores, en Gambie, au Kenya, au Mozambique et en Ouganda.

Maroc. Forte détérioration du niveau de vie des ménages

Maroc. Forte détérioration du niveau de vie des ménages

Le moral des ménages a continué à se dégrader au quatrième trimestre 2020. Comparé au même trimestre de l’année précédente, il est resté au plus bas au terme de l’année qui vient de s’écouler. Selon les résultats de l’enquête permanente de conjoncture menée par le Haut-commissariat au plan (HCP) au titre du quatrième trimestre de l’année 2020, «la confiance des ménages a connu une stabilité au quatrième trimestre de 2020 par rapport au trimestre précédent et une dégradation par rapport au même trimestre de l’année précédente». Ainsi, «au quatrième trimestre de 2020, l’indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi à 61,2 points au lieu de 60,6 points le trimestre précédent et 77,8 points le même trimestre de l’année précédente», a relevé le HCP dans une note d’information sur les résultats de sa dernière enquête de conjoncture auprès des ménages. Selon l’enquête réalisée au terme de l’année 2020, au quatrième trimestre de 2020, plus de la moitié des ménages(59,8%) déclare une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 27% un maintien au même niveau et 13,2% une amélioration. A en croire l’institution publique, «le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 46,6 points, contre moins 35,6 points au trimestre précédent et moins 20 points au même trimestre de l’année passée». Pessimistes, 41,7% des ménages sondés s’attendent à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, contre 34% à un maintien au même niveau et 24,3% à une amélioration. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur est ainsi resté le même par rapport au trimestre précédent, avec moins 17,4 points, alors qu’il s’est dégradé par rapport au même trimestre de l’année précédente (moins 2,2 points), a noté le HCP. Le pessimisme des ménages est encore plus élevé lorsqu’il s’agit du chômage, selon les résultats de l’enquête qui montrent qu’au quatrième trimestre de 2020, 85% contre 6,7% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Ainsi, selon la nouvelle note d’information du Haut-commissariat, «le solde d’opinion est resté négatif à moins 78,3 points contre moins 82 points un trimestre auparavant et moins 71,6 points un an auparavant». Si le sentiment de détérioration du niveau de vie prédomine, il ressort aussi de cette enquête que 73,1% contre 11,8% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Pour le Haut-commissariat, le solde d’opinion de cet indicateur s’est ainsi établi à moins 61,2 points contre moins 63,5 points le trimestre précédent et moins 29,2 points le même trimestre de l’année 2019. Selon toujours les perceptions des ménages au quatrième trimestre de l’année dernière, si 61,9% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, plus d’un tiers d’entre eux (33,6%) déclare s’endetter ou puiser dans leur épargne. Ils sont 4,5% à affirmer qu’ils épargnent une partie de leur revenu. Concernant cet indicateur, l’enquête a révélé que le solde d’opinion est resté ainsi négatif, à moins 29,1 points contre moins 31,5 points le trimestre précédent et moins 26,4 points l’année précédente. En revanche, ils sont 46,6% contre 6,7% à considérer que leursituation financière s’est dégradée au cours des 12 derniers mois. S’il ressort que le solde d’opinion relatif à cet indicateur est resté négatif, le HCP fait remarquer qu’il a «atteint son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008 avec moins 39,9 points contre moins 34 points au trimestre précédent et moins 22,1 points au même trimestre de l’année précédente». S’agissant de l’évolution de leur situation financière au cours des 12 prochains mois, 23,2% contre 22,6% des ménages s’attendent à une amélioration de leur situation financière. En conséquence, «le solde d’opinion de cet indicateur s’est établi à 0,6 point en amélioration par rapport au trimestre précédent (moins 11,9 points) et en détérioration par rapport au même trimestre de l’année précédente (15,9 points)», a déduit le HCP. S’agissant d’autres aspects des conditions de vie (capacité des ménages à épargner et l’évolution des prix des produits alimentaires) dont l’enquête fournit également les données trimestrielles sur la perception des ménages, le HCP a noté que 17,1% contre 82,9% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois, alors 67,5% d’entre eux ont estimé que les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter contre 2,9% seulement qui s’attendent à leur baisse. Soulignons qu’ils sont 75,8% à déclarer que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois contre une proportion minime des ménages (1,1%) qui ressentent leur diminution. Alain Bouithy

Rwanda : la Banque mondiale soutient l’amélioration de l’accès des ménages à une énergie abordable

Rwanda : la Banque mondiale soutient l’amélioration de l’accès des ménages à une énergie abordable

La Banque mondiale a approuvé récemment un financement de 150 millions de dollars pour améliorer l’accès des ménages, des entreprises et des institutions publiques du Rwanda à un réseau électrique moderne et renforcer l’efficience des services d’électricité, composé à parts égales d’un prêt et d’un don (de 75 millions de dollars chacun). Fort des résultats d’une précédente opération de soutien de la Banque mondiale au secteur de l’énergie, le projet d’amélioration de l’accès et de la qualité de l’énergie au Rwanda (EAQIP) consolidera les progrès du pays en direction du septième objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies, qui vise à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, mais également de réduire de 50 % la dépendance du pays aux combustibles de cuisson polluants. « Ce projet intervient à point nommé pour conforter les avancées obtenues depuis dix ans par le gouvernement dans le domaine de l’énergie grâce au soutien de la Banque mondiale. Il contribuera directement aux efforts du Rwanda visant à assurer un accès universel à l’énergie d’ici 2024 et à des combustibles de cuisson propres d’ici 2030 », indique Rolande Pryce, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda. Le projet d’amélioration de l’accès et de la qualité de l’énergie au Rwanda poursuit un objectif double : financer le programme gouvernemental, en cours, d’extension des raccordements au réseau pour des clients résidentiels, commerciaux, industriels et publics ; et subventionner le déploiement de systèmes solaires individuels hors réseau pour le rendre moins coûteux, souligbne l’institution internationale dans un communiqué. Il contribuera également à renforcer l’accès et l’efficience des énergies renouvelables bon marché en rétablissant les capacités de production de la centrale hydroélectrique de Ntakura, en réduisant les variations de tension sur les lignes de transport et en soutenant le programme national d’installation de compteurs intelligents, précise la même source. En plus d’être la plus importante opération de la Banque mondiale en Afrique en appui aux appareils de cuisson propres, ce projet est le premier à bénéficier d’un cofinancement du tout récent Fonds pour des modes de cuisson propres (CCF), hébergé par le Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP) de la Banque mondiale, peut-on lire dans le communiqué. Le CCF apportera dans ce but 20 millions de dollars, pour moitié sous forme de don et pour moitié sous forme de prêt. En mobilisant par ailleurs 30 millions de dollars d’investissements publics et privés, le projet entend bénéficier à 2,15 millions de personnes. A travers la sollicitation du secteur privé et l’optimisation de l’environnement opérationnel, il s’agit de créer au Rwanda un marché durable pour des moyens de cuisson propres et abordables. Le projet relève du programme national d’accès universel à l’énergie du Rwanda (RUEAP), qui coordonne les initiatives de soutien des partenaires du développement au secteur énergétique afin de contribuer à la réalisation des objectifs de la Stratégie nationale de transformation 2017-24. « La Banque mondiale se réjouit d’avoir piloté le programme national d’accès universel à l’énergie au nom des partenaires du développement, dont l’Agence française de développement (qui co-finance le projet d’amélioration de l’accès et de la qualité de l’énergie au Rwanda). Nous sommes mobilisés pour contribuer au déploiement du programme en cours et espérons ainsi améliorer le quotidien des Rwandais », déclare Norah Kipwola, spécialiste senior de l’énergie pour la Banque mondiale et chef d’équipe du projet. Avec CP