Ralentissement attendu de la croissance du commerce mondial pendant les derniers mois de 2022
La croissance du commerce des marchandises devrait ralentir pendant les derniers mois de l’année en cours et au début de l’année prochaine, a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En effet, selon les prévisions de l’OMC, qui se base sur les enseignements tirés du dernier baromètre du commerce des marchandises de l’OMC publié le 28 novembre, « la croissance du commerce devrait ralentir pendant les derniers mois de 2022 et au début de 2023 », a-t-elle indiqué rappelant que l’économie mondiale continue de traverser de fortes turbulences. Des récentes statistiques publiées par l’OMC, il ressort que « le niveau actuel du baromètre – de 96,2 – est inférieur à la fois à la valeur de base de l’indice et au niveau de 100,0 enregistré précédemment, sous l’effet d’un fléchissement de la demande des marchandises échangées». Pour les experts de l’organisation internationale, la baisse du baromètre des marchandises est conforme aux prévisions commerciales de l’OMC du 5 octobre. Lesquelles prévisions prévoyaient une croissance du volume du commerce des marchandises de 3,5% au terme de 2022 et de 1% en 2023, rappelle-t-on dans un communiqué. Cette diminution serait due à plusieurs chocs connexes : la guerre en Ukraine, les prix élevés de l’énergie et la crise monétaire ainsi que le durcissement observé dans les grandes économies, entre autres. Pour rappel, le baromètre du commerce des marchandises est un indicateur composite avancé du commerce mondial qui fournit des informations en temps réel sur la trajectoire du commerce des marchandises par rapport aux tendances récentes. Comme l’explique l’organisation sur son site Internet officiel, « les valeurs supérieures à 100 signalent une expansion supérieure à la tendance, tandis que les valeurs inférieures à 100 indiquent une croissance inférieure à la tendance ». Après analyse des dernières variations, force est donc de constater que « l’indice du baromètre est tombé en dessous de l’indice du volume du commerce des marchandises, qui montre l’évolution réelle du commerce au cours du deuxième trimestre », a fait remarquer l’OMC. L’organisation, qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays, est en outre persuadée que ce dernier devrait à terme suivre l’indice du baromètre à la baisse une fois que les statistiques commerciales trimestrielles du second semestre 2022 seront disponibles. Par ailleurs, explique-t-elle, la divergence récente entre les indices, comme on l’a vu en 2021 et 2022, pourrait s’expliquer par des expéditions retardées de marchandises résultant de perturbations de la chaîne d’approvisionnement depuis la pandémie. On retiendra toutefois que le commerce de marchandises a enregistré une hausse de 4,7% en glissement annuel au deuxième trimestre après une croissance de 4,8 % au premier trimestre. Pour que la prévision se réalise, l’Organisation mondiale du commerce estime que « la croissance du commerce devrait s’établir en moyenne autour de 2,4% en glissement annuel au second semestre 2022 ». Autres enseignements : l’indice du baromètre a été pesé par des lectures négatives dans les sous-indices représentant les commandes à l’exportation (91,7), le fret aérien (93,3) et les composants électroniques (91,0). Pris ensemble, « ces éléments suggèrent un refroidissement de la confiance des entreprises et une demande mondiale d’importation plus faible », a commenté l’OMC. Si les statistiques montrent que les indices du transport par conteneurs (99,3) et des matières premières (97,6) n’ont de leur côté terminé que légèrement en dessous de la tendance, l’organisation constate toutefois qu’ils «ont perdu de leur élan ». Soulignons enfin que la principale exception a été observée du côté de l’indice des produits automobiles (103,8). Selon les données recueillies, il a dépassé la tendance en raison de l’augmentation des ventes de véhicules aux Etats-Unis et de l’augmentation des exportations du Japon alors que les conditions d’approvisionnement s’amélioraient et que le yen continuait de se déprécier, a expliqué l’OMC. Alain Bouithy
Le commerce mondial, un levier essentiel pour placer la planète sur une trajectoire durable
Le commerce international et le renforcement de la coopération peuvent amplifier l’action menée à l’échelle mondiale pour faire face au changement climatique et mettre la planète sur une trajectoire durable, affirme l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans son Rapport sur le commerce mondial-Edition 2022, rendu public en début de semaine – en marge de la 27ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), tenue à Charm el-Cheikh (Égypte), l’Organisation internationale estime que le commerce mondial doit être une pierre angulaire de l’action climatique. La publication phare de l’OMC, qui explore les différentes facettes de la relation entre le commerce international et le changement climatique, souligne l’OMC, « soutient que le commerce est une force positive pour le climat et une partie de la solution pour parvenir à une transition à faible émission de carbone, résiliente et juste », souligne la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. « Il examine comment le commerce international est susceptible d’exacerber le changement climatique, comment les conséquences du changement climatique pourraient modifier la structure des échanges et les relations commerciales, et comment le commerce pourrait servir de catalyseur à la réponse mondiale à la crise climatique », explique l’Organisation internationale. S’il considère le commerce comme étant un levier essentiel pour transformer l’économie mondiale et placer la planète sur une trajectoire durable, le Rapport sur le commerce mondial s’articule autour de quatre messages principaux. Le premier message rappelle que le changement climatique est une menace majeure pour la croissance et la prospérité futures en raison des pertes de productivité potentielles, des pénuries de production, des infrastructures de transport endommagées et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Il soutient, en outre, que « sans réductions significatives des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), de nombreux pays verront probablement leurs avantages comparatifs changer, l’agriculture, le tourisme et certains secteurs manufacturiers étant particulièrement vulnérables aux impacts climatiques ». Le deuxième message sous-tend que le commerce est un multiplicateur de force pour les efforts d’adaptation des pays face aux perturbations climatiques, réduisant les coûts des technologies et des biens et services essentiels. L’OMC est certaine qu’ « à plus long terme, des marchés internationaux ouverts aideraient les pays à réaliser les ajustements économiques et la réaffectation des ressources nécessaires », notamment pour les économies les plus vulnérables – les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral. Le troisième message soutient que le commerce peut réduire le coût de l’atténuation du changement climatique – en soutenant la réduction ou la prévention des émissions de GES – et accélérer la transition vers une économie à faible émission de carbone et la création d’emplois verts. En effet, comme l’explique l’Organisation dans un communiqué, « les simulations de l’OMC présentées dans le rapport suggèrent que l’élimination des droits de douane et la réduction des mesures non tarifaires sur un sous-ensemble de biens environnementaux liés à l’énergie pourraient stimuler les exportations de 5 % d’ici 2030, tandis que les augmentations de l’efficacité énergétique et de l’adoption des énergies renouvelables qui en résulteraient réduiraient les émissions mondiales de 0,6% ». A retenir également, le quatrième message qui soutient que la coopération internationale sur les aspects commerciaux de la politique climatique est essentielle pour rendre les actions climatiques plus efficaces et la transition bas carbone plus juste, en minimisant les frictions commerciales et l’incertitude des investisseurs. Les auteurs du rapport sont persuadés que le monde n’atteindra pas l’objectif de l’Accord de Paris de limiter la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius sans coopération mondiale autour de politiques climatiques ambitieuses. Alain Bouithy
Les exportations mondiales de biens intermédiaires restent sur une tendance haussière
Les exportations mondiales de biens intermédiaires sont restées sur une tendance haussière au quatrième trimestre de 2021, a souligné l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un récent rapport. Selon le document rendu public récemment, au terme des trois derniers mois de l’année écoulée, les exportations de biens intermédiaires à l’échelle mondiale ont connu une progression de 21% d’une année sur l’autre. «Les exportations mondiales de biens intermédiaires ont augmenté de 21% en glissement annuel au quatrième trimestre 2021, poursuivant la tendance à la hausse observée tout au long de l’année», a ainsi relevé l’OMC dans son rapport. Mais comme l’a également relevé cette institution internationale édictant les règles qui régissent les échanges mondiaux, «la croissance a été plus lente que les 27% enregistrés au troisième trimestre et les 47% enregistrés au deuxième trimestre». A titre de rappel, et comme l’a relevé l’organisation dans un communiqué, «le rythme du commerce des biens intermédiaires, qui vont des cultures utilisées dans la production alimentaire aux textiles et métaux nécessaires à la production de biens, est un indicateur du niveau d’activité dans les chaînes d’approvisionnement. Après analyse des données recueillies par l’OMC, il apparaît que la catégorie « Autres fournitures industrielles », qui comprend les intrants manufacturiers tels que les structures métalliques, les conducteurs électriques et les produits médicaux et pharmaceutiques, a enregistré une augmentation de 31% en glissement annuel au cours du quatrième trimestre de l’année précédente. Elle reste ainsi le principal moteur de croissance, selon les auteurs dudit rapport. En affichant une croissance de 23% au quatrième trimestre, contre 28% au troisième trimestre, les exportations mondiales de produits alimentaires et de boissons ont légèrement moins augmenté durant la même période. S’agissant des exportations des minerais et pierres précieuses, il ressort qu’elles ont enregistré une croissance de 10% au cours du dernier trimestre 2021, contre 13% au troisième trimestre et 40% au deuxième trimestre. Selon l’organisation, cette variation s’explique principalement par la baisse persistante des prix du minerai de fer. Il est à noter que les exportations asiatiques et africaines d’intrants industriels vers les chaînes d’approvisionnement ont augmenté de plus de 24% en glissement annuel au quatrième trimestre, tandis que les exportations européennes d’intrants ont augmenté de 18%. Soulignons également que les exportations des biens intermédiaires de l’Amérique du Nord ont augmenté de 14,5%, en grande partie grâce aux exportations de soja vers la Chine, d’après les données recueillies. Ces mêmes données montrent cependant que «l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale ont vu leurs exportations de biens intermédiaires diminuer de 12%, principalement en raison d’une réduction des exportations brésiliennes de minerais de fer et de soja vers la Chine», a constaté l’organisation dans son rapport. Le document note en outre que la Chine est restée le premier exportateur des biens intermédiaires au quatrième trimestre en termes de valeur. Ses exportations ont représenté une valeur de 418 milliards de dollars américains, d’après le rapport. Selon les chiffres, la Belgique a enregistré la croissance la plus forte, avec une augmentation des exportations de biens intermédiaires de 39% au quatrième trimestre, après une augmentation de 46% observée au cours du troisième trimestre de l’année dernière. Elle est suivie du Royaume-Uni dont les exportations ont progressé de 34%. Les mêmes chiffres révèlent que la Malaisie a enregistré une croissance annuelle de 28 % durant la même période. Ils montrent également que les trois quarts des intrants produits dans le pays, qui a rejoint la liste des 15 premiers exportateurs, sont expédiés à des partenaires asiatiques. Ajoutons qu’en termes de valeur, les principaux pays importateurs des biens intermédiaires, ont été la Chine (439 milliards de dollars) et les Etats-Unis (268 milliards de dollars) et que la palme de la plus forte croissance (42%) revient à l’Inde. Enfin, on retiendra par ailleurs de ce rapport que l’Amérique du Nord a intensifié ses exportations vers l’Afrique de 43% en glissement annuel au cours du dernier trimestre 2021. Selon l’OMC, ses exportations de soja vers le continent africain ont été multipliées par vingt et celles de vaccins par quatre ; tandis que les exportations de l’Afrique vers l’Asie poursuivaient parallèlement leur progression rapide, en bondissant de 45% au quatrième trimestre. Alain Bouithy
Le rythme de croissance du commerce mondial des marchandises reste lent
Le rythme de croissance du commerce des marchandises est resté lent à l’échelle mondiale, a indiqué l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un nouveau rapport rendu public récemment. « Le conflit en Ukraine et les récents confinements en Chine liés à la pandémie semblent freiner les échanges mondiaux de marchandises au premier semestre 2022 », a estimé l’institution internationale chargée de définir les règles régissant le commerce des marchandises, des services, des biens agricoles et industriels et de la propriété intellectuelle entre les pays. Selon les dernières données du baromètre du commerce des marchandises de l’OMC, un indicateur avancé composite qui fournit des renseignements en temps réel sur l’évolution du commerce des marchandises par rapport aux tendances récentes, « la valeur actuelle de 99,0 est légèrement inférieure à la valeur de référence de l’indice (100), qui se compose d’indicateurs avancés en temps réel, ce qui indique que le rythme de croissance du commerce des marchandises reste lent », a constaté l’OMC dans son rapport. Après analyses des données recueillies par l’organisation, il apparait clairement que « les dernières perspectives sont moins optimistes que celles affichées par le baromètre en février, qui donnaient à penser que le commerce était peut-être sur le point de connaître un tournant, avec une croissance plus forte attendue dans un avenir proche ». Comme l’explique l’organisation dans son rapport, tout porte à croire que « la reprise attendue pourrait avoir été court-circuitée par le conflit en Ukraine, qui a débuté fin février et a déclenché de fortes hausses des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, qui ont tendance à réduire les revenus réels et à freiner la croissance économique ». Autre raison justifiant cette situation, « l’imposition par la Chine d’importantes mesures de confinement pour lutter contre une nouvelle flambée du Covid-19 a encore perturbé le commerce et la production », a estimé l’OMC. Dans son rapport, l’OMC a toutefois assuré que la progression de l’indice du baromètre aurait pu être supérieure à la tendance si certaines des données sous-jacentes de ses éléments constitutifs n’avaient pas baissé en mars et en avril. L’organisation rappelle à ce propos que « les indices constitutifs du baromètre sont lissés pour minimiser l’influence des valeurs extrêmes, mais cela peut masquer des changements soudains dans les derniers mois ». Par ailleurs, a-t-elle poursuivi, la plupart des indices constitutifs du baromètre sont proches ou au-dessus de leur valeur de base de 100, par exemple les commandes à l’exportation (101,2), les produits de l’industrie automobile (101,5), le fret aérien (99,9), les composants électroniques (103,8) et les matières premières (99,5). Dans ce tableau, il ressort que seul le transport maritime de conteneurs demeure nettement en dessous de la tendance (95,0), a-t-elle fait savoir. Il est important de préciser que les données non lissées concernant les commandes à l’exportation et le fret aérien sont passées d’un niveau supérieur à la tendance au cours d’une période à un niveau inférieur à la tendance au cours de la période suivante. Pour l’organisation, cela laisse présager une baisse plus marquée. L’OMC prévient cependant : « Si la crise ukrainienne et les confinements en Chine persistent, leur incidence pourrait se voir plus nettement dans le prochain communiqué ». Souvenons-nous qu’en avril dernier, l’OMC avait tablé sur une croissance du volume du commerce mondial des marchandises de 3% en 2022, alors qu’elle prévoyait une croissance de 4,7% en octobre dernier. A bien voir, il se trouve que la valeur actuelle du baromètre est globalement conforme à la projection d’avril, tandis que « les prévisions sont moins sûres actuellement et doivent être interprétées avec précaution », a relevé l’organisation. Alain Bouithy
Les gouvernements appelés à clarifier et renforcer les disciplines internationales concernant les subventions
Les gouvernements du monde devraient œuvrer rapidement pour clarifier et renforcer les disciplines internationales concernant les subventions, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Banque mondiale (BM). Une plus grande coopération internationale est nécessaire en ce qui concerne les données, l’analyse et la réforme des subventions, ont estimé ces quatre institutions internationales dans un rapport conjoint rendu public récemment, rappelant le bien-fondé des subventions bien conçues et les rôles importants qu’elles peuvent jouer dans certaines circonstances. L’intensification de la coopération internationale « est nécessaire pour améliorer les informations et analyses concernant les subventions et leurs incidences, lesquelles permettront, à leur tour, d’éclairer les efforts déployés pour renforcer les disciplines relatives aux subventions et réduire les frictions commerciales découlant de leur utilisation », souligne le rapport intitulé “Subsidies, Trade, and International Cooperation” (Subventions, commerce et coopération internationale). En d’autres termes, une large coopération internationale permettra d’accroître la transparence, l’ouverture et la prévisibilité du commerce mondial, ont soutenu les auteurs dudit rapport. Car, selon certaines observations relevées dans ce rapport, « les subventions semblent être largement répandues, en augmentation et souvent mal ciblées par rapport aux objectifs de politique générale visés ». Mais, ce n’est pas le seul écueil relevé dans ce document. Outre les préoccupations en matière d’efficacité économique, le rapport note que « cette situation incite à recourir à des mesures unilatérales de défense commerciale, ce qui érode le soutien public en faveur d’un commerce ouvert et contribue à des tensions commerciales sérieuses qui entravent les progrès concernant d’autres priorités commerciales mondiales ». On peut dès lors estimer qu’« en construisant une large coalition d’intérêts au-delà des frontières, il devrait être possible d’améliorer l’efficacité des subventions et de limiter les retombées internationales négatives de leur utilisation », a soutenu la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. Car, si les subventions peuvent clairement être un outil important pour remédier aux défaillances du marché, la patronne de l’OMC rappelle que « les exemples abondent où les subventions ne font pas grand-chose pour atteindre l’objectif visé, ou le font à un coût inutilement élevé, au niveau national, à l’étranger ou en ce qui concerne l’indivis mondial ». Tout ceci pour dire qu’« une meilleure compréhension de la prévalence des programmes de subventions et de leurs effets peut aider à développer et à façonner les règles nécessaires », a-t-elle fait savoir. Insistant sur les bonnes raisons d’intensifier la coopération internationale, notamment à l’heure actuelle, les équipes de l’OMC, du FMI, de l’OCDE et de la Banque mondiale expliquent qu’avec l’augmentation de la fréquence et de la complexité des subventions ayant des effets de distorsion, alors même que la nécessité de politiques actives pour faire face à l’urgence en matière de climat, de santé, d’alimentation et autre s’accroît, les subventions et le débat sur les subventions ont entraîné d’importantes dissensions au sein du système commercial. S’il est admis que les renseignements sur les subventions sont insuffisants d’une manière générale, comme semble clairement le monter ledit rapport, tout porte à croire qu’un secteur fait exception : l’agriculture. A l’exception de ce secteur, le rapport constate que « la plupart des données disponibles pour un large éventail de pays et de secteurs présentent des lacunes importantes ». Selon les équipes des organismes cités dans ce document, les éléments d’information sur la portée et l’ampleur du soutien des pouvoirs publics dans les secteurs industriels en particulier « restent relativement rares ». D’après ces dernières, quand bien même il existe de nombreux programmes de subventions liés aux services, force est de constater que les « données complètes sur leur nature et leur ampleur font défaut ». Alain Bouithy
L’OMC revoit à la baisse ses projections sur le commerce mondial de marchandises
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a revu à la baisse ses prévisions sur le commerce des marchandises mondial, en raison de l’incertitude concernant l’évolution du conflit en Ukraine. Ainsi, selon les derniers chiffres publiés par l’organisme international, le volume du commerce des marchandises mondial devrait croître de 3% en 2022 contre 4,7% auparavant. Il devrait se situer autour de 3,4% en 2023, ajoute l’OMC précisant cependant que ces chiffres pourraient être revus en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine qui met en péril la reprise fragile du commerce mondial. Comme s’y attendaient de nombreux observateurs et économistes à l’échelle internationale, l’impact économique le plus immédiat de la crise a été une forte hausse des prix des produits de base. Il faut dire qu’en dépit de «leurs faibles parts dans le commerce et la production au niveau mondial, la Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de produits essentiels, y compris les produits alimentaires, l’énergie et les engrais, dont l’approvisionnement est maintenant menacé par la guerre», a fait savoir l’organisation. Rappelons à ce propos que «les expéditions de céréales via les ports de la mer Noire ont déjà été stoppées, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la sécurité alimentaire dans les pays pauvres», selon l’OMC. Mais pour l’organisation, la guerre n’est pas le seul facteur qui pèse sur le commerce mondial actuellement. Explications : «Les confinements en Chine, destinés à empêcher la propagation de la Covid-19, perturbent de nouveau le commerce maritime, à un moment où les pressions dans les chaînes d’approvisionnement semblaient s’atténuer». Les économistes de l’OMC craignent que cela conduise à de nouvelles pénuries d’intrants manufacturiers et à une inflation plus élevée. En plus d’engendrer d’immenses souffrances humaines, la guerre en Ukraine a également endommagé l’économie mondiale à un moment critique, a déploré la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. «Son impact se fera sentir dans le monde entier, en particulier dans les pays à faible revenu, où les produits alimentaires représentent une large proportion des dépenses des ménages”, selon elle. C’est dire qu’«une offre plus faible et des prix plus élevés pour les produits alimentaires pourraient signifier que les populations pauvres du monde soient contraintes de faire sans». Il se trouve que dans une crise comme celle que l’on vit actuellement, «plus de commerce est nécessaire pour garantir un accès stable et équitable aux produits de première nécessité», a-t-elle soutenu. Il ne fait ainsi pas de doute qu’une restriction des échanges «mettra en péril le bien-être des familles et la prospérité des entreprises et rendra plus ardue la tâche qui consiste à instaurer une reprise économique durable après la Covid‑19», a conclu la DG de l’OMC. Avant d’exhorter les gouvernements et les organisations multilatérales à travailler ensemble pour faciliter les échanges à un moment où de fortes pressions inflationnistes sur les approvisionnements en produits essentiels augmentaient les pressions sur les chaînes d’approvisionnement. Bien qu’il existe peu de données solides sur l’impact économique du conflit, les simulations des économistes de l’organisation font ressortir plusieurs scénarios. Selon ces derniers, le PIB mondial aux taux de change du marché devrait augmenter de 2,8% en 2022, soit une baisse de 1,3 point de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes, à savoir 4,1%. Selon l’OMC, «la croissance devrait atteindre 3,2% en 2023, soit un niveau proche du taux moyen de 3% entre 2010 et 2019. La production dans la région de la CEI – qui exclut l’Ukraine – devrait connaître une forte baisse, de 7,9%, ce qui devrait entraîner une contraction des importations de la région de 12%». A titre de rappel, le volume du commerce des marchandises a connu une augmentation de 9,8% au titre de l’année 2021. «La valeur en dollars EU de celui-ci a augmenté de 26%, représentant 22.400 milliards de dollars EU. La valeur du commerce des services commerciaux a également augmenté de 15% en 2021 pour atteindre 5.700 milliards de dollars EU», selon l’OMC. Quant au commerce des services, l’Organisation mondiale du commerce prévient qu’«il sera également affecté par le conflit en Ukraine, y compris dans le secteur des transports, qui comprend le transport de conteneurs et le transport de passagers par voie aérienne». Alain Bouithy
Le rythme de croissance des exportations de biens intermédiaires ralentit à l’échelle internationale
Les exportations de biens intermédiaires à l’échelle mondiale sont restées sur une tendance haussière au titre du troisième trimestre de 2021, a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un nouveau rapport. Selon ce document rendu public récemment, les exportations mondiales de biens intermédiaires ont continué d’augmenter au troisième trimestre de 2021 grâce notamment à la hausse des échanges d’intrants pour produits médicaux et produits métalliques et aux progressions dans l’ensemble des régions. Dans son rapport, il ressort toutefois que cette évolution a connu un rythme beaucoup plus lent qu’au précédent trimestre de l’année écoulée. Dans le détail, l’OMC indique que les exportations mondiales de biens intermédiaires ont progressé de 27% en glissement annuel au troisième trimestre de 2021, contre 47% au deuxième trimestre de la même année. En progression de 38% en glissement annuel, soit la croissance la plus rapide, la catégorie de produits « Autres fournitures industrielles », qui constitue près de la moitié des exportations totales de biens intermédiaires au troisième trimestre, a représenté 1.225 milliards de dollars. Selon l’organisation, le taux de croissance élevé de cette catégorie de produits s’explique par la hausse de 52% enregistrée au cours du deuxième trimestre de l’année 2021. Précisons que « cette catégorie comprend des biens intermédiaires comme les produits vaccinaux, les parties et accessoires médicaux, les réactifs de diagnostic ou de laboratoire et d’autres biens intermédiaires médicaux », comme l’a relevé l’OMC. La même source ajoute qu’elle comprend également des métaux bruts ou semi-ouvrés tels que les cathodes en cuivre et des articles en fer, acier et aluminium. Dans son rapport, l’organisation constate cependant un ralentissement de la croissance au niveau des exportations mondiales de parties et accessoires de matériel de transport. Selon les données recueillies par l’OMC, celles-ci n’ont augmenté que de 8% en glissement annuel au troisième trimestre, contre 69% au deuxième trimestre. La même tendance a été observée du côté des exportations de minerais et minéraux qui se sont établies « à 16%, contre 47% en moyenne au premier semestre de l’année, en partie à cause de la chute des prix du minerai de fer en septembre 2021 », a relevé le rapport. Selon le document, « toutes les régions ont affiché des augmentations et ont dépassé les niveaux d’exportation de biens intermédiaires de 2019, avant l’apparition de la pandémie de Covid-19 ». Précisons que l’Afrique et l’Amérique du Sud et centrale ont continué de connaître la plus forte croissance des exportations de biens intermédiaires. Il faut dire, en effet, qu’« au troisième trimestre, les exportations de l’Afrique ont augmenté de 42%, car plusieurs pays de la région ont intensifié leur approvisionnement des chaînes de production internationales en métaux et produits primaires ». Pour ne citer que quelques pays de la région, « l’Afrique du Sud, par exemple, a affiché des augmentations de 226% et de 195%, respectivement, de ses exportations de rhodium et de minerai de fer, tandis que le Ghana a vu ses exportations de fèves de cacao atteindre 1,6 milliard de dollars», a noté l’OMC. Selon les données contenues dans ce rapport, et suite à l’augmentation des exportations de minerais de fer et de cuivre (73%) ainsi que de soja (41%), il ressort que les exportations de biens intermédiaires de l’Amérique du Sud et centrale ont connu une progression de 45%. Selon une analyse de l’organisation, « les échanges intrarégionaux de biens intermédiaires en Amérique du Sud et centrale sont ceux qui ont le plus augmenté parmi toutes les régions (56%) ». Il est important de relever ici le fait que la Belgique, dont les biens intermédiaires les plus exportés sont les produits vaccinaux, a enregistré la croissance la plus forte. En effet, après une augmentation de 64% enregistrée au deuxième trimestre 2021, le pays a connu une augmentation de 46% des exportations de biens intermédiaires au titre du troisième trimestre. Autre pays important, la Chine qui continue de détenir les parts les plus importantes des exportations mondiales de biens intermédiaires. Lesquelles ont progressé de 36%. Pour sa part, l’Inde, pour le troisième trimestre consécutif, « a enregistré la plus forte croissance des importations de biens intermédiaires (65%), en raison principalement de la progression des importations d’or non monétaire (+161%) », selon l’OMC. Comme le fait remarquer l’OMC, le commerce des biens intermédiaires, intrants utilisés pour la fabrication d’un produit final, est un indicateur de la solidité des chaînes d’approvisionnement mondiales. Alain Bouithy
Baisse du volume du commerce des marchandises à l’échelle mondiale
Alors que la valeur des échanges a poursuivi son augmentation au troisième trimestre 2021, le volume du commerce des marchandises est ressorti en baisse au cours de la même période, selon les dernières observations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En effet, après quatre trimestres consécutifs de forte expansion, les données recueillies par l’organisation internationale montrent que le volume du commerce mondial de marchandises a accusé une baisse de 0,8% au titre du troisième trimestre de l’année en cours. D’après les explications de l’OMC, cette baisse résulte des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des pénuries d’intrants de production et de la hausse des cas de Covid-19 qui ont pesé sur la croissance des échanges. Pour rappel, et malgré de forts vents contraires qui ont contribué à la baisse du troisième trimestre, le volume des échanges était toujours en hausse de 11,9% pour le cumul annuel jusqu’en septembre. A la lecture des données actuelles, il apparaît que «c’est légèrement pire que les prévisions commerciales les plus récentes de l’OMC du 4 octobre, qui anticipaient une hausse de 12,7% sur la même période», a souligné l’organisation dont les règles régissent le commerce entre les pays. Qu’à cela ne tienne, si les données du quatrième trimestre devraient traduire une accélération de la croissance en volume, l’OMC assure que la prévision d’une augmentation de 10,8% du commerce de marchandises pour l’ensemble de 2021 pourrait encore se réaliser. L’organisation en est persuadée : «C’est une possibilité réelle puisque les mesures de déblocage des ports à conteneurs sur la côte ouest des Etats-Unis ont rencontré un certain succès». Ce n’est pas tout, d’autant plus que «même si le baromètre du commerce des marchandises de l’OMC a signalé un ralentissement de la croissance du commerce au cours des derniers mois de 2021, il reste toujours dans la tendance», a expliqué l’organisation dont la principale fonction est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges. Dans son rapport, l’OMC estime néanmoins que «l’émergence de la variante Omicron du SRAS-CoV-2 semble avoir fait pencher la balance des risques à la baisse, augmentant les chances d’un résultat plus négatif». Contrairement au volume, la valeur du commerce mondial des marchandises a continué d’augmenter au troisième trimestre, Les prix des exportations et des importations ayant fortement augmenté, l’organisation note que la valeur du commerce mondial des marchandises a continué d’augmenter au troisième trimestre. Ce, contrairement à la courbe suivie par le volume. Mesuré par la moyenne des exportations et des importations, le commerce mondial a enregistré une hausse de 24% en glissement annuel au troisième trimestre en termes nominaux de dollars américains, a indiqué l’OMC précisant toutefois que cette croissance est plus faible que le bond de 46% au deuxième trimestre, mais plus forte que l’augmentation de 15% au premier trimestre. A en croire les explications de l’OMC, «les valeurs commerciales ont été stimulées par les produits de base, y compris les carburants, dont les prix ont plus que doublé entre le troisième trimestre 2020 et le troisième trimestre 2021». Citant les données du Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce note que les prix des carburants étaient toujours en hausse de 137% d’année en année, bien qu’ayant chuté en novembre après avoir culminé en octobre. De leur côté, les prix des aliments se sont orientés en hausse de 23% tandis que ceux des métaux de base ont progressé de 13% par rapport à l’année précédente. Quant aux prix de nombreux produits manufacturés, il ressort qu’ils ont également connu une augmentation. Ce qui a entraîné une hausse de l’inflation mesurée dans de nombreuses économies. Revenant sur la baisse du volume du commerce des marchandises au troisième trimestre, l’OMC estime que la principale raison de ce recul «a été des importations plus faibles que prévu en Amérique du Nord et en Europe». Comme le fait remarquer l’organisation dans un communiqué, « cela s’est traduit par une baisse des exportations de ces régions ainsi que de l’Asie. Les importations asiatiques se sont contractées au troisième trimestre, mais cette baisse était anticipée dans les prévisions commerciales d’octobre ». Entrant dans les détails, l’OMC indique que les exportations corrigées des variations saisonnières ont accusé un recul en rythme trimestriel au troisième trimestre en Amérique du Nord (-1,9 %), en Amérique du Sud et centrale (-2,5 %), en Europe (-1,0 %), en Afrique (-3,8 %) et en Asie (- ‑1.2). Alors que les exportations ont progressé dans la Communauté des États indépendants (CEI) dont certains membres anciens et associés (3,8%) et au Moyen-Orient (2,6%). S’agissant des importations, alors qu’elles étaient attendues en croissance de 2,6%, il ressort des données analysées qu’elles ont baissé de 0,5% en Europe au troisième trimestre. La baisse des importations a également été observée dans la CEI (-3,2 %), l’Afrique (-0,7 %) et l’Asie (-1,3 %). Tandis que les importations étaient en hausse de seulement 0,4% en Amérique du Nord au cours de la même période, contre une augmentation plus forte anticipée de 1,5%. Il est à souligner que les expéditions en provenance d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient ont parallèlement bondi de 0,4% et 1,6%. Alain Bouithy