Le Fonds monétaire international (FMI) annonce le déblocage immédiat d’environ 215,96 millions de dollars (133 milliards de FCFA) au profit du Sénégal.
Ce décaissement intervient suite à l’achèvement des revues de l’Accord au titre de l’Accord de confirmation (AC) et de la Facilité de crédit de confirmation (FCS).
Pour Kenji Okamura, Directeur général adjoint du FMI, « les résultats obtenus dans le cadre des programmes ont été globalement satisfaisants malgré les multiples chocs encourus, et le Sénégal a mené à bien toutes les revues ».
L’institution financière internationale estime cependant que l’économie a ralenti et les déséquilibres extérieurs se sont creusés suite à la guerre de la Russie en Ukraine qui a eu des répercussions négatives sur la croissance mondiale et les prix des produits de base.
Alimentée par la flambée des prix des denrées alimentaires, « l’inflation a accéléré et l’insécurité alimentaire a augmenté », a constaté Kenji Okamura.
Cela dit, si le contexte extérieur et intérieur difficile continuera de peser sur l’économie à court terme, il est persuadé que « les perspectives macroéconomiques à moyen terme semblent plus favorables avec le démarrage de la production de pétrole et de gaz fin 2023, à condition que les politiques macroéconomiques appropriées soient poursuivies ».
De l’avis du Fonds monétaire, la récente augmentation des prix de l’électricité et des carburants est bien ciblée et permettra d’atténuer le caractère régressif de ces subventions.
Kenji Okamura estime toutefois que les autorités devraient à moyen terme mettre résolument en œuvre leur feuille de route visant à éliminer progressivement les subventions énergétiques d’ici 2025, tout en adoptant des mesures pour protéger les ménages vulnérables.
Selon lui, « un engagement fort en faveur de la mobilisation des recettes sera déterminant pour ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2025, reconstituer les marges de manœuvre budgétaire et placer la dette publique sur une trajectoire descendante ».
Il soutient, en outre, que« le renforcement de la gestion de la dette et le suivi des emprunts des entreprises publiques sont tout aussi importants ».
Par ailleurs, l’adoption d’un nouveau code des marchés publics contribuera à réduire le recours aux appels d’offres non concurrentiels, a soutenu le Directeur général adjoint du FMI. Et d’assurer : « les réformes visant à améliorer la transparence et la responsabilité budgétaires doivent se poursuivre, notamment pour remédier aux faiblesses de la gestion des dépenses publiques identifiées dans le récent rapport d’audit sur l’utilisation des fonds COVID-19 ».
Il affirme enfin que les insuffisances du cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme doivent être résolues de toute urgence afin de minimiser les risques pour le secteur financier et pour l’économie.
Adrien Thyg