FMI: La RD Congo a fait preuve de résilience malgré de multiples chocs

La situation macroéconomique de la République démocratique du Congo fait preuve de résilience, malgré les répercussions de la guerre en Ukraine et la détérioration de l’environnement économique mondial, a estimé le Fonds monétaire international (FMI).

Le PIB réel fait preuve de résilience, avec une croissance prévue à 6,6 % en 2022, soutenue par une production minière plus élevée que prévu, a indiqué l’institution financière internationale qui vient d’achever la troisième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit avec la République démocratique du Congo.

« Les performances macroéconomiques en 2022 sont solides, malgré des chocs récurrents. La croissance est robuste et les amortisseurs externes se sont renforcés, malgré la hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires », a relevé Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI estimant que la performance au titre de l’accord de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) reste satisfaisante.

Selon les projections du FMI, « l’inflation devrait dépasser 12 % d’ici fin 2022, en raison de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants, exacerbée par la guerre en Ukraine et les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement ».

Le FMI note que le compte courant a atteint un excédent au premier semestre de l’année grâce à de fortes exportations, et à fin octobre, les réserves internationales brutes ont atteint environ 2 mois d’importations, bien au-dessus de l’objectif fixé au début de l’accord FEC.

S’agissant du solde budgétaire intérieur (base caisse) de 2022, l’organisation internationale le projette à 1,1 % du PIB, conformément aux engagements du programme. Ce, en dépit des pressions de dépenses imprévues résultant de l’escalade du conflit à l’Est, l’augmentation des dépenses des ministères et des institutions publiques et le remboursement d’arriérés aux distributeurs de carburants, financées par une hausse inattendue des recettes fiscales principalement due à des développements miniers favorables, a-t-elle expliqué.

Quoi qu’il en soit, les progrès réalisés dans le cadre du programme restent satisfaisants, a constaté le FMI.

En effet, « tous les critères de réalisation quantitatifs à fin juin 2022 ont été atteints, ainsi que tous les objectifs indicatifs (OI) à l’exception de deux : celui lié aux dépenses de santé en raison de retards dans la passation des marchés ; et celui lié aux garanties de la banque centrale pour les prêts intérieurs en faveur du gouvernement central en raison de lacunes dans le contrôle et malgré le fait qu’aucune nouvelle garantie n’a été émise », a-t-elle noté.

Quan bien même les efforts pour atteindre les dépenses sociales dans le cadre de l’OI nécessiteront un suivi étroit de leur mise en œuvre, le Fonds relève que quatre des six repères structurels ont également été respectés, et un cinquième a été atteint avec un léger retard.

Mais alors que les perspectives de croissance restent favorables en 2023, Kenji Okamura note que les risques à la baisse émanent des chocs défavorables sur les termes de l’échange et du conflit à l’Est du pays.

Selon son analyse, le déficit budgétaire devrait se réduire en 2023. Il soutient qu' »une mobilisation soutenue des recettes et une maitrise des dépenses courantes dans les biens, services et subventions devraient laisser de l’espace pour les dépenses sociales, les investissements dans les infrastructures et le capital humain, et l’apurement des arriérés ».

Ce dernier affirme en outre qu’économiser la surperformance des recettes soutiendrait les efforts visant à constituer des tampons budgétaires et que la suppression progressive des subventions aux carburants et la mise en place de transferts sociaux ciblés sont des mesures importantes pour renforcer les filets de sécurité sociale afin de protéger les personnes vulnérables.

Enfin, « le renforcement de la crédibilité budgétaire devrait aider le budget à servir de point d’ancrage budgétaire dans le cadre du programme », estimant par ailleurs que la refonte du cadre budgétaire pour gérer la richesse en ressources, le renforcement du cadre d’investissement public et l’accélération des réformes de la gestion des finances publiques sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et la transparence des dépenses.

Adrien Thyg

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