Maroc. L’industrie manufacturière optimiste pour le deuxième trimestre

La production de l’industrie manufacturière devrait connaître une augmentation au deuxième trimestre 2021, selon les anticipations des chefs d’entreprise opérant dans ce secteur. La croissance atténuée de la production manufacturière serait attribuable à une hausse de l’activité des «Industries alimentaires» et de l’«Industrie chimique», explique le Haut-commissariat au plan (HCP) dans une note d’information rendue publique récemment. A en croire l’institution publique, les anticipations des industriels seraient également dues à une diminution de celle de la «Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» et de la « Métallurgie», souligne-t-elle de même source. En ce qui concerne les anticipations de l’emploi, les industriels prévoient globalement une stabilité des effectifs employés, selon la note qui relate les résultats des enquêtes de conjoncture auprès des entreprises relevant des secteurs de l’industrie manufacturière, de l’extractive, de l’industrie énergétique, de l’industrie environnementale et de la construction, au titre du deuxième trimestre 2021. S’agissant de l’industrie extractive, les entreprises du secteur prévoient une stabilité de leur production qui serait imputable principalement à une stagnation de la production des phosphates. Tout comme au niveau des effectifs employés. D’après les résultats de l’enquête de conjoncture réalisée par le HCP, la production énergétique attendue pour le deuxième  trimestre 2021 devrait connaître une augmentation suite à une hausse de la «Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné». A souligner que les patrons des entreprises opérant dans les secteurs des industries manufacturières tablent sur une diminution de l’emploi au cours du même trimestre. Dans le même temps, les entreprises de l’industrie environnementale anticipent une augmentation de la production notamment dans les activités du «Captage, traitement et distribution d’eau» et une stabilité des effectifs employés, relève le Haut-commissariat. Des appréciations des chefs d’entreprise pour le premier trimestre 2021, il ressort que la production de l’industrie manufacturière aurait accusé une légère baisse, suite à une diminution de la production dans les branches de l’«Industrie automobile» et de la « Fabrication d’autres matériels de transport» et d’une augmentation de la production dans les branches des «Industries alimentaires» et de la «Fabrication de produits métalliques, à l’exception des machines et des équipements ». D’après la note du HCP, les carnets de commandes du secteur ont été jugés d’un niveau inférieur à la normale par les chefs d’entreprise, tandis que l’emploi aurait connu une stabilité.A en croire le HCP, « globalement, le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) dans l’industrie manufacturière se serait établi à 75% ». Concernant la production de l’industrie extractive, les patrons de ce secteur estiment qu’elle aurait affiché une hausse imputable à une augmentation de la production «d’autres industries extractives», alors que les carnets de commandes se seraient de leur côté situés à un niveau supérieur à la normale et l’emploi aurait par contre connu une stabilité.Dans ces conditions, le Haut-commissariat note que le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie extractive se serait établi à 76%. Quant à la production de l’industrie énergétique, tout porte à croire qu’elle aurait connu une diminution due principalement à une baisse dans la «Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné», souligne le HCP.  Et d’ajouter que les carnets de commandes ont été jugés d’un niveau normal, alors que l’emploi aurait connu une diminution.  Dans sa note, le Haut-commissariat rapporte par ailleurs que la production de l’industrie environnementale aurait enregistré une augmentation imputable à une hausse de l’activité du «Captage, traitement et distribution d’eau». «En ce qui concerne les carnets de commandes de ce secteur, ils se seraient établis à un niveau normal et l’emploi aurait connu une augmentation», souligne-t-elle estimant dans ces conditions que le TUC se serait établi à 83%. Alain Bouithy

​Baisse historique du commerce mondial des marchandises au deuxième trimestre

Comme on pouvait s’en douter, le commerce mondial des marchandises a fortement reculé au deuxième trimestre de 2020, en raison de la crise actuelle induite par la pandémie de coronavirus (Covid-19). D’après le dernier relevé du Baromètre du commerce des marchandises de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le commerce mondial a enregistré une baisse historique au cours de cette période. Ainsi, selon l’indicateur des tendances du commerce mondial, le commerce des marchandises s’est établi à 84,5 au deuxième trimestre dernier, ce qui correspond à une baisse de 18,6 points par rapport à la même période de l’année précédente. Commentant ce repli dans un communiqué publié récemment sur son site Internet, l’organisation a expliqué que cette baisse « est globalement conforme aux statistiques de l’OMC publiées en juin 2020, qui estimaient une baisse de 18,5% du commerce des marchandises dans le second trimestre de 2020 par rapport à la même période l’an dernier ». Selon les analystes de l’OMC, il s’agit du « plus bas niveau jamais enregistré dans les données » depuis 2007 et que ce chiffre est « à égalité avec le plus bas de la crise financière de 2008-09 ». Pour rappel, les statistiques de juin de l’OMC impliquaient une baisse de 14% du volume du commerce mondial des marchandises entre le premier et le deuxième trimestres de cette année. A suivre l’organisation, «cette estimation, ainsi que la nouvelle lecture du baromètre du commerce des marchandises, suggèrent que le commerce mondial en 2020 évolue conformément au moins pessimiste des deux scénarios décrits dans les prévisions d’avril de l’OMC, qui prévoyaient que le volume du commerce des marchandises cette année se contracterait de 13% par rapport à 2019 ». Dans tous les cas, l’OMC estime que « l’ampleur exacte de la baisse des échanges ne sera confirmée que plus tard cette année, lorsque les données officielles sur le volume des échanges pour la période d’avril à juin seront disponibles ». En attendant, l’organisation a fait remarquer que tous les indices des composantes du baromètre sont restés bien en deçà de la tendance au deuxième trimestre. Aussi, quand bien même certains ont commencé à se stabiliser, il apparaît que beaucoup d’entre eux enregistrent des creux historiques, a fait savoir l’OMC sur son site officiel soulignant que les indices des produits automobiles (71,8) et du fret aérien (76,5) sont de loin les pires jamais enregistrés depuis 2007. Si le transport par conteneurs (86,9) reste également profondément déprimé, les commandes à l’exportation (88,4) montrent des signes de reprise alors que cet indice a changé vers le haut. « Parallèlement, les indices des composants électroniques (92,8) et des matières premières agricoles (92,5) ont relativement bien résisté, ne montrant que de modestes baisses », a souligné l’organisation.Si les données recueillies par les analystes de l’agence onusienne confirment une chute brutale des échanges, force est de constater qu’elles laissent toutefois entrevoir un début de reprise. En effet, il apparaît que certains «indicateurs laissent prévoir des hausses partielles des échanges et de la production dans le monde au troisième trimestre », a expliqué l’Organisation soulignant toutefois que la force d’une telle reprise reste très incertaine d’autant plus qu’une trajectoire en L plutôt qu’en V n’est pas à exclure. «Comme les économistes de l’OMC l’avaient averti en juin, le lourd bilan économique de la pandémie de Covid-19 suggère que les projections d’un fort rebond commercial en forme de V en 2021 pourraient s’avérer excessivement optimistes. Alors que l’incertitude demeure élevée, en termes de politique économique et commerciale ainsi que de la manière dont la crise médicale va évoluer, une reprise en forme de L est une réelle perspective », a expliqué l’organisation affirmant, dans ce cas, que cela laisserait le commerce mondial bien en deçà de sa trajectoire prépandémique. Comme le rappelle l’OMC dans ses notes, le Baromètre du commerce des marchandises est conçu pour mesurer la dynamique et identifier les points de retournement de la croissance du commerce mondial. Alain Bouithy

Maroc. Le chômage poursuit son envolée au deuxième trimestre sous l’effet du Covid-19

Le Haut-commissariat au plan vient de rendre publics les chiffres du chômage au deuxième trimestre 2020. Sans surprise, il en ressort assez clairement que le marché du travail demeure dans une situation précaire, sous l’effet de la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19), de l’état d’urgence et du plein confinement. Selon l’institution publique, l’économie marocaine a perdu 589.000 postes d’emploi, entre le deuxième trimestre de 2019 et la même période de 2020,  résultant d’une perte de 520.000 postes en milieu rural et de 69.000 en milieu urbain, contre une création annuelle moyenne de 64.000 postes au cours des trois années précédentes. Dans une note d’information relative à la situation du marché du travail au deuxième trimestre 2020, le Haut-commissariat indique que cette perte a touché tous les secteurs d’activité, particulièrement dans l’«agriculture, forêt et pêche», l’«industrie y compris l’artisanat», les «services» et dans le BTP. Concernant le secteur de l’«agriculture forêt et pêche», il ressort que son volume d’emploi a baissé de 477.000 postes, entre le deuxième trimestre de 2019 et la même période de 2020 (12,7% du volume d’emploi dans ce secteur), contre une perte annuelle moyenne de 90.000 postes entre les deuxièmes trimestres des trois années précédentes. De son côté, le secteur de l’«industrie y compris l’artisanat » a perdu 69.000 postes d’emploi (5,1%), 37.000 en milieu urbain et 32.000 en milieu rural, contre une création annuelle moyenne de 32.000 postes entre les deuxièmes trimestres des trois années précédentes, selon les données analysées par le HCP. Quant au secteur des «services», il apparaît qu’il a perdu 30.000 postes d’emploi (0,6%), contre une création annuelle moyenne de 149.000 postes entre les deuxièmes trimestres des trois années précédentes, souligne l’institution.  S’agissant du secteur du BTP, les données font état de la perte de 9.000 postes d’emploi (0,8%), contre une perte annuelle moyenne de 27.000 postes entre les deuxièmes trimestres des trois années précédentes. Le HCP fait état également de la baisse de 45 à 22 heures du nombre moyen d’heures travaillées par semaine et par personne. «En outre, 265 millions d’heures de travail par semaine ont été perdues par rapport au deuxième trimestre de 2019, ce qui équivaut à 5,5 millions d’emplois à temps plein», poursuit-il expliquant que cette baisse, de 53% au niveau national, a touché tous les secteurs, le BTP (71%), l’industrie y compris l’artisanat (63%), les services (54%) et l’agriculture, forêt et pêche (41%). Dans ce contexte, le Haut-commissariat note que le nombre de chômeurs a augmenté de 496.000 personnes entre le deuxième trimestre de l’année 2019 et celui de 2020, passant de 981.000 à 1.477.000 chômeurs. Ce qui, précise-t-il, correspond à une augmentation de 50,6%. A en croire le HCP, « cette hausse, résultant d’une augmentation de 311.000 chômeurs en milieu urbain et de 185.000 en milieu rural, a été enregistrée exclusivement parmi les personnes ayant déjà travaillé». En outre, il ressort des chiffres du HCP que cinq régions concentrent 70,3% des chômeurs. Il s’agit de «Casablanca-Settat avec 22,9% de chômeurs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (14,1%), de l’Oriental (13,1%), de Fès-Meknès (12,1%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,1%)». Durant cette même période, les données recueillies montrent que le taux de chômage s’est accru de 4,2 points, passant de 8,1% à 12,3%, relève l’institution rappelant que la dernière fois où il avait franchi la barre des 12% remonte au deuxième trimestre de 2001. A en croire le Haut-commissariat, «ce taux a enregistré une forte hausse aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, passant respectivement de 3% à 7,2% et de 11,7% à 15,6%».  Selon toujours le HCP, ce taux a également enregistré une forte hausse parmi les hommes, de 7,2% à 11,3% et les femmes, de 11,1% à 15,6% ; et a connu une forte hausse de 11,2 points parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 22,2% à 33,4%. Il est à souligner que le taux de chômage des diplômés a enregistré une hausse de 3,7 points, passant de 14,5% à 18,2%. Elle « est plus prononcée parmi les détenteurs de certificats en spécialisation professionnelle (+11,7 points et un taux de 37%), de diplômes et certificats de l’enseignement fondamental (+4,6 points et un taux de 14,9%) et de diplômes en qualification professionnelle (+3,8 points et un taux de 20,3%) », explique-t-on. Notons enfin qu’entre le deuxième trimestre de l’année 2019 et celui de 2020, la durée moyenne de chômage est passée de 38 mois à 24 mois; le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté de 365.000 personnes, passant de 994.000 à 1.359.000 personnes au niveau national ; tandis que les secteurs ayant connu une forte hausse du taux de sous-emploi sont l’« industrie y compris l’artisanat» (+6,9 points), le «BTP» (+5,9 points) et les «services» (+3,8 points).  Alain Bouithy

Maroc. Contraction de l’économie nationale de 13,8% au deuxième trimestre sous l’effet de la Covid-19

L’économie marocaine se serait contractée de 13,8% au deuxième trimestre 2020. Elle aurait régressé après une hausse de 0,1% enregistrée au trimestre précédent, selon les dernières projections publiées par le Haut-commissariat au plan (HCP). Cette contraction viendrait de « la baisse de 14,4% de la valeur ajoutée non-agricole et du repli de 6,1% de celle de l’agriculture », a expliqué l’institution dans son point de conjoncture trimestriel. Elaboré sur la base des enquêtes réalisées par le Haut-commissariat et les informations sous produites ou collectées auprès des autres sources publiées jusqu’à fin mai 2020, ce point « tient compte, également, des effets d’un assouplissement des mesures de confinement à partir du 10 juin 2020 et d’un redémarrage progressif des différentes activités économiques », a précisé le HCP. D’après ce document, le secteur tertiaire aurait affiché un recul de 11,5% au deuxième trimestre 2020, contre +1,6% un trimestre auparavant, en raison de la contraction des activités commerciales, de transport, d’hébergement et de restauration. Dans ce registre, « seuls la communication et les services non-marchands seraient restés dynamiques, avec le renforcement des dépenses de fonctionnement », a fait savoir l’institution. Concernant le secteur secondaire, il ressort que le rythme d’évolution serait passé à -14,3%, après +0,2% au premier trimestre. A en croire le HCP, « la baisse d’activité aurait été plus prononcée dans le BTP, l’électricité et dans l’industrie, particulièrement le textile, les IMME et les matériaux de construction », notant, en revanche, que l’agroalimentaire et la chimie auraient conservé leur rythme de croissance tendanciel. Selon les données du HCP, l’activité minière aurait, pour sa part ,montré une grande résistance face aux effets de la crise Covid-19 tandis qu’en variation annuelle, sa valeur ajoutée aurait progressé de 3,7% au deuxième trimestre 2020, grâce notamment à l’amélioration de l’extraction des minerais non-métalliques. Portée par une demande des industries locales de la chimie plus vigoureuse, en ligne avec l’expansion des quantités exportées des engrais, la production du phosphate brut aurait été plus soutenue en avril 2020. Aussi, en dépit de la montée des incertitudes pesant sur la demande mondiale des fertilisants, le HCP a noté que « les échanges internationaux des engrais phosphatés se seraient maintenus en hausse ». Malgré le retour quasi-général des précipitations au terme des mois d’avril et de mai 2020, qui avait succédé à une sécheresse hivernale sévère, l’amélioration de la pluviométrie n’aurait pas profité au développement de l’ensemble des productions agricoles. « Si globalement les perspectives de croissance des cultures maraichères de saison, sucrières et de certaines rosacés se seraient améliorées, les rendements des céréales, des légumineuses et des fourrages seraient restés faibles, pâtissant du déficit pluviométrique qui avait entravé leurs phases de floraison », a ainsi relevé le Haut-commissariat. Selon le HCP toujours, au deuxième trimestre, la masse monétaire aurait évolué au rythme de 5,7%, après +5,1% un trimestre auparavant, en glissement annuel ; l’encours des créances sur l’économie se serait accru de 6,7%, en glissement annuel, au lieu de +6% au premier trimestre ; tandis qu’il constatait un recul persistant des indices boursiers durant cette période. Dans son point de conjoncture, qui retrace également les prévisions économiques pour le troisième trimestre 2020, le HCP table sur l’atténuement progressif de la baisse de la valeur ajoutée hors agriculture, « avec la reprise des activités du commerce, du transport et des industries manufacturières, s’établissant à -4,1% ». Tenant compte d’un abaissement de 5,9% de la valeur ajoutée agricole, le Haut-commissariat tablerait sur une activité économique en régression de 4,6%, au lieu de +2,4% au troisième trimestre 2019. Selon les projections du HCP, la demande étrangère adressée au Maroc s’améliorerait de 3% par rapport au deuxième trimestre 2020, mais sa baisse, en variation annuelle, se situerait à -15,6% ; la demande intérieure se redresserait, pour sa part, modérément et lentement ; alors que « la poursuite du repli de la demande devrait continuer à pénaliser les activités hors agriculture, entraînant une baisse de leur valeur ajoutée de 4,1%, en variation annuelle au troisième trimestre 2020 ». Si le HCP table sur une baisse de l’activité de -5,8% dans le secteur secondaire, il estime que la contraction de la valeur ajoutée industrielle s’atténuerait avec la reprise des industries adressées au marché local, mais que « les perspectives du faible redressement de la demande étrangère continueraient de peser sur les industries orientées vers l’export, notamment les IMME ». Concernant les mines, il soutient que « la baisse de la consommation agricole mondiale devrait brider la dynamique de la demande internationale de fertilisants, dans un contexte de faible performance économique mondiale. La production des minerais non-métalliques s’ajusterait à une demande extérieure moins vigoureuse, entraînant dans son sillage un ralentissement de la croissance de la valeur ajoutée minière à +0,1%, au troisième trimestre 2020 ». S’agissant de l’activité du secteur tertiaire, elle serait portée par la dynamique des secteurs de la communication et des services non marchands, et dans une moindre mesure par la reprise des activités du commerce et du transport, alors qu’elle resterait peu dynamique dans les services évènementiels et dans l’hébergement, poursuit le Haut-commissariat. Quant aux activités agricoles, leur VA poursuivrait son repli au rythme de -5,9%, en variation annuelle. Cette baisse ne devrait pas, pour autant, s’accompagner d’une augmentation de l’inflation alimentaire. Alain Bouithy

Le HCP prévoit une baisse plus prononcée de la croissance au deuxième trimestre (Maroc)

La baisse de la croissance économique nationale serait (en fin de compte) plus prononcée que prévu au deuxième trimestre 2020, a annoncé le Haut-commissariat au plan (HCP), qui révise ainsi à la baisse ses prévisions de croissance pour cette période. En raison de la propagation de la pandémie du Covid-19 et du prolongement des périodes de confinement dans plusieurs pays, « la croissance économique nationale serait amputée de 8,9 points, au deuxième trimestre 2020, par rapport à son évolution d’avant crise Covid-19, au lieu de -3,8 points prévus au 7 avril », a indiqué l’institution publique. A en croire le Haut-commissariat, l’analyse des données les plus récentes montre que la nouvelle situation de l’économie se traduirait par « une perte globale potentielle d’environ 29,7 milliards de DH pour la première moitié de 2020, au lieu de 15 milliards de DH prévus au 7 avril », a-t-il souligné dans une note présentant les nouvelles estimations de la croissance économique pour le premier trimestre 2020 et relatant les prévisions pour le deuxième trimestre. Soulignons qu’en raison de la propagation de la pandémie du Covid-19 et du prolongement des périodes de confinement dans plusieurs pays, la prévision de la croissance de la demande étrangère adressée au Maroc a été révisée à la baisse. D’après le Haut-commissariat, elle atteindrait « -12,5% au deuxième trimestre 2020, au lieu de -6% prévu au 7 avril, suite au fléchissement attendu des importations des principaux partenaires commerciaux du Royaume ». En conséquence, et selon de nouvelles analyses, l’institution publique pronostique que les exportations de biens et services en volume devraient se replier de 6,1%, tandis que les importations devraient fléchir de 8,4%, en raison de la baisse de la demande pour les produits bruts, les biens d’équipement et les biens de consommation. De son côté, la demande intérieure devrait également se replier avec le prolongement de la période de confinement sur plus de la moitié du deuxième trimestre, prévient le HCP. Autre fléchissement annoncé, celui de la croissance de la consommation des ménages qui devrait fléchir de 1,2%, au deuxième trimestre 2020, du fait notamment du repli des dépenses de l’énergie, des biens durables, de transport, de restauration et de loisirs, a-t-il annoncé. Quant à l’investissement, les nouvelles prévisions annoncent qu’il poursuivrait son repli au rythme de -26,5% par rapport au deuxième trimestre 2019, pâtissant d’une accentuation du mouvement de déstockage des entreprises. Poursuivant son analyse de la nouvelle configuration, le Haut-commissariat prévoit également que « l’aggravation de la crise sanitaire Covid-19 pousserait les entreprises à limiter au maximum leurs besoins de financement, dans un contexte d’incertitude quant à la reprise de la demande », annonçant une régression du PIB global de 6,8% au deuxième trimestre 2020, en variation annuelle. Par secteur d’activité, il ressort des nouvelles prévisions que « la croissance de la valeur ajoutée agricole s’établirait à -4,2% au deuxième trimestre 2020, alors que celle des activités non-agricoles se replierait de 6,9%, au cours de la même période », fait-on savoir dans un communiqué. Soulignons que « le secteur tertiaire pâtirait de la réduction du commerce et des transports et de l’arrêt quasi-total de l’activité dans l’hébergement et la restauration », selon le HCP ajoutant que la valeur ajoutée du secteur secondaire se contracterait de 8,9%, en variation annuelle. Enfin, le Haut-commissariat tient à préciser que « ces prévisions restent sujettes à des révisions plus ou moins importantes au fur et à mesure de la publication de nouvelles données, de l’évolution de la conjoncture mondiale et de l’impact des plans de soutien sur l’économie nationale ». S’agissant des prévisions pour le premier trimestre 2020, il est important de noter que les données les plus récentes collectées jusqu’au 20 avril mettent en évidence un ralentissement plus sensible de l’activité, avec une croissance économique qui aurait reflué à +0,7%, au lieu de +1,1% arrêté le 7 avril, sur la base des informations collectées jusqu’au 31 mars. Dans sa note, le Haut-commissariat justifie cette révision à la baisse par « l’accentuation du repli de la valeur ajoutée agricole à -4,4%, suite aux faibles performances des productions végétales, en l’occurrence les céréales dont la production se serait abaissée à son niveau le plus bas depuis 2007 ». Selon ses analystes, hors agriculture, la croissance de la valeur ajoutée aurait décéléré pour atteindre +1,4%, au lieu de +1,6% prévu le 7 avril ; les activités secondaires se seraient le plus contractées et la croissance du secteur tertiaire serait restée modérée. Alain Bouithy

La croissance nationale devrait enregistrer une régression de 1,8% au deuxième trimestre (Maroc)

On en sait désormais un peu plus sur l’impact que devrait avoir la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) sur la croissance de l’économie nationale au premier et au deuxième trimestre 2020. Comme on pouvait s’en douter, les chiffres que vient de publier le Haut-commissariat au plan (HCP) confirment ce que tous les spécialistes redoutaient : l’activité économique sera pénalisée sous l’effet de la pandémie. Selon l’institution publique, sous l’effet de la crise sanitaire, la croissance de l’économie nationale devrait enregistrer une régression de 1,8% au deuxième trimestre 2020, après avoir ralenti à +1,1% au premier trimestre de l’année en cours. « Cette contraction serait principalement le fait d’une baisse de près de la moitié du rythme de croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire, suite à un arrêt presque total dans les activités de restauration et d’hébergement, d’une réduction de 60% de l’activité dans le transport et de 22% dans le commerce, en comparaison avec notre scénario de référence », a expliqué le HCP. Dans sa récente note de conjoncture trimestrielle, qui retrace les estimations pour le premier trimestre 2020 et les prévisions pour le deuxième, le Haut-commissariat a indiqué qu’outre le ralentissement des services, la valeur ajoutée du secteur secondaire connaîtrait une contraction de 0,5%. Concernant ce secteur, tout porte à croire que « les industries manufacturières seraient les plus affectées par le repli de la demande étrangère adressée au Maroc, avec la chute de la production des secteurs de l’automobile, du textile et des industries électriques », a prévenu le HCP soulignant dans le même temps, que les activités des mines subiraient le repli de la demande des industries chimiques, dans le sillage de la forte régression des exportations de l’acide phosphorique. S’agissant du secteur primaire, l’institution pronostique que les activités agricoles enregistreraient un repli qui se limiterait à 2,9%, en rythme annuel. Ce, en raison notamment de « l’amélioration des perspectives de croissance des cultures printanières, favorisée par le retour quasi-général des précipitations à fin mars et la stabilisation des prix des aliments de bétail ». Le HCP a cependant prévenu que les effets de cette impulsion climatique devraient s’effriter, face à un prolongement des restrictions de circulation des travailleurs saisonniers et au maintien des mesures strictes de contrôle imposées par les pays européens au-delà du mois d’avril 2020, notamment pour les productions périssables comme les fruits et les légumes. Tout compte fait, le Haut-commissariat a estimé que « les effets du confinement au cours du mois d’avril 2020 devrait amputer la croissance du PIB de 3,8 points au deuxième trimestre 2020 ». Ce qui correspond à une perte d’environ 10,9 milliards de dh, au lieu de 4,1 milliards de dh un trimestre auparavant, a fait savoir le HCP ajoutant que les services devraient y contribuer le plus avec -2,49 points, suivis des industries manufacturières qui perdraient -0,39 point. Selon les estimations du HCP pour le premier trimestre 2020, la croissance de la demande étrangère adressée au Maroc se serait infléchie de 3,5% au premier trimestre 2020, en variation annuelle, au lieu de 1,3% prévu en l’absence de l’effet de la crise du Covid-19, suite au repli du commerce mondial et de la baisse de l’activité de nos principaux partenaires commerciaux. « Le déficit de la balance commerciale se serait creusé sensiblement (+23,8%) au premier trimestre 2020, sous l’effet de la baisse plus conséquente des exportations par rapport aux importations », a relevé l’institution notant que cette situation se serait traduite par une baisse du taux de couverture de 11,6 points pour atteindre 49,7%. Dans le même temps, la consommation des ménages aurait ralenti, affichant une hausse de 1,2%, en variation annuelle ; les prix à la consommation auraient augmenté de 1,4%, en glissement annuel, au lieu de +0,7% ; la masse monétaire aurait évolué au rythme de 3,6%, après +3,7% un trimestre auparavant ; la croissance des créances sur l’économie se serait modérée alors que le marché des actions aurait connu l’une des plus grandes baisses réalisées au cours des vingt dernières années. Mais comme a tenu à le préciser le Haut-commissariat, toutes « ces prévisions restent sujettes à des révisions plus ou moins importantes au fur et à mesure de la publication de nouvelles données », rappelant un contexte empreint de fortes incertitudes quant à la durée de la crise sanitaire, des diverses mesures de confinement et de restriction aux déplacements ainsi que de l’ampleur de l’impact des programmes de dépenses et des plans de soutien à l’économie nationale. A noter qu’en l’absence de la crise Covid-19, le PIB global devrait enregistrer une hausse de 2,1% (en variation annuelle) au deuxième trimestre 2020, contre +1,9% au premier trimestre. Portée par la progression de 2,1% du secteur secondaire et +3,2% du tertiaire, dans un contexte marqué par l’amélioration des activités liées au tourisme, « la croissance des activités hors agriculture devrait accélérer à 2,7% », a souligné le HCP. Parallèlement, la demande intérieure continuerait de soutenir la croissance économique, avec une hausse de la consommation des ménages de 2,7%, tandis que l’investissement poursuivrait son redressement au rythme de 2,3%, dans le sillage d’une amélioration de l’investissement en équipement industriel. Toujours avant la propagation du Covid-19, on notera également que la croissance économique devrait atteindre 1,9% au premier trimestre 2020, en variation annuelle, au lieu de 2,1% au dernier trimestre de 2019. A en croire le HCP, « ce ralentissement avait été attribuable à une décélération de la valeur ajoutée hors agriculture, dont le rythme de croissance se serait établi à 2,5%, au lieu de 3% au cours de la même période ». Alain Bouithy