Poésie : «Tes larmes ô mon peuple» de Tristel Mouanda Moussoki sur le marché

Etudiant au parcours type des Sciences et Techniques de la Communication (STC), Tristel Mouanda Moussoki est né le 8 mai 1997 à Soukou-Bouadi dans le département de la Bouenza. Il vient de se faire une place dans la cours des grands en publiant son premier recueil de poèmes intitulé «Tes larmes ô mon peuple» aux éditions Renaissance africaine à Paris en France. Il s’est prêté aux questions de pagesafrik.info.

Pagesafrik : Combien de poèmes trouve-t-on dans votre œuvre ?

Tristel Mouanda Moussoki : Il y a dans mon œuvre quarante-cinq poèmes que j’ai dédiés à des aînés férus de la littérature. Ils sont pêle-mêle Prince Arnie Matoko, Florent Sogni Zaou, Jessy Loemba, Alima Madina et bien d’autres.

Pagesafrik : Pourquoi avez-vous préféré la poésie plutôt que les autres genres littéraires ?

Tristel Mouanda Moussoki : Merci pour cette question. La poésie est pour moi l’âme de vivre. Elle est une forme de consolation face aux maux et mots du temps présents qui minent la société. Il faut dire que j’ai été séduit par la poésie du poète Jean Blaise Bilombo Samba avec son recueil ‘’Hors-la-nuit’’. Je m’inscris donc dans cette perspective de blâmer l’aube assujettie. En fait, ce poète fait partie de la lignée d’Aimé Césaire, Sédar Senghor et bien sûr Tchicaya U Tam’Si.

La poésie, c’est également pour dire ce qui ne marche pas mais aussi ce qui marche parce que le poète est une lumière qui éclaire le monde. Il aime la beauté, il émerveille ses lecteurs à travers les vers. Il dénonce les injustices sociales.

Pagesafrik : Voulez-vous dire que vous dénoncez ces injustices dans vos poèmes ?

Tristel Mouanda Moussoki : En effet, je le fais à travers des poèmes comme ‘’Une vie de maux’’. J,y parle de ma sensibilité au monde. Je dis «Dites à mon peuple/Dites-lui/ que les larmes ont trop coulé/. C’est une forme de dénonciation que je fais dans ce poème pour dire qu’il faut aller sur les hauteurs. ‘’La vie pour le fleuve’’ est dédié à Alima Madina qui est une fleur de la littérature africaine. La particularité est la douleur, parce que dans ce recueil, la clef de voûte est la problématique des larmes du peuple africain. En réalité, un poète n’écrit pas seulement pour son pays mais pour le monde. J’invite ceux de ma génération de bien lire ces poèmes, ce souffle, pour voir ma part de sensibilité face aux questions liées à l’injustice.

Pagesafrik : Avez-vous rencontré des difficultés particulières avec ce genre réputé difficile ?

Tristel Mouanda Moussoki : Oui. Les difficultés ne manquent pas. Je commencerais par saluer tous mes aînés qui m’ont soutenu tout au long de ce difficile voyage. Je dis que ce n’était pas facile de voir un bébé littéraire naitre en Afrique et dans le monde quand on sait les obstacles qui jalonnent le chemin.

Il y a aussi les difficultés d’éditions. J’ai eu des problèmes pour rencontrer un éditeur, il faut aussi parler des moyens financiers qui ont été un goulot d’étranglement pour envoyer mon tapuscrit à l’éditeur. Le déblocage est venu par un frère qui m’a incité à rencontrer un autre jeune éditeur. Ce jeune éditeur a vite cru en moi, en la substance de mes poèmes et me voici dans la cours des poètes. Je peux aujourd’hui me sentir dans la maison des poètes et je rencontre déjà des grands noms de la poésie comme le Pr Théophile Obenga, le Pr Ngoïe Ngalla et le docteur Jean Blaise Bilombo Samba dont j’entendais parler, qui étaient pour moi des légendes. J’ai serré leurs mains et j’en suis fier.

Pagesafrik : Des perspectives maintenant que vous avez mis le pied à l’étrier ?

Tristel Mouanda Moussoki : Je ne vais pas cesser d’écrire parce que l’écriture devient pour moi une passion. J’ai toujours cru que le Congo était une belle métropole de gens qui savent dire ce qu’il y a à dire. A la nouvelle génération, je dis qu’il faut s’affirmer, aller jusqu’aux hauteurs afin que demain, le rire embrasse et embase le jour.

Je souhaiterais profiter de cette opportunité que vous m’offrez pour dire que je suis membre du Pen Centre Congo Brazzaville et je remercie les aînés qui n’ont pas hésité de me tendre la main et de me recevoir avec beaucoup d’enthousiasme. Je remercie également Rosin Loemba et Madame Laure Dimixson qui ont très vite cru en moi.

Propos recueillis par Florent Sogni Zaou

2 Responses

  1. Très intéressant et j’aime beaucoup surtout la façon de répondre aux questions posées vraiment c’est un très bon travail à apprécier et surtout j’encourage le poète à continuer d’écrire bravo chèr poète !!

  2. Bravo tristell, Continue dans cette lancé. Ta façon d’ecrire me fait dire que La littérature congolaise est en bon chemin. Congratulations.

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