«J’exerce en équipe, donc avec mon père Rémy Mongo-Etsion, plasticien Pluridimensionnel, qui n’est plus à présenter, car c’est auprès de lui que j’ai appris ce métier et sans lui, je ne sais pas si je pouvais dire un mot sur l’art de peindre et de sculpter», a dit Rémy-Gaylord Mongo-Etsion qui s’est déjà mis sur les traces de son père. Il est artiste-peintre, sculpteur et designer, tenancier de l’atelier Case des Arts à Pointe-Noire. Pagesafrik.info l’a rencontré.
Pagesafrik.info : Quel travail faites-vous exactement ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : En effet, je sculpte toutes sortes de matériaux, bois, bronze, pierre et particulièrement le granit, matériau que je récupère dans les carrières du département du Kouilou en république du Congo et le marbre de Chine que je fais venir occasionnellement de la Chine.
Pagesafrik.info : Quels matériels et quels matériaux utilisez-vous pour votre travail ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : Comme matériel pour ce travail, j’utilise la meule qui est un outil conventionnel qui me permet de tailler, de donner des formes que vous pouvez voir sur mes sculptures. Les matériaux utilisés sont tout simplement la pierre, donc le granit comme je l’ai dit tantôt.
Pagesafrik.info : Le matériel et les matériaux sont-ils faciles à acquérir ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : L’acquisition du matériel n’est pas aisée, parce qu’il faut avoir des moyens financiers pour s’équiper convenablement et ça coûte les yeux de la tête. Quant aux matériaux, je procède par la récupération dans les carrières et pour déplacer ces blocs de pierre, il faut des moyens logistiques appropriés.
Donc pour me résumer, ce n’est pas facile d’acquérir le matériel et les matériaux. Mais c’est par amour de l’art que j’exerce ce métier.
Pagesafrik.info : Travaillez-vous seul ou en équipe ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : Je travaille seul, et rares sont des moments où j’exerce en équipe, donc avec mon père, plasticien Pluridimensionnel, qui n’est plus à présenter. C’est auprès de lui que j’ai appris ce métier et sans lui, je ne sais pas si je pouvais dire un mot sur l’art de peindre et de sculpter.
Pagesafrik.info : Comment s’organise le travail dans votre espace ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : Alors, en bon technicien HSE, j’organise mon espace de travail, en me rassurant de ma sécurité et celle de l’environnement; ensuite, je prends mon bloc de pierre. Je le mets en face de moi sur un plan de travail préparé à cet effet. Puis, je me mets à morceler la pierre en donnant des formes que m’impose la pierre. Et c’est comme ça que j’en arrive à des formes spécifiques que vous pouvez voir sur mes sculptures.
Une fois les ébauches réalisées, je procède par des travaux de finition, étapes par étapes, jusqu’à présenter des pièces bien peaufinées.
Pagesafrik.info : Y assurez-vous des formations et quelles en sont les conditions ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : Bien sûr que oui!!! Je ne peux pas garder cette connaissance pour moi. Si je l’ai aujourd’hui, c’est parce qu’il y a bien quelqu’un qui m’a formé et donc, je suis ouvert pour transmettre le métier à ceux qui le désirent et qui s’inscriront dans les différents modules de formation. Pour plus de renseignements me contacter.
Pagesafrik.info : Quelle est la tranche d’âge le sexe des apprenants ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : La tranche d’âge des apprenants varie entre 06 et 12 ans pour les enfants, de 12 à 18 ans pour les élèves du secondaire et de 18 ans à l’âge adulte. Quant au sexe, je n’accepte pas la discrimination. Tout le monde a droit à l’apprentissage, homme comme femme.
Pagesafrik.info : Quels sont vos canaux de distribution et de diffusion ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : Aujourd’hui, je me focalise dans la création, encore et encore et la distribution sinon l’acquisition de mes œuvres, c’est à mon atelier « Case des Arts » en consultation directe. Je diffuse également mon travail à partir des réseaux sociaux, je détiens des comptes sur Facebook et Instagram.
Pagesafrik.info : Comment se comporte la clientèle et est-elle locale ou essentiellement expatriée ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : Elle est totalement expatriée et il faut les avoir aussi. Les locaux n’accordent guère de la valeur à cette activité. Si ce n’était que pour s’acheter des voitures qui coûtent des fortunes, ils sont les premiers. Mais valoriser l’artisanat, pour eux c’est comme donner du champagne a un fou. Et c’est triste de constater cela!!!
Pagesafrik.info : Des perspectives à court, moyen et long terme ?
Rémy-Gaylord Mongo-Etsion : Eh! Oui, les projets, ce n’est pas ce qui manque. Je projette d’ériger une école d’art digne de ce nom et ouvrir une ou des galeries partout ou besoin sera. Et pour le reste Inchallaa!!!
Propos recueillis par Florent Sogni Zaou.