Les ingénieurs géomètres-topographes sont « des acteurs privilégiés de terrain qui agissent sur la structure où se déploie la vie citoyenne, le territoire », a déclaré dernièrement le président de l’Ordre national des ingénieurs géomètres topographes (ONIGT), Khalid Yousfi.
S’exprimant lors d’un conclave qui a réuni récemment à Rabat les membres de l’Ordre des diverses régions du Royaume, ce dernier a estimé que « c’est en cela que la visibilité doit être un atout, de bout en bout de l’exercice professionnel des IGT ».
A noter que cette rencontre, organisée en journée nationale sous le signe « Impulser l’excellence à la profession », a coïncidé avec le mi-mandat de l’actuel Conseil national et l’année du 25ème anniversaire de création de l’ONIGT. Elle visait à partager les informations et les préoccupations de la profession au regard de l’évolution qui impacte son environnement.
Ainsi, lors des différents ateliers ayant ponctué ladite journée, les ingénieurs géomètres topographes ont passé en revue ce qui a été réalisé dans ce segment essentiel de la vie territoriale nationale, « afin de tirer les enseignements nécessaires en vue de l’excellence attendue d’une profession en aval et en amont du développement humain durable du Maroc moderne », a-t-on souligné dans un communiqué.
Signalons également que la tenue de cette journée a été sanctionnée par l’adoption de plusieurs recommandations fondatrices d’une nouvelle ère de l’ingénieur géomètre topographe du Maroc.
En effet, à l’issue de ce conclave, il a été recommandé de désigner, à l’adresse des IGT, l’administration de tutelle de la profession ainsi qu’un conseiller juridique au niveau des Conseils régionaux de l’ONIGT.
Les participants ont en outre recommandé d’amender de manière circonspecte tous les aspects disciplinaires de la profession, de la prise de décision à leur publication et communication officielle, de mettre en place un système d’arbitrage entre les IGT agissant dans les secteurs publics et privés et de fixer un modèle de référence pour les honoraires.
Autre recommandation : l’impératif de fonder l’appréciation des appels d’offres à la lumière du Guide référentiel des honoraires établi par l’ONIGT, tout en veillant à ce que les termes de référence soient établis en concertation avec celui-ci.
Sur ce même sujet, les participants ont estimé que l’action doit inclure le contrôle de qualité des prestations réalisées par les IGT, tout en veillant à créer un Observatoire fixant la grille tarifaire de celles-ci. Ils ont appelé, en outre, à tenir compte des normes et des procédures des prestations topographiques établies par l’ONIGT et de procéder à la classification des cabinets d’IGT privés.
Soulignons que la journée a été structurée en trois temps cardinaux. Le premier a été consacré à trois thèmes liés organiquement : l’apport du Code des devoirs professionnels, les modèles économiques d’évaluation des honoraires et l’état d’avancement du Plan d’action 2017-2020.
L’occasion de rappeler que le Code des devoirs professionnels et le modèle économique d’évaluation des honoraires applicable à ce métier revêtent une importance capitale, tant en termes de normalisation que de transparence.
Organisé sous forme d’ateliers, le deuxième temps a mis sous la loupe la réforme de la loi 30-93 consacrée à l’organisation de la profession, le projet de décret des marchés relatif aux prestations topographiques et la création de la fondation des œuvres sociales de l’ONIGT.
Les participants ont ainsi fait « l’état des lieux de la profession, dans ses acquis et attentes, tout en se projetant dans l’avenir d’un exercice de l’ingénierie topographique en phase à la fois avec les aspirations citoyennes et les obligations des praticiens du foncier ».
Quant au troisième temps, celui de la séance de clôture, il a été marqué par l’adoption d’un ensemble de recommandations susmentionnées.
« L’ambition manifeste qui nous lie, est de donner aux ingénieurs géomètres topographes du Maroc les moyens normatifs, techniques et moraux pour qu’ils se sentent investis d’une mission de salubrité publique », a souligné Khalid Yousfi. Et de rappeler aux uns et aux autres que « notre métier est ancré dans l’espace de vie de la communauté marocaine dans son ensemble et, en tant que tels, nous participons tous au bien-être collectif de notre société ».
Alain Bouithy