
La situation des charges et ressources du Trésor à fin février 2025 fait ressortir un déficit budgétaire de 24,7 milliards de dirhams (MM.DH), contre un déficit de 9,7 MM.DH un an auparavant. Cette évolution recouvre une augmentation des dépenses (+18,7 MM.DH) plus importante que celle des recettes (+3,7 MM.DH).
Ainsi, les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, un taux de réalisation de 13,6% par rapport aux prévisions de la LF et une hausse de 3,7 MM.DH (+7,4%) comparativement à fin février 2024.
Les recettes fiscales ont affiché un taux de réalisation de 16,1% et une progression soutenue de 7,6 MM.DH (+17,4%). Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales, se sont chiffrés à 4,1 MM.DH contre 0,9 MM.DH à fin février 2024.
Par nature d’impôt et de taxe, les principales évolutions ayant caractérisé le comportement des recettes fiscales se présentent comme suit :
-IS : taux de réalisation de 5,5% et progression de 796 M.DH (+24,9%), reflétant principalement la forte hausse des recouvrements issus de l’action de l’administration fiscale (+614 M.DH ou +75,2%), tandis que les recettes spontanées ont affiché une progression de 286 M.DH (+10,7%) ;
IR : taux de réalisation de 27,1% et hausse de 5,9 MM.DH (+56,3%). Cette performance de l’IR a été tirée principalement par la régularisation fiscale volontaire qui a rapporté 3,8 MM.DH au mois de janvier 2025. Les autres catégories de l’IR ont également enregistré des hausses portant sur des montants de +1,5 MM.DH pour l’IR sur les salaires et +467 M.DH pour les recettes issues des actions de l’administration fiscale ;
TVA : taux de réalisation de 15,9%. Ces recettes ont reculé de 298 M.DH suite à une baisse du produit de la TVA à l’intérieur (-1,3 MM.DH ou -16%), conjuguée à une hausse de la TVA à l’importation (+1 MM.DH ou +11,3%) ;
Taxes intérieures de consommation : taux de réalisation de 14,8%. Ces recettes ont enregistré une amélioration de 369 M.DH (+7,3%), tirée principalement par la hausse des TIC sur les produits énergétiques de 367 M.DH ou (+13,4%);
Droits de douane : taux de réalisation de 12,4% et hausse de 462 M.DH (+21,2%) ;
Droits d’enregistrement et de timbre : taux de réalisation de 27,9% et progression de 164 M.DH (+2,8%), reflétant principalement l’augmentation des recettes de la TSAV (+201 M.DH ou +6,2%), tandis que les droits d’enregistrement ont reculé de 105 M.DH ou -4,8%.
Les recettes non fiscales se sont, pour leur part, établies à 1,2 MM.DH contre 5,1 MM.DH à fin février 2024. Ces recettes proviennent des établissements et entreprises publics à hauteur de 134 M.DH et des « autres recettes » pour un montant de 1,1 MM.DH.
Concernant les dépenses ordinaires, elles se sont chiffrées à 74,5 MM.DH, enregistrant un taux d’exécution de 21% et une hausse de 21,8 MM.DH par rapport à fin février 2024. Cette évolution recouvre, d’une part, une hausse des dépenses au titre des biens et services de 21,2 MM.DH (+49,7%) et des intérêts de la dette de 2 MM.DH (+41,3%) et, d’autre part, une baisse des charges de la compensation de 1,3 MM.DH (-24,5%).
L’exécution des dépenses des biens et services est marquée par un taux de réalisation de 14,6% pour les dépenses de personnel et 32,8% pour les dépenses afférentes aux « autres biens et services », enregistrant respectivement une baisse de -223 M.DH et une augmentation de 21,4 MM.DH par rapport à fin février 2024.
Les intérêts de la dette ont, pour leur part, affiché un taux de réalisation de 15,8%. Leur évolution traduit une hausse des intérêts de la dette intérieure (+1,9 MM.DH) et une quasi stabilité de ceux de la dette extérieure (+108 M.DH).
Les charges de la compensation ont enregistré un taux de réalisation de 23,5%. Elles ont affiché un recul de 1,3 MM.DH attribuable, d’une part, au gaz butane (2,7 MM.DH, en baisse de 316 M.DH), à la farine nationale de blé tendre (295 M.DH, en repli de 283 M.DH), et au
sucre (1,1 MM.DH, en recul de 209 M.DH) et, d’autre part, à l’absence de subventions en faveur des professionnels du secteur du transport routier contre 500 M.DH accordées un an auparavant.
Les évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire déficitaire de 20,8 M.DH contre un déficit de 2,7 MM.DH un an auparavant.
Les dépenses d’investissement ont atteint 16,9 MM.DH, soit le même niveau que celui enregistré à fin février 2024. Comparativement aux prévisions de la LF 2025, leur taux de réalisation s’est élevé à 16%.
Les comptes spéciaux du Trésor ont dégagé un solde excédentaire de 12,9 MM.DH, contre 9,8 MM.DH à fin février 2024.
Compte tenu de ces évolutions et d’une réduction des opérations en instance de 18,1 MM.DH, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de 42,8 MM.DH contre 17,3 MM.DH un an auparavant.
Les mobilisations nettes se sont élevées à 19,4 MM.DH sur le marché domestique, tandis que les emprunts extérieurs nets se sont établis à +212 M.DH.
Le flux de l’endettement intérieur recouvre des souscriptions pour un montant de 33,9 MM.DH et des remboursements en principal pour 14,6 MM.DH. Celui de l’endettement extérieur recouvre des tirages de 2,2 MM.DH et des amortissements de 1,9 MM.DH.