Maroc: Indicateurs conjoncturels mitigés au début de l’année

Dans sa note de conjoncture du mois de mars (N°265), rendue publique récemment, la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) a annoncé avoir capté les premiers signes prometteurs pour l’année 2019.

Se référant aux derniers indicateurs conjoncturels disponibles, ce département relevant du ministère de l’Economie et des Finances a noté que le suivi de la conjoncture fait état d’un début prometteur tant pour l’économie nationale que pour son environnement international.

Toutefois, la DEPF est restée prudente quant à l’évolution des mêmes baromètres conjoncturels à sa disposition, estimant qu’ils demeurent mitigés.

Qu’à cela ne tienne, elle a noté que « les premiers signes captés début 2019 augurent d’une poursuite de certaines dynamiques sectorielles positives durant cette année après un bon comportement affiché en
2018 ».

La DEPF en veut pour preuve le bon comportement des exportations nationales qui reflète la bonne dynamique du secteur industriel outre celle affichée par les secteurs du BTP et de l’énergie électrique en ce début d’année.

En ce qui concerne le secteur primaire, les chiffres révèlent un déroulement globalement positif de la campagne agricole 2018/2019 et une légère reprise du secteur de la pêche (+0,1% à fin 2018 après -5,3% en 2017).

« Pour le secteur agricole, les derniers chiffres relatifs au suivi de la campagne agricole font état d’une situation du couvert végétal bonne à moyenne particulièrement dans les régions du Nord du Maroc », a souligné la DEPF.

Il faut dire que le début de la campagne agricole 2018/2019 s’est caractérisé par un comportement globalement favorable des conditions climatiques, illustrées par des précipitations précoces et importantes sur l’ensemble du territoire marocain entre les mois de septembre et novembre 2018. Des conditions qui ont ainsi favorisé un bon déroulement des travaux d’emblavement.

Quant au secteur de la pêche, après une augmentation de la valeur ajoutée de 5% au premier trimestre et de 6,8% au troisième trimestre 2018, il devrait maintenir cette évolution favorable au quatrième trimestre de la même année. Ce, en phase avec la bonne tenue des débarquements de la pêche côtière et artisanale qui ont marqué, au cours de ce trimestre, une progression, en volume, de 12,8%.

Au niveau du secteur secondaire, il a été noté une bonne dynamique des secteurs industriel (+3,2% à fin 2018), extractif (+4,3% à fin 2018), de l’énergie électrique (+27,1% en janvier 2019) et redressement maintenu de la consommation de ciment (+4,8% à fin février 2019). Tandis que le secteur tertiaire s’est distingué par une performance favorable des secteurs touristique (arrivées : +8,3% à fin 2018), de transport (passagers aériens : +10% en janvier 2019) et des télécommunications (parc mobile : +4% à fin septembre).

Sur le plan de la demande intérieure, la DEPF a constaté que le pouvoir d’achat des ménages s’est maintenu, début 2019, dans un contexte de maitrise de l’inflation, de réduction du chômage et de bonne tenue de la masse salariale et des crédits à la consommation.

Selon le Département, la consommation des ménages devrait tirer profit de la bonne tenue des crédits accordés à la consommation (+5,1% à fin janvier 2019) et de la création de 126.000 postes d’emploi rémunérés en 2018. Ce, dans un contexte de maîtrise de l’inflation, l’indice des prix à la consommation ayant baissé, en glissement annuel, de 0,5% en janvier 2019.

La DEPF a relevé, en outre, le bon comportement des dépenses d’investissement budgétaire, des crédits à l’équipement et des importations des biens d’équipement et des demi-produits reflétant ainsi une orientation positive de l’effort d’investissement début 2019.

« Au niveau des échanges extérieurs, le déficit commercial a connu une aggravation en janvier, en rapport avec une progression des importations à un rythme plus important que celui des exportations, et ce, malgré le bon comportement des métiers mondiaux du Maroc à l’export », a-t-elle souligné.

En effet, à fin janvier 2019, les échanges commerciaux des biens ont enregistré un accroissement des importations de +7%, soit plus important que celui des exportations qui a crû de +5,9%. Ce qui s’est traduit par une hausse du déficit commercial de 8,6% à 15,8 milliards de dirhams. Ainsi, le taux de couverture s’est établi à 60,1% au lieu de 60,7% un an auparavant, a indiqué la DEPF.

Par ailleurs, malgré leur baisse en ce début d’année, les recettes de voyage et les transferts des MRE ont permis de couvrir plus de 71,5% du déficit commercial. Alors que les réserves internationales nettes ont accusé un léger repli par rapport au mois précédent pour couvrir 5 mois et 2 jours d’importations.

S’agissant des finances publiques, il apparaît qu’elles ont entamé l’année avec la réalisation d’un excédent budgétaire en janvier résultant, notamment, du bon augure des recettes ordinaires, et ce malgré l’accroissement important des dépenses globales, selon la note de la DEPF.

Enfin, sur le plan du financement de l’économie, il ressort des données récentes que les crédits bancaires ont poursuivi leur accroissement positif en janvier.

« Ces crédits ont augmenté de 3,2%, recouvrant un dynamisme positif des crédits à la consommation (+5,1%), des crédits à l’immobilier (+3,3%) et des crédits à l’équipement (+2,6%) », selon la DEPF. Et de noter, en revanche, le recul du marché boursier, en phase avec le repli des index Masi et Madex à fin février.

Alain Bouithy

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *