La 19e édition de L’Boulevard a démarré tout en mesures et démesure : cette première journée de la compétition Tremplin, consacrée au rap et au hip hop, a su tenir ses promesses.
Avant même que la musique n’envahisse le stade du R.U.C., la pelouse s’est animée au rythme du souk et de ses stands, des danseurs amateurs ou encore des enfants venus participer à L’Pitch. Cet espace de rencontres destiné aux acteurs culturels a choisi cette année de mettre en avant ceux de demain.
Ainsi, des groupes d’enfants et de jeunes ont été introduits de manière ludique au monde des montages de festivals, avec pour contrainte une mise en situation réelle dans les plus brefs délais : ils ont couru dans tous les sens sur la pelouse à la recherche de sponsors, partenaires… joués par différents acteurs culturels casablancais, enclins à aider le jeune public à se passionner pour le métier.
Certains de ses enfants se sont peut-être arrêtés devant les gestes amples du chorégraphe Chakib Yemlahi, dont le workshop urban dance, dispensé gratuitement, a réuni une dizaine de danseuses et danseurs, tous niveaux confondus, sous le ciel du souk. Une heure de danse, des enceintes XXL qui crachent du hip hop old school et la perspective réjouissante de retrouver un second atelier, dimanche 15 septembre, au même endroit.
A 17:30, place à la compétition Tremplin. Sous le soleil, les huit rappeurs ou formations hip hop — issus de Deroua, Rabat, Safi, Salé, Berrechid et Casablanca —ont redoublé d’ingéniosité et de punchlines pour conquérir le public. Ce dernier, sensibilisé à l’importance du tri sélectif à travers à l’action #Kheli_blastek_n9ia, a contribué, en jetant ses déchets selon leur nature, à faire de L’Boulevard un festival qui respecte son environnement.
A la tombée de la nuit, les artistes invités ont succédé aux rappeurs en herbe. D’abord D’Zak, grand gagnant du Tremplin 2018, dont la popularité ne cesse de grandir auprès du public. Puis Moonaya, rappeuse bénino-sénégalaise à la forte personnalité et à l’énergie rayonnante, suivie de Dollypran, véritable phénomène de la trap marocaine. Sur le morceau Taach, plusieurs trublions de la nouvelle scène rap, à l’instar de Toto, Spleux ou encore Young Loun se sont joints à lui, laissant la foule en délire.
Une foule compacte, faite de jeunes urbains et d’aficionados du hip hop, mais également des novices remarquables, comme les guerraba traditionnels qui se sont laissés entraîner et ont dansé jusqu’au bout de la nuit, sur les assonances de Dollypran comme sur le rap hardcore aux influences punk-rock du groupe hollandais de Dope D.O.D, clou de cette première soirée.