La chute du commerce mondial des marchandises devrait être brutale au premier semestre

«Le volume du commerce mondial des marchandises devrait chuter brutalement au premier semestre de 2020 alors que la pandémie de Covid-19 perturbe l’économie mondiale », a prévenu l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

D’après le nouveau baromètre du commerce des marchandises de l’OMC, publié mercredi 20 mai dernier, « l’indice se situe actuellement à 87,6, ce qui est bien en dessous de la valeur de référence de 100 et dénote une forte contraction du commerce mondial qui se poursuit au deuxième trimestre », a souligné l’organisation.

Pour l’OMC, dont la principale fonction est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges, « il s’agit de la valeur la plus basse enregistrée depuis que l’indicateur a vu le jour en juillet 2016 ». Une tendance on ne peut plus conforme aux prévisions de l’OMC qui prédisait en avril dernier un repli du commerce mondial des marchandises compris entre 13% à 32% cette année.

Il est à noter que tous les indices des composants du baromètre du commerce des marchandises, qui fournit des informations en temps réel sur la trajectoire du commerce mondial des marchandises par rapport aux tendances récentes, sont actuellement bien en dessous de la tendance.

C’est le cas pour l’indice des produits automobiles (79,7) qui était le plus faible de tous, en raison de l’effondrement de la production et des ventes de voitures dans les principales économies.

Soulignons aussi la forte baisse de l’indice prospectif des commandes à l’exportation (83,3) qui suggère que la faiblesse du commerce persistera à court terme.

Dans un communiqué publié mercredi 20 dernier, l’organisation a également relevé la baisse des indices du transport par conteneurs (88,5) et du fret aérien (88,0) expliquant qu’« elle reflète la faiblesse de la demande de biens échangés ainsi que les contraintes du côté de l’offre résultant des efforts de suppression du Covid-19 ».

Bien qu’ils restent eux aussi inférieurs à la tendance, les données statistiques recueillies par l’OMC relèvent que les indices des composants électroniques (94,0) et des matières premières agricoles (95,7) sont les seuls à montrer des signes de stabilité.

Pour une meilleure lecture de ces indices, il est important de noter que « les lectures de 100 indiquent une croissance conforme aux tendances à moyen terme; des valeurs supérieures à 100 suggèrent une croissance supérieure à la tendance, tandis que celles inférieures à 100 désignent une croissance inférieure à la tendance, comme le souligne l’OMC.

Comme l’a rappelé l’organisation dans son communiqué, le commerce avait déjà ralenti en 2019 avant la pandémie, pénalisé par des tensions commerciales persistantes et un ralentissement de la croissance économique.

En effet, après analyse des statistiques commerciales de l’organisation, il avait été constaté que « le volume du commerce mondial des marchandises a diminué de 0,1% en 2019, marquant la première baisse annuelle depuis 2009, pendant la crise financière mondiale ».

Ajoutons également que le commerce était relativement faible au dernier trimestre de 2019, mais il est peu probable qu’il ait été influencé par le Covid-19, qui a été détecté pour la première fois très tard dans l’année.

En février dernier, le baromètre des marchandises tablait sur un nouvel affaiblissement du commerce au cours du premier trimestre de 2020. L’OMC avait prévenu que la croissance du commerce mondial des marchandises devrait rester faible au début de 2020.

« La mesure en temps réel des tendances du commerce affiche maintenant une valeur de 95,5 – soit moins que les 96,6 enregistrés en novembre dernier, et bien moins que la valeur de référence de l’indice (100) », avait alors alerté l’organisation anticipant que ce résultat inférieur à la tendance pourrait être encore détérioré par une nouvelle menace sanitaire mondiale.

Rappelons enfin que le baromètre du commerce des marchandises vise à mesurer la dynamique et à identifier les points tournants de la croissance du commerce mondial et qu’à ce titre « il complète les statistiques commerciales et les prévisions de l’OMC et d’autres
organisations ».

Alain Bouithy

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