Tenue d’un séminaire parlementaire institutionnel à la veille de l’ouverture de la deuxième session législative
La Chambre des représentants du Royaume du Maroc a abrité un séminaire à mi-parcours du projet de jumelage institutionnel intitulé «Appui à la Chambre des représentants du Royaume du Maroc» dont les résultats ont été unanimement qualifiés de très satisfaisants par les responsables et représentants des institutions parlementaires partenaires dudit projet.
Présidée par le président de la Chambre des représentants, la rencontre, qui se tenait à la Salle marocaine, a permis d’apprécier à sa juste valeur le bilan d’étape de ce partenariat.
Dans son allocution en l’occasion, Habib El Malki a, d’emblée, rappelé les objectifs poursuivis par ce jumelage et son intérêt, avant de citer les principales réalisations, à mi-parcours, de cette convention qui constitue un nouveau cadre ayant permis de mettre à niveau les mécanismes d’action législative de la Chambre, dans le respect de la souveraineté des institutions parlementaires.
Au cours de son intervention, il a aussi rappelé que « nous vivons aujourd’hui une période très complexe, difficile marquée par la diversité des conflits et la mondialisation du terrorisme ». Des facteurs qui menacent la démocratie et les institutions représentatives, a-t-il affirmé. Ainsi, « en tant qu’institutions représentatives de nos peuples, nous devons réfléchir sur la manière institutionnelle et politique pour défendre nos peuples et la stabilité de nos pays respectifs…», a-t-il lancé.
Notons que le point d’orgue de son intervention a consisté en les propositions qu’il a faites et qui concernent la sensibilisation de l’UE à la nécessité de revoir sa politique de voisinage mise en place en 2006 et qui est « devenue obsolète » à la lumière des changements que connait la Méditerranée qui est devenue, 10 ans après, « un cimetière non pas pour des personnes mortes mais vivantes ».
Autre proposition, la deuxième, l’institutionnalisation d’un dialogue tripartite africain, arabe et européen. «Ce dialogue s’impose aujourd’hui, car le rôle des Parlements, notamment dans cette phase, est complémentaire avec le rôle des Etats et des gouvernements », a-t-il souligné.
Claude Bartolone : Le travail commun pour le partage des savoirs est fait pour consolider notre amitié
Notons qu’au cours de leurs interventions, le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, le représentant du président de la Chambre des communes britannique, Sir David Amess, et le chef adjoint de la Délégation de l’Union européenne au Maroc, Raul de Luzenberger, ont, tour à tour, souligné le succès du jumelage et salué les avancées obtenues dans sa réalisation.
« Au cœur de nos techniques et de nos échanges, ce sont nos compatriotes, nos citoyens que nous voulons représenter et à qui nous avons envie de donner le goût de l’avenir. C’est ça aussi ce que nous avons célébré au cours de cette réunion », a dit Claude Bartolone avant de remercier Habib El Malki du travail qu’il poursuivra pour permettre le renforcement des liens entre la France et le Maroc, « mais au-delà, entre l’Union européenne et le continent africain ».
Reçue dans le cadre de l’entretien entre Claude Bartolone et Habib El Malki, Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française nous a confié que «le projet de jumelage est maintenant une réalité puisque cela fait un an qu’il a été lancé par Rachid Talbi Alami et Claude Bartolone. Habib El Malki a repris le relais et l’a soutenu totalement et de toute son autorité de nouveau président de la Chambre des représentants. C’est donc une réalité puisque, très rapidement, en moins d’un an, une vraie coopération et de vraies réalisations ont été accomplies».
UN JUMELAGE ÉTALÉ SUR DEUX ANS
Etalé sur deux ans, le jumelage Maroc-UE repose sur des échanges de bonnes pratiques entre la Chambre des représentants, l’Assemblée nationale française, partenaire sénior, la Chambre des communes britannique, partenaire junior, et d’autres Parlements européens (Chambre des représentants de Belgique, Bundestag allemand, Parlement hellénique et Sénat français).
Soulignons qu’en l’espace d’un an, les parlementaires ont réalisé 38 missions dont les comités de pilotage et le séminaire de lancement, élaboré 35 rapports et mobilisé 32 experts internationaux pour la réalisation de missions dans la durée. Ajoutons que trois études de benchmarking ont été produites sur les méthodes de travail des commissions dans leur fonction de contrôle, la logistique et la gestion du budget d’une assemblée parlementaire ; deux outils de gestion en cours de finalisation. En plus de la tenue d’un séminaire international sur les pétitions et l’organisation d’une visite d’étude au Parlement européen.
A l’avenir, le jumelage devrait s’atteler à l’approfondissement des outils et procédures d’évaluation des politiques publiques ; l’appui aux travaux de la Commission de contrôle des Finances publiques ainsi que la finalisation d’un manuel des procédures administratives et financiers et d’un référentiel des métiers et compétences.