Khaled El Enany et le Pape François appellent à un dialogue interreligieux renforcé Boîte de réception

Khaled El Enany et le Pape François appellent à un dialogue interreligieux renforcé Boîte de réception

Khaled El Enany, candidat au poste de Directeur général de l’UNESCO, a été reçu par le Pape François lors d’une audience privée au Vatican. Leur discussion a porté sur l’urgence de renforcer le dialogue interculturel comme moyen de lutter contre l’extrémisme et de promouvoir une culture de paix. À une époque marquée par des tensions mondiales croissantes et une montée de l’extrémisme, bâtir des ponts entre cultures et religions n’a jamais été aussi crucial. C’est dans ce contexte que Khaled El Enany a rencontré le Pape François pour un échange axé sur le rôle du dialogue interculturel dans la promotion de la paix. Depuis des siècles, le dialogue interreligieux et interculturel constitue une pierre angulaire de la compréhension mondiale. Dans ce cadre, le Pape François – premier pontife latino-américain – incarne une vision de fraternité et de respect mutuel qui n’est pas seulement un idéal, mais une nécessité pour construire un monde plus pacifique et inclusif. Après cette rencontre, Khaled El Enany a souligné le rôle essentiel de l’UNESCO dans la défense du pluralisme et la promotion du respect entre les cultures : « L’ignorance et la division alimentent les conflits. L’UNESCO doit être le moteur d’un dialogue mondial basé sur l’éducation, la culture, les sciences, la communication et l’information. Le message de fraternité universelle du Pape François résonne profondément avec cette mission », a-t-il déclaré. Par cet engagement partagé, Khaled El Enany réaffirme sa volonté de faire de l’UNESCO le gardien du patrimoine culturel et spirituel de l’humanité tout en promouvant activement la coexistence pacifique à travers la connaissance et le respect mutuel.

RDC. Félix Tshisekedi esseulé et sur les traces du Maréchal Mobutu ?

RDC. Félix Tshisekedi esseulé et sur les traces du Maréchal Mobutu ?

TRIBUNE. La semaine qui vient de s’achever a certainement été particulièrement difficile pour Félix Tshisekedi. Dépassé par la guerre d’agression que mène le Rwanda contre la RD Congo par M23 interposé, il a dû composer avec un Pape François déterminé à dire ses quatre vérités aussi bien à la communauté internationale qu’au pouvoir congolais et aux pays de la région qui contribuent à l’affaiblissement du Congo. S’encombrant à peine de circonlocutions diplomatiques, le grand patron de l’Église catholique, droit dans ses bottes, a en effet dit tout le mal qu’il pense de la gestion du pouvoir en RDC : corruption, tribalisme, clientélisme, velléités de fraude aux prochaines élections, etc., tout y est passé. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le souverain pontife a été particulièrement « offensif » durant son séjour congolais, plaçant Félix Tshisekedi, son régime et son clan dans une position délicate. Au niveau du pouvoir congolais, a-t-on tiré les leçons du passage du Pape François en RDC ? a-t-on mené des réflexions de nature stratégique à ce propos ? On peut en douter au regard des polémiques qu’on a pu observer ici et là et des attaques lancées par les militants et autres extrémistes de l’UDPS et de la Thilombistan à l’endroit du Cardinal Ambongo et de l’Église catholique. En fait, Félix Tshisekedi et les membres de son clan n’ont certainement pas pris la mesure des propos tenus par le Pape François. Ils n’ont certainement pas réalisé que le Pape a dit tout haut ce qui se raconte à bas bruit dans la plupart des chancelleries présentes en RDC. Ils ne comprennent certainement pas que le régime est très discrédité aux yeux des partenaires étrangers. On ne s’en rend certainement pas compte à Kinshasa, mais Félix Tshisekedi est un homme de plus en plus esseulé. Recroquevillé sur son ethnie et son clan pour diriger la RDC, il compte sur la corruption pour s’imposer et s’éterniser au pouvoir au-delà de 2023. Ce qui est loin d’être évident. Les évènements des dernières semaines suggèrent que l’homme devrait plutôt lire les signes des temps avec beaucoup d’attention. Les fissures au sein du régime, les luttes de positionnement au sommet, l’occupation rwandaise d’une partie du territoire national et la crise humanitaire qui la caractérise, la grave crise socio-économique qui frappe tout le pays, la montée à bas bruit d’un sentiment anti-Luba dans certains coins de la République, la frustration populaire, etc. sont autant de signes qui ne présagent rien de bon pour l’avenir du pays et surtout du régime. Félix Tshisekedi doit se méfier de tous ces gens qui lui font croire tout et n’importe quoi. On ne le dira jamais assez : un vrai chef doit s’entourer des gens qui lui disent des vérités qu’il n’a pas nécessairement envie d’entendre. Tshilombo est en train de commettre la même erreur que le Maréchal Mobutu à la fin de son règne : se fier aux propos des membres du clan et des flatteurs. Oui, cela a été l’une des plus grandes erreurs du Maréchal Mobutu. Lui qui, au tout début de son pouvoir et pendant une bonne partie de son règne, avait pris l’habitude de s’entourer des gens qui n’hésitaient pas à lui dire des vérités qui fâchent. En effet, contrairement à ce que certains ignorants racontent, la conduite des affaires de l’État durant une bonne partie de la seconde République était caractérisée par des débats houleux au sommet, à un point tel qu’il est même arrivé que le Maréchal soit mis en minorité. Tous ceux qui ont véritablement connu cette époque le disent : les collaborateurs du Maréchal Mobutu avaient une grande liberté de pensée, d’opinion, d’expression et de ton durant les discussions portant sur la conduite des affaires de l’État. C’est d’ailleurs cela qui a fait la force du régime. Or Félix Tshisekedi n’a jamais fait l’effort de bien s’entourer. Comptant sur des potes et des membres du clan au pédigrée plus que discutable pour diriger la RDC, il a contribué, sans peut-être le réaliser, à fragiliser son propre pouvoir. À moins d’un virage à 360 degrés, je ne vois pas comment il va se tirer d’affaire sans laisser des plumes. De tous les dirigeants que la RD Congo a connus depuis Patrice Lumumba, Félix Tshisekedi semble être le moins autocratique de la bande. Pourtant, il est celui qui risque de connaître la fin la plus tragique de tous. Pressentiment d’un observateur avisé au regard de la situation socio-politique du Congo et de l’histoire…. À bon entendeur Je bois mon lait nsambarisé Par Patrick Mbeko

RDC. Ce que mes yeux ont vu

RDC. Ce que mes yeux ont vu

TRIBUNE. Transparency international venait de publier le 31 janvier 2023 son rapport de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2022 et classe la RDC parmi les 20 derniers pays les plus corrompus au monde. Le voyage prophétique du Pape François en RDC a voulu rappeler à tous les congolaises et congolais, chacun dans la sphère de son action, sa responsabilité individuelle dans la longue agonie du pays. De la classe politique jusqu’aux plus jeunes congolais en passant par les hommes de Dieu de l’église catholique, le pape a dénoncé le mal atavique pour réveiller l’homme congolais et le rendre plus aguerri dans cette bataille de libération de son peuple. Ce qui m’étonne, c’est la réaction même des concernés. En observant ce qui s’est produit ce jeudi 2 février au stade des martyrs et dans ses environs, en parcourant les réactions des uns et des autres, il est obvie qu’il est en train de naître une espèce de transe généralisée dans laquelle chaque congolais s’en prend violemment à l’autre pour vouloir masquer sa propre laideur spirituelle et morale. Chacun cherche à pointer le doigt sur l’autre sans jamais se regarder soi-même au miroir. Avec un tel comportement infantile qui réfute tout effort d’autocritique, comment peut-on amorcer la grande révolution spirituelle conseillée par le pape, consistant à faire de la RDC ce DIAMANT qui doit redevenir pur pour les futures générations? Le pape n’est pas venu pour défendre un camp contre un autre. Il est venu nous exhorter nous TOUS à nous RÉCONCILIER entre nous congolais pour redevenir forts devant l’Ennemi coriace qui nous attaque du dehors comme du dedans. Il a fait sa part de pasteur, il nous revient maintenant de nous réveiller et de retrouver cette rage de triompher de l’adversaire. Arrêtons nos querelles mesquines et enfantines! Arrêtons nos attaques ad personam là où chacun de nous doit reconnaître sa part de responsabilité dans la faillite du grand Congo. Levons-nous et faisons briller la lumière de ce Diamant… Chaque génération rendra compte de ce qu’elle aura fait du Congo. Il est urgent que nous aujourd’hui nous passions à l’essentiel dans l’édification du projet collectif pour un Congo fort et prospère. Par Germain Nzinga

Martin Fayulu: « J’ai accordé le pardon à ceux qui ont volé la victoire du peuple »

Martin Fayulu: « J’ai accordé le pardon à ceux qui ont volé la victoire du peuple »

HAUT ET FORT. « Je remercie le Pape François d’avoir éclairé le monde sur la situation sécuritaire, sociale et politique de la RDC », écrit Martin Fayulu sur sa page facebook. Sur un autre registre, plus politique cette fois-ci, le président de la formation Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), qui a pris part à la messe organisée récemment par le pape François à N’Dolo, affirme qu’il « accordé le pardon à ceux qui ont volé la victoire du peuple ». Une allusion à la présidentielle de 2018. L’opposant congolais, qui a appelé en décembre dernier les jeunes à s’enrôler massivement pour « déjouer les complots de la CENI » (selon Radiookapi), assure être « engagé pour des élections transparentes, impartiales et apaisées en 2023 ». Adrien Thyg

RDC. Les victimes de violences à l’est congolais parlent au Pape

RDC. Les victimes de violences à l’est congolais parlent au Pape

Après la célébration de la Messe à Ndolo, le pape François a accueilli des victimes de guerre de l’Est du Congo. Il a eu à rencontrer quatre délégations de victimes des violences sévissant à l’Est du pays, à la nonciature apostolique de Kinshasa, mercredi 1er février après-midi. Toute l’assemblée présente a versé des larmes au regard de témoignages douloureux que les victimes ont rapportés au pape François sur les souffrances innommables, le déchaînement du mal à l’état pur, et pourtant au creux des horreurs, la lueur humainement difficilement envisageable, mais divinement présente du pardon. 1. Kambale, ce jeune Agriculteur de 16 ans La première victime à s’exprimer devant le Pape est un jeune agriculteur de 16 ans, Ladislas Kambale Kombi, qui a vu son père et son grand-frère assassinés en territoire de Beni. Sa mère disparue, il est seul avec ses deux petites sœurs. Il confie avec émotion au Saint-Père ne plus pouvoir dormir, car il a vu de ses propres yeux le massacre de son père. «Grâce à l’accompagnement spirituel et psycho-social de notre Église locale, moi et les autres enfants qui sont ici, avons pardonnés à nos bourreaux», a-t-il énoncé avec difficulté, déposant aux pieds du Christ la machette identique à celle qui a tué son père. Deux autres petits enfants de la région ont fait de même, déposant un couteau. 2. Une jeune fille de 17 ans de Goma La seconde est une fille de Goma, lisant le témoignage d’une jeune de 17 ans ne sachant pas bien lire le français: «Un jour nous allions puiser de l’eau à la rivière. C’était à Musenge. C’était en 2020. En route, nous avions rencontré des rebelles. Ils nous ont amenées dans la forêt. Moi, c’est le commandant qui m’a désirée. Il m’a violée comme un animal. C’était une souffrance atroce. Je suis restée pratiquement comme sa femme. Il me violait plusieurs fois par jour, comme il voulait, pendant plusieurs heures. Et cela a duré 19 mois, 1 an et 7 mois. J’ai eu, avec une de mes amie, la chance de m’échapper, après 19 mois de souffrances. De cette expérience, suis revenue enceinte. J’ai eu des jumelles, qui ne connaitront jamais leur père. Avec la présence des dizaines de groupes armés, les tueries se sont intensifiées partout, les familles se sont déplacées à plusieurs reprises, les enfants sont demeurés sans parents, se sont vus exploités dans les mines ou plutôt dans les armées rebelles; les filles et les femmes ont commencé le calvaire de violences sexuelles de tous ordres et des tortures sans nom. «Votre Sainteté, en tout cela l’Église reste le seul refuge qui panse nos plaies et console nos cœurs à travers ses multiples services de soutien et de réconfort: les Paroisses et les services de la Caritas diocésaine restent nos lieux de recours et de secours», a assuré la jeune femme, déposant sous la Croix, la natte, symbole de «sa misère de femme violée», afin que le Christ la «pardonne pour les condamnations portées dans le cœur contre ces hommes», ainsi que la lance identique à celles qui ont transpercé les poitrines de «beaucoup de ses frères». 3. Un survivant de l’Ituri Le troisième témoignage présenté au Pape provient de Bunia, de la part d’un jeune survivant d’une attaque du camp de déplacés de Bule en Ituri, disparu depuis, et donc lu par l’abbé Guy-Robert Mandro Deholo. Dans cette délégation, plusieurs jeunes ont levé leur mains amputés vers le ciel dans un silence qui s’est fait profond, avant que le récit de l’abbé ne reprenne. «L’attaque a eu lieu dans la nuit du 1er février 2022 par un groupe armé, lequel a fait 63 morts. J’ai vu la sauvagerie: des femmes éventrées, des hommes décapités. Nous vivons dans des camps de déplacés sans espérance de retourner chez nous, car les tueries, les destructions, les pillages, le viol, le déplacement des populations, les kidnappings, les tracasseries, bref, on dirait l’exécution d’un plan d’extermination, d’anéantissement physique, moral et spirituel se poursuit tous les jours. Saint–Père, nous avons besoin de Paix et rien d’autre que de Paix, ce don gratuit de Jésus-Christ. Nous voulons retourner dans nos villages, cultiver nos champs, rebâtir nos maisons, éduquer nos enfants, cohabiter avec nos voisins de toujours, loin des bruits des armes ! Nous voulons que le mal perpétré en Ituri s’arrête, qu’l soit puni et réparé!», a imploré l’abbé congolais, déposant à son tour machettes et marteaux sous la Croix, afin que le Christ leur pardonne «le sang injustement versé» 4. Emelda, cette femme de 33 ans Une femme de 33 ans Enfin, le dernier témoignage arrive de Bukavu et Uvira dans le Sud-Kivu, lu par Aimée au nom d’Emelda M’Karhungulu, qui ne parle pas français. «Des rebelles avaient fait incursion dans notre village de Bugobe; c’était la nuit d’un vendredi, en 2005. Prenant en otage tous ceux qu’ils ont pu, déportant tous ceux qu’ils avaient trouvé, leur faisant porter les objets qu’ils avaient pillé. En route, ils ont tué beaucoup d’hommes par balles ou au couteau. Les femmes ils les emportèrent dans le parc de Kahuzi-Biega. J’avais alors 16 ans. J’ai été retenue comme esclave sexuelle et j’ai subi des maltraitances pendant trois mois. Ils nous faisaient manger la pâte de maïs et la viande des hommes tués. De fois, ils mélangeaient les têtes des gens dans la viande des animaux. C’était ça notre nourriture de chaque jour. Nous vivions nues pour ne pas nous échapper. Je suis de ceux qui leur ont obéi jusqu’au jour où, par grâce, je me suis échappée lorsqu’ils nous envoyèrent puiser de l’eau à la rivière. Arrivée à la maison, mes parents m’ont conduite à l’hôpital de Panzi en passant par le centre Olame où j’ai suivi des soins appropriés. Par l’animation de l’Église j’ai dû assumer et accepter ma situation. Aussi, les personnes qui avaient un regard moqueur sur moi ont changé. Aujourd’hui je vis bien en femme épanouie qui assume son passé», confie-t-elle. Cette victime des atrocités a placé sous la croix

RDC. Paroles fortes du Pape au Palais de la Nation

RDC. Paroles fortes du Pape au Palais de la Nation

PARLONS-EN. À l’occasion de la rencontre du pape François avec les autorités politiques du pays, la société civile et le corps diplomatique, voici les paroles fortes du pape à l’occasion de son adresse. 1. Je suis heureux d’être ici sur cette terre si belle, si vaste, si luxuriante, dans ce pays qui est comme un continent dans le grand continent africain où on a l’impression que la terre entière respire. 2. Mais si la géographie de ce poumon vert est riche et variée, l’histoire n’a pas été aussi généreuse. Tourmentée par la guerre, la République Démocratique du Congo continue de subir à l’intérieur de ses frontières, des conflits et des migrations forcées et de souffrir de terribles diverses formes d’exploitation indigne de l’homme et de la création. 3. Ce pays immense et plein de vie, ce diaphragme de l’Afrique frappée par la violence et par des coups de poing à son estomac semble depuis longtemps avoir perdu son souffle. 4. Monsieur le président, vous avez parlé de GENOCIDE OUBLIÉ dont souffre la République Démocratique du Congo. Et à vous peuple congolais vous luttez pour vous protéger et défendre votre intégrité territoriale contre les méprisables tentatives de fragmentation de votre pays, je viens à vous comme un pèlerin de réconciliation et de paix. J’ai beaucoup désiré me retrouver ici et je viens enfin vous apporter ma proximité, l’affection et la consolation de toute l’église. Et aussi apprendre de votre exemple de courage et de lutte. 5. Je voudrais vous parler en usant d’une image du DIAMANT. Chers congolaises et congolais, votre pays est vraiment un diamant de ma création mais vous tous vous êtes infiniment plus précieux que toutes les choses qui sortent de ce sol si fertile. Je suis ici pour vous rappeler que vous avez une valeur inestimable, que l’église et le pape ont confiance en vous et croient en votre avenir. Un avenir qui est entre vos mains et dans lequel vous méritez de déverser vos dons d’intelligence, de sagacité et d’assiduité. 6. Courage à toi frère et sœur congolais. Relève-toi! Reprends entre tes mains, comme un diamant très pur, ce que tu es, ta dignité, ta vocation de garder en harmonie et en paix, la maison que tu habites. Revis l’esprit de ton hymne national en vivant et en mettant en pratique ces paroles : “ par le dur labeur, nous bâtirons un pays plus beau qu’avant dans la paix!” 7. Chers amis, les diamants sont souvent rares mais ici au Congo, ils abondent. Que ce soit dans le sous-sol que dans les richesses spirituelles enfermées dans vos cœurs et c’est précisément à partir du cœur que la paix est possible car avec l’aide de Dieu, les humains sont capables de justice, de réconciliation, d’engagement et de persévérance pour mettre à profit les talents reçus. 8. Dès le début de mon voyage, je lance un appel solennel pour que chaque congolais se sente appelé à jouer son rôle, que la violence et la haine n’aient plus de place dans les cœurs et les lèvres de quiconque car ce sont des sentiments anti humains et anti chrétiens qui paralysent toute tentative progrès. 9. En parlant de développement et de retour au passé, il est vrai que ce pays comme le reste du continent souffre encore de diverses formes d’exploitation. Cette devise qui sort de tant des officines “ l’Afrique doit être exploitée “ est terrible. Après le colonialisme politique succède, le colonialisme économique tout aussi asservissant s’est déchaîné. Ce pays largement pillé ne parvient donc pas à profiter de ses immenses ressources. On en est arrivé à ce paradoxe que le prix de sa terre le rend étranger à ses habitants. Le poison de la cupidité a ensanglanté ce diamant. Ce drame humain sur lequel le monde dit développé ferme souvent la bouche. 10. Ce pays et ce continent méritent d’être respectés et écoutés. Attention! Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo. Retirez vos mains de l’Afrique. Cessez d’étouffer l’Afrique. Elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser. Que l’Afrique soit protagoniste de son destin. Que le monde se souvienne des désastres commis au cours des siècles au détriment des peuples. 11. Une diplomatie de l’homme pour l’homme, des peuples pour les peuples doit se déployer dans laquelle les opportunités de croissance des hommes et des peuples soient mises au Centre et non le contrôle des zones et des ressources et la seule augmentation des profits. 12. En regardant ce peuple on a presque l’impression que la communauté internationale s’est résignée à observer la violence qui le dévore. Nous ne pouvons pas nous habituer au sang qui coule dans ce pays depuis des décennies faisant des millions de morts à l’insu de beaucoup. Il faut que le monde sache la vérité sur ce qui se passe ici. Que le processus de paix que je soutiens de toutes mes forces soit soutenu pour contribuer au bien des communautés locales. 13. Les gouvernant doivent briller par l’exemple. Ils doivent montrer leur proximité avec leur peuple non par calcul et exubérance mais par souci de service. Saint Augustin, né sur ce continent, disait : si la justice n’est pas respectée, que sont les États sinon une bande de voleurs? Dieu est du côté de ceux qui ont faim et soif de justice. Il ne faut pas se lasser de pratiquer les droits de l’équité en luttant contre l’impunité et la manipulation des lois et de l’information. Par Germais Nzinga

Le Pape François est arrivé en RDC, 38 ans après Jean-Paul II

Le Pape François est arrivé en RDC, 38 ans après Jean-Paul II

Le Pape François est arrivé ce mardi 31 janvier à Kinshasa par l’aéroport international de N’djili.  Le souverain pontife sera dans la capitale congolaise, jusqu’au vendredi 3 février avant de se rendre à Juba, capitale sud-soudanaise. Il a été accueilli par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, le Cardinal Fridolin Ambongo, le Nonce apostolique, les évêques, les personnalités politiques et les prêtres, religieux et fidèles. Après l’accueil officiel, les délégations se rendront au Palais de la Nation, où le pape François sera accueilli par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Le Pape a entamé son 40e voyage apostolique «œcuménique de paix» comme il l’a lui-même appelé dimanche 29 janvier à la fin de l’angélus, qui le conduira dans deux pays traversés par la très forte contradiction d’avoir un sous-sol très riche mais des populations rongées par la pauvreté et la violence.  La République démocratique du Congo et le Soudan du Sud vint recevoir le Souverain pontife après de longs mois d’attente, depuis le report de la visite initialement prévue en juillet dernier. Le pape François arrive alors que l’Est de la RDC est écumé par les groupes armés qui créent l’insécurité. Les rebelles du M23, appuyées par le Rwanda, perturbent la quiétude des habitants du Nord-Kivu. Les miliciens de la CODECO tuent des innocents et s’attaquent même aux camps des déplacés, accentuant ainsi la souffrance de ceux qui ont tout abandonné pour sauver leurs vies. Les ADF attaquent les populations civiles et posent des bombes artisanales dans les grandes agglomérations de Beni. C’est donc dans un contexte de crise que le pape arrive en RDC. Et les Congolais espèrent une dénonciation de la situation sécuritaire par le pape, l’une des personnalités les plus écoutées dans le monde. Dans l’après-midi du mercredi 1er février, il rencontrera d’ailleurs des victimes des violences dans l’Est du pays, des déplacés et des représentants de certaines œuvres caritatives. « Il y aura des représentants du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri qui viendront effectivement pour présenter leur situation, leur expérience et recevoir une parole que le Pape dirige à eux et à travers eux à tout l’Est du pays et à tous les Congolais », avait annoncé le Nonce apostolique, Mgr Ettore Balestrero.   Faire entendre la voix des Congolais Le thème de la paix sera au cœur de la présence du Pape en RDC. Les différentes personnalités qui ont pris la parole espèrent l’implication du pape pour le retour de la RDC, nation déchirée au fil des ans par un conflit dont les populations civiles sont les principales victimes. Le pays fait face, d’après le rapport des expertes des Nations unies, a une rébellion qui reçoit l’appui du Rwanda.  Il va joindre sa voix à celle des autorités congolaises pour l’implication de la communauté internationale dans le rétablissement de la sécurité. Cela permettra aux déplacés de regagner leurs milieux de vie et reprendre leurs activités génératrices de recettes et quitter la vie de l’assistance. En attente de la canonisation de Bakanja et Anuarite Le pape François vient en RDC, un pays qui avait déjà accueilli le pape Jean-Paul II en 1980 et 1985 et qui compte, selon le Vatican, 40% de catholiques. En 1985, le pape Jean-Paul II avait, pour mission principale, la béatification de la sœur Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta (de la Congrégation de la sainte Famille) morte martyre le 1er décembre 1964, à Isiro (Haut-Uele). La messe a été célébrée à l’esplanade du Palais du Peuple. « En 1980, j’avais passé plusieurs jours au Zaïre, marqués par de nombreuses rencontres dont le souvenir reste bien vivant pour moi. Aujourd’hui, je suis particulièrement heureux de pouvoir répondre à la pressante invitation que vos évêques m’avaient présentée à Rome, à venir ici proclamer bienheureuse votre sœur Anuarite Nengapeta. Je remercie Monsieur le Cardinal Malula, Archevêque de Kinshasa, Monseigneur Monsengwo Pasinya, président de la Conférence épiscopale, et tous mes frères dans l’épiscopat de m’avoir convié au nom de tous les catholiques de ce pays avec une insistance délicate qui m’a touché », avait déclaré le 14 aout 1985 le Pape Jean-Paul II. Les Congolais attendent la canonisation d’Anuarite Nengapeta. Mais aussi celle de Isidore Bakanja. Isidore Bakanja est un jeune congolais né en 1885. Mort torturé pour sa foi en 1909, il est reconnu martyr de l’Église catholique puis béatifié en 1994, lors du synode pour l’Afrique par le pape Jean-Paul II. Depuis 1999, Isidore Bakanja est déclaré saint patron des laïcs de RD-Congo, pays dont il est originaire.  La canonisation de ces deux bienheureux attend la fin du processus, avait indiqué le cardinal Fridolin Ambongo : « Cela ne dépend pas du voyage du pape. Il y a des conditions pour qu’un bienheureux soit proclamé saint. Il y a des miracles qui ont été attestés et qui sont sous étude. Il faudra que toutes ces questions arrivent à Rome, que le processus soit finalisé ».

RDC. Le Président Félix Tshisekedi veut offrir au Pape François sa plus belle visite pontificale

RDC. Le Président Félix Tshisekedi veut offrir au Pape François sa plus belle visite pontificale

A trois jours de l’arrivée du Pape François à Kinshasa, les préparatifs s’accélèrent sur différents sites du voyage pontifical et aucun détail n’est laissé à l’improvisation. C’est pour se rendre compte du dispositif d’accueil que le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a effectué ce samedi une tournée d’inspection sur terrain. A l’aéroport national de N’dolo, espace aménagé pour la messe papale du 1er février , le Président de la République a apprécié le travail effectué pour transformer l’aérogare et la piste de N’dolo en une vaste église ouverte pouvant contenir jusqu’à 1 millions de personnes . Un podium gigantesque monté sur un espace de 150 m2 surplombe l’espace et devrait servir d’autel pour la messe du Saint Père. Sur ce site , tout ou presque a été prévu afin de faciliter l’accès de la papa-mobile jusqu’à l’autel. Trente compartiments et points d’accès ont été aménagés pour les fidèles tandis que 22 écrans géants vont relayer le signal de la télévision nationale renforcée par des techniciens venus d’Europe . La deuxième étape de la visite du chef de l’état a été le Stade des Martyrs, cadre choisi pour abriter la rencontre prévue le 2 février entre le Pape François et les jeunes. Dans ce temple du sport , tout est fin prêt et aucun détail n’a échappé à l’appréciation du Président de la République. Au Palais de la Nation, un dispositif est aussi mis en place pour la rencontre du Pape avec le Chef de l’État ainsi que les acteurs politiques. Un dispositif particulier a été monté dans le jardin présidentiel où le Pape va rencontrer , au soir de son arrivée, les diplomates, les chefs des institutions politiques, les acteurs de la société civile et les opposants. C’est au Palais de la Nation que le Souverain Pontif prononcera ses premiers mots à l’endroit des congolais. Très attaché aux valeurs religieuses, le Président de la République, Félix Tshisekedi, veut offrir au Pape sa plus grande visite pontificale. Avec ses 45 millions de chrétiens catholiques, la RDC est l’un des plus grands pays catholiques du monde . 38 ans après la dernière visite pontificale, la RDC se voit honorée d’accueillir le 266 eme Pape de l’Eglise catholique.