Rencontre à Casablanca avec l’auteure et traductrice Patrizia d’Antonio

Rencontre à Casablanca avec l’auteure et traductrice Patrizia d’Antonio

Echange autour de l’ouvrage « Ogni Altro sono io  – Alberto Manzi : maestro e scrittore umanista » Le Théâtre Italia de Casablanca a servi récemment de cadre à une rencontre avec l’auteure et traductrice Patrizia d’Antonio autour de son livre intitulé «Ogni Altro sono io» – Alberto Manzi : maestro e scrittore umanista (Tous les autres, c’est moi : Alberto Manzi, professeur et écrivain humaniste). Cette rencontre, riche en enseignements, a eu lieu devant un public jeune dont de nombreux lycéens, à l’occasion de la Semaine de la langue italienne dont le thème cette année est « L’italien et le livre : Le monde entre les lignes ». Alberto Manzi, écrivain humaniste et auteur de plusieurs ouvrages, fut un grand formateur et pédagogue ayant contribué à la lutte contre l’analphabétisme dans l’Italie des années 60, a déclaré l’écrivaine et professeure d’italien devant une salle attentive. Grâce à ses capacités pédagogiques et l’émission télévisée «Non è mai troppo tardi» (il n’est jamais trop tard), qu’il a animée durant près de 10 ans sur la chaîne de télévision RAI, cet humaniste a réussi à alphabétiser des millions d’Italiens, a-t-elle expliqué lors de cette rencontre organisée par le Consulat général d’Italie et la Dante Alighieri de Casablanca. Cette rencontre a permis au jeune public de découvrir un pan de la vie et de l’œuvre de ce grand pédagogue italien au parcours très inspirant, qui s’est illustré dans la lutte contre l’illettrisme permettant ainsi l’alphabétisation du peuple italien à une époque où chaque village, chaque région parlait un dialecte. Selon l’écrivaine, détentrice d’un doctorat européen en langue et civilisation italiennes et qui a connu personnellement Alberto Manzi, ce dernier fut appelé « le Maestro des Italiens». Grâce aux cours révolutionnaires qu’il dispensait, ce pédagogue a changé la vie de nombreux Italiens, ce qui lui a valu de recevoir le prix UNESCO. Il a également formé plusieurs autres personnes dans d’autres pays, notamment en Argentine. Il est à noter que cette rencontre a été marquée par des échanges riches et passionnants avec le public, témoignant de la curiosité des lycéens présents ce soir-là qui ont manifesté leur soif d’apprendre plus sur ce pédagogue. Modérée par Salvatore Pugliese, elle a été enrichie par un accompagnement musical de Francesco Pagnini, qui a apporté une ambiance chaleureuse à l’événement. «Cette rencontre est très intéressante, elle nous a permis d’évoquer un grand auteur de l’époque. J’ai constaté que beaucoup de questions sur des sujets d’actualité ont été abordées lors des échanges avec le public, comme l’enseignement actuel et l’aide apportée par ce pédagogue aux personnes dyslexiques. Quant au livre, je dirais que c’est une œuvre très intéressante », a confié le jeune lycéen Ghali Farhane. Pour  Inas, lycéenne, « cette conférence m’a donné une impression très créative, car l’auteure a mis beaucoup d’effort dans l’écriture de ce livre, qui a visiblement nécessité une grande attention. C’était intéressant, et les réflexions sont profondes. Je l’ai ressenti à travers ses paroles, et on voit bien que ce travail est le fruit d’une passion très forte». Pour d’autres lycéens, « c’était vraiment très intéressant et le fait d’interagir avec le public était super ». Qu’est-ce que les jeunes pourraient retenir de cette soirée? A cette question, Patrizia d’Antonio répond : « J’aimerais qu’ils retiennent Alberto Manzi comme un exemple, un homme qui s’est engagé dans sa vie et a eu le courage de défier, parfois, les institutions. Il a été perçu par certaines d’entre elles comme un révolté et a même été renvoyé ». L’auteure, qui vit et enseigne à Casablanca, rappelle qu’« il a été un exemple d’engagement, agissant d’une façon cohérente avec ses valeurs, que ce soit  dans la vie professionnelle ou ses choix de carrière. Chaque été, il partait comme bénévole en Amérique latine, risquant sa vie, emprisonné et même torturé pour être aux côtés de personnes à l’autre bout du monde. C’est un exemple dont les jeunes peuvent s’inspirer, pour comprendre qu’eux aussi sont importants». Certes, « tout le monde ne peut pas faire exactement la même chose, mais ils  peuvent y réfléchir. D’ailleurs, certaines questions posées lors de cette soirée montrent qu’ils ont été sensibles à ces idées », a-t-elle conclu. Alain Bouithy

Maroc: Le concert « Les fabuleux 7 : hommage à l’Italie » reçoit un bel accueil des Casablancais

Maroc: Le concert « Les fabuleux 7 : hommage à l’Italie » reçoit un bel accueil des Casablancais

MUSIQUE. Sept jeunes musiciens issus des plus prestigieuses académies italiennes ont posé leurs valises à Casablanca, à l’occasion d’un concert de musique donné récemment au Théâtre Italia (Consulat général d’Italie). Le quartet Goldberg, composé de Jingzhi Zhang (violon), Giacomo Lucato (violon), Matilde Simionato (alto) et Martino Simionato (violoncelle) et les musiciens Monica Zhang (piano), Sofia Manvati (violon) et Lara Biancalana (violoncelle) ont offert un magnifique spectacle devant un public casablancais cosmopolite et admiratif. Intitulé « Les fabuleux 7 : hommage à l’Italie », ce concert de musique était organisé par le Consulat général d’Italie et la Dante Alighieri de Casablanca qui ont choisi ce soir-là de braquer les projecteurs sur des musiciens pétris de talents dans une salle comble et entièrement conquise. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les mélomanes venus parfois de très loin n’ont eu d’yeux et d’oreilles ce soir-là que pour ces sept jeunes et talentueux musiciens dont la prestation a reçu un accueil des plus chaleureux. Un public ouvert à la musique et qui aura suivi avec beaucoup d’attention des musiciens magnant subtilement leurs instruments avec une attention toute particulière, témoignant de l’affection pour leur profession. Faut-il rappeler que le Quartet Goldberg a été récompensé récemment en Italie du Prix du meilleur quartet de l’année ». Agé seulement de 16 ans, la jeune pianiste Monica Zhang a remporté de nombreux concours et joué pour le président de la république d’Italie, Sergio Matterella. Elle a en outre récemment remporté la section musique instrumentale du programme Prodiges sur RAI1.    La violoniste Sofia Manvati et la violoncelliste Lara  Biancalana ont pour leur part également remporté de nombreux  concours internationaux. Bien qu’encore jeunes, ces deux musiciennes revendiquent déjà une intense carrière internationale. Vainqueurs de plusieurs concours nationaux et internationaux, les jeunes musiciens ont interprété subtilement au cours de cette soirée un programme couvrant plus de trois siècles d’histoire de la musique italienne du Baroque au XX siècle dans une ambiance paisible et inspirante. Pour la petite histoire, ces jeunes ont été choisis par la Fondation « La Sociéta dei Concerti » de Milan pour devenir « Les artistes en Résidence » de la saison 2022-2023, comme l’a déclaré plus tôt Mme Marina Sganga Menjour, présidente de l’association culturelle italienne Dante Alighieri de Casablanca, dans une courte présentation du spectacle. Considérée comme la première grande association de concerts à se consacrer exclusivement aux jeunes, depuis 2018, La Sociéta dei Concerti est connu pour avoir « mis en place le programme des artistes en Residenza », a-t-elle rappelé à propos de cette Fondation. Ce programme, structuré et organisé, permet chaque année à un groupe de jeunes et talentueux musiciens de moins de 30 ans d’exprimer leur qualité dans le cadre d’une saison de concert stable », a expliqué la présidente de l’association culturelle italienne avant d’inviter les musiciens à rejoindre la scène pour un spectacle de plus de plus d’1h30. A la joie des organisateurs, les mélomanes curieux et fidèles des lieux ont eu l’honneur de recevoir ce soir-là les sept jeunes musiciens sélectionnés – pour la saison 2022-2023 – dans le cadre de ce programme qui « vise à faciliter le dialogue entre musiciens, l’échange d’expériences avec d’autres artistes, contribué à leur épanouissement humain, personnel et musical », comme cela a été rappelé. Alain Bouithy

La Nuova Orchestra  Scarlatti de Naples en concert à Casablanca

La Nuova Orchestra  Scarlatti de Naples en concert à Casablanca

A l’occasion de l’anniversaire annuel de la “Giornata della Dante“, l’Association culturelle Dante Alighieri de Casablanca et le Consulat Général d’Italie à Casablanca organisent un concert du Quintet “I Solisti della Nuova Orchestra  Scarlatti ». La Nuova Orchestra Scarlatti de Naples se produira le vendredi 20 mai 2022 à 20h30  au Théâtre Italia (Consulat Général d’Italie). L’ensemble, composé de Pasquale Faucitano (violon), Ilaria Metta (violon), Alessandro Zerella (alto), Pierluigi Marotta (violoncelle) et Gaetano Russo (clarinette) La Nuova Orchestra Scarlatti de Naples, née suite à la dissolution du Scarlatti RAI Orchestra, a été fondée en 1993 par le Maestro Gaetano Russo, ancien clarinettiste soliste de l’Orchestra Scarlatti RAI. Les solistes de la Nuova Orchestra Scarlatti proposent un voyage musical évocateur des diverses couleurs de la musique italienne : celle de la Venise de Vivaldi, celle composée par Mozart lors de ses différents séjours à Milan, puis la musique de Boccherini, Puccini, Pilati et enfin celle de Miceli qui nous transporte dans l’ambiance d’un salon napolitain de la fin du XIXème siècle. Un concert de très haut niveau !

La littérature face aux défis et menaces du web: Giorgio Patrizi craint le risque de la banalisation de la langue

La littérature face aux défis et menaces du web: Giorgio Patrizi craint le risque de la banalisation de la langue

Le professeur Giorgio Patrizi a tenu récemment une conférence au Théâtre du Consulat général d’Italie à Casablanca à laquelle ont pris part de nombreux amoureux de la langue italienne et jeunes amateurs du réseau web. Professeur de littérature italienne à l’Université de Molise à Campobasso, dans la région du Molise (Italie), Giorgio Patrizi intervenait dans le cadre de la célébration de la 18ème édition de la « Semaine de la langue italienne dans le monde ». Organisée par le Consulat général d’Italie et la Dante Alighieri, la rencontre n’a pas laissé indifférente l’assistance, en particulier les jeunes qui se sont sentis concernés par le thème, du reste, actuel: « Écritures sans réseau. Langue et littérature vers le web ». Dans un ton à la fois grave et pédagogique, l’universitaire et critique littéraire a d’emblée rappelé la longue et riche histoire de la langue italienne à travers des siècles et son formidable apport dans la construction de la vie culturelle européenne. Avant de décortiquer, de fond en comble, la thématique du jour. « La littérature italienne a une tradition circulaire très importante qui a été au centre de la vie culturelle européenne durant des siècles. Elle a su préserver la force de sa tradition jusqu’au 20ème siècle et est même parvenue à se renouveler », a-t-il déclaré. Cependant, même si elle n’a rien perdu de sa superbe et de sa richesse, Giorgio Patrizi pense que la littérature italienne se trouve aujourd’hui confrontée aux problèmes inhérents au web. Il craint notamment le risque de la simplification de la langue et de l’approximatif très courants dans le réseau Internet. Elle serait ainsi confrontée à un défi : trouver de nouveaux langages pour exister dans ce réseau sans être absorbée ou perdre son âme, tout en continuant de produire des connaissances. Bien que le réseau soit sujet à plusieurs abus du fait de l’absence de contrôle, Giorgio Patrizi concède toutefois une qualité importante au web : « Il offre l’opportunité à tout le monde de s’exprimer, quand bien même vous ne disposez pas de moyen économique de publier un livre ou un recueil de poésie », a-t-il affirmé. « Je suis très admiratif et impressionné par la qualité des questions que l’on m’a posées au cours de cette soirée. Cela montre que les élèves présents à cette rencontre connaissent bien les problèmes de la littérature italienne que je devais évoquer au cours de cette soirée. J’ai surtout beaucoup apprécié leur capacité à souligner le problème moral et éthique à la base de l’étude littéraire. » Sur le travail à faire pour préserver la littérature italienne de la menace du web, « nous devons nous protéger de l’invasion des textes venant par le truchement du web et surtout maintenir une attitude critique envers ceux-ci. Quant aux jeunes, il faut absolument attirer leur attention à l’école et à l’université en leur prodiguant des conseils, notamment lors des colloques auxquels ils participent», a-t-il expliqué. Célébrée au cours de la deuxième moitié d’octobre de chaque année, «la Semaine de la langue italienne dans le monde propose chaque année un thème différent autour duquel sont organisées plusieurs activités », a indiqué la présidente de l’Association culturelle Dante Alighieri, Marina Sganga Menjour, soulignant que le thème de cette année portait sur : « L’italien et le réseau, les réseaux pour l’italien ». Alain Bouithy

L’ensemble Mezzotono surprend de nouveau le public casablancais

L’ensemble Mezzotono surprend de nouveau le public casablancais

Le quintette vocal italien offre un magnifique concert a cappella devant un public nombreux Le pari est réussi pour la formation italienne Mezzotono. Pour sa seconde prestation à Casablanca, en l’espace de six ans, le quintette vocal a offert un spectacle digne de sa réputation devant un public encore plus nombreux que lors de sa précédente prestation. Mezzotono s’est produit récemment a cappella à la salle du Théâtre du Consulat général d’Italie à Casablanca dans une ambiance dont seuls ses membres connaissent le secret, devant un public tout aussi enthousiaste que réceptif. Il faut dire que le groupe, qui s’y était déjà produit en décembre 2010, donnait ce soir-là un concert sous le signe « Made in Italy », entièrement réalisé a cappella avec une maitrise et une dextérité déconcertante. Fabio Lepore (ténor et leader du groupe), Daniela Desideri (soprano), Luciana Zanfino (mezzo-soprano), Andrea Maurelli (basse vocale) et Maurizio Semeraro (baryton) ont agréablement agrémenté la soirée reproduisant avec ingéniosité le son des différents instruments musicaux. Comme l’a souligné dans son mot introductif la présidente de la Dante A Alighieri, Marina Sganga Menjour, le quintette est considéré comme un des meilleurs ensembles vocaux italiens. Un groupe qui s’est fixé comme but de répandre la «tradition et la culture italiennes à travers une clé différente et musicalement très particulière », a-t-elle rappelé. Il est à souligner qu’au cours de cette soirée, articulée autour de titres représentant des périodes très différentes de la culture musicale italienne, le public a apprécié à sa juste valeur tout le bien que l’on pense de cet ensemble qui a interprété une douzaine de chants dans une variété de rythmes et de styles particulièrement intéressants. Durant près de deux heures, Mezzotono a animé les lieux, offrant un spectacle de pop, jazz, bossa nova, mambo allant de celles en Pouilles jusqu’aux plus célèbres chansons du répertoire classique italien. Face à la prouesse de ses membres, le groupe expliquait dans un entretien accordé à notre rédaction en 2010 que « le grand travail consistait à étudier, maîtriser et harmoniser les sonorités qu’on veut reproduire sur scène en tenant compte des capacités des uns et des autres ». Dans cet entretien, l’ensemble concédait que cela n’est pas un exercice facile, mais qu’à force de travailler et avec l’expérience, ils étaient parvenus à maitriser les sons de la plupart des instruments. Ce dont s’est effectivement rendu compte le public qui a ainsi savouré des sonorités d’une grande beauté et apprécié les capacités vocales de chacun des membres du groupe. Rappelons, en effet, que le spectacle «Made in Italy ! Mezzotono» est réalisé entièrement sans instruments, ni accompagnement de la chorale. Les cinq musiciens reproduisent les instruments musicaux avec une variété de rythmes et un sens comique qui transforme le concert en un spectacle participatif. Soulignant le professionnalisme des chanteurs qui composent le quintette, le leader de la formation Mezzotono, Fabio Lepore, a affirmé que pour chanter a capella, on «doit avoir une très bonne intonation et pas seulement une excellente voix». A propos du répertoire du groupe, il a expliqué que «nous avons décidé de n’interpréter que des chansons en dialecte italien pour être plus original. Ceci dit, le choix des chants est fait en pensant à la voix du chanteur qui l’interprétera ». A la question de savoir s’il y a un genre plus approprié au concert de musique a capella, Fabio Lepore répond en ces termes : «Non, il n’y a pas vraiment une différence. Cela dit, dans un concert d’une heure et demie, nous préférons proposer une palette de genres musicaux afin que le public apprécie comme il se doit notre travail. Par ailleurs, chaque membre du groupe a un penchant pour un genre particulier, ce que nous essayons de respecter». A noter que cette soirée a été organisée par le Consulat général d’Italie à Casablanca et Dante Alighieri en collaboration avec l’Institut italien de Rabat. Le lendemain, le groupe s’est produit à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM) à Rabat dans une ambiance tout aussi intense.