Regard sur le passé : Celia Cruz & La Sonora Matancera
RETRO. Avec une brillante carrière et plus de 50 ans de métier, Celia Claridad Cruz Alonso « la guarachera de Cuba », est la figure féminine la plus importante dans l’histoire de la musique populaire cubaine. (21-10-1925 / 26-07-2003) Cuba, au début des années 40, apparaît une nouvelle forme d’orchestre qui va rapidement capter l’attention des musiciens, puis recueillir l’adhésion du grand public . Ce nouveau format musical sera aussi novateur que populaire car le « conjunto » (l’ensemble) est le résultat d’une lente gestation, sur laquelle ont pesé essentiellement les premiers sextettes de « Son » et les grands Orchestres de type jazz band. La bien-nommée « Air des ensembles de « Son » et de « Rumba » démarre donc sous d’heureux auspices. Elle donne ainsi le coup d’envoi d’une des plus brillantes étapes de l’histoire de la musique populaire cubaine. C’est ainsi que deux autres groupes, au styles différents, mais aux harmonies, au rythme et au timbre bien définis symbolisent également l’apparition de ce format La SONORA MATANCERA et le Conjunto Casino… Clément Ossinondé
Hommage d’Angélique Kidjo à Célia Cruz
Angélique Kidjo, qui sait ce qu’elle doit à Celia Cruz, a décidé de le montrer de la façon la plus convaincante qui soit, à travers plusieurs concerts à travers l’Amérique et l’Europe. Trois fois sacrée aux Grammy Awards, Angélique Kidjo se livre à un extraordinaire exercice de salsa à la Célia Cruz. Puisant son inspiration dans le répertoire de la reine de la salsa, elle réinterprète « Cucala », « Usted Abuso », « La Vida Es Un Carnaval », pour ne citer que les morceaux les plus célèbres, et elle danse, vibre, proclame avec joie l’amour, l’unité et le respect mutuel de chacun pour chacun. (Angélique Kidjo tribute to Celia Cruz -anthea, Antipolis Théâtre d’Antibes) C’est particulièrement ce qu’elle a fait au Festival « Jazz à Vienne ». La chanteuse africaine – pour citer Ludo du site « Le son latino – Latina » – a rappelé les origines de la salsa et a célébré la diva de Cuba. La salsa est africaine, a-t-on l’habitude de lire. Un lieu commun dont on ne mesure jamais assez la vérité. Dans Tributo a Santiago de Cuba, le percussionniste cubain Pedrito Martinez invite Angélique Kidjo à chanter en langue yoruba. De culture yoruba par sa mère, Angélique précise dans une interview à nos confrères de Mundo Latino : « La religion yoruba, ici et là-bas, en Afrique comme à Cuba c’est la même chose ! » Pour Angélique Kidjo, dans le Monde Afrique pour lequel elle écrit régulièrement, elle dit aussi à propos de Celia Cruz : « La voix de Celia est celle de l’Afrique. Ses chansons s’inspirent des Orishas, ces dieux yoruba emmenés par les esclaves aux Amériques. Sa technique vocale est presque identique à celles des tambours africains, avec la répétition des mots de manière hypnotique et toujours subtilement variée » Lorsque, sous près de quarante degrés à l’ombre un beau jour de ce mois de juillet, Angélique Kidjo entonne le chant traditionnel Zelie, le public du Festival « Jazz à Vienne » n’est donc pas étonné. La diva a ensuite enchaîné les tubes avec énergie et toujours beaucoup de bonheur. Du coup, son concert a séduit les amateurs de salsa comme les fans de la première heure. C’est cubain et africain en même temps. Militante infatigable, Angélique s’interrompt un temps pour défendre son continent, prêche l’égalité. Et puis elle s’engouffre dans la foule en chantant Afirika, pour enfin l’inviter à la suivre sur la scène… La vida es un carnaval ! Le concert de Vienne a été le premier depuis celui donné l’an dernier à New-York. Le premier d’une série que l’on espère longue. En attendant peut-être l’enregistrement d’un album qui célébrerait l’union d’Angélique et Célia, de l’Afrique et de Cuba. Avant cette étape, vous pourrez chanter et danser avec ses deux divas en Europe et aux USA au cours des mois qui suivent.