Le Prix Grand Atlas 2017 revient à Asma Lamrabet pour son ouvrage « Islam et femmes, les questions qui fâchent »

Le Prix Grand Atlas 2017 a été décerné à l’ouvrage « Islam et femmes, les questions qui fâchent » d’Asma Lamrabet (En Toutes Lettres) lors d’une cérémonie organisée, vendredi 3, à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc.

Revenant sur le choix du jury qu’elle a présidé, Leïla Slimani a déclaré que « nous avons voulu ici saluer la rigueur et la pertinence de l’analyse. Le livre, didactique et bien construit, pose des questions essentielles et remet en cause un certain nombre d’évidences, de clichés, qu’il nous paraît salvateur de déconstruire ».

Dans la lignée de la tradition de la Nahda, a commenté la journaliste et écrivaine franco-marocaine, « Asma Lamrabet ouvre une voie novatrice et inspirante, en cherchant à l’intérieur des textes religieux une réponse à des problématiques aussi brûlantes que l’égalité entre les sexes, l’héritage des femmes, la question du voile ou de la polygamie ».

Selon elle, ce prix vient récompenser aussi le courage de ses prises de positions qu’elle expose dans un style direct et franc. « Asma Lamrabet nous rappelle à quel point, au Maroc comme ailleurs, la question de la place des femmes est absolument centrale, comme celle de l’exégèse et de ceux qui la font. Et elle nous montre avec brio que c’est en n’éludant pas les « questions qui fâchent » que l’on œuvre à la réconciliation », a-t-elle ajouté.

Signalons qu’un prix spécial a, par ailleurs, été remis à Hicham Houdaifa pour son livre « Extrémisme religieux » (En Toutes Lettres).

A ce propos, Leïla Slimani a déclaré que « nous sommes bien conscients que les deux livres sont publiés par la même maison d’édition. Mais nous voulions mettre en avant ce travail de reportage de terrain qui fait honneur au journalisme. Ce livre touche, lui aussi, à des questions essentielles qui ont une conséquence directe dans la vie des citoyennes et des citoyens marocains. En se penchant sur les manuels scolaires, les cours dans les universités, en allant à la rencontre d’étudiants et de professeurs, il fait la photographie d’une époque et d’une situation. Avec sensibilité et en gardant une position extérieure et objective, il réussit le pari du reportage littéraire, que cette collection cherche à populariser. »

Précisant que pour cette vingt-quatrième édition du Prix Grand Atlas, la présidente du jury était entourée de: Jamal Eddine Elhani (doyen de la Faculté des lettres de Rabat et traducteur), Éric Vigne (directeur de « NRF Essais » et de « Folio Essais » aux Éditions Gallimard), Caroline Dalimier (cofondatrice de la librairie Livremoi à Casablanca), Abdellah Tourabi (journaliste, chroniqueur et spécialiste de l’Islam politique au Maroc) ainsi que Mohamed Tozy (universitaire, professeur de sciences politiques).

Pour rappel, le Prix Grand Atlas a été crée par l’Ambassade de France pour promouvoir l’édition marocaine,. Inscrit dans le cadre de la Saison culturelle France-Maroc, il est organisé en partenariat avec la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc.

Patricia Engali

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