La propagation incessante de la chenille légionnaire d’automne (FAW) à travers l’Afrique inquiète l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’agence onusienne appelle à une solution intégrée, écologique et durable contre ce ravageur.
Selon l’organisation, au début de l’année 2018, seuls 10 des 54 pays et territoires africains (principalement dans le Nord du continent) n’avaient pas signalé d’infestations de l’insecte ravageur.
C’est dire l’ampleur de la menace que représente ce ravageur qui a déjà infesté des millions d’hectares de maïs sur le continent dont la plupart appartiennent à des petits agriculteurs.
Pour lutter efficacement contre sa propagation en Afrique, la FAO a publié récemment un guide complet basé sur la méthode de l’apprentissage par la pratique et destiné aux petits agriculteurs et au personnel agricole opérant en première ligne.
Riche en conseils pratiques, la publication prône une solution intégrée, écologique et durable contre la fameuse chenille en aidant ces derniers « à gérer la FAW de manière plus efficace, alors que le ravageur pourrait avoir pour effet d’augmenter les souffrances liées à la faim », a indiqué l’agence.
Conçu pour les champs-écoles des producteurs, le guide permet concrètement de faciliter l’identification de ce nouvel ennemi des agriculteurs africains et offre différentes options pour y faire face de manière intégrée, écologique et durable.
«Le guide s’appuie sur les expériences des agriculteurs et des chercheurs originaires d’Amérique du Sud et d’Amérique du Nord qui ont vécu aux côtés du ravageur pendant plusieurs siècles et sur les nouvelles technologies et leçons apprises en Afrique jusqu’à présent », a souligné Maria Helena Semedo, directrice générale adjointe de la FAO.
«Nous avons constaté que l’éducation des agriculteurs et les actions communautaires étaient essentielles pour pouvoir gérer la FAW et freiner sa propagation aussi vite que possible», a déclaré Mme Semedo.
Grâce à cette publication, les agriculteurs africains et le personnel agricole opérant en première ligne disposent à présent de conseils pratiques pour lutter efficacement contre la FAW, a-t-elle assuré.
Dans une note, l’organisation a rappelé que l’Afrique centrale et l’Afrique australe sont particulièrement en état d’alerte du fait que la principale saison de culture du maïs est actuellement en cours dans ces régions.
L’occasion pour l’agence d’appeler aussi tous les pays africains qui risquent une infestation – compte tenu de la vitesse de propagation de la FAW en Afrique – à se préparer à y faire face en renforçant les systèmes d’alerte précoce au niveau communautaire.
La FAO appelle également à renforcer la sensibilisation auprès des agriculteurs, et en consultant le matériel disponible tel que ce guide qui a été élaboré grâce à l’apport de nombreux partenaires.
Parmi ceux-ci, l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), le Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE), l’Université de Lancaster, le Centre pour l’agriculture, et Bioscience International (CABI), l’Entreprise brésilienne de recherche agronomique (EMBRAPA), le Collège de la Frontera Sur (ECOSUR) ainsi que le Département américain de l’agriculture (USDA).
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