Congo. Ce que le passé nous enseigne

TRIBUNE. Beaucoup de lecteurs estiment que la période requiert une prise de parole constante, sinon que voudrait le contraire ? Que dès que le terrain politique ressemble à un champ de mines, on se soustrait ? Étant tous rompus aux subtilités de notre vie politique, beaucoup d’entre nous refusent d’ajouter à la confusion ou de prêter le flanc à une manigance clairement établie à contrario d’un porte-monstre-trésor. Il est un fait, ces vingt-cinq dernières années n’ont pas brillé par la promotion de la démocratie. La main lourde a conduit à des condamnations lourdes comme aux époques goulaguisantes qui semblent de retour et prennent de cours un peuple qui avait pensé que les souffrances du passé étaient à jamais révolues. Depuis quelques semaines, l’affaire mettant M. Mbouloukoué au cœur d’un système de corruption qui a biberonné quelques barons du régime, provoque le surgissement d’un club de soutien des jeunes du département des Plateaux, aidé par quelques thuriféraires motivés par trois francs six sous, sûrement pour faire face au soutien dont bénéficie Mme Lydia Mikolo, que certains voudraient ethnique. S’il fallait se tromper, nous pourrions nous lancer dans cette bagarre factice sortie des méandres de l’âme portée au complot du PCT. Quelques tireurs de ficelle s’en trouveraient ravis sans se rendre compte qu’à la vérité, ils gênent le Président de la République, qui après 40 ans de pouvoir, n’a jamais été capable d’installer l’unité nationale, malgré sa récurrente évocation dans les discours officiels. Il s’agit ni plus ni moins que d’un artifice pour endormir les lardons. Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt. Vouloir aligner Mme Mikolo à équidistance de M. Mbouloukoué la seule personne qui pouvait piocher dans les caisses du FIGA, c’est faire croire à un minot que la mort c’est dormir un peu. Patriotes, nous ne nous servirons jamais du matelas ethnique pour servir la soupe à ceux qui financent des pouilleux pour faire diversion et passer sans encombre le tamis de la justice, et aussi certains corrompus qui distillent dans la société l’idée que l’objectif final de ceux qui dénoncent les mafieux, serait de déstabiliser le Premier Ministre Collinet Makosso et le Président de la République. Si nous avons des griefs contre le Premier Ministre Collinet Makosso, en tant que républicain et en toute responsabilité, nous trouverons les moyens de le faire en toute transparence. Nous n’avons donc pas besoin de ragots et de petites phrases sur les réseaux sociaux pour déstabiliser qui que ce soit. Aussi, aucun ministre congolais, ancien ou nouveau, ne peut affirmer la main sur la bible puisqu’ils se disent tous croyants et chrétiens, qu’il n’a jamais bénéficié des largesses des entreprises publiques sous sa tutelle. C’est ce qui est reproché à Mme Lydia Mikolo. L’affirmer, serait être Pro-Mikolo ? Comme le pouvoir PCT se bat chaque jour pour faire baisser le niveau global de la population congolaise, aujourd’hui les citoyens sont confus et choqués de tout, ne sachant plus ce qui relève du licite ou de l’illicite. La balle est dans le camp du législateur qui doit combler cette faille qui existe dans les rapports entre les ministres et les structures publiques et qui permet à certains vicieux de profiter allégrement du système. Nous ne sommes ni Pour, ni Contre Mme Mikolo; ni Pour ni Contre M. Mbouloukoué. Nous militons simplement pour que la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et la Justice, fassent leur travail. Malheureusement et fait troublant, depuis que la chose a commencé, l’Etat est comme dessaisi d’un dossier qui le regarde. Pauvre pays sans industrie, sans secteur dynamique. Maintenant que la transparence et l’éthique sont interrogées, il est aux abonnés absents. Devant ce pouvoir d’airains, quand brusquement le gouvernement se tait, le Parti Congolais du Travail (PCT) devient discret et les jeunes chiens de chasse occupent féroces toute l’espace d’expression sitôt envahi par des outrances qui labourent le même champ. Simple naïveté de maint qui ignore les évidences du lien de causalité : mêmes acteurs, mêmes mœurs.S’abstenir ou laisser circuler des informations biscornues, c’est tomber dans le piège de la manipulation de masse. Que Dieu bénisse le Congo. Laurent DZABAPrésident du Mouvement Panafricain et Citoyen.
Congo/FIGA, une caisse pour voyous de la République : Tout le monde a eu sa part !

TRIBUNE LIBRE. La vérité est désormais connue. Derrière la bonne idée de financer les projets des jeunes, se cachait en réalité l’intention de vider encore et encore les caisses de l’Etat congolais. Si nous n’avons jusqu’à ce jour jamais tracé les 14 000 milliards partis en fumée, cette fois, nous avons découvert l’origine de l’enrichissement personnel de tous ces voyous qui roulent les mécaniques dans les villes de notre pauvre Congo. Comprenez une fois pour toute que c’est parce qu’ils veulent flouer le peuple congolais et nous réduire au silence qu’ils nous accusent et nous accuseront toujours d’entretenir une barricade ethnique autour de Mme Mikolo et d’avoir reçu des pots de vin de la part de cette dernière. En réalité, l’affaire du FIGA est la plus vaste opération de corruption que le Congo ait connue. Nous ne nous laisserons donc pas perturber par ces railleries insultantes. Aujourd’hui, tous les réseaux du pouvoir, journalistes et petits télégraphistes compris, sont vent debout pour essayer de sauver le soldat Mbouloukoué parce qu’ils savent que ce dernier a entre ses mains tout ce qu’il faut pour ébranler le système. C’est d’ailleurs pour cette raison que le dossier FIGA a été confié à M. Aristide Okassa, le numéro 2 de la Centrale d’Intelligence et de la Documentation (ex DGST), juge d’instruction qui derrière Oko Ngakala avait bidouillé les dossiers ayant conduit le Général Mokoko et André Okombi Salissa à la maison d’arrêt. Les congolais doivent comprendre que la stratégie du pouvoir consiste à mettre à l’index Mme Lydia Mikolo afin de couvrir M. Mbouloukoué, le seul qui avait la signature qui permettait de retirer l’argent qui dort dans les comptes du FIGA. C’est lui qui est au centre du système de corruption mis en place par le pouvoir. Oui, M. Mbouloukoué aurait distribué des millions du FIGA au PCT, à la Présidence de la République, à la Primature, à son Ministre de tutelle, à son ancienne Ministre de tutelle, à d’autres Ministres du gouvernement, à certains faux hommes d’affaires, faux cabinets, hommes politiques et ceux de la société civile. Même au sein de la fameuse commission parlementaire qui a auditionné les différents protagonistes, il y’aurait au moins trois parlementaires qui auraient reçu l’argent du FIGA. Si Mme Lydia Mikolo était au cœur des malversations, alors pourquoi le Directeur du Contrôle Financier du FIGA, le neveu de M. Mbouloukoué serait-il incarcéré ? Pourquoi M. Mbouloukoué a-t-il passé une journée en garde à vue avant d’être libéré grâce à l’intervention de M. Jean Dominique Okemba ? Si les pauvres malheureux qui s’époumonent à accuser Mme Mikolo savaient que dès son installation en 2020, sous l’ère de la Ministre Moungani, M. Mbouloukoué avait fait une levée de fonds de 5 milliards via la direction des titres et valeurs du trésor pour constituer le fonds initial grâce à une OTA (Obligation du Trésor Assimilables) et a payé deux arrangeurs pour cette opération : 1 080 000 000 F CFA au cabinet Beko Advisory (du camerounais Brice Beumo) dont 320 000 000 FCFA en cash et 820 000 000 XAF à Jurst’Af (du congolais César Kouka), alors que les OTA ne sont levées que sur les marchés monétaires et non par des arrangeurs. Ainsi, les deux opérations ayant permis au Camerounais et au Congolais de devenir milliardaires étaient donc des opérations frauduleuses. Aussi, entre 2020 et 2022, M. Mbouloukoué a retiré plus de 2 000 000 000 F CFA en cash, étonnant pour un banquier qui en plus était le DGA de Société Générale au Congo et ancien Conseiller du Ministre Ganongo en charge des institutions financières. Si notre justice était sérieuse, il serait facile pour elle de faire la démonstration du lien qui existerait entre la femme de M. Mbouloukoué, Camerounaise qui travaille à BCI Bank et l’arrangeur Camerounais qui gagné le pactole grâce à la mansuétude de M. Mbouloukoué, ex DG du FIGA. Là ne s’arrêtent pas les malversations, M. Mbouloukoué a poussé le vice jusqu’à créer une société écran qui s’appelle Société Minière d’Investissement (SMI) qui est une filiale du FIGA. Cette fameuse filiale a été créée sans l’autorisation du Comité de Direction, ni celle de la Ministre Mikolo, ni celle du Ministre des Finances, ni celle du Premier Ministre. Et pour cette opération qui est en cours mais qui sera certainement arrêtée car jugée non conforme, il a payé à la fois le cabinet KPMG, qui avait fait le rapport d’évaluation des actifs miniers et une autre société au nom de King Industrie. Et King Industrie, proche d’un collaborateur du Ministre Pierre Oba au nom de M. Brice Ngatse, avait déjà été payée à hauteur de 290 millions : 30 millions en 2021 pour l’évaluation des actifs miniers et 260 millions en décembre 2022 pour la rémunération de la levée de fonds, alors que l’opération en cours sera certainement arrêtée. Ayant le goût du luxe, M. Mbouloukoué est un adepte des voyages en jet privé entre le Congo et le Cameroun. Il a même acheté un Lexus 570 à hauteur de 110 millions FCFA aux frais du FIGA, qu’il a immatriculé en son nom. C’est son neveu, Gildas Ombi, chef de Service Comptabilité et Finance qui aurait fait le déplacement de Dubaï pour acheter cette voiture. En deux années passées à la tête du FIGA, M. Mbouloukoué aurait réussi la prouesse d’ouvrir des comptes bancaires offshores à l’étranger. L’homme est aujourd’hui dépassé par le montre dont il avait la charge de driver. C’est donc cet homme, qui porte sur ses épaules toutes les tares du système de corruption du pouvoir, que les congolais ont vu il y’a deux semaines derrière le Président de la République à Oyo et qu’on a aperçu il y’a trois semaines les mains dans les poches à la Primature, malgré le fait qu’il avait déjà été viré à la tête du FIGA. Si Mbouloukoué ne travaillait pas pour le pouvoir, il ne trainerait pas en toute confiance dans les milieux du pouvoir. Il en est même fier ! Au lieu d’envoyer
Congo Brazzaville/Politique. Il était une fois Mikolo, Munari, Udh Yuki et l’Upads

TRIBUNE. L’histoire politique du Congo retiendra que Jacqueline Lydia Mikolo est la seule ministre- sur la vingtaine présentée aux législatives 2022- à avoir été battue à plate couture. En français du Congo Kinshasa, elle est donc le « mouton noir » du gouvernement. Elle pourra ainsi se consoler de son maintien à l’exécutif après le léger remaniement annoncé d’ici à là. En rapport avec les législatives 22, la messe avait, en principe, été dite dès le premier tour pour Mikolo. Le déferlement de l’essentiel du gratin politique du parti dominant(Makosso, Bouya…) n’était qu’un baroud d’honneur pour tenter d’essuyer les larmes d’une femme qui avait honte d’affronter le regard des autres. C’est donc tête basse que la ministre de l’Artisanat et des PME est rentrée à Brazzaville. Son élégance à reconnaître promptement sa défaite et à féliciter Munari est-elle le parapluie dont elle se sert pour marquer cette honte? Possible. Envoyée par le Pct, son parti, dans la géhenne de Mouyondzi, où seuls passent encore les noms d’Antoinette Sassou N’Guesso, qui y a gardé la flamme de l’amour pour ce district qui l’a forgée, et, par ricochet, son époux de président Denis Sassou Nguesso, Mikolo, récemment arrivée en politique comme la plupart des analphabètes congolais en politique qui parlent un français de France, n’avait pas, à dire vrai, les faveurs des pronostics devant Munari. L’on ne peut cependant pas reprocher à cette brave dame, plus technocrate que politique, d’avoir commencé à défricher les terres fertiles de son Mouyondzi natal où elle devrait cultiver des plantes dont la récolte est attendue dans 5 ans. Pourvu que le travail d’arrosage et d’entretien s’y effectue régulièrement. L’autre enseignement à tirer de ces législatives 22, c’est la percée de de l’Udh Yuki, le parti de feu Parfait Kolélas, avec 7 députés. Même orphelins de père, les militants de ce parti se sont rappelés au bon souvenir de « Pako », ainsi qu’ils l’appelaient affectueusement, pour voter les leurs. L’Udh-Yuki est dans un mano à mano avec l’Upads dirigée par Pascal Tsaty Mabiala. Le parti fondé par feu le président Pascal Lissouba voit ses palmiers, symbole du parti, perdre de leur vitalité. Les feuilles ont cessé d’être vertes. Entre l’Udh-Yuki et l’Upads, lequel devrait, par conséquent, bénéficier du très juteux poste de Chef de file de l’opposition congolaise, reconnu par la Constitution de 2015? La balance penche plus vers la reconduction de Tsaty Mabiala dont la « collaboration » avec le pct au pouvoir, notamment le gouvernement est sans nuage. Arithmétiquement, l’Upads pourrait réchauffer l’accord politique qui la lie au Must, de Claudine Munari, pour coiffer sur le poteau Yuki-Udh. De toute façon, les égéries du politique au pouvoir savent comment et avec qui enganger les épousailles. Dans la tradition bantoue, l’on n’épouse pas une femme belliqueuse, au risque d’empoisonner en permanence la vie en couple. Par A.Ndongo