Discours de M. Sassou Nguesso : Entre peur de la jeunesse et incantations sans lendemain

Discours de M. Sassou Nguesso : Entre peur de la jeunesse et incantations sans lendemain

TRIBUNE. Quand un homme politique a berné le peuple durant plusieurs décennies, plus aucun citoyen en dehors de ses fanatiques et supporters habituels ne peut lui accorder le moindre crédit. Dans de telles conditions, il faut être d’une naïveté infantile pour croire aux propos lénifiants d’un homme qui n’a jamais réalisé une seule de ses promesses. En remplissant la mezzanine du palais de congrès de quelques milliers de badauds qui avaient pour mission de faire exploser l’applaudimètre à chaque fois que le principal orateur égrainait ses mesurettes, il était clair qu’il ne fallait pas attendre grand-chose de cette messe de requiem du Congo Eternel. Pendant quatre-vingt-dix minutes, M. Sassou Nguesso qui avait promis de conduire notre pays vers l’émergence, de lutter contre corruption et de créer plus de 11000 emplois par année, a certainement omis de dire aux parlementaires réunis en congrès qu’il était aussi celui qui a détruit des milliers d’emplois ces trois (3) dernières années. Il est affligeant de voir M. Sassou Nguesso qui avait transformé son domicile en trésor public quand coulait le lait et le miel, vouloir se défausser sur son Premier Ministre en période de vaches maigres, en s’attribuant le beau et nouveau rôle de donneur d’instructions. Aussi, il est lâche de vouloir s’en prendre aux voleurs de panneaux solaires et de câbles électriques quand on est soi-même incapable d’arrêter la saignée au sommet de l’état et de prendre des décisions courageuses à l’égard des voleurs et braqueurs du PCT, qui ont mis à sac les finances publiques de notre pays. Après avoir passé plus d’une heure à raconter des sornettes à travers un discours oiseux, M. Sassou Nguesso a une fois de plus démontré dans la dernière demie heure de son allocution, son incapacité à endosser le costume de dirigeant inspiré sur lequel les congolais pouvaient compter. Que dire de ce piteux chantage qui se résume à une promesse d’offre de 2000 emplois aux jeunes congolais simplement parce que l’on a peur qu’ils soient le fer de lance de la contestation qui couve dans notre pays ? Les congolais ne sont pas dupes. Ils savent très bien qu’un homme qui est au bord du précipice est capable de promettre tout et n’importe quoi pour sauver sa peau. La jeunesse congolaise ne peut pas faire confiance à cet homme qui est à l’origine du « casse du siècle » : le détournement de 14 000 milliards de F CFA épargnés pour les générations futures. Aussi, cette gouvernance par la peur qui oblige à promettre des créations d’emplois dans la fonction publique à quelques jeunes enseignants parce que l’on sait que pendant que l’on tient son discours au palais des congrès, des dizaines d’enseignants organisaient un concert de casseroles au trésor public, traduit une certaine fébrilité et un manque de vision. Tous les congolais ont conscience que les tours de passe-passe du prestidigitateur Sassou Nguesso n’auront aucun impact sur la vie de la Nation. Seules la lutte impitoyable contre la corruption, la réduction du train de vie de l’état et des reformes significatives, permettront à notre pays de retrouver le chemin du développement et de la croissance. M. Sassou Nguesso a toujours été l’homme des constats et des promesses non tenues. Il n’a plus rien à proposer aux congolais en dehors de sa petite musique sur la paix chèrement acquise et ses intimidations habituelles. A travers le pitoyable spectacle offert ce jour, M. Sassou Nguesso a une fois de plus rabaisser la fonction présidentielle en mettant à l’index un leader de l’opposition, qui selon ses propos, manquerait de courage, au point d’être dans les « starting blocks » à chaque fois que l’actualité politique se corse. Si après ce lamentable récital de M. Sassou Nguesso certains membres de l’opposition continuent à rester fidèles à M. Pascal Tsaty Mabiala afin de continuer à perpétuer cette attitude moutonnière envers le pouvoir, alors ils seront définitivement disqualifiés. Ils peuvent toujours compter sur notre mouvement pour leur rafraichir la mémoire le moment venu. Le refus catégorique et assumé de M. Sassou Nguesso à aller vers un dialogue national inclusif devrait logiquement pousser tout démocrate à tourner définitivement le dos au dialogue factice piloté par Me Martin Mbéri, qui n’a pas d’autres objectifs que de permettre au locataire du palais du peuple de conserver son fauteuil. J’en appelle donc aux hommes et femmes politiques qui ont cru à la promesse mirifique d’une opposition taillée sur mesure, à quitter cette cage à hamster qui est en réalité un refuge pour fieffés opportunistes. Il est impossible de parler au nom des femmes et des hommes qui rêvent d’un retour à l’ordre juste, en ayant comme partenaire l’Upads, le cheval de troie par lequel M. Sassou Nguesso distille son somnifère. L’heure n’est plus à l’observation et à l’attentisme, il faut passer aux actes. Le peuple congolais souffre et continuera à souffrir tant que ceux qui se considèrent comme ses défenseurs les plus motivés, continuent à tergiverser. Nous serons toujours dans le camp du peuple ! Ensemble, pour un Congo uni, libre et prospère. Plus jamais sans nous. Que Dieu bénisse le Congo. Laurent DZABAPrésident du Mouvement Panafricain et Citoyen « Bougeons-Nous »

Interview – Henri Djombo : «La culture et le sport, des moyens de canalisation de la jeunesse au risque de préparer des bombes à retardement»

Interview – Henri Djombo : «La culture et le sport, des moyens de canalisation de la jeunesse au risque de préparer des bombes à retardement»

Parrain de la 27ème édition de la Journée Internationale de l’Ecrivain Africain à Dakar au Sénégal, du 7 au 11 novembre 2019, Henri Djombo a répondu, le 10 novembre 2019 à Dakar,  aux questions de PagesAfrik, déclarant que «Si nous n’utilisons pas la culture et le sport pour canaliser les avancées de notre jeunesse, nous préparons des bombes à retardement». PagesAfrik : Quelle lecture faites-vous de votre parrainage et surtout en tant que premier non-sénégalais, de la journée internationale de l’écrivain africain ?  Henri Djombo : D’abord, je loue l’initiative du Sénégal, de célébrer chaque année cette journée qui rassemble les écrivains africains ici à Dakar. Cette initiative permet le brassage des hommes de lettres du continent mais aussi le débat sur les questions d’actualités littéraires, pourquoi pas aussi politiques et philosophiques. Je suis satisfait de ce qui s’est passé ici. Il n’y a pas eu que les écrivains qui se sont retrouvés mais également les associations des écrivains de beaucoup de pays dont l’UNEAC. Nous assurons une certaine dynamique pour le sort des lettres africaines. J’ose croire que la relance de la PAWA va permettre d’atteindre cet objectif. PagesAfrik : Quelle commentaire faites-vous du thème de cette édition, à savoir, Littérature, citoyenneté et environnement ? H. D. : La littéraire est comme on le sait, porteuse d’enseignements sur la citoyenneté et la formation  du citoyen aussi. C’est toujours pour conscientiser le public sur ce qui concoure à l’amélioration de la vie des hommes et sur un certain nombre de tares qu’il faut combattre. Nous ne devons pas oublier que c’est le citoyen qui est à la base du développement. Il est l’auteur et le bénéficiaire de ce développement. La littérature est le cœur de la pensée et de la réflexion et participe à l’éducation de l’homme. Littérature et environnement nous renvoient vers ce monde dans lequel la pollution est galopante et où le comportement des hommes conduit à la dégradation de l’environnement et de la vie sur terre.  Le rôle de l’écrivain et mieux de la littérature est de montrer ce qui se passe, de faire connaître aux gens d’ici ce qui se passe ailleurs et vice-versa. La littérature est là pour dire ce qui ne tient pas et ce qui marche. I s’agit de ce temps où la communauté internationale est préoccupée par la dégradation de l’environnement du fait des changements climatiques, notre conscience est de plus en plus appelée à poser de bonnes actions. Le rôle de l’écrivain et de la littérature est d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur ces questions avec ses effets sur l’écosystème comme l’eau et la terre se dégradent. Tout cela doit nous amener à parler plus fort pour attirer l’attention des décideurs sur les mesures  conséquentes afin d’éviter la catastrophe. Un seul pays ne peut pas lutter contre ces changements climatiques ni atténuer leurs effets parce que la situation est globale. Il faut donc des réponses globales. C’est pourquoi la solidarité régionale et sous régionale est à promouvoir. Nous devons travailler pour laisser à nos enfants  et à nos petits-enfants un environnement saint.                          PagesAfrik : Pouvez-vous faire un commentaire sur la distinction de Fraternité de la plume de Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’guesso que vous avez reçu en lieu et place et bien sûr sur le  votre ? H. D. : Que le Président de la république soit primé ne peut pas nous étonner. Il a déjà reçu des distinctions ici à Dakar en tant qu’écrivain. Il est apprécié pour ses actions en faveur des lettres. C’est avec beaucoup de bonheur que nous avons reçu sa distinction qui lui sera transmise à temps dans les conditions à définir avec les amis sénégalais.     PagesAfrik : Quel message particulier fait-on passer avec la publication de l’anthologie de la poésie sénégalo-congolaise qui vient d’être publiquement présentée à Dakar ? H. D. : C’est une bonne chose de commencer à coproduire. Nous devons aller à la coédition pour que les livres congolais soient connus ici ou ailleurs, que les livres sénégalais soient aussi connus au Congo. Cette anthologie inaugure cet échange littéraire, une coopération nouvelle que nous nous sommes promis de promouvoir. C’est donc un premier acte de coopération culturelle comme vous venez de le dire. Nous avons salué la parution de cet ouvrage que sera également présenté au public congolais. C’est une première anthologie qui va se développer et qui va attirer plus de vocations poétiques. Je crois que nous avons réalisé une bonne action dans le cadre de la coopération entre l’Association des Ecrivains du Sénégal et l’Union Nationale des Ecrivains, Artistes et Artisans Congolais.        PagesAfrik : Dans cette anthologie, il s’agit de la poésie. Vous y avez placé quatre poèmes, peut-on pensé que l’assiste à la naissance d’Henri Djombo, poète alors qu’on  le connaît comme romancier et dramaturge ? H. D. : On peut en effet parler d’entrée mais l’homme est un poète en soi. Il nous est arrivé à un moment de notre vie, d’écrire des poèmes. J’en ai écrit au lycée. J’aurais voulu les actualiser mais j’ai perdu tout ce que j’avais écrit. A des moments de solitude, on s’évade, on rêve, on gère des images qui trottinent dans la tête. On peut aussi se souvenir de pas mal de choses qui méritent d’être de manière différente. Vous savez que le discours du fou est revêtu d’une cohérence insoupçonnée. C’est comme la poésie. Nous perdons parfois de notre lucidité pour nous plonger dans un autre monde. C’est vrai que je n’ai pas voulu me concentrer sur la poésie mais cela ne signifie qu’on ne peut pas faire de la poésie. Que l’on ait choisi quelques-uns de mes poèmes pour les mettre dans l’anthologie ma fait penser à  écrire encore d’autres textes et peut-être que je pourrais avoir un recueil de poèmes. Mais je ne suis pas plus poète que vous.             PagesAfrik : Quelles leçons à tirer de la tenue de la Journée Internationale de l’Ecrivain Africain, en tant qu’africain d’abord, en tant que président de l’UNEAC et en tant que citoyen d’un pays ayant écrit des pages d’or en littérature ?   H. D. : Je suis reconnaissant à l’Association des Ecrivains du Sénégal de m’avoir choisi comme parrain

Littérature. Makita Mbélolo : Une contribution à la conscientisation de la jeunesse

Littérature. Makita Mbélolo : Une contribution à la conscientisation de la jeunesse

«A travers ces maximes, l’auteur convie le peuple africain à veiller scrupuleusement à la manière d’être de sa jeunesse dans le futur, en contribuant un tant soit peu à lui fixer un cadre d’existence qui s’adapte foncièrement au modèle d’inspiration positive que nous voulons forger», écrit l’auteur Makita-Nguélolo sur la quatrième de couverture de son recueil de maximes intitulé «Un levain de suggestions pour une jeunesse confirmée», publié aux éditions Kinkopaul à Brazzaville en novembre 2015. Cette œuvre de Makita-Nguélolo repose sur 32 pages. Elle s’ouvre sur une pensée de Martin Luther King dans la Force d’aimer en 1964 dans laquelle il dit : «Vous devez découvrir tôt pourquoi vous êtes fait et vous devez travailler sans relâche pour atteindre l’excellence dans les différents domaines. Tout le monde n’est pas fait pour un travail spécialisé ; moins encore parviennent aux hauteurs du génie dans les arts et les sciences ; beaucoup sont appelés à être des travailleurs dans les usines, les champs et les rues. Mais il n’y a pas de travail insignifiant. Tout travail qui aide l’humanité a de la dignité et de l’importance ; il doit être entrepris avec une protection qui ne recule pas devant la peine». L’auteur fait ensuite une dédicace au ministre de l’enseignement primaire, secondaire, de la jeunesse et de l’instruction civique, M.Anatole Collinet Mackosso. La préface porte la plume du journaliste Abé Ngandziel Nguel, selon qui, «si une maxime est aussi le reflet de la sagesse populaire, elle est aussi le champ de la prédilection de la littérature classique. Chez Makita-Nguélolo, elle couvre des vertus de travail, de l’amour, la fraternité, le patriotisme, la paix. Le développement étant un phénomène culturel, il est tout à fait fondé que la culture constitue le socle de toute société. Et les maximes comme cogitation profonde de l’auteur avec son environnement, expliquent mieux cette forme d’expression». Pour lui, rendre intelligible ce recueil de maximes devrait être le combat quotidien pour qu’il pénètre les masses de telle sorte qu’un jour, il soulève les montagnes et s’arrime à la modernité. Dans ses prolégomènes, l’auteur Makita-Nguélolo indique que la conception de ces maximes s’inscrit dans la logique de la moralisation de la société en général et de la jeunesse en particulier, au regard des observations, des dérapages, des imperfections diverses et des images prises dans la cosmogonie africaine. Le recueil est subdivisé en trois parties portant sur la société avec 36 maximes ; la vie publique et politique avec 54 maximes et 14 maximes destinés à la jeunesse. On note par ailleurs que la partie destinée à la jeunesse et qui donne le titre à l’œuvre est celle qui compte le plus petit nombre de maximes. Makita-Nguélolo est Professeur certifié des lycées de formation, option mathématiques. Ancien correspondant de la Confeges, de 2000 à 2002, il a aussi occupé les fonctions d’Attaché à la jeunesse et à l’instruction civique au ministère de la jeunesse et de l’instruction civique de 2009 à 2013. La plume de Makita-Mguélolo a déjà donné le jour à une pièce de théâtre «L’éternel débat» et «la retraite à 60 ans en République du Congo : une réalité incontournable.