Kenji Okamura, DG adjoint du FMI: « La dette publique du Tchad n’est plus viable »
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouvel accord sur 3 ans (36 mois) au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant d’environ 570,75 millions de dollars, soit 280% de la quote-part du Tchad, à l’issue des délibérations de son conseil d’administration tenu le 22 décembre 2021. Cet accord permettra de répondre aux importants besoins de financement de la balance des paiements et du budget du Tchad, notamment en attirant le soutien financier de donateurs officiels, a indiqué l’institution internationale dans un communiqué. Selon le FMI, « les mesures prises dans le cadre du programme appuyé par la FEC contribueront à placer l’économie tchadienne sur une trajectoire équilibrée et viable qui permettra au pays de réaliser une croissance à la fois verte et inclusive, et de réduire la pauvreté ». L’organisation internationale affirme qu’elles iront également dans le sens des initiatives régionales visant à rétablir et à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Comme le relève Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, « l’effet conjugué des chocs provoqués par la pandémie de COVID-19, la volatilité des cours du pétrole, la montée de l’insécurité et la menace d’une crise alimentaire entraînée par le changement climatique a placé l’économie déjà vulnérable du Tchad sous haute tension ». La dette publique n’est plus viable Selon lui, les perspectives macroéconomiques se sont encore détériorées, les faiblesses du pays sur ce plan étant plus marquées que prévu et ses besoins de liquidité se faisant plus pressants. Par conséquent, la dette publique du Tchad n’est plus viable. A en croire ce dernier, « l’économie tchadienne reste confrontée à des problématiques considérables sur le plan social et humanitaire, notamment l’augmentation attendue de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté, entraînée par des coupes dans des dépenses prioritaires et une pluviosité défavorable ». Qu’à cela ne tienne, l’adoption rapide de réformes structurelles reste essentielle afin de soutenir une croissance verte et inclusive, et la réduction de la pauvreté. À cet égard, le FMI estime que les réformes doivent viser à améliorer le climat des affaires, à renforcer la gouvernance et lutter contre la corruption, à accroître les recettes et à améliorer la gestion des finances publiques. Pour l’institution, il sera également nécessaire de prendre des mesures pour corriger les faiblesses du secteur bancaire et promouvoir l’inclusion financière. Martin Kam
Tchad: Le FMI approuve un décaissement de 48,6 millions de dollars
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le décaissement de 48,6 millions de dollars en faveur du Tchad, suite à l’achèvement de la troisième revue du programme économique et financier du Tchad qui est appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). « Le conseil d’administration a approuvé aussi la demande présentée par les autorités d’une dérogation pour inobservation du critère de réalisation continu relatif à l’accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs par l’État et les entreprises publiques non financières », a indiqué l’institution internationale. Dans un communiqué rendu public récemment, le FMI a estimé que les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par la FEC sont satisfaisants, grâce à la solide volonté affichée par les autorités. Selon Tao Zhang, directeur général adjoint de l’institution, « la mise en œuvre résolue du programme des autorités contribuera à consolider la stabilité macroéconomique et à favoriser une croissance diversifiée et inclusive », soulignant que le programme de réformes structurelles se poursuit, en dépit de certains retards . Plus généralement, il a salué la détermination des autorités tchadiennes à continuer de stabiliser la position budgétaire, de dynamiser la croissance hors pétrole et de réduire la vulnérabilité du secteur bancaire. À cet égard, a-t-il expliqué, « il s’agit principalement de maîtriser la masse salariale, ainsi que d’améliorer la mobilisation des recettes intérieures et la gestion des finances publiques. Cela contribuerait à créer un espace suffisant pour accroître les dépenses sociales et l’investissement public, et pour réduire la dette et les arriérés intérieurs» . Pour Tao Zhang , il sera essentiel aussi de renforcer la législation relative à la lutte contre la corruption et de s’attaquer aux faiblesses de certaines banques intérieures. Enfin, il a assuré que « le programme du Tchad continue d’être appuyé par la mise en œuvre de politiques et de réformes d’accompagnement par les institutions régionales dans les domaines de la réglementation des changes et du cadre de la politique monétaire, et de contribuer à une augmentation des avoirs extérieurs nets régionaux, ce qui est essentiel pour le succès du programme. » Ainsi que le rappelle le FMI, le programme appuyé par la FEC vise à aider le Tchad à rétablir la stabilité macroéconomique, à jeter les bases d’une croissance vigoureuse et inclusive, et à contribuer à l’effort régional qui est déployé pour rétablir et préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Martin Kam
FMI : le Cameroun doit s’attaquer aux principaux obstacles à la hausse de la contribution du secteur privé à la croissance
Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures de politique économiques et financières qui pourraient conduire à l’approbation de la deuxième revue de leur programme triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). A la tête d’une équipe de l’institution qui a séjourné à Yaoundé, du 27 avril au 14 mai 2018, Corinne Deléchat a déclaré que le conseil d’administration du FMI pourrait examiner la deuxième revue en juin-juillet 2018, précisant que la conclusion de la deuxième revue permettra de procéder à un troisième décaissement d’environ 78,8 millions de dollars. A propos de la situation économique de ce pays d’Afrique centrale, le FMI a noté que « la croissance économique a ralenti à 3,2 % en 2017, en raison d’une forte baisse de la production pétrolière en dépit du rebond graduel des prix internationaux ». D’après l’équipe du FMI, la situation tendue sur le plan de la sécurité dans certaines parties du pays a contribué aussi au ralentissement de l’activité économique, soulignant que l’inflation est restée contenue, en deçà de 1% par an. En outre, « l’assainissement des finances publiques a été exécuté plus lentement que prévu dans le programme, même si les recettes ont dépassé l’objectif fixé dans ce dernier, en raison d’une accélération considérable des dépenses à la fin de l’année », estime Corinne Deléchat notant, en conséquence, que le déficit budgétaire global en 2017 a été plus élevé que l’objectif du programme. Cela dit, le FMI reconnait que des progrès satisfaisants ont continué d’être accomplis sur le plan des réformes structurelles. L’institution de Bretton Woods poursuit en notant que « les perspectives macroéconomiques pour 2018 restent favorables : la croissance devrait s’accélérer pour atteindre environ 4%, portée par la mise en exploitation de nouveaux champs gaziers, les activités du BTP pour la Coupe d’Afrique des nations de 2019 et une hausse de l’offre énergétique ». Selon les prévisions du Fonds monétaire international, l’inflation devrait rester faible et que « les autorités sont en train de réviser le budget 2018 afin de tenir compte des dépenses imprévues dues au coût croissant des subventions énergétiques, ainsi qu’à l’augmentation des dépenses de sécurité ». À l’issue de la visite, Corinne Deléchat a indiqué que « les mesures introduites en 2017 du côté des recettes, conjuguées à l’amélioration continue de l’administration fiscale, devraient produire des recettes plus élevées cette année », soulignant que la loi de finances révisée prévoit un déficit légèrement supérieur, à 2,6 % du PIB contre 2,3 % du PIB prévu comme objectif initial du programme. Le FMI apprécie aussi le fait que les autorités mettent en place les mesures nécessaires pour renforcer les contrôles des dépenses et assurer une mise en œuvre transparente et efficiente du budget. Ce travail se traduit par la limitation stricte du recours aux procédures de dépenses exceptionnelles et l’accélération de l’exécution des lois nationales qui transposent les principales directives de la CEMAC relatives à la gestion des finances publiques. En plus des efforts fournis, le Fonds estime qu’«un renforcement de la planification et du suivi de l’exécution des projets financés sur ressources extérieures contribuera à limiter le déficit et la dette publique ». Dans tous les cas, Corinne Deléchat a fait savoir que « les réformes structurelles doivent continuer de s’attaquer aux principaux obstacles à la hausse de la contribution du secteur privé à la croissance et à l’emploi, notamment en améliorant le climat des affaires, la gouvernance et l’inclusion financière, tout en réduisant aussi les disparités entre les hommes et les femmes ». Pour ce cadre du FMI, la réduction des risques budgétaires est essentielle. A l’entendre, « elle passe par une bonne gestion du lien entre le secteur financier et le secteur public, ainsi que des passifs conditionnels des entreprises publiques ». Martin Kam
Burkina Faso: le FMI approuve un nouvel accord d’un montant de 157,6 millions de dollars
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouvel accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant de 157,6 millions de dollars en faveur du Burkina Faso. Le nouvel accord vient en appui au programme national de réformes économiques et financières, a indiqué le FMI. « Le programme vise à atteindre une position viable de la balance des paiements, à réaliser une croissance inclusive et à réduire la pauvreté en créant un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires dans les domaines de la sécurité, de la politique sociale et de l’investissement dans les infrastructures », a indiqué le FMI. Dans un communiqué, l’institution de Bretton Woods a indique que programme a également pour objectif de catalyser des financements officiels et privés, ainsi que de renforcer la résilience à des chocs économiques futurs. Précisons que la décision du FMI permet de décaisser immédiatement 18,06 millions de DTS (environ 26,3 millions de dollars) alors que le solde sera échelonné sur la durée du programme, sous réserve de revues semestrielles. Selon le Fonds, la croissance du PIB devrait se stabiliser à 6 % en 2018 et à moyen terme, tandis que l’inflation devrait rester modérée et le déficit budgétaire devrait ne plus dépasser 3 % du PIB en 2019. Ce qui, a-t-il précisé, correspond au critère de convergence de l’UEMOA. L’institution a toutefois indique que « ces perspectives sont menacées principalement par une nouvelle détérioration de la sécurité et, sur le front externe, par la volatilité des prix des principaux produits importés et exportés par le Burkina Faso, à savoir le pétrole, le coton et l’or, et les aléas pluviométriques ». Comme l’a relevé Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président du conseil d’administration par intérim, « Les perspectives économiques sont globalement favorables, mais sont exposées à des risques. La croissance économique s’est accélérée et les recettes ont augmenté. La situation sécuritaire et des problèmes internes constituent les principaux risques pesant sur les perspectives ».
Mitsuhiro Furusawa: le FMI reste un partenaire privilégié du Burkina Faso
Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a félicité les autorités burkinabé pour avoir maintenu la stabilité macroéconomique pendant la difficile transition politique de 2014 à 2016. Dans une récente déclaration, il a salué leur détermination à accélérer le développement dans le cadre du Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-20. Avant de réaffirmer que « le FMI souhaitait soutenir les efforts qu’elles déploient pour réaliser une croissance plus rapide, durable et inclusive ». Mitsuhiro Furusawa, qui s’est exprimé au terme de sa visite au Burkina Faso, a affirmé qu’«un nouvel accord en discussions au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) viendrait en appui au PNDES et aura pour objectif de concilier l’augmentation de l’investissement et le maintien de la stabilité macroéconomique, y compris la viabilité de la dette ». En ce qui concerne le volet « Recommandations », il a fait savoir « qu’il conviendra d’opérer des réformes qui augmentent l’espace budgétaire, parallèlement à la hausse de l’investissement ». Mitsuhiro Furusawa, qui a échangé avec plusieurs autorités, a estimé, par ailleurs, nécessaire d’accroître les recettes et de freiner la croissance des dépenses courantes pour éviter de recourir à des emprunts excessifs, en particulier sur un marché régional déjà tendu, soulignant qu’un renforcement des procédures de sélection et d’exécution des projets accroîtrait également l’efficience de l’investissement. « J’ai souligné que pour accélérer la croissance, il conviendra aussi d’opérer des réformes en complément de l’augmentation de l’investissement, notamment améliorer la gouvernance, accroître le rôle des femmes dans l’économie et œuvrer en faveur de l’égalité des sexes, et protéger les pauvres », a-t-il précisé.