Salon FrancoTech: M. ALJ plaide pour une francophonie économique créatrice d’emplois et de valeur ajoutée

Salon FrancoTech: M. ALJ plaide pour une francophonie économique créatrice d’emplois et de valeur ajoutée

Le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj a plaidé, jeudi à Paris, pour davantage d’échanges commerciaux entre les pays francophones. Intervenant lors de la session inaugurale du « Salon FrancoTech » (3-4 octobre), premier salon des innovations en français, M. Alj a fait observer que les pays de l’espace francophone disposaient d’atouts remarquables et d’énormes complémentarités, que ce soit en termes de ressources naturelles et énergétiques, qu’en termes de technologie et d’innovation ou encore de capital humain. Pour M. Alj si les indicateurs de croissance de la plupart des pays francophones sont au vert, la part des échanges entre ceux d’Afrique, par exemple, ne compte que pour environ 11% de leur commerce total, citant les chiffres de l’Observatoire de la Francophonie économique. Le président du patronat marocain a estimé que pour passer d’une simple francophonie culturelle à « une véritable francophonie économique », facilitatrice et porteuse de développement, la mise en place d’un certain nombre de mécanismes s’impose, notamment la mise en place d’ »une plateforme des opportunités des affaires ». « Cette plateforme est essentielle pour donner de la visibilité aux opérateurs économiques et promouvoir les mises en relation et partenariats. Pour le rendre encore plus impactant, cet outil pourrait être consolidé par un mécanisme de financement francophone », a expliqué M. Alj lors de cette session tenue sous le thème « Créer, innover et entreprendre en français ». Il a également souligné la nécessité d’une « fluidification des processus de visas » via la mise en place de fast-tracks pour les chefs d’entreprises au niveau des patronats. « Il est inacceptable qu’un chef d’entreprise se voit refuser son visa pour effectuer ses déplacements professionnels sur l’espace francophone. Il faut y remédier en urgence », a-t-il plaidé, soulignant l’importance de la densification des voies de circulation du commerce, à travers la mise en place de corridors maritimes et aériens et le développement de la connectivité économique et financière. « Au Maroc, nous avons construit, depuis plusieurs années, un socle très favorable au développement de la coopération avec nos partenaires européens et africains en termes de connectivité maritime : avec les ports de Tanger-Med, de Casablanca, de Jorf Lasfar et des futurs ports de Dakhla Atlantique et de Nador West Med, de connectivité aérienne : avec la Royal Air Maroc qui dessert la majorité des capitales des deux continents, ou encore en termes de connectivité financière avec trois banques marocaines présentes dans 24 pays africains et sur presque toute l’Europe », a-t-il noté. Et de préciser que « les opérateurs économiques marocains, toutes tailles confondues, opèrent aujourd’hui dans plus de 30 pays du continent créant, avec leurs partenaires locaux, de la valeur ajoutée partagée et des emplois pour la jeunesse africaine, selon la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a été précurseur à croire en l’Afrique ». « Afin d’augmenter leurs échanges commerciaux, les pays francophones du continent devraient adopter des politiques de diversification de leur production et accélérer leur industrialisation tout en profitant de l’énorme potentiel disponible en termes d’énergies renouvelables », a affirmé M. Alj, notant qu’à la CGEM, « nous œuvrons pour la promotion de cette diversification ». Le président du patronat français, Medef, Patrick Martin a, de son côté, indiqué que la dynamique entrepreneuriale dans les pays francophones, notamment en Afrique, est « remarquable ». Il a également mis en avant le rôle essentiel de la diplomatie économique, en soulignant que les entrepreneurs francophones se sont montrés pragmatiques et innovants, même dans des contextes diplomatiques parfois délicats et complexes. Dédié aux innovations en français, le salon FrancoTech s’inscrit dans l’esprit du XIXe Sommet de la Francophonie qui s’ouvre vendredi à la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, au nord de Paris, avant de se poursuivre le lendemain au Grand Palais de la capitale française. Organisé par le Secrétariat général du Sommet de la Francophonie, en partenariat avec Business France et l’Alliance des patronats francophones, FrancoTech vise à dynamiser les échanges commerciaux et les flux économiques entre les acteurs francophones du monde entier, en particulier à travers la mise en valeur des offres, modèles innovants et des réussites entrepreneuriales modernes au sein de la francophonie. Ce grand événement réunit plus de 1.500 professionnels autour de 150 exposants provenant de près de 100 pays, pour stimuler l’innovation, les partenariats et réussites en français à travers notamment des panels, ateliers thématiques, rencontres B2B, un concours d’innovation et un espace d’exposition.

Congo. Cent mille emplois en 2024, une supercherie cousue de fil blanc

Congo. Cent mille emplois en 2024, une supercherie cousue de fil blanc

LIBRES PROPOS. En martelant de façon éhontée, telle une sourate du coran, la création de 100 000 emplois en 2024, le gouvernement Makosso barbote volontairement dans le boyau obscur de l’intrigue sordide, dans le but de flouer notre jeunesse et notre peuple, très choqués après le drame d’Ornano. Si le fakir Adou Danga, le DG de la société nationale d’Electricité, utilise la danse du ventre pour travestir ses échecs récurrents, le gouvernement Makosso veut se servir des incantations et autres balivernes comme hypothèses de base d’une politique de création d’emplois foncièrement chimérique. L’économie est une science. La création d’emploi ne se décrète pas. Ce sont plutôt les politiques massives d’investissement, la politique de crédit des banques en direction des PME et des PMI, la capacité à attirer des activités nouvelles et des facteurs de production (attractivité), qui concourent à la création des emplois. Soyons sérieux. De quel pays parle-t-on ? Avec un réseau de production et de distribution d’électricité souffrant de dysfonctionnements récurrents, pas d’accès à l’eau potable pour la majorité des populations et un système de santé défaillant qui produit un ratio de 3 décès pour 100 naissances vivantes, le Congo est loin d’être un eldorado. Sur le plan économique, le Congo souffre d’une très lourde dette publique, une extrême pauvreté généralisée en parallèle d’un système corruption qui frise l’excellence, des politiques publiques laborieuses et une faible attirance de l’investissement étranger. Le Congo c’est aussi une vétusté chronique des infrastructures routières, le seul tronçon de route qui existe aide les populations du sud du pays alors que celles de la partie nord sont dans le désarroi total. Même les tourbières dont les promoteurs juraient la main sur cœur, mobiliser des financements privés, n’intéressent plus personne. Le Congo c’est enfin un système judiciaire corrompu aux valeurs inversées faisant du riche coupable celui qui a toujours le dernier mot, une pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes maniant avec aisance une pratique de punition préliminaire pour tous les pauvres citoyens qui n’ont pas assez d’argent pour corrompre les policiers, les juges et procureurs à l’éthique douteuse, le règne des influences politiques indésirables qui peuvent entraîner des jugements partiaux. Rien dans notre pays ne laisse présager un futur enchanteur. Alors, n’ayant pas de plan sérieux pouvant booster les investissements dans des secteurs innovants à forte valeur ajoutée et pouvant attirer des investisseurs étrangers, le gouvernement Makosso aurait donc opté pour le facile choix de laisser le Ministre Ngouélondélé concocter avec les associations des broutilles pouvant permettre de créer des emplois. Je mets au défi tous les économistes du PCT, de nous produire, dans les journaux locaux, une étude qui fait la démonstration de la capacité du gouvernement actuel à produire 100 000 emplois d’ici à la fin de l’année 2024, c’est-à-dire dans 9 mois. Il est triste de constater, dans ce pays où les intellectuels ouvrent le parapluie pour éviter d’être brimés, que les cancres et les médiocres s’adonnent à cœur joie à des théories farfelues qui favorisent une intoxication intellectuelle sournoise. Il va falloir une bonne dose de Café du Savoir pour tirer tous ces flâneurs vers le haut. Que Dieu bénisse le Congo. Laurent DZABAPrésident de la Dynamique VJ2R

La réduction des coûts de l’électricité et des télécommunications à Djibouti pourrait stimuler la croissance et créer des emplois, selon un rapport de la Banque mondiale

La réduction des coûts de l’électricité et des télécommunications à Djibouti pourrait stimuler la croissance et créer des emplois, selon un rapport de la Banque mondiale

Au cours des vingt dernières années, Djibouti a connu une croissance économique impressionnante, grâce à des investissements stratégiques dans les infrastructures, à sa position géographique avantageuse et à la stabilité politique dans une région instable. Entre 2000 et 2021, le PIB du pays a augmenté en moyenne de 4.4 % par an, ce qui a permis de doubler le revenu réel par habitant, atteignant plus de 3200 USD en 2021. Malgré ces avancées significatives dans la réduction de la pauvreté, passant de 22,3 % en 2013 à 17 % en 2019, le nouveau rapport de la Banque mondiale publié aujourd’hui souligne qu’il reste encore beaucoup à faire pour assurer une répartition équitable des avantages dans l’ensemble de la société. Intitulé « Djibouti au-delà des ports et des bases : une voie vers la prospérité pour tous », le rapport met en lumière le potentiel économique du pays. Cependant, pour exploiter pleinement ce potentiel, Djibouti doit relever plusieurs défis économiques, notamment un marché intérieur limité, des coûts élevés dans le secteur de l’électricité et des télécommunications, une diversification économique restreinte et le défi croissant du changement climatique. Le rapport met en avant l’approche proactive du gouvernement, notamment à travers la « Vision Djibouti 2035 » et le Plan national de développement (PND) pour 2020‑2024. Le gouvernement, conscient du potentiel de croissance future, a ajusté sa stratégie de développement pour aborder les défis structurels liés à l’inclusion sociale, au développement durable, aux infrastructures et à la gouvernance. « Djibouti occupe une position unique, avec des atouts qui peuvent être exploités pour élargir son marché et attirer des investisseurs privés internationaux », a déclaré Stéphane Guimbert, directeur pays de la Banque mondiale pour Djibouti, l’Égypte et le Yémen. « Alors que Djibouti entre dans une nouvelle phase de développement, il est essentiel que le secteur privé soit le moteur de la croissance et que les bénéfices de la croissance soient partagés de manière inclusive, en particulier en faveur des femmes et des jeunes », a-t-il ajouté. Le rapport propose des recommandations politiques visant à accroître les opportunités d’emploi et à réduire la pauvreté. Notamment, la réduction des coûts de l’électricité et des télécommunications pourrait augmenter le PIB réel de 39,1 % d’ici 2030, générer 23 000 emplois et considérablement augmenter les revenus des ménages, tout en réduisant la pauvreté. Il suggère également des investissements ciblés dans le capital humain, notamment en élargissant l’accès à une éducation de qualité, en promouvant la santé et l’alphabétisation des adultes, ainsi qu’en développant des compétences utiles à l’emploi, en particulier dans des secteurs où la main‑d’œuvre prédomine, tels que le tourisme et l’industrie manufacturière. Ces initiatives renforceront les performances sur le marché du travail à Djibouti et favoriseront l’émergence d’un nouveau modèle de croissance bénéficiant à l’ensemble de la population djiboutienne. L’amélioration de l’efficacité et de la gouvernance des entreprises publiques est une étape cruciale pour créer un environnement favorable aux affaires. Le rapport souligne la nécessité d’améliorer les réglementations et les pratiques en matière de concurrence pour attirer davantage d’investissements étrangers et de stimuler le développement des entreprises locales. Le renforcement de la surveillance financière contribuera également à atténuer les risques budgétaires associés aux entreprises publiques. La Banque mondiale à Djibouti Le portefeuille de la Banque mondiale à Djibouti comprend 22 projets, pour un montant total de 458 millions de dollars, financés par les différents guichets l’IDA et des fonds fiduciaires. Ce portefeuille couvre divers secteurs tels que l’éducation, la santé, les filets sociaux, l’énergie, le développement rural et urbain, la modernisation de l’administration publique, le développement numérique, le renforcement de la gouvernance et des infrastructures régionales ainsi que sur le développement du secteur privé. Une attention particulière est accordée aux femmes et aux jeunes.

Le secteur privé doit concurrencer à armes égales les entreprises publiques afin de créer des emplois dans les pays de la région MENA

Le secteur privé doit concurrencer à armes égales les entreprises publiques afin de créer des emplois dans les pays de la région MENA

Les marchés du travail de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ont besoin de conditions de concurrence équitables, a souligné la Banque mondiale dans un récent rapport offrant un nouvel éclairage sur les difficultés auxquelles se heurte le développement du secteur privé. «Il est essentiel que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) permettent au secteur privé d’accéder aux marchés et de concurrencer à armes égales les entreprises publiques», a estimé l’institution financière internationale affirmant que cela permettrait de créer des emplois dans une région où le chômage des jeunes est le plus élevé du monde. La Banque mondiale exhorte ainsi les gouvernements de la région à prendre  des mesures à même de remédier au marasme du marché du travail qui, dix ans après le Printemps arabe, fait-elle remarquer, continue de saper le développement économique et le progrès social. Selon le document intitulé «Le défi de l’emploi : Repenser le rôle des pouvoirs publics envers les marchés et les travailleurs dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord», la lutte contre le fléau du chômage, en particulier chez les jeunes et les femmes de la région, passe par un secteur privé plus développé et dynamique, ainsi que par des réformes réglementaires sur les marchés du travail et des produits. Citant ledit rapport, le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Ferid Belhaj, explique : «Les gouvernements se doivent de redéfinir leurs relations avec le secteur privé, les travailleurs et surtout avec les femmes, un facteur d’une importance égale». Ce dernier estime que, «plutôt que d’intervenir dans les secteurs économiques, l’Etat doit créer les conditions pour un secteur privé concurrentiel et réglementé. Plutôt que de se reposer sur un code du travail obsolète, l’Etat doit repenser ses programmes de protection sociale et son approche au marché de l’emploi. Enfin, plutôt que de chercher à préserver l’héritage de certaines normes historiques et sociales, l’Etat se doit d’être le gardien de l’équité entre les genres dans la région MENA». Afin de rendre leurs marchés plus fluides, les auteurs dudit rapport soutiennent que les gouvernements doivent réduire la domination des entreprises publiques, par exemple en éliminant les exclusions et les exceptions aux lois sur la concurrence, les marchés publics et la fiscalité qui sont appliquées aux opérateurs privés. Le rapport préconise pour un certain nombre de pays «l’adoption de réformes en vue de lever les restrictions qui sont imposées à l’activité des femmes dans des secteurs spécifiques et sur le plan des horaires de travail, de remédier à l’inégalité des salaires par rapport aux hommes et de mettre fin à l’obligation de requérir l’autorisation du conjoint pour obtenir un emploi». Il est à noter qu’en plus d’offrir un nouvel éclairage sur les difficultés auxquelles se heurte le développement du secteur privé, pourtant crucial pour la création d’emplois,  cette publication montre en particulier comment le nombre et la qualité des emplois dans l’économie sont tributaires de la fluidité (ou «contestabilité») des marchés, a souligné l’institution internationale dans un communiqué. La Banque rappelle, à ce propos, qu’«un marché est considéré comme contestable lorsqu’il est facile pour les entreprises d’y entrer et d’en sortir et que s’y exerce en permanence la pression de la concurrence potentielle». Partant de cette définition, la Banque mondiale affirme que les marchés de la plupart des pays de la région ne sont pas contestables. Et pour cause : «Les entreprises publiques jouent un rôle prépondérant et bénéficient d’un traitement préférentiel en matière de taxes, de financements et de subventions». Le rapport explique en outre que «de nombreux pays de la région MENA disposent d’entités qui font à la fois office d’organismes de réglementation et d’opérateurs au sein des entreprises publiques, ce qui affaiblit la concurrence, tandis que les contrôles des prix et les subventions réduisent les incitations à la participation du secteur privé». Ce n’est pas tout. La publication relève, par ailleurs, que «les pays de la région MENA continuent de se caractériser par le poids des professions moyennement qualifiées, lui-même probablement lié à l’importance de leur secteur public, les travailleurs effectuant nettement moins de tâches nécessitant des compétences essentielles pour les emplois de demain, telles que des compétences cognitives (techniques) et socio-comportementales de niveau supérieur». Selon une analyse de la Banque mondiale, l’emploi dans les pays de la région MENA a progressé de 1% par an en moyenne dans les entreprises du secteur privé, bien loin des 5% enregistrés parmi les autres économies à revenu intermédiaire. L’organisme international estime en outre qu’«avec un taux d’activité féminine de 20% seulement, la participation des femmes sur le marché du travail est la plus faible au monde, tandis que le taux de chômage chez les jeunes est élevé et estimé à 26%». Il est à préciser que le rapport de la Banque mondiale examine de nouvelles données sur la réglementation des marchés de produits, qui rendent compte notamment des politiques favorisant ou entravant la fluidité des marchés, en Arabie Saoudite, en Egypte, en Jordanie, au Koweït, au Maroc, en Tunisie, aux Emirats arabes unis et en Cisjordanie et a Gaza. Ainsi, pour la première fois, l’organisme international a pu établir des comparaisons au sein de la région MENA et avec 51 pays ailleurs dans le monde. Alain Bouithy

Maroc. A 12,3%, le chômage continue de narguer les politiques publiques

Maroc. A 12,3%, le chômage continue de narguer les politiques publiques

Alors que le programme «Awrach» venait d’être mis en route, les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP) viennent rappeler une affligeante réalité : la situation du marché du travail au Maroc continue de se détériorer et la lutte contre le chômage est loin d’être une mince affaire. Arrivé depuis peu à un stade opérationnel, comme l’a déclaré dernièrement le ministre de l’Intégration économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, le programme «Awrach» entend notamment améliorer l’employabilité et accroître les chances d’insertion professionnelle. Mais en attendant les premiers résultats qui permettront d’apprécier l’impact réel de cette initiative chez les jeunes, notamment, les données du Haut-commissariat montrent que le chômage a grimpé au terme de l’année 2021. Dans une note d’information relative à la situation du marché du travail en 2021, l’’institution publique annonce qu’il est passé de 11,9% à 12,3% au niveau national, de 15,8% à 16,9% en milieu urbain et de 5,9% à 5% en milieu rural. En effet, « entre 2020 et 2021, le nombre de chômeurs a augmenté de 79.000 personnes, passant de 1.429.000 à 1.508.000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 5,5% », a indiqué le Haut-commissariat précisant que cette hausse est la conséquence d’une augmentation de 120.000 chômeurs en milieu urbain et d’une baisse de 41.000 en milieu rural. Comme c’est souvent le cas depuis des lustres, « il est plus élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (31,8%), les diplômés (19,6%) et les femmes (16,8%) », a-t-il fait savoir. Des disparités observées au niveau de l’ensemble des catégories de la population montrent que « le taux de chômage s’est accru respectivement de 0,6 point pour les femmes, passant de 16,2% à 16,8% alors que ce taux a quasiment stagné pour les hommes (de 10,7% à 10,9%) », a poursuivi le HCP. Selon la note du Haut-commissariat et la répartition par diplôme, le taux de chômage a enregistré une hausse de 1,1 point parmi les diplômés, passant de 18,5% à 19,6%, et une baisse de 5,6% à 4,6% parmi les personnes sans aucun diplôme. « Selon l’âge, le taux de chômage a augmenté de 0,6 point pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 31,2% à 31,8% et de 1,1 point pour les personnes âgées de 25 à 34 ans, passant de 18,5% à 19,6% », a-t-il ajouté. Il est à noter que le volume du sous-emploi est de son côté passé de 1.127.000 à 1.003.000 personnes, de 619.000 à 550.000 dans les villes et de 508.000 à 453.000 à la campagne. C’est ainsi que « le taux de sous-emploi est passé, au niveau national, de 10,7% à 9,3%, de 10,1% à 8,8% en milieu urbain et de 11,6% à 10% en milieu rural », a souligné le HCP dans sa note. La même source relève, par ailleurs, qu’entre 2020 et 2021, l’économie nationale a créé 230.000 postes d’emploi, correspondant à une hausse de 2% et résultant d’une création de 130.000 postes en milieu rural et de 100.000 postes en milieu urbain, A titre de rappel, 432.000 postes d’emploi avaient été perdus une année auparavant. « Par type d’emploi, 197.000 postes d’emplois rémunérés ont été créés, 112.000 en milieu urbain et 85.000 en milieu rural », a indiqué le HCP dans sa note d’information du HCP précisant que l’emploi non rémunéré a augmenté de 33.000 postes, création de 45.000 en zones rurales et perte de 12.000 en zones urbaines. Selon les statistiques du HCP, cinq régions abritent 72% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus : la région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,2% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,4%), de Marrakech-Safi (13,3%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,6%) et de Fès-Meknès (11,4%). Ces mêmes données montrent que trois régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (45,3%). Selon le Haut-commissariat, « il s’agit des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (49,8%), de Casablanca-Settat (47,7%) et de Marrakech-Safi (46,8%) ». Soulignons, en revanche, que les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Souss-Massa (41,3%) et de Fès-Meknès (42,3%) et de l’Oriental (42,5%). Alain Bouithy

Madagascar : lancement du programme de liaison entre PME et grandes entreprises pour créer des emplois et réduire les inégalités

Le bureau-pays du Groupe de la Banque africaine de développement à Madagascar et ses partenaires ont lancé officiellement, mardi (6 octobre, dnr) à Antananarivo, le « Business linkage program », un programme africain de liaison entre les petites et moyennes entreprises et les grandes entreprises. Son objectif est de soutenir la création d’emplois et de réduire les inégalités et la pauvreté dans le pays. La mise en œuvre effective du projet « SME Business linkage program » s’étend jusqu’en décembre 2023. Le programme bénéficie d’un financement de 1,43 million de dollars américains, issu de la Facilité d’appui à la transition, en faveur des micros, petites et moyennes entreprises. Dans la composante « accès aux compétences » du projet, le programme prévoit la sélection de 300 candidatures des micros, petites et moyennes entreprises de tous les secteurs, dont 40% dirigées par des femmes et des jeunes. En amont du processus, les candidatures reçues passeront une phase de sélection au cours de laquelle les entités seront filtrées selon des critères précis. Les entreprises sélectionnées bénéficieront ensuite d’une formation à l’entrepreneuriat, qui mènera les dirigeants de ces micros, petites et moyennes entreprises à analyser leurs forces et faiblesses et à prendre conscience des améliorations nécessaires pour fournir des produits et services de qualité. À la suite de cette formation, elles suivront une séance d’information consultative pour leur permettre d’avoir une vue d’ensemble des entreprises. À l’issue de cette étape, des diagnostics seront menés sur les micros, petites et moyennes entreprises formées, avec une visite d’entreprise prévue. Son but sera d’établir des analyses sur les compétences en matière de gouvernance et de gestion, de production, de marketing, de finance, de productivité. Selon les points à améliorer, constatés lors des diagnostics, les micros, petites et moyennes entreprises bénéficieront de formations sur les compétences managériales, le coaching et le mentorat, avant de renforcer leurs capacités de production. La composante « accès au marché » concerne la mise en relation de ces micros, petites et moyennes entreprises avec les grandes entreprises par l’établissement de liens commerciaux. Le programme développera ainsi une plateforme en ligne à travers laquelle les grandes entreprises sollicitant des biens et services présenteront leurs besoins, et auxquels les petites et moyennes entreprises formées déjà inscrites, pourront répondre. Dans la composante « accès au financement », un système de garantie de crédit sera mis en place dans les banques locales partenaires pour favoriser l’accès au financement des dirigeants des micros, petites et moyennes entreprises qui remporteront des contrats avec de grandes entreprises. Le programme, piloté par le ministère de l’Industrie, du commerce et de la consommation, bénéficie des partenariats institutionnels des ministères malgaches de l’Agriculture et de l’Élevage ainsi que de la Fédération des chambres de commerce et d’industrie de Madagascar, du Programme Fihariana, du Conseil du développement économique de Madagascar, l’Agence de promotion des investissements, et de différents groupements d’entreprises du secteur privé.

Les emplois liés aux énergies renouvelables s’élèvent à 12 millions dans le monde

Selon la huitième édition du rapport Énergies renouvelables et emplois : Revue annuelle 2021, le nombre d’emplois liés aux énergies renouvelables dans le monde a atteint 12 millions l’année dernière, contre 11,5 millions en 2019. Le document a été publié par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) à l’occasion d’une inauguration de haut niveau du Cadre de collaboration de l’IRENA sur les transitions justes et inclusives, coanimé par les États-Unis d’Amérique et l’Afrique du Sud. Le rapport confirme que COVID-19 a causé des retards et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, dont les répercussions sur les emplois varient selon le pays et l’utilisation finale, dans les différents segments de la chaîne de valeur. Alors que le solaire et l’éolien ont continué de dominer la croissance mondiale de l’emploi dans le secteur des énergies renouvelables, à raison d’un total de 4 millions et 1,25 million d’emplois respectivement, le segment des biocarburants liquides a diminué à mesure que chutait la demande de carburants de transport. Les ventes d’éclairage solaire hors réseau ont souffert, mais les entreprises ont réussi à limiter les pertes d’emplois. En 2020, la Chine représentait 39 % des emplois liés aux énergies renouvelables dans le monde, suivie du Brésil, de l’Inde, des États-Unis d’Amérique et des membres de l’Union européenne. De nombreux autres pays créent également des emplois dans les énergies renouvelables. Tel est le cas du Viet Nam et de la Malaisie, qui sont des exportateurs solaires photovoltaïques essentiels ; de l’Indonésie et de la Colombie, qui possèdent de grandes chaînes d’approvisionnement agricoles pour les biocarburants ; et du Mexique et de la Fédération de Russie, où l’énergie éolienne est en pleine croissance. En Afrique subsaharienne, les emplois dans le domaine solaire s’accroissent dans plusieurs pays comme le Nigeria, le Togo et l’Afrique du Sud. « La capacité des énergies renouvelables à créer des emplois et à atteindre les objectifs climatiques ne fait aucun doute. À l’approche de la COP26, les gouvernements doivent revoir à la hausse leur ambition d’atteindre le zéro émission nette », a déclaré Francesco la Camera, Directeur général de l’IRENA. « La seule voie possible consiste à augmenter les investissements dans une transition juste et inclusive, et en récolter tous les avantages socio-économiques tout au long du chemin. » « Le potentiel des énergies renouvelables à générer des emplois décents montre clairement que nous n’avons pas à choisir entre la durabilité environnementale d’une part, et la création d’emplois d’autre part. Les deux peuvent aller de pair. », a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder. Reconnaissant que les femmes ont davantage souffert de la pandémie parce qu’elles ont tendance à travailler dans des secteurs plus vulnérables aux chocs économiques, le rapport souligne l’importance d’établir une transition juste et de générer des emplois décents pour tous, en veillant à la garantie d’une rémunération adéquate, ainsi qu’à la sécurité et au respect des droits fondamentaux au travail. Une transition juste doit s’accompagner d’une main-d’œuvre diversifiée, garantissant l’égalité des chances pour les femmes et les hommes, avec des parcours de carrière ouverts aux jeunes, aux minorités et aux groupes marginalisés. Dans un tel contexte, les normes internationales du travail et les accords de négociation collective ont un rôle essentiel à jouer. La réalisation du plein potentiel des énergies renouvelables en matière d’emplois dépendra des politiques ambitieuses des entreprises pour conduire la transition énergétique dans les décennies à venir. Outre le déploiement, l’habilitation et l’intégration de politiques au sein du secteur lui-même, il est nécessaire de lever les obstacles structurels existant dans l’économie tout entière et de minimiser les décalages potentiels entre les pertes et les gains d’emplois pendant la période de transition. Les travaux de l’IRENA et de l’OIT montrent de toute évidence que la transition énergétique créera plus d’emplois qu’elle n’en fera perdre. Un scénario de durabilité à l’horizon 2030 élaboré par l’OIT juge que la création de 24 à 25 millions de nouveaux emplois viendra très largement compenser les pertes, qui sont estimées à six ou sept millions d’emplois. Environ cinq millions de travailleurs allant perdre leur emploi seront en mesure de continuer à exercer leur profession dans un autre secteur d’activité. Les Perspectives pour les transitions énergétiques mondiales de l’IRENA prévoient que le secteur des énergies renouvelables pourrait employer 43 millions de personnes d’ici 2050. La perturbation des approvisionnements transfrontaliers causée par les restrictions liées à la COVID-19 a mis en évidence le rôle important des chaînes de valeur nationales. Leur renforcement facilitera la création d’emplois et la génération de revenus à l’échelon local, en tirant parti des activités économiques existantes et nouvelles. Les travaux de l’IRENA sur l’exploitation des chaînes d’approvisionnement locales permettent d’identifier les types d’emplois qui seront nécessaires pour soutenir la transition par technologies, segments de la chaîne de valeur et compétences éducatives et professionnelles. Pour cela, il sera nécessaire de mettre en œuvre des politiques industrielles en vue de constituer des chaînes d’approvisionnement viables ; des stratégies d’éducation et de formation visant à créer une main-d’œuvre qualifiée ; des mesures actives sur le marché du travail destinées à fournir des services pour l’emploi adéquats ; des mesures de recyclage et de reconversion, ainsi que de protection sociale, pour aider les travailleurs et les communautés qui dépendent des combustibles fossiles ; et des stratégies d’investissement public tendant à soutenir le développement économique régional et la diversification.

La courbe du chômage remonte au premier trimestre (Maroc)

La courbe du chômage remonte au premier trimestre (Maroc)

Après l’embellie observée sur le front du chômage au terme de l’année 2019, qui s’était traduite par le recul du taux de chômage de 9,5% à 9,2% au niveau national, la situation sur le marché du travail s’est brutalement dégradée au premier trimestre 2020. La crise humanitaire, provoquée par la pandémie de coronavirus (Covid-19), n’y est sans doute pas étrangère. Selon les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP), le taux de chômage est reparti à la hausse au cours des trois premiers mois de l’année 2020, passant de 9,1% (durant la même période de l’année écoulée) à 10,5% au niveau national, de 13,3% à 15,1% en milieu urbain et de 3,1% à 3,9% en milieu rural. En effet, le nombre total de chômeurs s’est accru de 208.000 personnes au niveau national, suite à l’augmentation de 165.000 personnes en milieu urbain et de 43.000 en milieu rural. Il s’établit ainsi à 1.292.000 chômeurs.Comme l’avaient montré les données statistiques relatives à la situation du marché du travail de l’année écoulée, le chômage reste une fois encore le lot des jeunes et des diplômés au terme du premier trimestre 2020. D’après l’institution publique, « les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (3,9 points), les personnes âgées de 25 à 34 ans (2,3 points), les personnes disposant d’un diplôme (1,9 point) et les hommes (1,6 point) ». A en croire les analystes du HCP, « les taux de chômage les plus élevés sont relevés, en particulier, parmi les femmes (14,3% contre 9,3% parmi les hommes), les jeunes âgés de 15 à 24 ans (26,8% contre 8,2% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus) et les détenteurs d’un diplôme (17,8% contre 3,6% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme) ». Dans une récente note d’information relative cette fois-ci à la situation du marché du travail au premier trimestre de l’année en cours, le Haut-commissariat a noté que « la moitié des chômeurs (50,7%) sont à la recherche de leur premier emploi (44,4% parmi les hommes et 63,0% parmi les femmes) » alors que les deux-tiers d’entre eux (66,1%) sont en situation de chômage depuis une année ou plus (62,1% parmi les hommes et 74,0% parmi les femmes). Toujours selon les données du Haut-commissariat, « 30,4% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur ». Des chiffres publiés par le Haut-commissariat, il ressort aussi que près des trois quarts des chômeurs (75,3%) sont concentrés dans cinq régions : Casablanca-Settat vient en première position avec 26,6% de chômeurs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (14,9%), de Fès-Meknès (12,8%), de l’Oriental (11,6%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,5%), peut-on lire dans le communiqué. A noter que les régions de l’Oriental et du Sud enregistrent les taux de chômage les plus élevés, avec respectivement 18,8% et 16,7%, selon les observations du Haut-commissariat. « Avec moins d’acuité, trois autres régions dépassent la moyenne nationale (10,5%), à savoir Casablanca-Settat (12,4%), Fès-Meknès (11,8%) et Rabat-Salé-Kénitra (11,8%) », a fait savoir l’institution publique. Quant aux régions de Marrakech-Safi, de Béni Mellal-Khénifra et de Drâa-Tafilalet, les données statistiques révèlent qu’elles enregistrent les taux les plus bas avec respectivement 5,4%, 6% et 6,5%. Soulignons, par ailleurs, qu’entre le premier trimestre de 2019 et la même période de 2020, le volume d’emploi dans le secteur de l’« agriculture, forêt et pêche » a enregistré une baisse de 3,6%, perdant ainsi 134.000 postes d’emploi, 104.000 en milieu rural et 30.000 en milieu urbain. Du côté du secteur des BTP, les chiffres font état d’une perte de 1.000 postes, consécutive à la création de 25.000 postes en milieu rural et à la perte de 26.000 en milieu urbain. Avec une création de 192.000 postes au niveau national, 119.000 en milieu urbain et 73.000 en milieu rural, le volume d’emploi dans le secteur des « services » a progressé de 4,1%. Quant au volume d’emploi dans le secteur de l’« industrie y compris l’artisanat », il apparait qu’il s’est accru de 1,8%, créant ainsi 23.000 postes, résultant d’une création de 20.000 postes en milieu urbain et de 3.000 en milieu rural. Analysant la situation régionale du marché du travail, le HCP a relevé que cinq régions abritent 72% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. Il s’agit dans l’ordre de la région de Casablanca-Settat, qui vient en première position avec 22,7% d’actifs, de Marrakech-Safi (13,4%), de Rabat-Salé-Kénitra (13,4%), de Fès-Meknès (11,4%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,2%). Poursuivant ses observations, le Haut-commissariat a également noté que les régions de Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi ont affiché des taux d’activité plus élevés que la moyenne nationale (46%), avec respectivement 49,7%, 48,6% et 47,8%. Le HCP a, en revanche, relevé que les taux les plus bas ont été enregistrés dans les régions de Fès-Meknès (42,7%), de l’Oriental (42,8%) et de Souss-Massa (43%). Soulignons que la population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées a atteint 443.000 personnes avec un taux de 4,1%. Quant à la population en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance de revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé, son nombre est de 511.000 personnes (4,7%). En somme, le HCP a noté que « le volume de sous-emploi, dans ses deux composantes, est de 954.000 personnes. Le taux global de sous-emploi est passé de 9,7% à 8,8% au niveau national, de 8,8% à 8,7% en milieu urbain et de 10,7% à 8,9% en milieu rural ». Alain Bouithy