Avancée du M23 en RD Congo : les combats mettent de nouveau les civils en danger
Le week-end dernier, les rebelles du M23 ont étendu leur zone de contrôle dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Des dizaines de milliers de personnes ont fui pour se mettre en sécurité, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique dans l’est du pays. Le groupe armé, qui bénéficie d’un soutien direct du Rwanda, a lancé une offensive le 20 octobre et s’est emparé d’une grande partie du territoire de Rutshuru, prenant notamment les cités de Rutshuru Centre et Kiwanja. Ces deux localités rurales abritaient une grande partie des 186 000 personnes déplacées qui avaient déjà fui la reprise des combats entre le M23 et les forces congolaises au cours des derniers mois. Bon nombre de ces personnes sont à nouveau en fuite. Human Rights Watch a documenté des exactions généralisées commises en 2012 par les combattants du M23 contre des civils, notamment de nombreux meurtres et viols. Le fait que les autorités congolaises et rwandaises n’aient toujours pas tenu ce groupe armé responsable de ses crimes passés renforce les inquiétudes quant à la sécurité des civils désormais sous son contrôle. Le M23 a été formé en 2012 par des déserteurs de l’armée congolaise, eux-mêmes anciens rebelles d’un groupe armé appelé le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), également soutenu par le Rwanda. Après la prise de Kiwanja par le CNDP en 2008, ses forces ont exécuté sommairement des dizaines de civils en deux jours. « On n’a pas oublié le massacre de 2008 », a récemment déclaré un habitant de Kiwanja âgé de 44 ans. « Et en 2012, ils m’ont mis au cachot et pourtant je n’avais rien fait. Vont-ils cibler encore les gens ? » S’exprimant lors d’un briefing des Nations Unies la semaine dernière, l’ambassadeur des États-Unis à l’ONU, Robert Wood, a appelé « les acteurs étatiques à cesser de soutenir [l]es groupes [armés], notamment l’aide apportée par la Force de défense rwandaise au M23 ». Les responsables rwandais ont nié avoir soutenu des forces rebelles en RD Congo en 2008 et 2012, et ont démenti soutenir le M23 cette année. Au contraire, le gouvernement rwandais a dénoncé la violence et les discours de haine contre les personnes perçues comme tutsi ou rwandaises en RD Congo, qu’il impute à la « collusion entre les forces armées congolaises et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) », un groupe armé rwandais majoritairement hutu dont certains dirigeants sont liés au génocide de 1994 au Rwanda. La connivence cette année entre les FDLR et l’armée congolaise, que Human Rights Watch a documentée, ne justifie toutefois pas que le Rwanda soutienne le M23, responsable d’abus. L’Union africaine appelle au dialogue. Tout accord régional devra tenir compte de la protection et des préoccupations humanitaires des civils concernés. Il est essentiel de veiller à ce que les responsables des atrocités passées, qu’elles aient été commises par le M23, d’autres groupes armés ou les forces armées gouvernementales, soient traduits en justice. Sans cela, il est difficile d’entrevoir une amélioration du sort des populations de l’est de la RD Congo. Thomas Fessy Chercheur principal pour la RD Congo Retrouvez cet article sur HRW
Un blogueur Sahraoui dénonce, devant le Conseil des Droits de l’Homme, les atrocités dans les camps des sahraouis marocains séquestrés de Tindouf, en Algérie.
L’information est tombée tel un couperet sur la tête des responsables algériens le 06 mars 2020 face au Conseil des Droits de l’Homme (CDH) à Genève suite à la dénonciation du militant sahraoui El Fadel Breika qui a tenu à dénoncer la répression et les graves exactions commises par les polisariens contre les populations embastillées à Tindouf. Une dénonciation a été faite par le militant sahraoui des Droits de l’Homme, El Fadel Breika, devant le Conseil des Droits de l’Homme (CDH) à Genève lors de la 43ème session du CDH au Palais des Nations-Unies, au cours de laquelle il a pointé du doigt la responsabilité juridique de l’Algérie dans les atrocités commises par les dirigeants séparatistes et les services algériens contre les sahraouis des camps de Tindouf. Au cours de son intervention, Fadel Breika a condamné le mutisme des soi-disant défenseurs du peuple sahraoui sur les sévices et les violations commises contre les sahraouis par les dirigeants du polisario, avec la complicité des services de sécurité algériens pour faire taire, par le feu et le sang, toute voix dissonante auxdits camps notamment par la torture et des sévices cruels. Il s’est déclaré, en outre, stupéfait, par la totale aphasie des soi-disant défenseurs des droits du peuple sahraoui qui avalent perdu leur langue chaque fois qu’il s’agit de violations commises dans les camps sahraouis par le polisario et les services algériens, qui profitent de l’absence de tout mécanisme de recours et de protection et continuent à réprimer toute voix dissidente ou une opinion différente. De plus, il a fait la juste démonstration que son enlèvement n’était qu’un acte de vengeance organisé par les services de renseignements algériens qui ont participé à mes interrogatoires et tortures, uniquement parce qu’il avait organisé une manifestation devant l’Ambassade d’Algérie à Madrid pour exiger la divulgation du sort de son cousin et l’un des dirigeants du polisario, Khalil Ahmed Ibri, porté disparu depuis son enlèvement en 2009 par les services de renseignement algériens dans la capitale algérienne. C’est pourquoi, Breika a appelé le Conseil des Droits de l’Homme et la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle assume sa responsabilité légale en tant que pays accueillant la population sahraouie sise à Tindouf. A ce sujet, il est bon de révéler que le blogueur Breika, défenseur des Droits de l’Homme et dissident du polisario, avait été libéré des bagnes polisariens, où il avait subi durant 05 mois, avec les deux blogueurs Mahmoud Zedan et Moulay Abba Bouzid, les pires sévices physiques et psychologiques pour avoir osé dénoncer les graves violations des Droits Humains et la dépravation des dirigeants du polisario qui s’enrichissent aux dépends de la misère des populations des camps de la honte sis à Tindouf. Pour conclure, le militant Breika a appelé le Conseil des Droits de l’Homme et la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle assume sa responsabilité légale en tant que pays d’accueil de la population sahraouie marocaine embastillée sur son territoire à Tindouf. Farid Mnebhi.