Congo/RDC. Les  DEUX MERVEILLES de la Rumba au Cha cha cha : L’AFRICAN JAZZ & LE ROCK-A-MAMBO

Congo/RDC. Les  DEUX MERVEILLES de la Rumba au Cha cha cha : L’AFRICAN JAZZ & LE ROCK-A-MAMBO

RETRO. Aux éditions musicales « Esengo », de l’éditeur grec Dino Antonopoulos, les orchestres Rock-A-Mambo et African jazz amènerent entre 1957-1959 des révolutions imprévisibles dans la technique des enregistrements dont le résultat est demeuré historique. Avec une prodigieuse maîtrise, les musiciens des deux groupes dirigés par Nino Malapet et Joseph Kabasele furent d’authentiques novateurs sur le plan harmonique et rythmique, comme en témoigne ce prodigieux cha  cha cha : « Li duo Maravilla », une composition de Nico Kasanda. (1957) Ci-après la formation « African-Rock » pour cette œuvre : Chant : Kale – Lando « Rossignol » Saxo : Nino Malapet, Menga André Clarinette : Essous (clarinette) Guitare solo : Nico Kasanda – guitare rythmique : Mwamba Dechaud Contrebasse : Honoré Liengo Percussions : Saturnin Pandi Notons qu’aux éditions Esengo, on comptait également un troisième orchestre : Conga Jazz de Paul Ebengo « Dewayon » faisant partie de « l’African-Rock ». Clément ossinondé

RD Congo. Un livre en mémoire de Joseph Kabasele et l’African Jazz : « Carrefour African Jazz »

RD Congo. Un livre en mémoire de Joseph Kabasele et  l’African Jazz : « Carrefour African Jazz »

Le nom de Joseph Kabasele brille de nouveau en lettres d’or dans un livre que lui dédie José Nzolani et dans lequel il fait vivre son histoire de A à Z. Un livre de souvenirs, qui contient de nombreuses informations sur la discographie, les concerts et surtout la participation à la Table ronde de Bruxelles en 1960. En effet, José Nzolani, l’auteur de ce livre est un chercheur fondamental. Passionné d’histoire et de musique, il a décidé de les approfondir ensemble, tant la musique et la chanson en Afrique, et singulièrement au Congo, font depuis toujours la chronique des évènements. Son livre, « Carrefour African Jazz », revient sur l’histoire du Congo (RDC) et sur les musiques qui l’ont accompagnée. Forcément, l’African jazz de Kabasele y occupe une place de choix, puisque l’orchestre est né dans l’ébullition sociale, politique et culturelle précédant l’Indépendance, et qu’il posa les fondations de la musique qui pendant 50 ans fut la plus populaire du continent africain, la rumba congolaise. « Carrefour African Jazz ». Une somme historique précieuse car soigneusement documentée, qui contient également les traductions d’une vingtaine de chansons bien choisies. Clément Ossinondé (carrefour African Jazz) Contact José Nzolani : ausondelarumba.com (contact@ausondelarumba.com)

Armando Brazzos nous a quittés à l’âge de 85 ans

Armando Brazzos nous a quittés à l’âge de 85 ans

La nouvelle est tombée le mercredi 9 octobre 2019 : le guitariste Armando Brazzos nous a quittés à l’âge de 85 ans, après d’être battu pendant plusieurs années contre la maladie. À l’âge de 85 ans, le guitariste rythmique mythique a rendu l’âme à la Clinique Ngaliéma de Kinshasa, après 60 ans d’une carrière incomparable. L’avant dernier survivant  de l’African Jazz de 1960 à la Table Ronde de Bruxelles, aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité. » Avec sa mort, il ne reste plus qu’un survivant  héro de « l’Indépendance cha cha » de 1960 : Pierre Yantula « Petit Pierre ». On s’en souvient il n’y a pas si longtemps, Armando Brazzos et Pierre Yantula « Petit Pierre » deux derniers musiciens qui étaient encore en vie, avaient interpellé le Président de la république de la RDC  pour demander  la « Reconnaissance » de l’Etat congolais, accusé de les laisser  vieillir et mourir dans l’oubli et le dénuement. En tout cas, c’est triste En tout cas, c’est bien  cette triste  situation qu’a connu Armando Brazzos, pour lequel votre serviteur et beaucoup d’autres confrères avaient lancé des SOS pour récolter suffisamment de fonds pour l’organisation médicale  de  ce grand guitariste rythmique et bassiste. Qui était Armando Brazzos ? Armando Brazzos est considéré comme un des meilleurs guitaristes rythmiques de l’histoire de la musique congolaise. Un monument de la rumba moderne. un artiste confirmé, un guitariste phénoménal qui a maîtrisé à la fois les classiques de la véritable rumba et a innové pour donner une nouvelle dynamique à ce genre musical. Tout comme il s’est montré absolument perspicace dans la pratique de la guitare basse. De son vrai nom Armando Mwango Fwadi-Maya, “Brazzos” est né à  Léopoldville (Kinshasa) le 21 avril 1934. Cumulativement avec ses études à l’Ecole de l’Armée du Salut et à l’Institut St Joseph de la paroisse Ste Anne, il  embrasse l’apprentissage de la guitare auprès des musiciens angolais de San Salvador ; Freitas, D’Oliveira et Georges Edouard. Ces derniers répétaient dans la parcelle où habitait Brazzos (90 rue Nyanza, commune de Kinshasa). Plus tard et en 1950 il se lie d’amitié avec les guitaristes Mwamba “Dechaud”, Tino Baroza et Nico Kasanda, proches des éditions Opika. Une collaboration de travail suivra, mais pas pour longtemps, car en 1951 Brazzos se fait embaucher à la Société de Transport Automobile de l’Etat ( STA) , préférant exercer sa passion musicale  en amateur et cette fois-ci avec le guitariste Georges Dula, auprès de qui,  il  a approfondi ses connaissances rythmiques. En 1952, Brazzos intègre les éditions CEFA (Compagnie d’Enregistrement du Folklore Africain) du célèbre guitariste belge Bill Alexandre (le premier à introduire la guitare électrique en 1953 au Congo) Ce dernier parfait sa formation avant de le surnommer “Brazzos”, qui signifie “L’homme aux bras des os”. Brazzos débute sa carrière à la Firme CEFA comme guitariste  accompagnateur  aux  côtés  de Roger  Izeidi , Roitelet  Moniania, Vicky  Longomba, Guy Léon Fylla et bien d’autres. Entre 1952 et 1955, Brazzos accompagne des nombreux artistes de l’écurie et contribue à la réussite de plusieurs œuvres à succès. En 1956 et après la fermeture des éditions CEFA, Brazzos intègre les éditions Loningisa où il évolue comme musicien de studio. A la fin de l’année 1956, et à l’occasion du départ massif de l’OK jazz et des éditions Loningisa des musiciens Essous, Lando Rossignol,  Pandi, Moniania Roitelet et autres pour les éditions Esengo (Rock-A-Mambo), Brazzos intègre l’OK Jazz en même temps que Ganga Edo, Célestin Kouka et Nino Malapet. IL y reste jusqu’à 1959, lorsqu’il est contacté par Joseph Kabaselle pour faire partie de l’orchestre African Jazz qui a agrémenté en 1960 la Conférence sur l’Indépendance du Congo à Bruxelles. Il figure comme bassiste à l’enregistrement de la célèbre chanson “Indépendance cha cha”. Mais auparavant Brazzos a fait partie de la formation de l’orchestre Bantous en création à Kinshasa. Il rétracte après plusieurs séances de répétitions à Kinsuka dans la banlieue de Léopoldville (alors membre de l’Ok Jazz). Pour la suite on peut noter : 1962 – à la suite d’une grande réconciliation, Brazzos, Vicky Longomba réintègre l’Ok Jazz et par ricochet,  Edo Ganga et Loubelo “De la lune”. 1967 – Brazzos fait partie des dissidents de l’OK Jazz qui ont mis en place l’orchestre “Révolution” avec Kwami, Mujos, Boyibanda et autres. 1969 à 1976 – Brazzos retrouve à nouveau le TP OK Jazz. Puis pour la énième fois, il abandonne la musique pour travailler jusqu’en 2004 comme bureaucrate dans une société privée de Kinshasa. Admis à la retraite, Il évolue désormais à ses heures de loisirs dans le groupe des anciennes gloires “African Ambiance”, jusqu’à ce qu’il tombe malade ces dernières années. A son palmarès, des œuvres à grand succès et particulièrement dans l’OK Jazz : “Bilia ki yo bikoki”, “Cha cha cha del zombo”, “Nabanzaki Anzelu”, “Fifi nabanzi yo”, “Bozongisa motema”, “Ata okei”, “Como baila to”, “Bolingo na ngai mwana mama”, “Bailamos negro, “Sukola motema olinga”, “Yaka nakoki te “, etc… Depuis l’annonce du décès de Brazzos, ses proches multiplient les déclarations d’amour dans les médias. Très attristés, certains ont commencé à partager leur peine sur les réseaux sociaux, stars, anciens collaborateurs, amis et famille. Toutes nos pensées vont vers eux. Clément Ossinondé

DOSSIER. Joseph Kabaselle : Ce qu’il faut retenir de son épopée des années 1960-1961 avec l’African Jazz

DOSSIER. Joseph Kabaselle : Ce qu’il faut retenir de son épopée des années 1960-1961 avec l’African Jazz

Le nom de Joseph Kabaselle évoque l’époque délirante d’enthousiasme qu’a connu la chanson congolaise dans les années 50. Il est indéniable qu’il est parmi les pionniers qui ont apporté une contribution considérable à l’histoire de la musique congolaise. Cependant, il y a lieu de noter que les années 1960 et 1961 sont considérées comme des années mémorables, surtout pour avoir su développer son imagination mélodique prodigieuse en assumant avec brio tous les tournants de l’histoire. 1960 – L’African Jazz en Europe 1960, c’est une grande fraicheur dans les idées du chanteur Joseph Kabaselle, qui en s’appuyant sur les conceptions harmoniques très originales et avancées, prendra le dessus sur « L’Ecole OK Jazz ». L’African Jazz est le tout premier orchestre congolais à se rendre en Europe. Il est retenu par les frères Philippe et Thomas Kanza, leaders politiques de l’Abaco (Association des Bacongo) du président Joseph Kasavubu, à animer les 20 février 1960 à Bruxelles, la clôture de la « Table Ronde » Belgo-congolaise (du 20 janvier au 20 février 1960) destinée à définir les conditions et la date de l’indépendance du Congo-Belge (30 juin 1960) et où siégeaient côte à côte les membres des grands partis : Abaco – PSA – MNC, des partis régionaux : Conakat – Atcar et des chefs coutumiers. Joseph Kabaselle, trouve ainsi l’occasion de renforcer son groupe par des musiciens venus de l’OK Jazz, notamment le chanteur Victor Longomba « Vicky » et le guitariste basse Antoine Armando « Brazzos ». L’African Jazz crée une véritable révolution parmi les milieux politiques et musicaux en Belgique et en France. « Indépendance cha cha » Les musiciens composent à chaud dans la nuit clôturant les travaux, deux chansons historiques qui témoignent de l’histoire en train de s’écrire au Congo et en Afrique : « Indépendance cha cha » et « Table Ronde » (Kabaselle/Izeidi) dont les textes font apparaître les noms des principaux partis politiques congolais et ceux de leurs leaders. Gravés en Belgique et distribués à Kinshasa, ces chansons communiqueront une vive ardeur chez les congolais et les africains de tout bord, pour lesquels 1960 est consacrée années des indépendances. Le rapprochement de Joseph Kabaselle avec le leader du MNC Patrice Lumumba – en marge de la Table Ronde – conforte sa position de musicien engagé. Patrice Lumumba, en effet, avait fait de Joseph Kabaselle son proche collaborateur. Musicien, certes, l’impact de Joseph Kabaselle dans l’opinion publique était important et très apprécié. A la fin de la Table Ronde belgo-congolaise, l’African jazz donne par la suite une série de concerts en Belgique et en France, d’où vont se révéler d’autres œuvres à succès, telles « Sentiment emonani » et « naweli boboto » du chanteur Vicky Longomba. La composition de l’African Jazz au cours de son premier voyage en Europe et à la « Table Ronde » de Bruxelles : Joseph Kabaselle – Vicky Longomba (chant) – Roger Izeidi (maracasses-chant) – Nico Kasanda (guitare solo) – Charles Mwamba « Dechaud » (guitare accompagnement) – Antoine Armando « Brazzos » (guitare basse) – Petit Pierre Elengesa (percussions). Ce premier voyage de l’African Jazz en Europe a duré plus de quatre mois (Fin décembre 1959 à Avril 1960). L’orchestre s’est produit en Belgique, en France, en Hollande, au Luxembourg et en Allemagne. 1960 – Création des premières éditions musicales par les congolais. En 1958, et à la faveur de la rencontre de Mr Cornelis, gouverneur du Congo, du Rwanda-Urundi avec les délégués de SAMUCO (Syndicat des Musiciens Congolais), il a été décidé de la résiliation de tous les contrats d’exclusivité qui liait les musiciens congolais avec les éditeurs grecs et belges basés à Léopoldville (Kinshasa). Permettant ainsi aux musiciens congolais de négocier leur adhésion sur des nouvelles bases, avec la possibilité pour les congolais de créer leurs propres firmes musicales. Cette décision constitue une grande victoire. 1960 – Création à Brazzaville du « Club Kalé Il a pour objectif de contribuer à l’épanouissement de l’œuvre de Joseph Kabaselle, l’aide morale et artistique du leader de l’African Jazz. Le club émerge au sein du groupe musical « Los Rumbaberos » de Brazzaville, dans lequel on compte les musiciens amateurs, mais talentueux (cadres dans la fonction publique congolaise) : Sylvain Bemba, Clément Massengo, Firmin Tembe, Gérard Bitsindou, Matingou, Nkouri, Bibanzoulou « Amoyen », dont la structure est soutenue par l’instrument de base qu’est la cithare, joué merveilleusement par Sylvain Bemba et qui d’ailleurs a beaucoup inspiré le Dr Nico Kasanda, dans sa façon de jouer à un instrument similaire dite « guitare hawaïenne ». « Lolita » et « La more », deux chansons du Club Kalé qui ont fortement marqué cette fructueuse collaboration. Tout comme plusieurs autres chansons cédées à Joseph Kabaselle. 1960/61 – Naissance du label « Surboum African jazz » Au cours de sa participation à la Table Ronde belgo-congolaise sur l’indépendance du Congo, Joseph Kabaselle négocie et obtient sous la tutelle de la Maison Ecodis du groupe belge Decca-Fonior, la création de la première édition musicale gérée par un congolais. – treize années après la présence sans partage des éditeurs grecs et belges – Citons : « Surboum African Jazz ». Avec Bruxelles comme lieu des enregistrements, Joseph Kabaselle assure à cette édition qui ne commence ses enregistrements qu’en 1961, une place de choix. 1961 – Dissension au sein de l’African Jazz De retour du voyage triomphant à Bruxelles au cours de la Table Ronde Belgo-congolaise. Joseph Kabaselle prend de la hauteur dans l’échiquier politique, au point de se désintéresser des activités de l’orchestre. Nico Kasanda qui prend les commandes, restructure le groupe et le fait appeler African Jazz « aile Nico » qui se compose comme suit : Nico Kasanda (guitare solo et chef d’orchestre), Mwamba Dechaud (guitare accompagnement), Taumani (guitare basse), Tabu Ley et Henri Diakoundila (chant), Kaya « Depuissant » (percussions), Willy Kuntina (trompette)- (sans Kabaselle et Izeidi, jusqu’à la réunification en 1962). 1961 – Deuxième voyage de l’African Jazz (Kale) en Europe. Février 1961 – A la suite de la brouille précitée avec ses compagnons Nico Kasanda, Dechaud, Vicky Longomba, Armando Brazzos… Joseph Kabaselle recrute d’autres musiciens pour un deuxième voyage de L’African Jazz-Kalé à Bruxelles, parmi lesquels: Tino Baroza, Dicky Baroza, Edo-Clari Lutula, Joseph Mwena, Roger Izeidi … Il s’associe aussi à

Dominique Kuntina « Willy Mbembe » : Il était le souffle de l’African Jazz

Dominique Kuntina « Willy Mbembe » : Il était le souffle de l’African Jazz

RETROSPECTIVE. Plus qu’un instrumentiste, encore que ce trompettiste fût un athlète de son instrument, une sorte d’énorme virtuose échappé dans l’avant-garde.  » Willy Mbembe  » fut avant tout, jusqu’à sa mort en 1972 à Kinshasa, un compositeur, un organisateur et un admirateur de Louis Armstrong dont il s’inspirait l’œuvre avec les moyens de son temps. Son talent de trompettiste, son charisme, ses qualités de show-man et sa personnalité généreuse ont forgé au fil du temps sa renommée internationale. « Willy Mbembe » parvint à créer au sein de l’African Jazz de Joseph Kabasele des mondes sonores homogènes, teintés de sa propre couleur. Son importance dans l’histoire de la trompette dans la musique congolaise moderne est fondamentale. Et les trompettistes congolais qui ont suivi, lui doivent beaucoup. Dominique Kuntina dit « Willy Mbembe » est né à Léopoldville le 31 juillet 1931, d’une famille protestante. Il est pris en charge par les missionnaires de la B.M.S. qui lui enseignent les mystères de l’alphabet. Mais la musique a sur lui un attrait très puissant. Un an avant d’obtenir son CEP, il embouche déjà la trompette dans un style admirable. Plus tard, lorsqu’il travailla dans une des grosses firmes de la place, il n’aura pour compagnon, pendant ses heures de loisir, que sa trompette. C’est ainsi que l’Odéon Kinois d’Antoine Kasongo, lui cédera une place dans son ensemble. Sa vie est alors partagée entre le travail pendant la journée, et l’orchestre en soirée. Mais s’étant aperçu que son mince bagage intellectuel ne pourra pas lui être de grande utilité dans la vie, il se remet à l’étude et reprend le chemin de l’école : deux ans à l’Ecole Moyenne de Sona-Pangu et le revoilà à Léopoldville dans la maison d’édition « Olympia ». Mais en 1950, lorsque l’Odéon Kinois dans lequel il a repris sa place de trompettiste, projette d’effectuer une tournée musicale dans le Haut-Congo. Willy n’hésite pas à abandonner son emploi et à courir l’aventure à Cocquylatville (Bandaka) et Stanleyville (Kisangani). Revenu à Léopoldville (Kinshasa) en 1961, il se fait engager dans une autre maison d’édition outre qu’ « Olympia », pour adhérer à la firme « Ngoma ». Mais un an plus tard, il démissionne pour suivre une autre tournée musicale dans le Kwango, le Kasaï et le Katanga, et pendant trois ans on entendra plus parler de lui. Intégration dans l’African Jazz De retour en 1955, il a encore la chance de trouver un emploi, mais cette fois dans une grosse société de transport maritime. Il prend son travail à cœur, mais n’abandonne pas pour autant la musique qu’il cultive en jouant le soir dans les bars de la Cité, jusqu’au jour où le chef d’orchestre de l’African Jazz Joseph Kabasele, le découvre et lui propose de faire partie de son ensemble. Depuis sa présence dans l’African Jazz en 1955, sa trompette n’a eu d’égale que la guitare de Nico Kasanda dont la réputation n’est plus à faire. Que ce soit dans l’African Jazz, l’African Fiesta ou l’Afrisa, notre souvenir de « Willy Mbembe », demeure intact sur son œuvre. Que les jeunes trompettistes s’en inspirent. Clément Ossinondé

Mort de KUKA Mathieu, ancien chanteur de l’African Jazz de Joseph Kabaselle

Mort de KUKA Mathieu, ancien chanteur de l’African Jazz de  Joseph Kabaselle

Le chanteur congolais Kuka Mathieu, gloire des années 1950/1960 est mort samedi 28 Octobre 2017 à Kinshasa. Principalement connu pour ses loyaux services auprès de Joseph Kabaselle et Jeannot Bobenga, le chanteur âgé de 86 ans (17.09.1931) souffrait depuis seulement quelques semaines. Chanteur à la voix de soprano, il a commencé sa carrière en 1952 au sein des éditions Ngoma de l’éditeur grec Nico Jeronimidis. Pour la suite de son parcours, on peut retenir essentiellement : – 1952-1953, évolution aux côtés de l’organiste Raphaël Kabangu puis du guitariste Guy Léon Fylla. – 1962 – il intègre l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bobenga (première formule) avant de composer en 1963 avec Joseph Kabaselle – à la suite du départ massif de ses musiciens – pour former l’African Jazz (nouvelle formule) : Kabaselle, Bobenga, Kuka Mathieu, Rolly Nsita, Alexis Miekuta, Kambite « Damoiseau », Nedule « Papa Noël », Pierre Kiyika « Flamy », Casimir Mutsipule « Casino » etc… Parmi les grands succès de cette période, on peut citer les compositions : « Mbombo wa Ntumba », « Nzambe Mungu », « Semeki semeki »… et plus tard, la célèbre « B.B 69 » qui est la plus grande réussite de Kuka Mathieu. – 1970 – Année au cours de laquelle Joseph Kabaselle s’installe en France pour former avec Manu Dibango, Gonzalo, Essous et autres, « L’African team », oblige Kuka Mathieu à évoluer de 1970 à 1971 au sein de l’orchestre « Volcan ni beto ba ». – 1990 – Après une longue éclipse, Kuka Mathieu l’artisan de la reconnaissance de l’identité musicale de l’Ecole African Jazz, crée l’orchestre « African Ambiance ». Une formation qui regroupait en majorité les anciens musiciens du clan African Jazz. Enfin, « l’écriture de Kuka Mathieu est limpide, simple et subtile à la fois ». On lui doit de très belles chansons. Il s’est produit sur plusieurs scènes en RDCongo, et sur des scènes extérieures de grand renom. Regardez « B B 69 » sur YouTube:

Souvenir de deux grands noms de la musique congolaise des années 50

Souvenir de deux grands noms de la musique congolaise des années 50

1 – André Menga de l’African Jazz André Menga (de son vrai nom Mengi), saxophoniste, est né à Kionzo (Bas Congo) le 20 mars 1922. Il apprend à jouer au saxophone à l’école de Tumba avant de se retrouver à Kinshasa où il forme en 1944 un orchestre dénommé « Amibako ». A la dissolution de celui-ci on le verra successivement fonder et diriger les groupes « Neobako » et « Siluvangi ». En 1946, Brazzaville l’attire, il crée l’orchestre Américan Jazz avec lequel il entreprend le tour de l’AEF (Afrique équatoriale française). En 1949, il est engagé dans l’administration coloniale française jusqu’en 1956, année au cours de laquelle il rejoint Léopoldville avant de faire partie de l’African Jazz dans la même année. Très grand saxophoniste, André Menga a exercé sur d’innombrables saxophonistes une influence déterminante. Beaucoup de goût et de mesure, toutes ses qualités ont impressionné plusieurs générations de saxophonistes. Qu’est-il devenu ? C’est la question à laquelle nous aimerions obtenir de réponse. 2 – Camille Feruzi des Editions Ngoma Camille Feruzi est né en 1921 à Kisangani. ( des parents originaires de l’Angola) Il est un peu l’un des pères de l’accordéon au Congo. Dès son plus jeune âge, et aux côtés de son père accordéoniste, il se penche sur toutes les musiques, en particulier la Rumba et lui restera fidèle tout au long de sa carrière. A partir des années 40, Feruzi qui chante en s’accompagnant de son instrument acquiert une excellente réputation aux Editions « Ngoma », tant pour son talent que pour son oeuvre tout à fait originale. On lui doit des oeuvres de qualité comme : « Makango » « Polina », « Eyenga ya diamant » et « Sebene Lulu » dont on ne se lassera pas d’apprécier les belles qualités d’intervention à l’accordéon. Plus tard et pour se conformer à l’ère du temps. Feruzi s’offre quelques morceaux au rythme cha cha cha, dont « Cha cha cha bay » , un grand succès des années 60. Clément Ossinondé