Figure incontournable dans son pays le Nigeria comme sur le continent africain, Olusegun Obasanjo ne mâche pas ses mots quand il s’agit de juger les dirigeants africains, à l’instar du Président togolais Faure Gnassingbé dont le pays vit une grave crise.
A la question de Jeune Afrique : Le président Faure Gnassingbé doit-il partir ? Voici sa réponse: lorsque la population constate l’échec de son dirigeant et n’a plus d’espoir de changement, qu’elle ne peut plus se dire « dans deux ou trois ans on le fait partir par les urnes », la violence et le chaos représentent son dernier recours. Et cela n’est bon pour aucun État.
Pour l’ancien président du Nigeria, « les dirigeants doivent faire preuve de bon sens et respecter leurs engagements. Leurs actions doivent être adaptées à la situation de leur pays ».
Dans le cas de Faure Gnassingbé, il conseille à ce dernier de mettre fin à la vague de violence et surtout d’«écouter la voix de la raison ». Car, explique-t-il, « la violence ne peut sauver aucun leader, nulle part. Elle doit être rejetée des deux côtés».
En ce qui concerne les négociations avec l’opposition, l’ancien président pense qu’«il faut un référendum pour revenir sur une disposition constitutionnelle. Le gouvernement et l’opposition doivent donc attendre qu’il soit organisé », mais que le processus politique doit se poursuivre de façon pacifique.
Dans le cas où le résultat du référendum n’est pas favorable au Président Faure Gnassingbé que devra faire ce dernier ? Du haut de ses 80 ans, Olusegun Obasanjo répond: «Tout bon dirigeant politique respecte le verdict des urnes ».