
Ma réponse : ils ne pensent qu’à eux.
PARLONS-EN. Le 12 octobre prochain, 11 candidats affronteront Paul Biya lors d’un scrutin biaisé d’avance. Aucun n’a la capacité de le battre. D’abord, parce qu’aucun candidat ne peut contrer la fraude, ni même la contester. Le Conseil constitutionnel, aplatventriste, reptilisé, nommé par Paul Biya, a déjà montré qu’il ne donnera jamais un autre résultat que celui voulu par le palais d’Etoudi.
Ensuite, parce que ces opposants (dont certains sont en réalité des proposants) ont prouvé leur laxisme et leur inertie face à une cause aussi noble que le droit à la justice. Beaucoup sont restés silencieux après l’élimination abjecte du principal opposant, Maurice Kamto. D’autres se sont contentés de communiqués verbeux,creux, et les plus répugnants ont même jubilé devant cette injustice.
Il y a aussi une raison stratégique : avec la principale force politique écartée, aucun des candidats restants n’a un parti implanté sur l’ensemble du territoire. La plupart restent enfermés dans des enclos tribaux, incapables de dépasser leur région.
Alors, pourquoi vont-ils quand même aux élections ?
1. Pour servir d’alibi à une élection qui a commencé sur une fausse note et dont le résultat est connu.
2. Pour espérer, par miracle, un poste dans le futur gouvernement.
3. Pour positionner leur parti en vue de futures législatives.
4. Pour toucher quelques billets pour avoir accompagné la mascarade.
Ce qui en ressort, c’est une opposition composée d’égoïstes incapables de voir plus loin que le bout de leur nez, des nombrilistes égocentriques. Une course de cupides et de revanchards, aux ambitions minimalistes, qui refusent de marquer l’Histoire.
Que devraient-ils faire ?
Ils devraient stopper ce processus électoral, pour punir l’humiliation infligée à toute la République par la clique de Yaoundé. Comprendre que la falsification des documents par le ministère de l’Administration territoriale, l’autopiratage de son site internet, et les décisions absurdes du Conseil constitutionnel constituent une atteinte grave à l’image de notre nation. Aucun Camerounais digne de ce nom ne peut cautionner cela.
Par patriotisme, ils devraient suspendre leur participation, appeler le peuple à réparer cette injustice et reprendre le processus sur des bases saines.
Mais ils ne le feront pas. Parce qu’ils sont complices.
Par Teddy Patou
Journaliste et animateur radio