Zone euro : faiblesse persistante de la croissance économique en 2019

Dans la zone euro, la croissance économique est restée atone au troisième trimestre 2019 (0,2% après 0,2% au T2), affectée par la faiblesse de l’investissement et des exportations dans un contexte mondial difficile.

Parmi les principaux pays de la zone euro, le rythme de croissance est resté stable en France (0,3%), en Italie (0,1%) et en Espagne (0,4%), alors que l’économie allemande a échappé de justesse à une récession technique avec une légère hausse de son PIB (0,1% après -0,2%).

Dans ce sillage, le FMI a réduit les perspectives de croissance de la zone euro pour les ramener à 1,2% pour 2019 et 1,4% pour 2020 contre 1,9% réalisée en 2018. Les risques pesant sur les perspectives de croissance restent élevés, englobant notamment la menace protectionniste, les incertitudes liées au Brexit, les vulnérabilités des marchés émergents et les facteurs géopolitiques.

Toutefois, la résilience de la consommation dans la zone euro continuera de bénéficier des gains significatifs de pouvoir d’achat des ménages, à la faveur de la hausse continue de l’emploi et des salaires, de la faiblesse de l’inflation et de l’importante relance monétaire de la BCE.

Les derniers indicateurs conjoncturels signalent un ralentissement de la croissance de la production industrielle (+0,1% septembre après +0,4% en août) et des ventes de détail (+0,1% après +0,6%).

Par ailleurs, la croissance de l’activité du secteur privé reste faible, comme le montre l’indice PMI composite (50,6 en octobre après 50,1 en septembre). La croissance modérée dans le secteur des services (52,2 après 51,6) contraste, toutefois, avec la forte contraction continue dans le secteur manufacturier (45,9 après 45,7).

Parmi les principaux pays de la zone euro, la France a enregistré la meilleure performance en termes de croissance de l’activité globale (52,6 après 50,8), l’Espagne a affiché son rythme de croissance le plus faible depuis près de six ans (51,2 après 51,7), l’Italie n’a connu qu’un rythme de croissance marginal (50,8 après 50,6), alors que l’Allemagne reste enfoncée en zone de contraction (48,9 après 48,5).

La confiance économique dans la zone euro a poursuivi sa baisse en octobre, comme le montre l’indice ESI de la Commission européenne (-0,9 point à 100,8). Parmi les plus grandes économies de la zone euro, l’ESI a connu une baisse importante en Espagne (-3,0 points), tandis qu’il est resté globalement inchangé en Allemagne (-0,2), en France (-0,1) et en Italie (+0,1). La confiance s’est notamment dégradée dans les secteurs de l’industrie (-0,6), du commerce de détail (-0,9) et des services (-0,5) ainsi que pour les consommateurs (-1,1).

Le taux de chômage dans la zone euro est resté stable à 7,5% septembre, son plus bas niveau depuis mai 2008. En glissement annuel, le taux chômage a enregistré une nette baisse dans la zone euro (-0,5 point) et dans les principaux pays membres, à savoir l’Allemagne (-0,3 point à 3,1%), la France (-0,6 point à 8,4%), l’Italie (-0,4 point à 9,9%) et l’Espagne (-0,6 point à 14,2%).

Sur le marché des changes, l’euro valait 1,11 dollar le 19 novembre, en hausse de 1,7% depuis son creux de fin septembre, ramenant ses pertes à 3,3% depuis début 2019. L’euro devrait rester faible, reflétant une atonie prolongée de la croissance et une orientation très accommodante de la politique monétaire dans la zone euro. L’inflation reste faible (0,7 en octobre après 0,8% en septembre).

Dans un contexte de faiblesse des perspectives de la croissance économique et de l’inflation, la BCE a lancé un ensemble de mesures de relance, avec notamment une baisse des taux d’intérêt et une extension du programme d’assouplissement quantitatif.

DEPF-Note de Conjoncture Nov 2019 (N°273)

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