Zone euro : Essoufflement de la reprise au premier semestre 2018

Selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère marocain de l’Economie et des Finances, le ralentissement de la croissance économique de la zone euro s’est confirmé au second trimestre 2018 (0,3% après 0,4% au T1), en lien avec les incertitudes qui pèsent sur le marché pétrolier et la dégradation de la conjoncture extérieure et son impact négatif sur la confiance économique.

Parmi les principaux pays de la zone, la croissance a ralenti en Italie (0,2% après 0,3%) et en Espagne (0,6% après 0,7%) et restée stable en France (à 0,2%), a indiqué la DEPF dans sa dernière note de conjoncture datant du mois d’août (N°258).

La DEPF a toutefois estimé que « les perspectives économiques restent globalement solides, confortées par la dynamique du marché du travail, la réduction de l’endettement des ménages et le maintien d’une politique monétaire accommodante ». Et de noter que les risques politiques se sont globalement estompés à travers la zone, mais certaines incertitudes persistent, liés notamment aux négociations sur le Brexit, aux tensions commerciales avec les États-Unis et à la situation politique en Italie.

Se basant sur les prévisions du FMI, elle a relevé que la croissance du PIB de la zone euro devrait ralentir progressivement pour se situer à 2,2% en 2018 après 2,4% en 2017, soulignant qu’elle devrait fléchir dans les principaux pays membres, à savoir l’Allemagne (2,2% après 2,5%), la France (1,8% après 2,3%), l’Italie (1,2% après 1,5%) et l’Espagne (2,8% après 3,1%).

Selon les données analysées, les derniers indicateurs à haute fréquence s’avèrent mitigés. La croissance de l’activité du secteur privé de la zone euro a ralenti en juillet, comme le montre l’indice PMI composite (54,3 après 54,9 en juin). Mais pour La DEPF, le ralentissement de la croissance en France (54,4 après 55), en Italie (53 après 53,9) et en Espagne (52,7 après 54,8) contraste, toutefois, avec une accélération en Allemagne (55 après 54,8).

Quoi qu’il en soit, il ressort de la note que la baisse de la confiance économique dans la zone euro s’est confirmée en juillet, comme le montre l’indice ESI de la Commission européenne (-0,2 point à 112,1).

« Parmi les plus grandes économies de la zone euro, l’ESI a diminué en Espagne (-1,7 point), en Italie (-0,6) et en France (-0,1) et n’a augmenté qu’en Allemagne (+0,9). La confiance a notamment diminué dans le secteur industriel et restée stable pour les consommateurs de la zone euro », a-t-elle souligné.

En ce qui concerne le taux de chômage dans la zone euro, il est resté stable à 8,3% en juin, marquant néanmoins une baisse de 0,7 point de pourcentage depuis un an. Selon les analystes de la DEPF, « le repli du taux de chômage, en glissement annuel, concerne les principaux pays membres de la zone, à savoir l’Allemagne (-0,4 point à 3,4%), la France (-0,3 point à 9,2%), l’Italie (-0,2 point à 10,9%) et l’Espagne (-1,8 point à 15,2%) ».

A noté que sur le marché des changes, la note fait état du recul de l’euro à 1,14 dollar le 13 août, son plus bas niveau depuis juillet 2017, marquant une baisse de 8% depuis son pic d’avril et de 5% depuis début 2018.

Pour la DEPF, les indices indiquent que la monnaie unique est affectée par l’essoufflement de la croissance économique de la zone euro et par les craintes de contagion de la crise financière turque.

Enfin, la DEPF a estimé que, la politique monétaire dans la zone euro reste accommodante, malgré une hausse de l’inflation (2,1% en juillet après 2% en juin, dépassant légèrement la cible officielle de 2%).

Martin Kam

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