Plus de 5200 participants participent à ce 5ème Sommet Union Européenne-Union Africaine (UE-UA), dont 83 Chefs d’Etat et de Gouvernement représentant 55 pays d’Afrique et 28 pays d’Europe, ainsi que des délégations de pays amis, de la Commission de l’UA, de la Commission de l’UE, des organisations internationales, régionales et sous régionales.
Il y a lieu de souligner, à ce sujet, les efforts consentis par la Côte d’Ivoire sur le plan sécuritaire pour assurer le maximum de sécurité aux participants à ce Sommet. Au plan de l’hébergement, on relèvera que les autorités ivoiriennes ont emporté le pari d’héberger plus de 130 délégations en les dispersant sur plusieurs hôtels.
Le Roi du Maroc, qui figurait dans la « short list » des quatre Chefs d’Etat à s’exprimer le 29 novembre 2017, à savoir Idriss Deby Itno (Tchad), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Nana Akufo Addo (Ghana), a délivré un discours sur la « migration et la mobilité », lors d’une des quatre sessions thématiques animées par les Chefs d’Etat.
Cette thématique était d’autant plus d’actualité, notamment suite au scandale international de la vente de migrants sub-sahariens en Libye. Le Souverain marocain a , dans son discours, décliné en quatre axes à cette thématique importante, à savoir :
1/ en sa qualité de Leader de l’Union Africaine sur le dossier de a migration, le Roi du Maroc soumettra lors du prochain Sommet de l’U.A des propositions sur cette question afin que les pays africains puissent parler d’une voix unique et selon son propre plan de travail.
Le Souverain marocain a tenu à rappeler qu’aujourd’hui la mouvance migratoire était sans précédent et imposait donc quatre niveaux d’actions : national, régional, continental et international.
Sur ce sujet le Roi Mohammed a également souligné qu’il convenait de corriger « quatre mythes infondés » :
A/ la migration africaine n’est pas, de manière prédominante intercontinentale, seuls 5 Africains se déplacent, contre 4 qui restent en Afrique,
B/ la migration irrégulière n’est pas majoritaire et ne correspond qu’à 20% de la migration internationale,
C/ la migration n’appauvrit pas les pays d’accueil car 85% des gains restent dans ces pays,
D/ enfin, il n’existe plus de différence entre pays d’émigration, de transit et d’installation.
2/ dans le cadre de cet Agenda, les Etats africains se doivent d’assumer pleinement leurs responsabilités dans la garantie des droits et de la dignité des migrants africains sur leur sol, loin des pratiques honteuses et inhumaines, héritées d’une époque révolue.
3/ C’est pourquoi l’heure est à l’action et la politique européenne en matière de migration se doit d’évoluer.
4/ Enfin, une nouvelle vision s’impose aujourd’hui : il s’agit de faire de l’immigration un sujet de débat apaisé et d’échange constructif.
Ainsi donc le Roi Mohammed VI a-t’il livré devant ses pairs africains et européens un véritable plaidoyer pour un Agenda africain sur la Migration, à la portée pleine et entière, dont les premiers jalons avaient été posés par le Souverain marocain en juillet 2017, lors du Sommet des Chefs d’Etat et Gouvernement de l’Union Africaine.