Une Vedette et une chanson : Kiamuangana Mateta « Verckys » dans « Nakomitunaka »

Quand Kiamuangana s’interroge sur les origines de la race noire et la nécessité pour elle de partager la religion fondée sur le Christ.

Composée en 1972 par Kiamuangana Mateta, la chanson « Nakomitunaka » (Je me demande) arrive en pleine politique de recours à l’authenticité lancée le 27 octobre 1971 par le président Mobutu, et qui perturbe les relations avec l’église catholique qui n’est pas contente de la série des mesures pour se détacher de tout ce qui peut rappeler l’Occident et la religion, notamment la suppression des prénoms chrétiens.

D’ailleurs le thème développé dans la chanson « Nakomitunaka » n’a pas du tout plut au Clergé. Elle décortique un certains nombre des faits bibliques qui sont défavorables à la race noire. Par exemple la question de savoir pourquoi Adam et Eve, Jésus Christ, tous les Saints, les statuts dans les églises sont blancs ?.. Qui est donc l’ancêtre de la race noire ?

Notons que la chanson a coûté à Kiamuangana une sévère mise en garde de l’Eglise catholique.

Mais, au moment où on assiste au marché aux esclaves en Libye, l’indignation qui monte en flèche fait penser à « Nakomitunaka ».

Qui est Kiamuangana Mateta Verckys ?

En quelques lignes, l’auteur de la chanson thématique de grande portée politique « Nakomitunaka », Kiamuangana Mateta « Verckys » est né à Kisantu (RDC) le 19 mai 1944. Artiste musicien et saxophoniste, il est également patron des éditons musicales « Veve » qui regroupe plusieurs activités dans le domaine de l’édition musicale et de la promotion des jeunes artistes.

Etudes et musique :

Etudes primaires à l’Athénée de Ngiri-Ngiri, puis à l’Athénée de Kalina, jusqu’aux humanités modernes. Dès son jeune âge, il s’intéresse à la musique. Il apprend le maniement de la clarinette à la fanfare kimbanguiste, mais c’est Isaac Musekiwa qui l’initie au saxophone.

Carrière musicale

1962 en 1969, successivement saxophoniste dans les orchestres Los Cantina, Jamel Jazz , Congo-Rock de Paul Ebengo alias Dewayon, le groupe musical de Gérard Kazembe, avant d’intégrer en 1963, l’orchestre l’O.K Jazz.

Février 69, Verckys est exclu de l’Ok Jazz à la suite des enregistrements dissimulés. Il monte l’orchestre « VéVé», le 5 avril 1969 à Kinshasa, avec des musiciens comme, Sinatra Bonga Tshekabu dit Saak Saakul, Loko Massengo « Djeskin, Bovick Ye Bondo, Mario Matadidi (chant), Danila (guitare solo), Jim (guitare basse), José Bébé, Kelly Makiadi, Maproco (saxo)… L’orchestre Vévé fait sa sortie officielle au bar Vis-à-vis en juin 1969.

1972, défection au sein de l’orchestre « Vévé ». Sinatra, Djeskain et Mario quittent le groupe pour former l’orchestre Sosoliso, du trio MA-DJE-SI (Mario-Djeskain-Sinatra)

Aussitôt après cette défection, l’orchestre Vévé se restructure, et s’équipe d’un équipement complet d’instruments de musique. mais Kiamuangana se lance particulièrement dans la production discographique à partir de son studio d’enregistrement (avenue Eyala, commune de Kasavubu) et plus tard il ouvre son magasin « Zadis » sur la place Victoire à Kinshasa.

Autorité de premier plan dans l’organisation des artistes-musiciens (Umuza-Umuco)

1988, Décès de Vicky Longomba, président de l’Umuza (Union des musiciens zaïrois). Verckys Kiamuangana Mateta le remplace. Il organise le bureau et met en place une structure pour suivre les démarches avec la Soneca et la situation sociale des musiciens.

Mai 1995, Kiamuangana est réélu à l’unanimité par tous les membres, comme président national de l’Umuza. En 1998, il dirige avec Tabu Ley, Zatho Kinzonzi et Philippe Kanza, les travaux de l’Umuco, (Union des musiciens congolais). Depuis il est demeuré à la tête de l’union, cumulativement avec ses responsabilités au sein de la Soneca (Société nationale des éditeurs, compositeurs et auteurs) liquidée en 2000 et surtout président du conseil d’administration de la Socoda (Société congolaise des Droits d’Auteurs et des Droits Voisins) depuis le 4 août 2015 (ordonnance présidentielle n°11/022 du 18 mars 2011).

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