OPINION. Si réellement le gouvernement veut se lancer dans la mise en place d’une Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), l’idée est noble et à saluer.
Cependant plusieurs facteurs qui rentrent dans la conception d’une CPAM ne peuvent être satisfaits à l’heure actuelle par le Gouvernement.
1)-La maîtrise du nombre des allocataires: Lorsqu’on sait que notre pays a des sérieux problèmes dans les statistiques, dans la maîtrise des chiffres, il faudrait d’abord arranger ce côté.
2)- Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Qui va financer cette caisse ? Si c’est les travailleurs, tout le monde au Congo n’est pas fonctionnaires de l’Etat. N’ayant pas des chiffres exacts sur le secteur privé congolais, c’est très hasardeux d’y avancer (même la France a du mal à financer son système de santé. La CPAM est toujours déficitaire et l’Etat est obligé de renflouer ces caisses).
3)- Qui sera bénéficiaire et qui ne le sera pas, là encore c’est très compliqué. La majorité de la population Congolaise est pauvre et survie avec 1€ (650F CFA)par jour.
4)- L’outil informatique : au Congo rien n’est quasiment informatisé. L’administration congolaise fonctionne encore comme au moyen-âge. Comment le Gouvernement va arriver à mettre en synergie les professionnels de santé et la CPAM ?
6)- Tous les citoyens congolais n’ont pas de carte nationale d’identité et non pas le numéro NUI. Comment le Gouvernement va traiter les données des assurés ? Il n’existe même pas des serveurs pour héberger toutes ces informations.
In fine, pour le moment une CPAM c’est la poudre aux yeux. LES PRIORITÉS SONT AILLEURS. TANT QUE NOUS N’AURONS PAS RÉSOLU LE PROBLÈME ÉPINEUX DE L’ÉLECTRICITÉ EN PERMANENCE DANS TOUT LE PAYS ET L’EAU POTABLE DANS TOUT LE CONGO, ON NE POURRA JAMAIS S’EN SORTIR PARCE QUE LES JALONS DU DÉVELOPPEMENT PASSENT PAR CES DEUX SECTEURS.
Par ailleurs, il faudrait procéder à la réhabilitation du Chemin de fer, et relie le CFCO à la partie septentrionale, faire des autoroutes pour relier tous les départements du Congo (ce qui sera un avantage pour développer l’agriculture). Nous{ devons réformer en profondeur notre système éducatif, améliorer l’offre de la santé, en mettant l’accent sur la prévention et la pratique du sport. VOILÀ CE QUI EST PRIORITAIRE, LA CPAM VIENDRA PLUS TARD.
« On ne doit pas mettre la charrue avant les bœufs. »
Evrard NANGHO
Président national du Modec.