Tunisie : l’investissement aquacole a enregistré une régression importante entre 2010 et 2015

En 2014, l’aquaculture tunisienne a réalisé une production de près de 11.300 tonnes contre 1.553 tonnes en 2000, selon une étude réalisée conjointement par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère marocain de l’Economie et des Finances, et l’Agence nationale de développement de l’aquaculture (ANDA).

D’après cette étude, intitulée « Aquaculture marine marocaine : potentiel et nécessité de développement », la dorade (Sparus aurata) représente, actuellement, près des trois quart de la production aquacole tunisienne suivie par le Bar (Dicentrarchus labrax) avec 17%.

L’étude dont les résultats ont été rendus publics récemment relève qu’en 2007, la Tunisie s’est dotée de la Stratégie nationale de développement de l’aquaculture (2007-2016), qui a renforcé les mesures incitatives et encouragé les porteurs de projets à investir dans l’aquaculture. Des mesures qui ont contribué au décollage réel de l’aquaculture en Tunisie.

Parmi les mesures phares adoptées par le pays, les auteurs de l’étude notent l’adaptation de la politique douanière aux besoins du secteur et à ses performances réalisées à travers notamment la baisse des droits de douanes sur les intrants, notamment l’aliment; les droits de douanes élevés sur le produit fini, précisant que les droits de douanes appliqués à la dorade et au Bar importés atteignent 36 % (source: MACMAP), ainsi que l’octroi des primes d’investissement ou de subvention.

L’étude note cependant que l’investissement aquacole en Tunisie a enregistré les dernières années une régression importante, passant de 40 à 18 millions de dollars entre 2010 et 2015.

« Face au ralentissement de l’investissement et dans le but de promouvoir le secteur aquacole, améliorer la qualité de la production et garantir sa durabilité, le gouvernement tunisien a mis en place plusieurs mesures incitatives comprenant », assure l’étude.

Parmi ces mesures, l’étude cite la mise en place d’un nouveau fonds dédié à l’aquaculture et dont l’enveloppe s’élève à plus de 22 millions de dollars, destiné au développement de l’investissement dans ce secteur.

« Le montant du premier apport de ce fonds s’est élevé à plus de 7 millions de dollars, ce qui représente près du tiers de l’enveloppe totale envisagée pour ce fonds. Trois souscripteurs principaux constituent ce fonds dont le plus important est l’Instance Arabe d’Investissement et de Développement Agricole AAAID », détaille l’étude.

Autre mesure : la mise en œuvre d’un nouveau dispositif juridique à travers une nouvelle loi tunisienne sur l’investissement (loi n°71 du 30 septembre 2016) qui vise à instaurer un cadre incitatif attractif, notamment en mettant en place des primes d’investissements pour relancer le secteur.

L’une des primes est dédiée aux secteurs de l’aquaculture à hauteur de 15% pour les projets dont le montant d’investissement dépasse 240 milles dollars avec un plafond de 480 milles dollars et de 30% pour les projets dont l’investissement est inférieur à 240 milles dollars.

« Ces derniers peuvent bénéficier également d’une prime spécifique au titre des investissements matériels s’élevant à 55% (60% pour les coopératives) », apprend-on.

Une autre prime de 50% concerne l’investissement immatériel en aquaculture pour un plafond de 240 milles dollars; en plus d’un financement des formations en aquaculture, à hauteur de 70 % avec un plafond de 9500 dollars.

Notons aussi une prime de 50% pour les actions de R&D avec un plafond de 133 milles dollars.

A en croire l’étude, « d’autres actions ont été engagées par le gouvernement à l’instar de la mise en place d’unités de production d’aliment de poissons à travers l’exonération des intrants des droits de douane, ainsi que l’encouragement de la diversification des espèces élevées ».

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