Sassou va douter de ses troubadours
TRIBUNE. Ce qui est recherché dans ces démonstrations comme à Pointe Noire par les organisateurs n’est pas de faire aimer Sassou. Le but n’est même pas politique. L’idée c’est que quelques milliards soient décaissés du trésor pour ces manifestations afin que les pontes du parti comme des petites mains qui vont les gérer s’en sortent avec chacun quelques dizaines de millions pour leurs propres poches et entretenir une clientèle de parasites qui vivent à leurs dépens. C’est l’unique raison : faire cracher du fric au vieux. Lui faire croire qu’ils sont ses inconditionnels afin d’être proposés à des postes ou en être maintenus, le flatter plus que de raison, lui lécher les pompes pour qu’il arrose ce petit monde dont une des plus géniales entreprises fut la création de Po na ekolo dont c’était l’unique objet. Il se rêvait en vrai ministère de la MOPAP (mobilisation populaire et animation politique) comme du temps du temps du maréchal Sese Seko, dont la rente a fini par faire des jaloux avec la finalité que l’on sait. Sassou en est conscient car c’est un échange de services: il achète des clowns qui donnent l’illusion, il gagne d’être maintenu au pouvoir par cette chaine de griots dont il sait parfaitement que leur conviction n’est pas lui Sassou mais c’est l’argent. L’argent est leur parti politique, c’est leur religion, c’est leur ethnie. S’il ne trouve pas des occasions pour en sortir, il sera lâchél. Sauf que cette fois ci, la faible mobilisation et les moyens forcés utilisés laisseront de l’amertume dans la population. Se faire acclamer de force, est contre-productif tout le monde le sait. Il ne va gagner qu’à se faire insulter, tant par les réseaux sociaux (on ne s’en prive d’ailleurs pas), la population que la presse internationale qui prendra le relais et les chancelleries qui sont déjà en train de se délecter en écrivant leurs rapports qui exposent la bouffonnerie d’un mégalo d’un autre âge. Il va s’interroger sur le détournement évident de ses grâces par des gens qui ne font même plus le job, mais obligent, forcent, brutalisent pour un résultat si médiocre et qui va lui revenir à la gueule comme un boomerang. Hervé Mahicka