Appel au transfert de technologies aux agriculteurs africains
Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD), a lancé un appel urgent pour le transfert de technologies aux agriculteurs africains, à l’occasion de la conférence sur l’agriculture qui s’est tenue du 5 au 7 août à Washington aux Etats-Unis. «L’Afrique devrait être le grenier du monde. Elle n’a aucune raison de dépenser 35 milliards de dollars par an dans l’importation de la nourriture », a-t-il estimé lors d’une adresse aux assemblées annuelles 2018 de l’Association pour l’agriculture et l’économie appliquée (AAEA). Akinwumi Adesina, qui est intervenu sur le thème « Utiliser l’économie appliquée pour orienter les politiques améliorant la vie des populations », a expliqué que l’exploitation de technologies disponibles contribuera à augmenter rapidement la productivité agricole et les revenus des agriculteurs, et de garantir des prix alimentaires accessibles aux consommateurs. «Les technologies permettant de réaliser la révolution verte de l’Afrique existent, mais sont rangées au placard. Le défi réside dans leur vulgarisation auprès de millions d’agriculteurs», a-t-il souligné dans son adresse. Ainsi, pour le patron de la BAD, il ne fait aucun doute que le transfert de nouvelles technologies aux agriculteurs africains va contribuer à transformer la production agricole du continent. Adesina en veut pour preuve le cas du Nigeria où une telle volonté politique, soutenue par des politiques scientifiques, technologiques et pragmatiques, a permis d’engranger des résultats probants. A propos du Nigeria, l’institution financière a fait remarquer dans un communiqué que la politique menée par le ministère de l’Agriculture de ce pays d’Afrique de l’ouest s’est soldée par une production massive de riz en l’espace de trois ans. Le déploiement de nouvelles technologies en Afrique est ainsi susceptible de transformer son agriculture. « Comme pour le riz, une myriade de technologies peuvent être déployées pour améliorer la production du maïs, du manioc, d’autres pour développer l’élevage ou nos ressources halieutiques », a soutenu le président de la BAD assurant la détermination de la BAD à changer le visage de l’agriculture en Afrique pour libérer de nouvelles sources de richesse. Ainsi qu’elle l’a rappelé dans son communiqué, la Banque africaine de développement est pleinement engagée dans la mise en œuvre de technologies innovantes en faveur de l’agriculture africaine. La BAD « travaille actuellement avec la Banque mondiale, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et la Fondation Bill et Melinda Gates en vue de mobiliser 1 milliard de dollars américains pour développer les technologies agricoles sur tout le continent dans le cadre d’une nouvelle initiative appelée « Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT) », peut-on lire sur le communiqué précisant que ce programme vise à éliminer certains obstacles qui empêchent les agriculteurs d’accéder aux dernières variétés de semences et aux technologies susceptibles d’améliorer leur productivité. Par ailleurs, « avec l’arrivée des drones, des tracteurs automatisés, de l’intelligence artificielle et de la robotique, l’agriculture évolue. Il est plus que probable que les futurs agriculteurs resteront assis chez eux avec des applications informatiques utilisant ces drones pour déterminer la taille de leurs fermes, surveiller et guider l’épandage des intrants agricoles ou les moissonneuses-batteuses sans conducteur», a souligné le président Adesina de même source. Alain Bouithy