Congo/Société : Le prix de la course dans un taxi climatisé plus cher que dans un taxi non-climatisé
TRANSPORT. « Les recettes des chauffeurs de taxis climatisés sont plus importantes que celles des chauffeurs des taxis non-climatisés », a fait savoir un chauffeur d’un taxi sous un soleil d’une trentaine de degrés Celsius. Alfred est chauffeur de taxi depuis une dizaine d’années mais ce qu’il vit actuellement le plonge dans une état d’esprit non-encourageant. Selon lui, la recette qu’exige son patron lui donne de violents maux de tête. Selon lui, il lui est journalièrement exigé une recette de 15 000 Fcfa alors qu’il doit prévoir la somme de 10 000 Fcfa pour acheter le carburant. Il fait savoir que le patron avait déjà préfinancé le carburant le jour qu’il avait pris la clef de contact et qu’il avait commencé le travail. Pour lui, tout se passait bien. Il versait normalement la somme de 15 000 Fcfa tout en reconnaissant qu’il y avait des jours où il n’atteignait pas cette recette à cause de multiples problèmes parmi lesquels certaines pannes. Il explique que lui faut trouver au cours de cette journée une modique somme pour se nourrir et nourrir sa petite famille et mieux supporter la scolarité de sa fille et de son garçon. Il raconte que cette recette de 15 000 Fcfa est devenue un véritable calvaire avec l’augmentation du nombre de voitures climatisées dans la ville. Les clients qui ne dorment pourtant pas dans des maisons climatisées exigent des voitures climatisées. Ils imposent la baisse du prix de la course de 1000 Fcfa à 700 Fcfa. Il dit être obligé d’accepter la course à 700 Fcfa pour ne pas rentrer les poches vides, lorsqu’il se sent asphyxié par les clients. Il a constaté que ces clients préfèrent être trois dans un taxi climatisé et débourser chacun la somme de 1 000 Fcfa chacun plutôt que de verser la somme de 1 000 Fcfa pour se déplacer tout seul dans un taxi non-climatisé. Pour sauver son emploi, il a choisi d’accepter les longues distances, du centre-ville à Moukondo, à Makaba-Ndilou, à Mikalou ou un autre lieu lointain qui lui permet d’exiger du client, le paiement de la somme de 1 500 ou 2 000 Fcfa pour une course. Cette manière de faire lui permet d’exiger cette somme que deux clients acceptent sans trop discuter de lui verser. Ces plaintes sont soutenues par Jean Jordon qui conduit une voiture climatisée et qui multiplie des courtes courses pour la somme de 1 000 Fcfa. Il reconnait tout de même que les moments varient. Les voitures climatisées ne sont pas des portes d’entrées faciles d’argent mais ont cet avantage lorsqu’il fait chaud. Il reconnait toutefois que c’est à cause de ces difficultés qu’il a quitté la voiture de son patron d’un taxi non-climatisé pour un taxi climatisé. Il reconnait qu’il lui avait fait souffrir mais il lui fallait partir pour se sentir soulagé. Il lui arrive également de le regretter parce que son patron de la voiture non-climatisée était plus humain que celui de la voiture climatisée. Florent Sogni Zaou