L’examen de l’aide par Trump est une victoire pour l’Afrique – Les nations doivent rejeter l’aide et les subventions qui sapent le pétrole et le gaz africains

L’examen de l’aide par Trump est une victoire pour l’Afrique – Les nations doivent rejeter l’aide et les subventions qui sapent le pétrole et le gaz africains

TRIBUNE. Après l’annonce par le président Trump d’un gel de 90 jours des dépenses à l’étranger, le secrétaire d’État Marco Rubio a déclaré que « chaque dollar » devait être « justifié » par la preuve qu’il rendait les États-Unis plus sûrs, plus forts et plus prospères. Je reconnais que cette position peut sembler ingrate. À première vue, beaucoup pourraient rétorquer que les personnes affamées n’ont pas d’agenda. Les parents démunis doivent toujours nourrir leurs enfants. Fermer les yeux sur leur sort est inhumain. Permettez-moi d’expliquer pourquoi la Chambre africaine de l’énergie ( AEC ) continue de préconiser des solutions basées sur le marché libre plutôt que des dons de bonne volonté de la part de l’USAID. Il fut un temps où l’Afrique et la musique pop occidentale étaient étroitement liées. L’augmentation de la production de gaz pour pallier le manque d’accès à l’électricité créera des milliers de nouvelles opportunités d’emploi en Afrique Des artistes occidentaux ont organisé un certain nombre d’événements de renommée internationale pour sensibiliser au sort des Africains affamés et générer des fonds pour l’aide à la famine. En décembre 1984, le supergroupe Band Aid a chanté pour nourrir le monde, en demandant « Do They Know it’s Christmas ? ». En l’espace d’un an, le groupe a récolté plus de 9 millions de dollars. Trois mois plus tard, USA for Africa publiait « We Are the World » et récoltait 44,5 millions de dollars en un an pour son fonds humanitaire africain. Enfin, par une chaude journée de juillet 1985, le concert mondial Live Aid a permis de récolter plus de 150 millions de dollars pour lutter contre la famine en Afrique. Il ne s’agit là que d’une poignée de gestes nobles et grandioses destinés à sortir l’Afrique de la pauvreté. On peut dire que ces événements célèbres ont permis de sensibiliser l’opinion publique et de collecter des fonds. Malheureusement, ces efforts – et d’autres semblables – sont loin d’apporter un réel changement socio-économique. En fait, certains affirment que l’injection d’aide monétaire en Afrique, à maintes reprises, a fait plus de mal que de bien. L’histoire de l’aide Même l’aide réellement apportée pour aider l’Afrique a tendance à faire plus de mal que de bien. Depuis 1960, plus de 2 600 milliards de dollars ont été injectés en Afrique sous forme d’aide. Entre 1970 et 1998, lorsque l’aide était à son apogée, la pauvreté a en fait augmenté de façon alarmante – de 11 % à 66 % – en grande partie à cause de cet afflux massif d’aide étrangère qui a contrecarré les effets bénéfiques escomptés. L’aide a freiné la croissance économique à long terme en alimentant la corruption systémique, dans laquelle les puissants bénéficiaires de l’aide ont canalisé les fonds étrangers vers une réserve personnelle au lieu de les investir dans le secteur public. De nombreux dirigeants ont réalisé qu’ils n’avaient plus besoin d’investir dans des programmes sociaux pour leurs électeurs grâce aux revenus des donateurs étrangers. L’afflux massif d’aide a également provoqué une hausse de l’inflation, entravant la compétitivité internationale des nations africaines en matière d’exportation. Cela a entraîné une diminution du secteur manufacturier – qui est essentiel pour aider les économies en développement à croître – sur tout le continent. Les Occidentaux bien intentionnés qui ont constaté le déclin économique ont continué à injecter de plus en plus d’argent dans « le problème », créant ainsi un cercle vicieux qui a favorisé la corruption et le déclin économique. Mais voici le hic : la Banque mondiale a admis que 75 % des projets agricoles qu’elle a mis en œuvre pour aider l’Afrique ont échoué. Alors pourquoi la Banque mondiale et d’autres fournisseurs d’aide continuent-ils à financer ces efforts voués à l’échec ? Exemples d’échecs Sur l’ensemble du continent, les exemples d’échec des projets d’aide se succèdent, les projets agricoles ne profitant que très peu, voire pas du tout, aux agriculteurs africains. Au Mali, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a injecté 10 millions de dollars dans l’opération « Mils Mopti » afin d’augmenter la production de céréales. Le gouvernement a imposé des prix « officiels » pour les céréales, ce qui a contraint les agriculteurs à vendre leurs récoltes à des prix inférieurs à ceux du marché et a entraîné une chute de 80 % de la production céréalière. L’USAID a également dépensé 4 millions de dollars pour aider les éleveurs à faire passer le nombre de bovins dans la région de Bakel de 11 200 à 25 000, mais n’a finalement réussi à l’augmenter que de 882 têtes. Un autre montant de 7 millions de dollars a été injecté dans la région de Sodespt, mais cet investissement n’a permis de vendre que 263 bovins et aucune chèvre ou mouton. Les exemples se succèdent d’Occidentaux qui « aident » à tort et à travers sans rien comprendre à la situation locale. Des agences d’aide norvégiennes ont construit une usine de congélation de poisson pour améliorer l’emploi dans le nord du Kenya, une région où la population locale ne pêche traditionnellement pas en raison de son mode de vie pastoral semi-nomade. Si l’on ajoute à ce manque d’expérience en matière de pêche le fait que l’usine nécessitait plus d’énergie que celle disponible dans toute la région, l’usine de transformation flambant neuve est restée inactive. La Banque mondiale a financé une expansion de plus de 10 millions USD des capacités de transformation de la noix de cajou en Tanzanie, ce qui a permis de créer 11 usines capables de transformer trois fois plus de noix de cajou que le pays n’en produisait chaque année. Les usines étaient trop efficaces pour la main-d’œuvre disponible et leur coût de fonctionnement était si élevé qu’il était moins cher de transformer les noix brutes en Inde. La moitié des usines étaient inopérantes et l’autre moitié ne fonctionnait qu’à environ 20 % de sa capacité. Je ne dis pas que nous, Africains, sommes ingrats face à l’afflux de soins sincères. La compassion de l’Occident est certainement réelle.

La guerre des subventions

La guerre des subventions

TRIBUNE (ECO). La multiplication des subventions octroyées par certaines grandes puissances économiques a fortement avivé les tensions commerciales à l’échelle mondiale. L’adoption de nouvelles subventions, de droits compensateurs et de mesures législatives telles que la loi sur la réduction de l’inflation (États-Unis), le plan industriel du pacte vert (Union européenne) et la stratégie « Made in China 2025 » font craindre une guerre des subventions, c’est-à-dire une concurrence entre pays subventionnaires qui conduirait à un nivellement par le bas. Cette inquiétude a été exacerbée par l’effet d’entraînement des subventions versées par un grand bloc commercial, d’autres pays ayant été ainsi incités à lui emboîter le pas en l’espace de seulement six mois. Pour atténuer et enrayer cette dynamique préoccupante, il est important de comprendre les craintes et les objectifs qui sous-tendent ces actions. Qu’est-ce qui motive les pouvoirs publics à subventionner l’économie nationale ? Quels problèmes les subventions peuvent-elles causer ? Et comment prévenir une guerre généralisée des subventions ? Pourquoi les pouvoirs publics versent-ils des subventions ? Une subvention consiste en un transfert de ressources publiques à une entité du pays concerné sans contribution équivalente en retour. Les subventions peuvent prendre de nombreuses formes, dont des subventions directes aux entreprises du pays, des incitations fiscales ou des conditions de financement favorables. Les pouvoirs publics les octroient pour atteindre divers objectifs, lesquels déterminent les conditions de subventionnement. Un État peut octroyer une subvention pour atteindre un objectif stratégique national ou bénéficier d’un avantage concurrentiel sur les marchés internationaux. Mentionnons les subventions à la production dans les secteurs de haute technologie tels que l’aérospatiale et les télécommunications, que les autorités peuvent octroyer pour garantir les chaînes d’approvisionnement ou assurer leur prévisibilité, ou encore pour protéger d’autres intérêts liés à la sécurité nationale. Dans certains cas, la subvention n’est pas clairement motivée et peut être le fruit d’activités de lobbying ou de pressions politiques. Elle peut également être dictée par des objectifs compréhensibles des politiques publiques dans divers secteurs allant de la santé aux changements climatiques, tels que la nécessité de corriger les défaillances du marché ou de répondre à une situation d’urgence nationale. Les subventions publiques à la fabrication de vaccins contre la COVID-19, qui visaient à remédier aux contraintes de capacité, en sont un exemple récent. Quelle qu’en soit la raison d’être, une subvention mal conçue qui a des effets préjudiciables sur d’autres pays peut donner lieu à des mesures de rétorsion. En quoi les subventions posent-elles problème ? Suivant l’argument économique classique avancé contre le subventionnement, cette pratique entraîne un manque de cohérence entre les prix et les coûts de production. Ce faisant, les subventions peuvent avoir un effet de distorsion du marché, faire obstacle à l’efficacité et détourner les ressources vers des utilisations moins productives. Les subventions qui avantagent une entreprise en particulier peuvent étouffer l’innovation et forcer des entreprises efficaces à sous-traiter ou à se retirer complètement du marché, ce qui peut réduire la productivité globale. Elles ouvrent également la voie à un comportement de recherche de rente, c’est-à-dire des activités qui visent à contrôler la distribution des ressources économiques afin d’obtenir des résultats positifs pour des individus et non pour la société, et elles nuisent aux pays qui ne peuvent pas se permettre de subventionner. Les subventions peuvent également favoriser des pratiques qui vont à l’encontre de l’intérêt général et ont des effets préjudiciables sur l’environnement et la santé. Par exemple, selon des économistes du FMI, le monde aurait pu réduire les émissions de carbone de 28 % et les décès attribuables à la pollution de l’air de 46 % si les décideurs avaient accepté de remplacer le subventionnement des combustibles fossiles par une tarification efficace du carbone. Mais c’est surtout pour les relations commerciales que les subventions sont source de tension. Premièrement, les subventions peuvent fausser les décisions en matière de commerce et d’investissement prises dans d’autres pays, notamment lorsqu’elles comportent des dispositions discriminatoires telles que l’obligation d’utiliser des intrants entièrement ou en grande partie d’origine nationale pour la fabrication d’un produit. Par exemple, si le pays A accorde des crédits d’impôt aux acheteurs d’un article dont tous les composants sont d’origine nationale, cette mesure donnera probablement des résultats inefficaces sur le plan économique : il se peut que les fabricants reconfigurent les chaînes d’approvisionnement pour donner la priorité aux partenaires nationaux ; que les producteurs étrangers délocalisent leur activités de production dans le pays A ; ou encore que les consommateurs du pays A en viennent à privilégier de manière injustifiée les articles produits dans ce pays. Deuxièmement, les subventions amoindrissent largement les avantages résultant des négociations sur les droits de douane et l’accès aux marchés qui ont été menées dans le cadre d’accords régionaux et multilatéraux. Cet effet est le plus souvent observé lorsque les subventions restreignent l’accès qui avait été amélioré par des réductions tarifaires. Au fil du temps, cela peut renforcer le sentiment que le commerce est inéquitable, et l’appui au commerce dans la population pourrait ainsi faiblir.  Troisièmement, les subventions peuvent donner l’impression aux partenaires commerciaux que les pouvoirs publics encouragent la concurrence déloyale, ce qui pourrait les pousser à réagir en conséquence. Pour reprendre l’exemple précédent, le pays B, l’un des principaux partenaires commerciaux du pays A, constate que ses entreprises qui fabriquent les mêmes articles que ceux qui sont subventionnés par le pays A sont lésées par ces importations bon marché en provenance de ce pays ; il pourrait alors imposer des droits compensateurs afin de neutraliser les effets des subventions. Il pourrait également subventionner la production de ces articles sur son territoire et introduire des mesures similaires à celles du pays A. Ces réactions pourraient inciter le pays A à prendre des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à une escalade de la guerre des subventions. Les règles internationales peuvent-elles être utiles ? L’accord sur les subventions et les mesures compensatoires (accord SMC) et l’accord sur l’agriculture de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) offrent une base solide pour l’établissement de règles applicables aux subventions ayant une incidence sur le commerce des marchandises. L’accord SMC, par exemple, définit les subventions, y compris celles qui sont interdites (telles que les subventions à l’exportation et les subventions subordonnées à la

L’OMS exhorte les gouvernements à cesser de subventionner la culture mortifère du tabac

L’OMS exhorte les gouvernements à cesser de subventionner la culture mortifère du tabac

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté, vendredi, les gouvernements à cesser de subventionner la culture du tabac et à soutenir des cultures plus durables qui pourraient nourrir des millions de personnes. Plus de 300 millions de personnes dans le monde sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Pendant ce temps, plus de 3 millions d’hectares de terres dans plus de 120 pays sont utilisés pour cultiver un tabac mortel, même dans des pays où les gens meurent de faim. « Le tabac est responsable de 8 millions de décès par an, et pourtant les gouvernements du monde entier dépensent des millions pour soutenir les plantations de tabac », a déclaré dans un communiqué, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « En choisissant de cultiver des aliments plutôt que du tabac, nous donnons la priorité à la santé, nous préservons les écosystèmes et nous renforçons la sécurité alimentaire pour tous », a souligné le Dr Tedros. En effet l’OMS signale que le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année, soit la moitié de celles et ceux qui en consomment et le tabagisme est à l’origine d’un cancer sur trois. Hausse de 20% des terres consacrées à la culture du tabac en Afrique Les dernières données montrent que les fabricants de tabac s’étendent à l’Afrique. Alors que globalement les terres consacrées à la culture du tabac ont diminué de 15%, les terres consacrées à la culture du tabac ont augmenté de près de 20% en Afrique depuis 2005, la culture du tabac représentant 5% de la déforestation totale. « Les collègues disent souvent que la culture du tabac serait si importante pour la croissance économique. C’est un mythe qu’il est urgent de dissiper, car elle ne contribue qu’à moins de 1% du PIB mondial », a déclaré lors d’un point de presse, le Dr Ruediger Krech, Directeur de la promotion de la santé à l’OMS, ajoutant que cette croissance n’est supérieure à 1% dans des pays comme le Mozambique, le Zimbabwe ou la Tanzanie. « Et seul le Malawi dépasse les 5%, ce qui signifie que les bénéfices vont aux multinationales du tabac ». Un nouveau rapport de l’OMS met d’ailleurs en lumière les méfaits de la culture du tabac et les avantages d’un passage à des cultures vivrières plus durables pour les agriculteurs, les communautés, les économies, l’environnement et le monde en général. Le document dénonce également l’industrie du tabac qui piège les agriculteurs dans un cercle vicieux d’endettement et de dépendance. L’expérimentation de l’initiative « Fermes sans tabac » « La culture du tabac nécessite des investissements importants en fournitures et en services tels que les semences, les engrais et les pesticides. Par ce processus, les agriculteurs finissent par dépendre et s’endetter auprès des sociétés transnationales de tabac ou des négociants intermédiaires », a détaillé le Dr Krech. Par ailleurs, la culture du tabac provoque des maladies chez les agriculteurs eux-mêmes et on estime à plus d’un million le nombre d’enfants qui travaillent dans les plantations de tabac et qui n’ont pas la possibilité d’accéder à l’éducation. « Les cultivateurs de tabac sont exposés aux pesticides chimiques, à la fumée de tabac et à une quantité de nicotine équivalente à celle contenue dans 50 cigarettes, ce qui entraîne des maladies telles que les affections pulmonaires chroniques et l’empoisonnement à la nicotine », a fait observer le Directeur de la promotion de la santé à l’OMS. C’est dans ce contexte que les agences onusiennes se sont données la main pour combattre le fléau. L’agence sanitaire mondiale de l’ONU, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont ainsi soutenu l’initiative « Fermes sans tabac ». L’exemple de l’agricultrice kenyane Sprina Robi Chacha Ce soutien permet aux agriculteurs de rompre les contrats avec l’industrie du tabac et de se tourner vers des cultures vivrières alternatives qui contribueront à nourrir leurs communautés au lieu de nuire à leur santé. Il aidera plus de 5.000 agriculteurs au Kenya et en Zambie à cultiver des produits alimentaires durables au lieu du tabac. L’initiative a été lancée pour la première fois dans le comté de Migori, au Kenya, où 15% des agriculteurs se sont immédiatement retirés. « Nous avons été très surpris de voir que les agriculteurs s’intéressaient autant à cette initiative. Mais ils ont vu qu’il s’agissait d’une alternative viable et que tout ce qui pouvait les aider était formidable », a indiqué le Dr Krech. Selon l’OMS, ces agriculteurs ont déjà commencé à cultiver des haricots à haute teneur en fer. Une nouvelle orientation qui permet aux enfants d’aller à l’école au lieu de cultiver du tabac. « Il faut savoir que 1,3 million d’enfants travaillent dans les champs de tabac », a précisé le Dr Krech, relevant qu’en en choisissant de cultiver des aliments plutôt que du tabac, la priorité est donnée à la santé et la sécurité alimentaire, mais aussi à la préservation des écosystèmes. A noter que chaque année, la Journée mondiale sans tabac rend hommage à ceux qui font la différence dans la lutte antitabac. Cette année, l’une des lauréates, Sprina Robi Chacha, une agricultrice du Kenya, est récompensée non seulement pour être passée de la culture du tabac à celle des haricots à haute teneur en protéines, mais aussi pour avoir formé des centaines d’autres agriculteurs sur la manière de procéder afin de créer une communauté plus saine.

Les gouvernements appelés à clarifier et renforcer les disciplines internationales concernant les subventions

Les gouvernements appelés à clarifier et renforcer les disciplines internationales concernant les subventions

Les gouvernements du monde devraient œuvrer rapidement pour clarifier et renforcer les disciplines internationales concernant les subventions, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Banque mondiale (BM). Une plus grande coopération internationale est nécessaire en ce qui concerne les données, l’analyse et la réforme des subventions, ont estimé ces quatre institutions internationales dans un rapport conjoint rendu public récemment, rappelant le bien-fondé des subventions bien conçues et les rôles importants qu’elles peuvent jouer dans certaines circonstances. L’intensification de la coopération internationale « est nécessaire pour améliorer les informations et analyses concernant les subventions et leurs incidences, lesquelles permettront, à leur tour, d’éclairer les efforts déployés pour renforcer les disciplines relatives aux subventions et réduire les frictions commerciales découlant de leur utilisation », souligne le rapport intitulé “Subsidies, Trade, and International Cooperation” (Subventions, commerce et coopération internationale). En d’autres termes, une large coopération internationale permettra d’accroître la transparence, l’ouverture et la prévisibilité du commerce mondial, ont soutenu les auteurs dudit rapport. Car, selon certaines observations relevées dans ce rapport, « les subventions semblent être largement répandues, en augmentation et souvent mal ciblées par rapport aux objectifs de politique générale visés ». Mais, ce n’est pas le seul écueil relevé dans ce document. Outre les préoccupations en matière d’efficacité économique, le rapport note que « cette situation incite à recourir à des mesures unilatérales de défense commerciale, ce qui érode le soutien public en faveur d’un commerce ouvert et contribue à des tensions commerciales sérieuses qui entravent les progrès concernant d’autres priorités commerciales mondiales ». On peut dès lors estimer qu’« en construisant une large coalition d’intérêts au-delà des frontières, il devrait être possible d’améliorer l’efficacité des subventions et de limiter les retombées internationales négatives de leur utilisation », a soutenu la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. Car, si les subventions peuvent clairement être un outil important pour remédier aux défaillances du marché, la patronne de l’OMC rappelle que « les exemples abondent où les subventions ne font pas grand-chose pour atteindre l’objectif visé, ou le font à un coût inutilement élevé, au niveau national, à l’étranger ou en ce qui concerne l’indivis mondial ». Tout ceci pour dire qu’« une meilleure compréhension de la prévalence des programmes de subventions et de leurs effets peut aider à développer et à façonner les règles nécessaires », a-t-elle fait savoir. Insistant sur les bonnes raisons d’intensifier la coopération internationale, notamment à l’heure actuelle, les équipes de l’OMC, du FMI, de l’OCDE et de la Banque mondiale expliquent qu’avec l’augmentation de la fréquence et de la complexité des subventions ayant des effets de distorsion, alors même que la nécessité de politiques actives pour faire face à l’urgence en matière de climat, de santé, d’alimentation et autre s’accroît, les subventions et le débat sur les subventions ont entraîné d’importantes dissensions au sein du système commercial. S’il est admis que les renseignements sur les subventions sont insuffisants d’une manière générale, comme semble clairement le monter ledit rapport, tout porte à croire qu’un secteur fait exception : l’agriculture. A l’exception de ce secteur, le rapport constate que « la plupart des données disponibles pour un large éventail de pays et de secteurs présentent des lacunes importantes ». Selon les équipes des organismes cités dans ce document, les éléments d’information sur la portée et l’ampleur du soutien des pouvoirs publics dans les secteurs industriels en particulier « restent relativement rares ». D’après ces dernières, quand bien même il existe de nombreux programmes de subventions liés aux services, force est de constater que les « données complètes sur leur nature et leur ampleur font défaut ». Alain Bouithy

Plus de 35 000 micros et petites entreprises du Bénin bénéficient de subventions pour atténuer l’impact de la COVID-19

La Banque mondiale a approuvé un financement additionnel de 25 millions de dollars de l’Association Internationale de Développement (IDA) pour aider le Bénin à accompagner les micros et petites entreprises touchées par la crise de la COVID-19. Ce financement additionnel, combiné a une réallocation de 10 millions de dollars au sein du projet de compétitivité et de tourisme transfrontalier, permettra de mobiliser 35 millions de dollars pour maintenir en vie des entreprises normalement viables affectées et de préserver, dans la mesure du possible, les emplois existants. Environ 22 916 unités du secteur informel, 11 655 micro-entreprises formelles et 994 petites entreprises bénéficieront de subventions pour répondre à leurs besoins de liquidités à court terme. « Les micros et petites entreprises, dont l’accès au financement formel était déjà restreint, ont du mal à obtenir les liquidités nécessaires pour maintenir leurs activités pendant la crise de la COVID-19. Une aide financière rapide est nécessaire pour leur survie », souligne Atou Seck, responsable des opérations de la Banque mondiale au Bénin. « Ce financement est aussi une bonne nouvelle pour les entreprises touristiques et les secteurs connexes dont les investissements et la croissance ont été plombés par la COVID-19 ». Approuvé en mars 2016 pour un montant initial de 50 millions de dollars, le projet de compétitivité et de tourisme transfrontalier finance dans la ville de Ouidah de grands travaux tels que la réhabilitation du Fort portugais, la construction du Musée international de la mémoire de l’esclavage, la mise en valeur de sites et monuments du patrimoine le long de la route de l’esclave, la revitalisation urbaine du village historique de Zoungbodji et des circuits touristiques.