Sports et Education physique en République du Congo: mon témoignage pour bâtir1 de Léon-Alfred Opimbat : bilan et perspectives

Sports et Education physique en République du Congo: mon témoignage pour bâtir1 de Léon-Alfred Opimbat : bilan et perspectives

Relever le secteur des sports en République du Congo sur la base d’un témoignage personnel, tout en faisant des suggestions objectives en vue de son développement, voilà en quoi résident les enjeux principaux de cet ouvrage du Docteur Léon-Alfred Opimbat , ancien ministre des Sports et de l’Education physique du Congo-Brazzaville (2011-2017), actuellement premier vice-président de l’Assemblée nationale, portant le titre suivant: Sports et Education physique en République du Congo :mon témoignage pour bâtir. Il convient de souligner de prime abord que, ce livre est le témoignage d’une période, d’une conscience à la fois personnelle et collective, d’un système politique, d’une volonté, la quête d’un patriotisme, d’un nationalisme, bref, il s’agit pour l’auteur de donner son témoignage durant les années de son magistère, en vue de proposer une réflexion sur le bilan et les perspectives des sports dans son pays. Les moments forts, palpitants, complexes, et inquiétants qui lui ont permis de mieux comprendre les enjeux des sports et de connaître le mental du peuple congolais en la matière. Par ailleurs, qu’est-ce qui justifie l’absence totale des équipes nationales congolaises aux grandes compétitions? Et, qu’est-ce qu’il faudra véritablement entreprendre pour y remédier ? Ces deux questions trouvent leur réponse dans l’argument de l’auteur sur les prérogatives de l’Etat en matière des sports et même dans d’autres domaines: « le rôle connu de l’Etat est de réguler, de créer les conditions de développement des sports par l’assistance financière, matérielle ou en personnel conformément aux dispositions prévues à cet effet » (p.138). C’est pourquoi, cet ouvrage apparaît important, tant il sert de condensé historique, tout au moins, nous appelle à nous interroger sur le passé et l’avenir du sport au Congo-Brazzaville. Dès lors, peut-on affirmer un engagement réel de l’Etat tel qu’indiqué dans l’assertion précédente ? La question est posée à tous les congolais. Mais, comme nous pouvons le constater dans l’ouvrage, l’Etat aurait joué un rôle efficient dans l’amélioration du sport pendant le magistère de l’auteur, peut-être grâce à l’implication ferme de l’auteur en tant que ministre des sports. Nous pouvons également poser la question dans une autre dimension : Peut-on parler réellement d’un ministère des sports dans notre pays ? Là n’est pas le lieu de déclencher une polémique. Néanmoins, à partir de 2011, nous avons par exemple, assisté à une redynamisation du football congolais, avec la participation de l’équipe nationale à la coupe d’Afrique des nations (la CAN) en 2012 après avoir été plusieurs fois absente ; aussi bien l’organisation des 11 emes jeux africains en 2015 dans la ville capitale, un grand moment d’histoire. Sans compter d’autres prouesses dans les autres sports que nous remarquons d’une année à une autre. En clair, l’auteur situe sa problématique générale autour de trois points : les sportifs qui doivent représenter efficacement la nation à des compétions (l’hymne chanté pour la circonstance est parfaitement l’illustration du nationalisme), les gouvernants (la volonté politique d’accompagnement des sportifs), et le peuple dans sa diversité (les supporteurs dans la motivation et l’encouragement). C’est justement ce que l’auteur traduit en ces termes, lorsqu’il s’agit de poser les bases relatives au progrès de ce secteur : « le sport doit continuer à se développer grâce à la volonté politique des gouvernants, à l’abnégation du mouvement sportif national, à l’engagement des athlètes et au soutien multiforme de la communauté nationale » (p.175). Ainsi, ce sont développés partout dans le monde, les sports en général et le football en particulier. Voilà une logique de comparaison qui permet à tous congolais de constater consécutivement les faiblesses de ce secteur. C’est là, un pavé que l’auteur jette dans la mare. Mais malheureusement – tels que nous le démontre l’auteur, si l’on se tient qu’à ces trois dimensions –, il apparaît juste de constater la négligence, le manque de motivation, la léthargie dans ce secteur. Il suffit de voir le nombre de participations des équipes nationales congolaises, toutes catégories confondues, à différentes compétitions continentales et internationales. C’est sans nul doute ce qui conforte le réalisme, le sens d’analyse de l’auteur. Ce n’est peut être pas un moyen de s’enorgueillir, et se lever haut au dessus du panier, en se considérant comme levier important des sports en République du Congo, qu’il a eu le mérite d’écrire ce livre-témoignage – il faut le relever malgré tout, que, son passage à la tête de ce ministère a permis la redynamisation de ce secteur –, mais il est plutôt question de donner des prospectives en rapport avec l’expérience vécue. Bénéficiant d’une préface de Jean-Luc Aka-Evy, intitulée « pour ne pas oublier » et d’une postface d’Henri Ossebi, cet ouvrage se compose sur le plan formel de quatre parties essentielles, suivies d’une annexe. Les quatre parties, à savoir : « les matchs gagnés », « les matchs perdus », « les matchs à rejouer » et enfin, « la troisième mi-temps », décrivent les missions et les engagements du ministre, son optimisme également pour les sports congolais. Ce n’est donc pas un simple précis d’histoire, il partage également là ses sensibilités de passionné, durant les matchs, sa foi pour le Congo, les efforts fournis pour remporter les victoires, les défaites ou les échecs de l’équipe nationale, les challenges, les stresses et surtout la quête des victoires. L’annexe, quant à elle, est constituée d’un ensemble de quinze (15) communications prononcées par l’auteur, dans le cadre de ses fonctions ministérielles. Le texte est également émaillé de plusieurs photos de personnalités diverses, que l’auteur a pris le soin de placer à la suite de chacune des parties. En tout, il faut surtout voir en son magistère, l’idée du défi. Ce défi répond aux directives qu’il aurait reçues du Président de la République, tels qu’il nous l’avoue dans la première partie. En définitive, en observateur avéré, Léon-Alfred Opimbat, a touché plus ou au moins du doigt aux problématiques actuelles des sports au Congo-Brazzaville. Il s’agit certes d’un témoignage, mais toutefois, les points développés sont d’autant plus pertinents, qu’ils sont une vitrine sur laquelle se lit le statut réel des sports au